1859-1887 - Fermage des métairies de Kervéguen, incendie et exil nantais
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- | |width=50% valign=top {{jtfy}}|<i>Baux de fermage pour les années 1859 et 1868, articles de presse relatant l'incendie de 1887, et chronique nantaise.</i> | + | |width=50% valign=top {{jtfy}}|<i>Baux de fermage pour les années 1859 et 1868, articles de presse relatant l'incendie de 1887, et chronique ouvrière nantaise.</i> |
- | Documents conservée aux Archives départementales du Finistère sous la cote 60J68, articles de journaux locaux, et le témoignage des Hémon émigrés à Nantes-Chantenay (grand merci à Romain Le Bards pour nous avoir communiqué cette mémoire familiale). | + | Documents conservée aux Archives départementales du Finistère sous la cote 60J68, articles de journaux locaux, et le témoignage des Hémon émigrés à Nantes-Chantenay (grand merci à Romain Le Bards pour nous avoir transmis cette mémoire familiale). |
- | Autres lectures : {{Tpg2|Kervéguen, Kervegenn|Toponyme Kervegenn}}{{Tpg2|Géo.Kervéguen|Cartographie du lieu-dit}} | + | Autres lectures : {{Tpg|1754-1762 - Les bannies de Kervéguen, propriété Le Galant, de La Marche et Le Déan}}{{Tpg2|Kervéguen, Kervegenn|Toponyme Kervegenn}}{{Tpg2|Géo.Kervéguen|Cartographie du lieu-dit}} |
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- | Fonds notariaux de Pouliquen de Pont-L'Abbé, origine au début du 18e siècle ... | + | Le carton d'archives n° 60J68, versé aux archives départementales par l'étude notariale Pouliquen à Pont-L'Abbé, contient uniquement des pièces relatives aux métairies du village de Kervéguen, depuis les actes de ventes en 1754-62 jusqu'aux baux de fermage de la fin du XIXe siècle. |
- | Les Borghi, héritage Gobert de Neufmoulin, Jean-François Le Déan , officier de la Compagnie des Indes, François-Louis de La Marche, Laurent Le Galant, issu du fief de Botbodern en Elliant... | + | Et parmi ceux-ci les baux des deux métairies de Kervéguen, courant sur deux fois neuf ans de 1859 à 1868, octroyés par les propriétaires de l'époque : Luigi Borghi, ingénieur de la Marine Royale Italienne, et son épouse Amélie Gobert de Neufmoulin. Cette dernière, par sa branche maternelle, a hérité de son bien gabéricois de Jean-François Le Déan, officier de la Compagnie des Indes, lequel le détenait de François-Louis de La Marche, seigneur de Lezergué, qui l'avait acquis de Laurent Le Galant, héritier du convenant de Kervéguen qui était autrefois inclus dans le fief de Botbodern (Elliant). |
- | Le cadastre ... Grande métairie, bâtisse au toit de chaume en 198, Petite métairie maison en 195 | + | Les actes de fermages sont accompagnés d'extraits cadastraux qui permettent de situer les deux métairies voisines : la plus grande au sud centrée sur sa maison d'habitation en parcelle 198, et la petite au nord avec son logis en 195 (cf. plan ci-contre). |
- | état des stus ... résurgence du domaine congéable, aoûter <ref name="Aoûter">{{K-Aoûter}}</ref> et amulonner <ref name="Amulonner">{{K-Amulonner}}</ref> | + | Le contrat mentionne un document dit « <i>état des stus</i> » <ref name="Stu">{{K-Stu}}</ref>, valorisant les biens laissés par les fermiers successifs, essentiellement les foins et fumiers, une sorte de résurgence du domaine congéable de l'ancien régime, où si le propriétaire foncier pouvait congédier, le fermier sortant recevait le fruit de l'amélioration de son exploitation. |
- | Les Hémon Auguste+Hervé + Le feu de chaume ... | + | On trouve aussi, dans la description des obligations associées à une fin de bail, les termes pittoresques suivants : « <i>aoûter</i> » <ref name="Aoûter">{{K-Aoûter}}</ref> et « <i>amulonner</i> » <ref name="Amulonner">{{K-Amulonner}}</ref>, à savoir l'obligation de moissonner et de mettre la paille et le fumier en meulons (tas, bottes). |
- | (Hervé-Auguste-...), savonnerie ... le quartier ouvrier de Chantenay, ou se concentraient alors les immigrés bretons, direction de L'Union Nationale des Combattants | + | Les bénéficiaires et fermiers de Kervéguen en 1859 et 1868 sont Auguste Hémon, né en 1823, et sa femme Pauline Hélou. |
