1773-1779 - Dixmes des gros fruits pour Kermorvan et Quillihouarn
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- | __NOTOC____NUMBERHEADINGS____NOEDITSECTION__<i>Trois relevés de dîme <ref name="Dîme">{{K-Dîme}}</ref> ecclésiastique sur les villages de Kermorvan et de Quillihouarn.</i> | + | __NOTOC____NUMBERHEADINGS____NOEDITSECTION__<i>Trois actes notariés traitant des portions de dîme <ref name="Dîme">{{K-Dîme}}</ref> ecclésiastique, dite « des gros fruits» due à l'évêque sur les villages de Kermorvan et de Quillihouarn pour les 15 ans précédant la Révolution.</i> |
Documents conservés aux Archives Départementales du Finistère sous la cote 1 G 138. | Documents conservés aux Archives Départementales du Finistère sous la cote 1 G 138. | ||
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Juste avant la Révolution, la dîme ecclésiastique est toujours perçue à Ergué-Gabéric par le temporel du seigneur évêque de Quimper, mais seulement pour quelques fermes isolées, alors que la levée de la dîme sur les récoltes de toutes les autres fermes est faite directement par le clergé local. | Juste avant la Révolution, la dîme ecclésiastique est toujours perçue à Ergué-Gabéric par le temporel du seigneur évêque de Quimper, mais seulement pour quelques fermes isolées, alors que la levée de la dîme sur les récoltes de toutes les autres fermes est faite directement par le clergé local. | ||
- | On n'est plus aux siècles précédents, du XIIe au XVIIe, quand l'évêque était un gros décimateur qui admettait difficilement le droit aux recteurs et vicaires gabéricois de recevoir leur portion congrue : cf. jugement noté dans le cartulaire en 1170. | + | On n'est plus aux siècles précédents, du XIIe au XVIIe, quand l'évêque était un gros décimateur qui admettait difficilement le droit aux recteurs et vicaires gabéricois de recevoir leur portion congrue <ref name=Portion>{{K-PortionCongrue}}</ref> : cf. jugement noté dans le cartulaire en 1170. |
- | Nous avons ici les actes notariés diocésains de 1773, 1774 et 1779 pour les villages de Kermorvan et de Quillihouarn où l'impôt est qualifié de « <i>portion de dixmes des gros fruits à la quinzieme</i> », ceci voulant dire que : | + | Nous avons ici les actes notariés épiscopaux des années 1773, 1774 et 1779 pour les villages de Kermorvan et de Quillihouarn où l'impôt est qualifié de « <i>portion de dixmes des gros fruits à la quinzieme</i> », ceci voulant dire que : |
- | * c'est une portion payée en numéraire et non en nature, en l’occurrence 50 livres pour les baux de 5-6 ans de 1773 et 1774, et 54 livres pour le bail de 9 ans de 1779. | + | * c'est une portion payée en argent et non en nature, en l’occurrence 50 livres pour les baux de 5-6 ans de 1773 et 1774, et 54 livres pour le bail de 9 ans de 1779. |
- | * le terme de quinzième rappelle la proportion des récoltes qui est en principe taxée, pourcentage qui à l'origine était de 10%. : même l'impôt numéraire est devenue une rente annuelle dont la perception commence toujours « <i>à la récolte prochaine</i> » | + | * le terme de quinzième rappelle la proportion des récoltes en principe taxée en nature, pourcentage qui à l'origine était de 10% ; l'impôt est devenu une rente annuelle numéraire dont la perception commence toujours « <i>à la récolte prochaine</i> » |
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- | * l'expression des gros fruits indique que la dîme est perçue sur les céréales nobles comme les « <i>bleds, froment, seigle, avoine & orge, & autres fruits qui forment le principal produit de la terre, selon la qualité selon la qualité du terroir et l'usage du pays, tels que le bled sarrazin, dans les pays où il ne croit pas de froment. Ces cixmes appartiennent aux gros décimateurs, et sont opposées aux menues et vertes dixmes, qui appartiennent toujours au curé.</i> »<ref>« <i>Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières : par une société de gens de lettres, de savans et d'artistes</i> », Panckoucke, Paris, 1783.