Yvon Benoît (1920-1944), résistant - GrandTerrier

Yvon Benoît (1920-1944), résistant

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-Le 3 septembre 1944 il est en poste à Telgruc-sur-Mer avec son bataillon F.F.I. <ref name="F.F.I.">{{K-F.F.I.}}</ref>.+Le 3 septembre 1944 il est en poste à Telgruc-sur-Mer avec son bataillon F.F.I. <ref name="F.F.I.">{{K-F.F.I.}}</ref>. Et là il trouve la mort avec une vingtaine de résistants FFI, une cinquantaine de militaires américains, et 70 civils.
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 +Georges-Michel Thomas et Alain Le Grand écrivent dans leur ouvrage "Le Finistère dans la guerre 1939-1945" publie en 1980 : « <i>Le 3 septembre, c’est la douloureuse « méprise » de Telgruc.
 +On peut y voir la conséquence d’une avance trop rapide sans
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 +mauvaise coordination chez les Américains dans la transmission ou
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F.F.I. tués à Telgruc : BENOIT (Yves), FILLIS (Franck), HENTIC (Louis), KERSALÉ (Joseph), KERVAREC (Henri), LANDREIN (Raymond), LE BLOCH (Marie-Rose), LE BRAS (Roger), LE GARREC (Pierre), LE GUILLOU (Pierre), MOISAN (André), PELLEN (Roger), PLOUHINEC (Pierre), PORTANGUEN (Marcel), ROUDOT (Jean-Paul), DAMOY (Jean), DAUVIN (Jean-Marie), DONNARD (Jean-Louis), GALL (Jean), GRANDJEAN (André), LE DROFF (Jean-Pierre), MOREAU (Raymond), OLLIVIER (François), POULIQUEN (Henri). F.F.I. tués à Telgruc : BENOIT (Yves), FILLIS (Franck), HENTIC (Louis), KERSALÉ (Joseph), KERVAREC (Henri), LANDREIN (Raymond), LE BLOCH (Marie-Rose), LE BRAS (Roger), LE GARREC (Pierre), LE GUILLOU (Pierre), MOISAN (André), PELLEN (Roger), PLOUHINEC (Pierre), PORTANGUEN (Marcel), ROUDOT (Jean-Paul), DAMOY (Jean), DAUVIN (Jean-Marie), DONNARD (Jean-Louis), GALL (Jean), GRANDJEAN (André), LE DROFF (Jean-Pierre), MOREAU (Raymond), OLLIVIER (François), POULIQUEN (Henri).
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 +<br><big>Livre "Telgruc-sur-Mer, tragique méprise, 3 septembre 1944" de Jean-Pierre Quéméner (EOST)</big>
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 +<b>IV - Le bombardement du 3 septembre</b>
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 +[[Image:TragiqueMépriseCouv.jpg|150px|right]]Les témoignages suivants doivent permettre à chacun de se faire une idée d'ensemble sur le déroulement de cette tragédie. Voici d'abord celui de Jacques Armengol qui continue :
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 +« [...] Les causes (de cette tragédie) ? Elles sont restées bien mystérieuses et l'explication officielle américaine ne me convainc pas à 100%. Une bombe se serait malencontreusement décrochée d'un chasseur tout près de Telgruc [...].
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 +Je croirais plutôt à l'explication suivante, celle d'une avance trop rapide des éléments du <i>17th Squadron</i>, qui se trouvé ce dimanche dans un coin de carte signalé ennemi. ... La guerre, c'est con, mais c'est la guerre ! »
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 +<b>Douloureuse méprise</b>
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 +Ce n'est pas la version du commandant Philippot, commandant les F.F.I. : « Le 3, dans la matinée, c'est la douloureuse méprise de Telgruc. L'aviation américaine vient une première fois bombarder nos lignes vers 9 h 30 ...
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 +Lorsque, accompagné de Blathweat, j'allai protester auprès du commandant américain, on ne put me fournir aucune explication valable de cette douloureuse méprise. Le lendemain, le général Earnest m'adressait la lettre suivante : « <i>I regret exceedingly the infortunate bombing of september 3<sup>rd</sup> in which the free french forces as well american forces were caught. We as soldiers must carry on with a more determinated attitue than ever to drive the enemy from french soil and continue to press it. Assuring you of all necessary cooperation. I remain sincerely.</i> » (Ce texte est reproduit en français page 87)
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 +« Le 3 septembre, des formations américaines de forteresses volantes et de mosquitos sont venues en quatre vagues successives bombarder le village de Telgruc et l'observatoire du colonel à 1 500 m au sud de Telgruc.
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 +Le premier bombardement, moins violent que le premier, avait fait sortie les civils du village, et les équipes de secours commençaient déjà à sortir les blessés des décombres, tout en jalonnant le village et les alentours de draps blancs et orange. Les Américains ont envoyé également des fumées orange. Le village était plein d'ambulances dont la croix rouge était facilement reconnaissable.
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 +Une seconde vague de forteresses bombardant à haute altitude, mais avec précision, et des mosquitos mitraillant en rase-mottes, achevèrent la destruction du village, transformant ainsi une méprise en catastrophe.
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 +Le bilan de ce déplorable bombardement est la destruction du village de Telgruc : 108 morts, tant américains que F.F.I. <ref name="F.F.I.">{{K-F.F.I.}}</ref> et civils. Le général Earnest, commandant la <i>Task-Force B</i> a aussitôt envoyé au colonel les F.F.I. <ref name="F.F.I.">{{K-F.F.I.}}</ref> de Bretagne une lettre où il s'exprime en ces termes (cf. texte en anglais p. 29) : "Je regrette infiniment le douloureux bombardement du 3 septembre dans lequel ont été pris des militaires des Forces françaises libres et les Forces américaines. En tant que soldats, nous devons avoir une attitude plus résolue que jamais pour chasser l'ennemi du sol français et continuer de le refouler ...". ».
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 +Ce sont donc onze F.F.I. dont les noms figurent sur le monument aux morts (Jean Damey, H. Davenet, J.L. Donnard, Jean Gall, Robert Grandjean, Henri Kervarec, Raymond Landrein, M.R. Le Bloch, J.P. Le Droff, C. Macouennehem, R. Y. Fellen, J. Perchec, A. Riou). Le dernier ci-dessus n'a pa été tué au bourg le 3 septembre1944. Il convient cependant d'ajouter les sept suivants :
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 +* Benoît Yves, appelé Yvon, né le 20.01.1921 à Landudal, travaillait pendant la guerre comme commis de ferme chez la famille Le Bihan à Kervoreden en Ergué-Gabéric. Ensuite il participa aux combats de la presqu'île de Crozon avec les F.F.I. et fut tué à Telgruc. Ses obsèques furent célébrées le mercredi 6 septembre par l'abbé Gustave Guéguen au cimetière d'Ergué-Gabéric. Dix de ses camarades de combats seront inhumés à Quimper après une émouvante cérémonie à la cathédrale.
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 +* Hentic Louis, dit P'ti Li [...] Kersalé Joseph Pierre Hervé [...]
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 +<big>Page 114</big>
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 +<b>Les blessés</b>
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 +Un des compagnons de combat d'Yves Benoît dans les troupes F.F.I., Jean-Louis Binos, né le 30 avril 1920 à Ergué-Gabéric, y fut également grièvement blessé et décédera de ses blessures le 27 mai 1945.
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 +<b>X Conclusion - Un vide face à l'histoire</b>
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 +Lors de la commémoration du 50e anniversaire de ce tragique bombardement en 1994, le maire, M. Guénolé, indiqua que toute enquête sérieuse sur cette tragique méprise était jusqu'alors restée vaine. « Comme dans beaucoup de tragédies de ce genre, lorsque des erreurs ont été commises par la faute des hommes, et c'est le cas de Telgruc où ce que l'on appelle une « méprise » a coûté la vie à plus de cent personnes, il est rare que l'on retrouve des écrits pour relater exactement les faits. Que ce soit dans le livre <i>Le Finistère dans la guerre</i>, que ce soit le rapport du général Middleton, rien ne laisse apparaître les causes du carnage du 3 septembre 1944. Aucune responsabilité n'est engagée.
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 +Il n'existe rien, nous sommes devant un vide dramatique face à l'histoire de Telgruc, cette histoire qui pourtant se doit d'être perpétuée dans les esprits au fil des années et des siècles. »
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Version du 3 avril ~ ebrel 2021 à 18:16

