1796 - Estimation et vente du presbytère comme bien national
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Presbytère d'Ergué-Gabéric. N° 143 des Ventes | Presbytère d'Ergué-Gabéric. N° 143 des Ventes | ||
- | L'an quatrième de la République française une et indivisible le troisième jour du mois de Messidor <ref>3 messidor an IV : 21 juin 1796.</ref>, nous Estienne Armand Detaille expert nommé par délibération de l'administration du département du finistère en date du ___ et Vincent Le Blond St Aubin expert nommé par sa soumission d'acquérir le bien national ci-après désigné, en date du __, à l'effet de procéder à l'estimation en revenu et capital sur le pied de 1790 du domaine national ci-après désigné, nous sommes en conséquence de la commission à nous donnée le 25 du mois de prairial transportés en la commune de Ergué-Gabéric chez le citoyen Charles Barrou commissaire du directoire exécutif, près l'administration municipale d'Ergué-Gabéric, qui nous a accompagné sur les lieux ci-après désignés, et aussi en présence du citoyen Brayer soumissionnaire où après avoir examiné l'objet de la soumission nous avons reconnu qu'il consiste en une maison presbytérale et ses dépendances, de la ci-devant paroisse d'Ergué-Gabéric, que la maison principale, placée dans une cour cernée de murs, est construite en moilon avec mortier d'argile, enduite en chaux et sable et couverte en ardoises, qu'elle a cinquante six pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> de longueur dans sa longère du midi | + | L'an quatrième de la République française une et indivisible le troisième jour du mois de Messidor <ref>3 messidor an IV : 21 juin 1796.</ref>, nous Estienne Armand Detaille expert nommé par délibération de l'administration du département du finistère en date du ___ et Vincent Le Blond St Aubin expert nommé par sa soumission d'acquérir le bien national ci-après désigné, en date du __, à l'effet de procéder à l'estimation en revenu et capital sur le pied de 1790 du domaine national ci-après désigné, nous sommes en conséquence de la commission à nous donnée le 25 du mois de prairial transportés en la commune de Ergué-Gabéric chez le citoyen Charles Barrou commissaire du directoire exécutif, près l'administration municipale d'Ergué-Gabéric, qui nous a accompagné sur les lieux ci-après désignés, et aussi en présence du citoyen Brayer soumissionnaire où après avoir examiné l'objet de la soumission nous avons reconnu qu'il consiste en une maison presbytérale et ses dépendances, de la ci-devant paroisse d'Ergué-Gabéric, que la maison principale, placée dans une cour cernée de murs, est construite en moilon avec mortier d'argile, enduite en chaux et sable et couverte en ardoises, qu'elle a cinquante six pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> de longueur dans sa longère du midi laquelle est percée d'une porte et huit fenêtres ; cinquante pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> dans sa longère de l'est, vingt et un pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> à son pignon de l'ouest et trente pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> aussi de largeur dans sa partie du nord adjacente au mur de la cour ; que la dite maison est divisée en son rez-de-chaussée en une cuisine et un salon séparé entre eux par un passage commun à l'escalier en pierre, en une cave au nord et un office derrière le salon ; trois chambres séparées de trois cabinets par un coridor composent le premier étage, le comble divisé en deux pièces regue à la même hauteur sur toute la maison, dont la hauteur est de vingt pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref>. Nous avons arrêté la dite maison la somme de trente six livres ci ... 36 l. |
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+ | À l'ouest de la maison principale, intérieurement à la même cour, est construite une écurie en mêmes matériaux que la maison, ayant vingt huit pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> de largeur et dix pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> de hauteur sous son comble brisé, la dite écurie et le grenier au dessus sont arrêté la somme de dix livres ci ... 10 l. | ||
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+ | À l'est de la maison principale, intérieurement à la cour, sont des ruines de hangar et appentis pour buée, construite en charpente seulement et couverte en chaume, l'état des dits objets nous porte à confondre leur acroutrement dans celui de la cour laquelle contient sous fond la quantité de huit cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref> superficielles, est cernée de ses murs de huit pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> de hauteur, renferme un puits et une auge en pierre, le tout arrêté la somme de deux livres ci ... 2l. | ||
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+ | Au midi de la cour est un jardin de quinze cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref> d'étendue, cerné d'un mur de sept pieds <ref name="Pied">{{K-Pied}}</ref> réduits de hauteur, garni de quelques fruitiers en mauvais état, nous avons arrêté le dit jardin la somme cinq livres ci ... 5l. | ||
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+ | Revenu ... 53 l. | ||
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+ | Lequel revenu multiplié dix huit fois d'après la loi donne en capital la somme de neuf cent cinquante quatre livres ci ... 954 l/ | ||
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+ | Au bas de Stang ar feunteun est un verger dépendant du presbytère d'Ergué Gabéric donnant de trois côtés sur terres de Pennarun et au nord sur terre de François Dagorne, ayant ses édifices aux trois côtés est, midi et couchant, garni de bois courant, contenant sous fond vingt cinq cordes <ref name="Corde">{{K-Corde}}</ref>, arrêt avec ses fruitiers la somme de quatorze livres ... 14 l. | ||