</ref>, en excluant le lin et le chanvre. | + | * l'expression des gros fruits indique que la dîme est perçue sur les céréales nobles comme les « <i>bleds, froment, seigle, avoine & orge, & autres fruits qui forment le principal produit de la terre, selon la qualité selon la qualité du terroir et l'usage du pays, tels que le bled sarrazin, dans les pays où il ne croit pas de froment. Ces dixmes appartiennent aux gros décimateurs, et sont opposées aux menues et vertes dixmes, qui appartiennent toujours au curé.</i> »<ref>« <i>Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières : par une société de gens de lettres, de savans et d'artistes</i> », Panckoucke, Paris, 1783.</ref>, en excluant le lin et le chanvre. |
Le dernier bail de 9 ans pour la dîme épiscopale de Quillyhouarn est daté du 6 mars 1779, et son échéance nous amène à la veille de la Révolution qui mettra fin à ce type d'impôt. | Le dernier bail de 9 ans pour la dîme épiscopale de Quillyhouarn est daté du 6 mars 1779, et son échéance nous amène à la veille de la Révolution qui mettra fin à ce type d'impôt. | ||
- | Le cahier des doléances d'avril 1789 rédigé au nom du tiers-état d'Ergué-Gabéric, comme beaucoup d'autres en basse-Bretagne, n'a pas réclamé la suppression de la dîme, mais « <i>ne répartition proportionnelle de tous les biens ecclésiastiques, sans distinction, de manière que tous les membres du clergé y aient une part raisonnable et graduelle, depuis l'archevêque jusques aux simples prêtres habitués des paroisses</i> ». | + | Le cahier des doléances d'avril 1789 rédigé au nom du tiers-état d'Ergué-Gabéric, comme beaucoup d'autres en basse-Bretagne, n'a pas réclamé la suppression de la dîme, mais « <i>une répartition proportionnelle de tous les biens ecclésiastiques, sans distinction, de manière que tous les membres du clergé y aient une part raisonnable et graduelle, depuis l'archevêque jusques aux simples prêtres habitués des paroisses, afin que ceux-ci soient affranchis de la honte de la quête, c'est-à-dire de celle de mendier.</i> ». |
- | On constate d'ailleurs qu'à cette époque le recteur Alain Dumoulin touche bien la grande majorité des ponctions en nature dues sur les céréales qu'il valorise à hauteur de plus de 1900 livres pour sa dernière année. | + | On constate d'ailleurs qu'à cette époque le recteur Alain Dumoulin touche bien la grande majorité des ponctions en nature dues sur les céréales qu'il valorise à hauteur de plus de 1600 livres pour sa dernière année. La suppression de la dîme est votée lors de la nuit du 4 août 1789. |
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Trois actes notariés traitant des portions de dîme Documents conservés aux Archives Départementales du Finistère sous la cote 1 G 138. | |||||||
En savoir plus : « 1169-1170 - Restitution de la dîme d'Erge par l'évêque dans le cartulaire de Quimper » ¤ « 1464-1471 - Dixmes et comptes du temporel de l’évêché de Cornouaille » ¤ « LÉVY André - Les dîmes d'après le temporel de Quimper » ¤ « 1584 - Dixmes pour Kermorvan en Ergué-Gabellic » ¤ « 1790 - Lettres d'Alain Dumoulin sur la dîme et son traitement de recteur » ¤ |
1 Présentation
Juste avant la Révolution, la dîme ecclésiastique est toujours perçue à Ergué-Gabéric par le temporel du seigneur évêque de Quimper, mais seulement pour quelques fermes isolées, alors que la levée de la dîme sur les récoltes de toutes les autres fermes est faite directement par le clergé local. On n'est plus aux siècles précédents, du XIIe au XVIIe, quand l'évêque était un gros décimateur qui admettait difficilement le droit aux recteurs et vicaires gabéricois de recevoir leur portion congrue Nous avons ici les actes notariés épiscopaux des années 1773, 1774 et 1779 pour les villages de Kermorvan et de Quillihouarn où l'impôt est qualifié de « portion de dixmes des gros fruits à la quinzieme », ceci voulant dire que :