+ | En 1887, leur fils Hervé, né en 1849, et son épouse Marie Jeanne Rannou, ayant pris la suite à Kervéguen, vivent une catastrophe imprévue décrite ainsi dans L'Union Agricole du 20 avril 1887 : « <i>Au moment où il venait de se lever vers cinq heures du matin, il remarqua en sortant que le toit était enflammé ; il ne restait après l'incendie que les murs et les poutres fortement endommagés. Hémon suppose que le feu s'est communiqué à la toiture, qui était couverte en chaume, par les crevasses de la cheminée</i> ». | ||
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+ | Propriétaires et fermiers étaient assurés (cette obligation d'assurance contre l'incendie est explicitée dans le bail de 1868), mais cela n'a pas suffi pour reconstruire la grande métairie de Kervéguen. | ||
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+ | Leur fils Auguste, né en 1876, après un apprentissage de boulanger, part en 1896 pour faire son service militaire à Nantes où il s'installe dans le quartier de Chantenay, lieu de concentration des immigrés bretons, et où il fait progressivement venir ses frères Hervé, Jean Louis et Alain. Ses parents, Hervé Hémon et Marie Jeanne Rannou, quitteront eux aussi Ergué Gabéric : la mémoire familiale garde l'image de la grand mère bretonne, ne parlant pas un mot de français et communiquant par signes. | ||
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+ | Auguste, épargné par son statut de boulanger dans les services auxiliaires, doit partir tout de même pour Verdun en 1916. Embauché à son retour comme manœuvre à l'usine de savonnerie Talvande, il participe avec sa fratrie à la vie communautaire de ce quartier ouvrier, en prenant notamment la direction de L'Union Nationale des Combattants. | ||
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Article 8. Les preneurs ne pourront exiger de M. et Mme Borghi, aucune indemnité, ni aucune réduction sur les fermages ci-dessus stipulés, pour cause de gelées, grêle, sécheresse, stérilité, inondation et autres cas fortuits, prévus ou imprévus. | Article 8. Les preneurs ne pourront exiger de M. et Mme Borghi, aucune indemnité, ni aucune réduction sur les fermages ci-dessus stipulés, pour cause de gelées, grêle, sécheresse, stérilité, inondation et autres cas fortuits, prévus ou imprévus. | ||
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+ | Article 9. Ils ne pourront céder leur doit au présent bail, en tout ou en partie sans le consentement exprès et par écrit des Bailleurs, sous peine de résiliement et de tous dépens dommages et intérêts, toutefois, ils pourront avoir un petit fermier ou Penty <ref name="Penty">{{BR-Pennty}}</ref>, des faits duquel ils répondront. | ||
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+ | Article 10. Les preneurs s'engagent à transporter et planter à leurs frais, à la première réquisition de M. et Mme Borghi, soixante pommiers qui leur seront fournis par ces derniers, ils seront tenus de tenir aux plants garnis de ronces et épines, pour les défendre de l'approche des bestiaux et de les greffer dès qu'ils seront assez forts pour supporter cette opération. | ||
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+ | Article 11. Les preneurs entretiendront pendant la durée du bail, et toujours en bon état de réparation, toutes les couvertures en paille des dits lieux, pour les rendre de même à leur sortie. | ||
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+ | Article 12. Enfin les preneurs paieront les frais du présent Acte, ainsi que ceux de la Grosse qui en sera remise à M. et Mme Borghi, à leur première réquisition. | ||
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+ | Les charges imposées aux preneurs en outre du prix de ferme ci-dessus stipulé et de l'acquit de l'impôt foncier sont approximativement évaluées par les parties à la Somme de vingt francs par an mais seulement pour servir de base au droit d'Enregistrement, et sans préjudice de leur exigibilité en nature. | ||
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+ | Dont acte. Fait et payé à Quimper en l'Etude. L'an mil huit cent cinquante neuf le vingt Août. Et après lecture, M. Caoudal seul a signé avec les notaires, les preneurs ayant individuellement déclaré ne le savoir faire de ce requis. Signés : Caoudal ; Créachcadic notaire ; Eugène Hénon notaire. Enregistré à Quimper le trente Août mil huit cent cinquante neuf. Folio cent trente, verso Cases cinq et six. Reçu vingt francs vingt centimes, décime deux francs deux centimes. Signé A. Lecomte. | ||