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+ | Sur la limitte vers Quimper, de la commune d'Ergué Gabéric et bordant la rivière d'Odet, entre Tréodet et Keranroux est une prairie de deux journaux <ref name="Journal">{{K-Journal}}</ref> d'étendue cernée de ses talus couvert de bois courant, que nous avons arrêté la somme de vingt quatre livres ... 24 l. | ||
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+ | Renenu ... 38 l. | ||
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+ | Lequel revenu multiplié vingt deux fois d'après la loi donne en capital la somme de huit cent trente six livres ci ... 836 l. | ||
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+ | Revenu au denier 18 .. 53 l. | ||
+ | <br>Id au denier 22 ... 38 l. | ||
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+ | Total du revenu ... 91 l. | ||
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+ | Lesquels revenus multipliés respectivement par 18 et 22 ont produit pour capital général une somme de dix sept cent quatre vingt dix livres ci ... 1790 l. | ||
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+ | Et de tout ce que dessus nous avons fait et rédigé notre présent procès-verbal, que nous affirmons sincère et véritable en notre âme et conscience après avoir opéré pendant deux jours et le commissaire du directoire exécutif et le citoyen Brayer soumissionnaire signé avec nous après lecture faite. | ||
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+ | Signatures : Detaille ; Salomon Bréhier ; Le Blond Saintaubain ; Le Baron, commissaire du directoire exécutif. | ||
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+ | Enregistré à Quimper le 4 messidor l'an 4. Reçu dix lignes assignats. Brindejonc. | ||
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Version du 16 juin ~ mezheven 2022 à 09:14
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Un document dans lequel le nouveau propriétaire, un avoué de Quimper, emporte la vente privée du presbytère. À cette date tous les prêtres réfractaires à la Révolution ont quitté ce lieu situé à proximité de l'église paroissiale. | |||||||
Autres lectures : « 1794-1809 - Aliénation des biens du clergé mis à disposition de la Nation » ¤ « François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon » ¤ « 1804 - Affermage et conservation provisoire du presbytère » ¤ « 1814-1824 - Héritage du presbytère et transfert de propriété à la commune » ¤ |
Introduction
La vente des presbytères n'a pas été systématique pendant la Révolution française. En effet le 20 décembre 1790, un décret soustrait de la vente des biens de l'Église, chaque fois que cela est possible, un logis convenable servant de presbytère au prêtre de chaque paroisse ainsi qu'un demi arpent de terre utilisé comme jardin. Mais, au départ du recteur réfractaire Alain Dumoulin, le logis presbytéral gabéricois est resté vide et pour cette raison l’aliénation est exécutée. |
Conditions de la vente :
En 1804 Salomon Bréhier affermera le presbytère à la commune qui paie ainsi un loyer annuel pour loger son prêtre desservant |
Transcriptions
Estimation
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Vente
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Originaux
Estimation 1Q431 | |||||
Vente 1Q675/1Q431 | |||||
Annotations
- Fabrique, s.f. : désigne, avant la loi de séparation de l'église et de l'état, tantôt l'ensemble des biens affectés à l'entretien du culte catholique, tantôt le corps politique spécial chargé de l'administration de ces biens, ce au niveau de l'église paroissiale ou d'une chapelle. Les paroissiens trésoriers membres de ce corps étaient les « fabriciens », les « marguilliers » ou plus simplement jusqu'au 18e siècle les « fabriques » (s.m.). Les fabriques sont supprimées par la loi du 9 décembre 1905 et remplacées par des associations de fidèles. Source : site Internet restarhorniou. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1]
- François Salomon Bréhier : avocat-expert à Quimper et maire d'Ergué-Gabéric de 1808 à 1812. [Ref.↑ 2,0 2,1]
- Desservant, s.m. : ministre du culte qui assure, à titre transitoire ou permanent, le service religieux d'un lieu de culte ou d'une communauté ; source : TRLFi. Dans les paroisses bretonnes le desservant est le principal prêtre, responsable des vicaires et autres prêtres, et le terme de recteur lui sera préféré au cours du 19e siècle. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- 3 messidor an IV : 21 juin 1796. [Ref.↑]
- Pied, s.m. : unité de mesure de longueur divisée en 12 pouces, et d'environ 32-33 cm. En France, avant la réforme de Colbert en 1668, le pied de roi ancien avait une valeur de 326,596 mm. En 1668 une tentative de normalisation fut tentée avec la nouvelle toise dite de Chatelet pour une mesure de 324,839 mm. Cette valeur fut conservée en 1799 avec l'introduction du mètre estimé à environ 3,09 pieds [¤source : Wikipedia]. On note une valeur de 3,07 pieds dans un document GrandTerrier de 1808. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 5,5 5,6 5,7 5,8]
- Corde, cordée, s.f. : unité de mesure de superficie. Subdivision du journal. Le journal et la corde sont les principales unités de mesure utilisées pour calculer les surfaces dans les inventaires. Dans la région quimpéroise une corde vaut 0,6078 ares à 16 toises carrées. Il faut 80 cordes pour faire un journal. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,0 6,1 6,2]
- Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 7,0 7,1]
- Corde, cordée, s.f. : unité de mesure de superficie. Subdivision du journal. Le journal et la corde sont les principales unités de mesure utilisées pour calculer les surfaces dans les inventaires. Dans la région quimpéroise une corde vaut 0,6078 ares à 16 toises carrées. Il faut 80 cordes pour faire un journal. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Juin 2009 Dernière modification : 16.06.2022 Avancement : [Développé] |