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Le dernier bail de 9 ans pour la dîme épiscopale de Quillyhouarn est daté du 6 mars 1779, et son échéance nous amène à la veille de la Révolution qui mettra fin à ce type d'impôt. Le cahier des doléances d'avril 1789 rédigé au nom du tiers-état d'Ergué-Gabéric, comme beaucoup d'autres en basse-Bretagne, n'a pas réclamé la suppression de la dîme, mais « une répartition proportionnelle de tous les biens ecclésiastiques, sans distinction, de manière que tous les membres du clergé y aient une part raisonnable et graduelle, depuis l'archevêque jusques aux simples prêtres habitués des paroisses, afin que ceux-ci soient affranchis de la honte de la quête, c'est-à-dire de celle de mendier. ». On constate d'ailleurs qu'à cette époque le recteur Alain Dumoulin touche bien la grande majorité des ponctions en nature dues sur les céréales qu'il valorise à hauteur de plus de 1600 livres pour sa dernière année. La suppression de la dîme est votée lors de la nuit du 4 août 1789. |
2 Transcriptions
Kermorvan 1773
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Suite de Guillihouarn 1774
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3 Sources
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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3 folios recto-verso | |||||
4 Annotations
- Dîme, dixme, s.f. : impôt sur les récoltes, de fraction variable, parfois le dixième, devant revenir au Clergé, prélevé pour l'entretien des prêtres et des bâtiments et les œuvres d'assistance. Son taux, théoriquement d'1/10ème, est généralement inférieur ; il est fréquemment proche d'1/30ème dans notre région (source : glossaire des cahiers de doléances AD29), ou d'1/15ème ("à la quinzième gerbe") lorsque le prélèvement est dû aux Régaires de Quimper. La dîme ne doit pas être confondue avec le Dixième et les Décimes. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Portion congrue, g.n.f. : partie des bénéfices revenant à un tiers. Dans de nombreux cas, les grosses dîmes sont perçues par l’évêque, le chapitre, des abbés et monastères et autres bénéficiers, qui sont appelés « curés primitifs » ou gros décimateurs. Ces derniers doivent entretenir le desservant de la paroisse de la paroisse en lui versant une somme fixe, la portion congrue. Source : Dictionnaire de l'Ancien Régime. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- « Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières : par une société de gens de lettres, de savans et d'artistes », Panckoucke, Paris, 1783. [Ref.↑]
- Sénéchaussée, s.f. : juridiction d'un sénéchal ; étendue de sa juridiction. Sénéchal, s.m. : officier royal qui, dans certaines provinces, exerce des fonctions analogues à celles d'un bailli pour la justice, les finances, etc. Source : Dict. DMF. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1 4,2]
- Présidial, s.m. : tribunal de justice de l'Ancien Régime créé au XVIe siècle ; c'est en 1552 que le roi Henri II de France, désireux de renforcer son système judiciaire et de vendre de nouveaux offices, institue les présidiaux ; le présidial de Quimper-Corentin a été créé à cette date dans le ressort du parlement de Bretagne (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1 5,2]
- Régaires, s.m.pl. : administration en charge du domaine temporel d'un évêque, propriétaire et seigneur, au même titre que l'aurait été n'importe quel noble propriétaire d'un fief avec justice. Le plus souvent, ils provenaient de donations anciennes faites au cours des âges par des féodaux, qui souhaitant sans doute s'attirer des grâces divines ou se faire pardonner leurs péchés, avaient doté l'église de quelques fiefs avec les revenus en dépendant. Source : amisduturnegouet sur free.fr [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,0 6,1]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : Mai 2020 Dernière modification : 19.02.2021 Avancement : [Développé] |