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+ | Mandons et ordonnons à tous huissiers sur ce requis de mettre les présentes à exécution ; à tous procureurs généraux à tous procureurs près les tribunaux de première Instance d'y tenir la main ; à tous Commandants et Officiers de la force publique d'y prêter main forte quand ils en seront légalement requis. En foi de quoi la présente Grosse a été scellée et signée par Me Hénon notaire. | ||
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Pour l'espace de neuf années entières et consécutive qui commenceront à prendre cours le vingt neuf Septembre mil huit cent soixante neuf, pour finir à pareille époque de l'année mil huit cent soixante dix huit ; | Pour l'espace de neuf années entières et consécutive qui commenceront à prendre cours le vingt neuf Septembre mil huit cent soixante neuf, pour finir à pareille époque de l'année mil huit cent soixante dix huit ; | ||
- | La grande et la petite Métairie de Kervéguen, | + | La grande et la petite Métairie de Kervéguen, situées en la Commune d'Ergué-Gabéric, avec toutes circonstances et dépendances, sans exceptions ni réserves, parfaitement connus des preneurs qui en jouissent actuellement. |
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+ | Ce bail est fait aux charges, clauses et conditions suivantes que les preneurs se sont conjointement et solidairement obligés de supporter et d'exécuter ; | ||
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+ | Article 1er. Les preneur jouiront des deux métairies qui viennent de leur être affermées en bons pères de famille, et en cultivateur soigneux et actifs, sans y commettre ni permettre qu'il y soit commis de dégâts ou dégradations, à peine d'en répondre, et de tous dépens, dommages et intérêts. | ||
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+ | Article 2. Le prix de ferme pour chaque année de jouissance en vertu des présentes, est convenu entre les parties à la somme de mille cinquante francs, que les preneurs s'obligent conjointement et solidairement de payer à M. et Mm Borghi en la demeure de leur fondé de pouvoirs à Quimper, en deux termes égaux de cinq cents vingt cinq francs, chacun, les vingt neuf mars et vingt neuf septembre de chaque année, en conséquence le premier terme de la première année sera payé le vingt neuf mars mil huit cent soixante dix, le deuxième terme le vingt neuf septembre de la même année, et ainsi continuer aux mêmes époques pendant toute la durée du bail. | ||
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+ | Article 3. Ils accepteront en outre du prix de ferme ci-dessus stipulé, et sans recours vers Monsieur et Madame Borghi l'impôt foncier, et les contributions de toute nature, mises ou à mettre sur les biens affermés. | ||
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+ | Article 4. Les preneurs auront pour leur chauffage, une coupe entière des bois courants, et de l'émonde des arbres qui ont déjà été émondés, sans en pouvoir vendre, ni transporter ailleurs aucune partie, à charge à ces derniers de faire cette coupe en temps et saison convenables et à raison d'un neuvième seulement chaque année, de réparer avec soin aussitôt chaque coupe terminée, les fossés sur lesquels elle aura eu lieu, et d'entretiens constamment en bon état de réparation et toujours en défense de l'incursion des bestiaux, tous les autres fossés des biens affermés. | ||
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+ | Article 5. Les preneurs feront faire et réparer à leur frais, les claies et barrières des dites métairies, le bois à ce nécessaire leur étant fourni ou désigné sur les lieux par les propriétaires. | ||
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+ | Article 6. Au cas de réparations grosses ou menues à faire aux logements des métairies de Kervéguen, les preneurs feront le transport de tous les matériaux nécessaires, et enlèveront les déblais et attraits de toute espèce. | ||
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+ | Article 7. Les preneurs ne pourront exiger de M. et Mme Borghi, aucune indemnité, ni aucune réduction sur les fermages ci-dessus stipulés, pour cause de gelées, grêle, sécheresse, stérilité, inondation et autres cas fortuits, prévus ou imprévus. | ||
+ | |||