Catégorie : Biographies
 Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
  Image:Bullorange.gif [Développé]
§ E.D.F.
Image:PennBrasoùSmall.jpg
Yvon Benoît est l'une des quatre figures des forces de résistance de la dernière guerre mondiale à avoir aujourd'hui une rue gabéricoise à son nom.

Les trois autres résistant(e)s sont François Balès, Hervé Bénéat et Jeanne Lazou. Fichier des noms de rues : tableau Excel

On trouvera ci-dessous les infos disponibles sur les conditions de sa mort le 3 septembre 1944. Toute autre information, anecdote ou photographie pour honorer sa mémoire sera bienvenue.

Autres lectures : « QUÉMÉNER Jean-Pierre - Tragique méprise à Telgruc-sur-Mer en 1944 » ¤ « THOMAS Georges-Michel & LE GRAND Alain - Le Finistère dans la guerre 1939-1945 » ¤ « François Balès (1921-1944), résistant » ¤ 

Présentation

Yves Benoît, qu'on appelait Yvon, est né le 20.01.1921 à Landudal. Avant la déclaration du guerre il est embauché comme commis de ferme chez la famille Le Bihan à Kervoreden en Ergué-Gabéric.

Résistant, il est membre des Corps Francs F.F.I. de Bretagne [1] en 1944 où sont également ses amis gabéricois François Balès et Jean-Louis Binos. Comme eux il participe aux combats de libération de la presqu'île de Crozon.

Le 3 septembre 1944 il est en poste à Telgruc-sur-Mer avec son bataillon F.F.I. [1]. Et là il trouve la mort avec une vingtaine de résistants FFI, une cinquantaine de militaires américains, et 70 civils.

