L'Impartial du Finistère, 12 Février 1876
Arrondissement de Quimper, 2e circonscription.
Messieurs et chers concitoyens,
J'accepte, sans l'avoir recherché, l'honneur d'une candidature à la Chambre des Députés.
Sans passé politique, dégagé de toute ambition personnelle, je soutiendrai la constitution du 23 février, devenue loi du pays, et le Gouvernement du Maréchal de Mac-Mahon, Président de la République.
En agissant ainsi, je n'ai pour but que de défendre, comme catholique et conservateur, la religion, la famille et la propriété, seules bases possibles des sociétés.
Ennemi des révolutions, je veux l'ordre et la paix, garanties essentielles de la prospérité de l'agriculture, de l'industrie et du commerce, qui ont tous les droits à mon dévouement.
Né au milieu de populations maritimes, je conserve pour elles une vive sympathie et je défendrai, de tout cœur, leurs intérêts.
Docteur Bolloré, conseiller général.
Quimper, le 12 février 1876.
Aotrounez ha kenvroiz ker,
N'em euz ket clasket kaout an henor da veza Depute ; counsanti a ran coulagoude beza lakeat e renk ar re a c'houlen moueziou evit kement-se.
Bete vrema m'oun ket en em emmellet euz a c'houarnamant ar vro, ha n'e ket henor na danvez eo a glaskan evidon va unan en amzer da zont.
Souten a rin gouarnamant ar Marechal Mac-Mahon, Prezidant ar Republic, hag Constitution an 25 a vis c'houevrer, zo deuet da veza lezen ae vro.
Ne glaskan dre gemen,t-se nemet difen, evel kristen catholic ha den a urz, ar relijion, ar famill, ar guir en deuz peb den var he dra, anez pere poble ebet ne c'helve ket beva.
O veza ne garan ket ar revolutionou, e talc'hinn bepret d'an urs vad ha d'ar peoc'h, evit ma c'helloc'h al labour, al labourou all hag ar c'honvers mont en dro evel ma'z eo dleet. Douget e vezinn ato da gas an traou-ze en dro guella ma c'hellinn.
O veza ma'z oun ganet etouez tud a vor em euz bepret eun garantez vraz evit ar seurt tud-se, hag e vezinn prest ato, a greiz va c'haloun, da ober vad dezo.
Doctor Bolloré, Conseiller jeneral
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L'Océan de Brest, 10 Octobre 1877
Quimper. Première circonscription.
Nous lisons dans l'Impartial du Finistère :
Condamnation de M. Louis Hémon
Hier lundi, 8 octobre, le tribunal de police correctionnelle de Quimper a rendu son jugement dans le procès intenté au sieur Louis Hémon, avocat, ancien député, l'un des 363 membres
de l'ex-majorité radicale, prétendu candidat de l'ordre et de la paix, enrôlé sous la bannière de M. Gambetta pour faire la guerre au Maréchal de Mac-Mahon, président de la République.
Le sieur Louis Hémon, on le sait, était prévenu " d'avoir à Quimper, le 23 août 1877, outragé publiquement (c'est-à-dire dans la rue, à la porte d'un café), à raison de leurs fonctions
ou de leur qualité, notamment en leur appliquant l'expression de valets de justice, M. de la Rivaudière, juge d'instruction à Quimper, et M. Cropp, juge au même siège".
Par jugement rendu contradictoirement, c'est-à-dire dans des conditions telles que M. Hémon ne peut pas y faire opposition,
M. Louis Hémon,
a été condamné à six semaines de prison et à deux cents francs d'amende.
M. Louis Hémon tombe ainsi sous l'application des deux articles suivants du décrêt-loi des 2-21 février 1832.
"Article 16 - Les condamnés à plus d'un mois d'emprisonnement, pour rébellion, outrages et violences envers les dépositaires de l'autorité ou de la force publique, etc., ne pourront pas
être inscrits sur la liste électorale pendant 5 ans, à dater de l'expiration de leur peine'.
"Article 27 - Sont déclarés indignes d'être élus les individus désignés aux articles 15 et 16 de la présente-loi".
Les électeurs qui, après cette condamnation, voteraient pour M. Louis Hémon, courraient donc le risque de perdre leurs votes et de voir la Chambre des députés repousser M. Louis Hémon
comme inéligible et indigne.
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L'Océan de Brest, 8 Octobre 1877
Avis aux électeurs. Nous apprenons que partout le courant révolutionnaire achève de se renverser là où il restait encore sous l'impulsion des gens qui savent la puissance de la calomnie répétée.
Nos cultivateurs reconnaissent que toutes les rengaines dont on poursuit les hommes d'ordre, de paix, d'autorité, sont des tromperies.
Aussi reviennent-ils tous, partout
à M. LOROIS, ils ne veulent plus du fameux Corentin Cuyho
à M. BOLLORE, si bon, si droit de coeur ; ils sont dégoutés de l'avocat Hémon ; aujourd'hui, sans prestige pour ainsi dire, tombé sous le dédain des honnêtes gens.
à M. DELECLUZE ..., M. DE LEGGE ..., M. PAUL DE SAISY ..., M. PAUL DE CHAMPAGNY ...
Electeurs des campagnes ! votre bon sens, votre sagesse et votre patriotisme sauveront le pays !
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