+ | Article 8. Ils ne pourront céder leur doit au présent bail, en tout ou en partie sans le consentement exprès et par écrit des Bailleurs, sous peine de résiliement et de tous dépens dommages et intérêts, toutefois, ils pourront avoir un petit fermier ou Penty <ref name="Penty">{{K-Penty}}</ref>, des faits duquel ils répondront. | ||
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+ | Article 9. Les preneurs seront dans l'obligation d'assurer et de maintenir assurés pendant tout le cours du présent bail contre l'incendie les édifices et bâtiments de service dépendant des dites métairies. Ils paieront, sans recours vers les bailleurs, et sans déduction sur le prix de ferme, la prime annuelle due par cette assurance. Ils seront aussi tenus de justifier de cette assurance au fondé de pouvoir des bailleurs à sa première réquisition. | ||
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+ | Article 10. Les preneurs continueront à demeurer chargés de l'état de stus <ref name="Stu">{{K-Stu}}</ref>, foins, pailles, fumiers et engrais pendant tout le cours du présent bail pour le représenter à leur sortie des biens, époque à laquelle les parties se feront réciproquement raison de l'augmentation ou de la diminution qui sera survenu sur le dit état ; en conséquence l'année de leur sortie, les preneurs ne pourront vendre, ni transporter de dessus les lieux aucune quantité des foins, pailles, fermiers, engrais et stus <ref name="Stu">{{K-Stu}}</ref> garnissant les dites métairies, les foins et les pailles seront par eux aoutés <ref name="Aoûter">{{K-Aoûter}}</ref> et entassés aux endroits à ce destinés, et les fumiers aussi bien entassés aux endroits ordinaires. Les preneurs devront clore les prairies au plus tard le vingt neuf mars de la dite dernière année et à partir de cette époque, ils ne pourront y couper d'herbe en vert, ni y laisser paître de bestiaux. | ||
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+ | Article 11. Les preneurs entretiendront pendant la durée du présent bail, et toujours en bon état de réparation, toutes les couvertures en paille des dits lieux, pour les rendre de même à leur sortie. | ||
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+ | Article 12. Enfin les preneurs paieront les frais du présent Acte, ainsi que ceux de la Grosse qui en sera remise aux bailleurs, ou à leur fondé de pouvoirs à Quimper, à première réquisition. | ||
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+ | Les charges imposées aux preneurs en outre du prix de ferme ci-dessus stipulé et de l'acquit de l'impôt foncier sont approximativement évaluées par les parties pour servir de base au droit d'Enregistrement, et sans préjudice de leur exigibilité en nature, à la somme de vingt huit francs par an. | ||
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+ | Dont acte. Fait et payé à Quimper en l'Etude. L'an mil huit cent soixante huit le trente un Octobre. Et après lecture, M. Caoudal seul a signé avec les notaires, les preneurs ayant individuellement déclaré ne le savoir faire. La minute signée : Yvéquel, Lesneven, Eugène Hénon. Enregistré à Quimper le sept Novembre 1868, folio 63, recto c. 8. Reçu vingt un francs trente six centimes et deux francs quatorze centimes décime. Signé H. Duplessis. | ||
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+ | Mandons et ordonnons à tous huissiers sur ce requis de mettre les présentes à exécution ; à tous procureurs généraux à tous procureurs près les tribunaux de première Instance d'y tenir la main ; à tous Commandants et Officiers de la force publique d'y prêter main forte quand ils en seront légalement requis. En foi de quoi la présente Grosse a été scellée et signée par Me Hénon notaire. | ||
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- | <big><b>Le Finistère du 20 avril 18870</b></big> | + | <big><b>Le Finistère du 20 avril 1887</b></big> |
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- | <b>Ergué-Gabéric</b>. - Le 16 courant, vers 5 heures du matin, le nommé Hémon (Hervé), cultivateur à Ergué-Gabéric, sortait de sa maison, quand il remarqua que le toit était en flammes. Il appella aissitôt ses voisins, qui l'aidèrent à enlever une partie de ses meubles et le bétail qui était à l'écurie. | + | <b>Ergué-Gabéric</b>. - Le 16 courant, vers 5 heures du matin, le nommé Hémon (Hervé), cultivateur à Ergué-Gabéric, sortait de sa maison, quand il remarqua que le toit était en flammes. Il appela aussitôt ses voisins, qui l'aidèrent à enlever une partie de ses meubles et le bétail qui était à l'écurie. |
