Mann Kerouredan raconte la fabrication du papier
Un article de GrandTerrier.
Ancien conducteur de machine à la papeterie Bolloré d'Odet, ouvrier à l'entretien ayant occupé presque tous les postes de fabrication à Odet, Cascadec et Troyes, Mann adore raconter les détails des étapes de la fabrication de papier, avec à l'appui visuel ses dessins industriels grand format des machines de raffinage, blanchiment, séchage et bobinage du papier. Autres lectures : « La fabrication du papier à cigarette expliquée et illustrée par Louis Barreau » ¤ « L'entreprise Bolloré, Réalités Noël 1949 » ¤ « Souvenirs de huit anciens salariés des papeteries Bolloré » ¤ « Hervé Gaonac'h, sécheur à la papeterie d'Odet » ¤ « Fanch Page, surveillant factionnaire à la papeterie d'Odet » ¤ « Louis Bréus, sécheur à la papeterie d'Odet] » ¤ « Jean Guéguen, laborantin à la papeterie d'Odet » ¤ « Notes et croquis de Mann Kerouredan, jeune papetier d'Odet » ¤ |
1 Lessivage des chiffons
Le schéma ci-dessous illustre les étapes de lessivage depuis l'arrivée des chiffons jusqu'au moment où ils étaient débarrassés de leurs impuretés.
« J'ai réalisé ce dessin en 1958 pour représenter uniquement la phase de lessivage tel qu'on le faisait à l'usine de Troyes :
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2 Blanchiment de la pâte
Les piles qu'on voit au centre du schéma avaient pour vocation de blanchir la pâte dont la couleur au départ n'était pas très claire.
« Ici commence donc l'étape de blanchiment autour des fameuses piles Bellmer dont l'une au centre en coupe transversale :
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3 Raffinage et défibrage
Le raffinage [1]
et le défibrage assurés principalement par les piles hollandaises [2]
, en haut à droite du schéma, vont permettre d'obtenir une consistance de pâte optimale.
« Sur ce dessin, en haut à gauche, on retrouve les wagonnets qui amènent la pâte qui est acheminée aux piles hollandaises :
- Ces piles raffineuses
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sont constituées d'un cylindre muni de lames en acier inox. Elles étaient complétées par des pressions, des pullzones, qui autrefois étaient à visse.
- La fibre était coupée et hydratée dans ces piles hollandaises
[2]
, pour obtenir un bon degré Shopper qui mesurait la façon dont les fibres se collaient les unes aux autres physiquement et chimiquement,
- Une fois bien hydratée, la pâte restait dans un grand cuvier où elle continuait à tourner.
- Puis avec un système de pompe, elle était amenée dans des raffineurs coniques
[1]
, des Jones ou des Neyrets. La pâte montait et descendait en circuit fermé pendant un certain temps.
- Lorsque la pâte avait atteint un niveau de consistance, elle était amenée dans des appareils Erkensators qui enlevaient les matières solides par la force centrifuge.
- Après on avait un autre système moins encombrant, 40 cm de long environ ; c'était américain et on appelait cela des cleaners. À Odet on les a mis quand on a démarré les machines 9 et 10. Aux machines 7 et 8 on avait les Erkensators qui faisaient environ 1 m 20. »
4 Sèchage et bobinage
Schéma en coupe de la machine 10 installée en 1963 à l'usine d'Odet. A droite l'arrivée de la pâte à papier, à gauche la bobine récupérant le papier, ceci constituant le périmètre d'action du conducteur de machine, du sécheur et du mousse.
« La machine 10 est dessinée de droite à gauche car l'arrière était du côté de Briec et les ouvriers étaient placés au milieu du bâtiment :
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5 La papeterie d'Odet
Ce croquis du site d'Odet a été dessiné par Mann en 2007, avec la représentation des bâtiments encore en service dans les années 1970-1980.
1 - Maison du curé
2 - Garage
| 18 - Bureau, téléphone
19 - Laboratoire jusqu'en 1965
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6 Définitions, glossaire
- Le raffinage est le traitement mécanique de la pâte à papier en vue d'obtenir l'hydratation, la fibrillation ou la coupe des fibres. Selon le type de raffineur utilisé, on privilégiera l'un ou deux de ces trois effets. Les raffineurs sont de 2 types différents : le raffineur conique, le raffineur à disques. Le raffinage est une opération primordiale; il se mesure en degré Schopper-Riegler °SR, qui correspond à un indice d'égouttage ; plus une pâte retient l'eau, plus elle est raffinée. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3]
- Le cylindre hollandais, ou pile hollandaise, est une machine mise au point aux Pays-Bas en 1673 qui réduit considérablement les opérations de défibration réalisées auparavant avec la pile à maillets. Dans une cuve remplie d'eau, le déchiquetage du chiffon se réalise grâce à la rotation d'un cylindre hérissé de lames coupantes et d'une planche garnie de clous. [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2]
- Les calandres sont les rouleaux sous très forte pression entre lesquels on fait passer le papier dans le but d'en lustrer les faces par frottement. Le degré de brillance obtenu est fonction du nombre de rouleaux, de leur nature, de la pression exercée, des caractéristiques du papier (composition, charges, humidité, etc...). Cette opération est destinée à améliorer l'aspect et l'imperméabilité du papier, ainsi que la brillance des encres. [Ref.↑ 3,0 3,1]
Thème de l'article : Mémoires de nos anciens gabéricois. Date de création : mai 2007 Dernière modification : 16.11.2011 Avancement : [Développé] |