Quant à l'incendie, il fut impossible de le limiter, et le feu dévora tout le corps de logis, qui avait 18 mètres de longueur, ainsi que l'étable y attenant. | Quant à l'incendie, il fut impossible de le limiter, et le feu dévora tout le corps de logis, qui avait 18 mètres de longueur, ainsi que l'étable y attenant. | ||
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- | <big><b>L'Union Agricole du 20 avril 18870</b></big> | + | <big><b>L'Union Agricole du 20 avril 1887</b></big> |
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<b>Ergué-Gabéric</b>. - Dans la nuit du quinze au seize avril courant, un incendie s'est déclaré au domicile du nommé Hémon Hervé, cultivateur habitant le village de Kervéguen, en cette commune. Un bâtiment mesurant 18 mètres de longueur sur six de largeur, ainsi qu'une étable mesurant douze mètres de long sur six mètres également de largeur, ont été entièrement détruits ; il ne restait après l'incendie que les murs et les poutres fortement endommagés. Hémon suppose que le feu s'est communiqué à la toiture, qui était couverte en chaume, par les crevasses de la cheminée. Au moment où il venait de se lever vers cinq heures du matin, il remarqua en sortant que le toit était enflammé. Il s'empressa de demander du secours aux voisins qui l'aidèrent à sortir ses meubles ainsi que le bétail renfermé dans l'étable. | <b>Ergué-Gabéric</b>. - Dans la nuit du quinze au seize avril courant, un incendie s'est déclaré au domicile du nommé Hémon Hervé, cultivateur habitant le village de Kervéguen, en cette commune. Un bâtiment mesurant 18 mètres de longueur sur six de largeur, ainsi qu'une étable mesurant douze mètres de long sur six mètres également de largeur, ont été entièrement détruits ; il ne restait après l'incendie que les murs et les poutres fortement endommagés. Hémon suppose que le feu s'est communiqué à la toiture, qui était couverte en chaume, par les crevasses de la cheminée. Au moment où il venait de se lever vers cinq heures du matin, il remarqua en sortant que le toit était enflammé. Il s'empressa de demander du secours aux voisins qui l'aidèrent à sortir ses meubles ainsi que le bétail renfermé dans l'étable. |
Version actuelle
| Baux de fermage pour les années 1859 et 1868, articles de presse relatant l'incendie de 1887, et chronique ouvrière nantaise.
Documents conservée aux Archives départementales du Finistère sous la cote 60J68, articles de journaux locaux, et le témoignage des Hémon émigrés à Nantes-Chantenay (grand merci à Romain Le Bards pour nous avoir transmis cette mémoire familiale). Autres lectures : « 1754-1762 - Les bannies de Kervéguen, propriété Le Galant, de La Marche et Le Déan » ¤ « Toponyme Kervegenn » ¤ « Cartographie du lieu-dit » ¤ |
[modifier] 1 Présentation
Le carton d'archives n° 60J68, versé aux archives départementales par l'étude notariale Pouliquen à Pont-L'Abbé, contient uniquement des pièces relatives aux métairies du village de Kervéguen, depuis les actes de ventes en 1754-62 jusqu'aux baux de fermage de la fin du XIXe siècle. Et parmi ceux-ci les baux des deux métairies de Kervéguen, courant sur deux fois neuf ans de 1859 à 1868, octroyés par les propriétaires de l'époque : Luigi Borghi, ingénieur de la Marine Royale Italienne, et son épouse Amélie Gobert de Neufmoulin. Cette dernière, par sa branche maternelle, a hérité de son bien gabéricois de Jean-François Le Déan, officier de la Compagnie des Indes, lequel le détenait de François-Louis de La Marche, seigneur de Lezergué, qui l'avait acquis de Laurent Le Galant, héritier du convenant de Kervéguen qui était autrefois inclus dans le fief de Botbodern (Elliant). Les actes de fermages sont accompagnés d'extraits cadastraux qui permettent de situer les deux métairies voisines : la plus grande au sud centrée sur sa maison d'habitation en parcelle 198, et la petite au nord avec son logis en 195 (cf. plan ci-contre). Le contrat mentionne un document dit « état des stus » On trouve aussi, dans la description des obligations associées à une fin de bail, les termes pittoresques suivants : « aoûter » Les bénéficiaires et fermiers de Kervéguen en 1859 et 1868 sont Auguste Hémon, né en 1823, et sa femme Pauline Hélou. En 1887, leur fils Hervé, né en 1849, et son épouse Marie Jeanne Rannou, ayant pris la suite à Kervéguen, vivent une catastrophe imprévue décrite ainsi dans L'Union Agricole du 20 avril 1887 : « Au moment où il venait de se lever vers cinq heures du matin, il remarqua en sortant que le toit était enflammé ; il ne restait après l'incendie que les murs et les poutres fortement endommagés. Hémon suppose que le feu s'est communiqué à la toiture, qui était couverte en chaume, par les crevasses de la cheminée ». |
Propriétaires et fermiers étaient assurés (cette obligation d'assurance contre l'incendie est explicitée dans le bail de 1868), mais cela n'a pas suffi pour reconstruire la grande métairie de Kervéguen. Leur fils Auguste, né en 1876, après un apprentissage de boulanger, part en 1896 pour faire son service militaire à Nantes où il s'installe dans le quartier de Chantenay, lieu de concentration des immigrés bretons, et où il fait progressivement venir ses frères Hervé, Jean Louis et Alain. Ses parents, Hervé Hémon et Marie Jeanne Rannou, quitteront eux aussi Ergué Gabéric : la mémoire familiale garde l'image de la grand mère bretonne, ne parlant pas un mot de français et communiquant par signes. Auguste, épargné par son statut de boulanger dans les services auxiliaires, doit partir tout de même pour Verdun en 1916. Embauché à son retour comme manœuvre à l'usine de savonnerie Talvande, il participe avec sa fratrie à la vie communautaire de ce quartier ouvrier, en prenant notamment la direction de L'Union Nationale des Combattants. |
[modifier] 2 Transcriptions
Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher
Bail de 1859
Bail de 1868
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Le Finistère du 20 avril 1887
L'Union Agricole du 20 avril 1887
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[modifier] 3 Originaux
Lieu de conservation : Archives Départementales du Finistère. Série : 60 J Fonds de l'étude Pouliquen, notaire à Pont-l'Abbé Cote : 60 J 68 |
Droit d'image : Protégé. Usage : Accès privé et restreint aux abonnés inscrits Accès : Connexion obligatoire sur un compte nominatif d'adhérent GrandTerrier. |
Baux de 1859 et 1868 | |||||
Cadastre | |||||
Journaux | |||||
[modifier] 4 Annotations
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- Stu, stuit, stuc, s.m. : sorte de fumier, d'engrais : « Jouira le tenancier de ses stucs et engrais estans aux terres de ladite tenue » (1578, Coutume de Bret., Nouv. Cout. gén., IV, 408) ; « Troys journées de terre en stus et engroys pour forment, terres labourables en stu et engroys pour avoine » (1510, inventaire par la cour de Treourec, Arch. Finist.). On trouve encore au XVIIIe s. : « un journal et demi de stus sous seigle » (1744, Arch. Finist. B 287). Source : dictionnaire Godefroy 1880. Jean-François Le Gonidec signale également en 1807 « Stû, adj. Je n'ai jamais vu employer ce mot qu'après le mot douar, terre ; douar stû, terre chaude, terre en rapport, terre préparée à recevoir la semence, après avoir été engraissée. Le Pelletier a considéré ce mot comme substr., et lui a donné la signification de fumier ». Au 19e siècle l'état de stus en Cornouaille était l'inventaire de tous les fumiers; pailles, foins, landes en réserve ou sur la terre dont la destination était de l'enrichir avant les labours. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4]
- Aoûter, v. : moissonner, récolter (TLFi). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2]
- Amulonner, v. : mettre le foin ou le fumier en tas (en meulon). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1 3,2]
- Pennty, penn-ti : littéralement « bout de maison », désignant les bâtisses, composées généralement d'une seule pièce, où s'entassaient avec leur famille les ouvriers agricoles et journaliers de Basse-Bretagne (Revue de Paris 1904, note d'Anatole Le Braz). Par extension, le penn-ty est le journalier à qui un propriétaire loue, ou à qui un fermier sous-loue une petite maison et quelques terres, l'appellation étant synonyme d'une origine très modeste. [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑ 4,0 4,1]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Août 2020 Dernière modification : 9.10.2020 Avancement : [Développé] |