Georges-Michel Thomas et Alain Le Grand écrivent dans leur ouvrage "Le Finistère dans la guerre 1939-1945" publie en 1980 : « Le 3 septembre, c’est la douloureuse « méprise » de Telgruc. On peut y voir la conséquence d’une avance trop rapide sans doute, mais aussi d’une carence, sinon d’une lenteur, d’une mauvaise coordination chez les Américains dans la transmission ou l’exploitation du renseignement. ».

 

Obsèques d'Yvon Benoît célébrées au cimetière d'Ergué-Gabéric le mercredi 6 septembre 1944 par l'abbé Gustave Guéguen [2] :


Sources, bibliographie

Tome 2 du livre "Le Finistère dans la guerre 1939-1945" de Georges-Michel Thomas et Alain Le Grand

VIII. Dans la presqu’île de Crozon

Deuxième phase des combats, Tragique « méprise » de Telgruc

Le 3 septembre, c’est la douloureuse « méprise » de Telgruc. On peut y voir la conséquence d’une avance trop rapide sans doute, mais aussi d’une carence, sinon d’une lenteur, d’une mauvaise coordination chez les Américains dans la transmission ou l’exploitation du renseignement.

C’est, comme le constate le capitaine de la 5e compagnie F.F.I., l’une de ces tragiques « bavures » de toute guerre, l’opération ayant pu être demandée peut-être après l’échec, relatif, de l’attaque du 28 août.

Mais, toute une journée, celle du 2 septembre s’est passée depuis l’établissement sur les nouvelles positions à Telgruc, et les Américains vont payer eux-mêmes leur tribut à cette « méprise ». Côté F.F.I., dans le secteur du bourg particulièrement touché, se sont installés l’état-major et le corps franc du bataillon BELLAN. Mais il y aura quelques victimes par ailleurs, appartenant à d’autres unités (7e compagnie) cantonnées dans les environs immédiats.

On compte au moins 24 tués parmi les F.F.I., une cinquantaine de femmes et d’enfants se répartissant pour la moitié entre Telgruc et Crozon, et 51 Américains, soit plus de 120 victimes, sans compter de nombreux blessés.

F.F.I. tués à Telgruc : BENOIT (Yves), FILLIS (Franck), HENTIC (Louis), KERSALÉ (Joseph), KERVAREC (Henri), LANDREIN (Raymond), LE BLOCH (Marie-Rose), LE BRAS (Roger), LE GARREC (Pierre), LE GUILLOU (Pierre), MOISAN (André), PELLEN (Roger), PLOUHINEC (Pierre), PORTANGUEN (Marcel), ROUDOT (Jean-Paul), DAMOY (Jean), DAUVIN (Jean-Marie), DONNARD (Jean-Louis), GALL (Jean), GRANDJEAN (André), LE DROFF (Jean-Pierre), MOREAU (Raymond), OLLIVIER (François), POULIQUEN (Henri).


Livre "Telgruc-sur-Mer, tragique méprise, 3 septembre 1944" de Jean-Pierre Quéméner (EOST)

IV - Le bombardement du 3 septembre

Les témoignages suivants doivent permettre à chacun de se faire une idée d'ensemble sur le déroulement de cette tragédie. Voici d'abord celui de Jacques Armengol qui continue :

« [...] Les causes (de cette tragédie) ? Elles sont restées bien mystérieuses et l'explication officielle américaine ne me convainc pas à 100%. Une bombe se serait malencontreusement décrochée d'un chasseur tout près de Telgruc [...].

Je croirais plutôt à l'explication suivante, celle d'une avance trop rapide des éléments du 17th Squadron, qui se trouvé ce dimanche dans un coin de carte signalé ennemi. ... La guerre, c'est con, mais c'est la guerre ! »

Douloureuse méprise

Ce n'est pas la version du commandant Philippot, commandant les F.F.I. : « Le 3, dans la matinée, c'est la douloureuse méprise de Telgruc. L'aviation américaine vient une première fois bombarder nos lignes vers 9 h 30 ...

[...]

Lorsque, accompagné de Blathweat, j'allai protester auprès du commandant américain, on ne put me fournir aucune explication valable de cette douloureuse méprise. Le lendemain, le général Earnest m'adressait la lettre suivante : « I regret exceedingly the infortunate bombing of september 3rd in which the free french forces as well american forces were caught. We as soldiers must carry on with a more determinated attitue than ever to drive the enemy from french soil and continue to press it. Assuring you of all necessary cooperation. I remain sincerely. » (Ce texte est reproduit en français page 87)

 

Page 87

Le Journal des marches et opérations du commandement des F.F.I. [1] en Bretagne relate cette tragique matinée en ces termes :

« Le 3 septembre, des formations américaines de forteresses volantes et de mosquitos sont venues en quatre vagues successives bombarder le village de Telgruc et l'observatoire du colonel à 1 500 m au sud de Telgruc.

Le premier bombardement, moins violent que le premier, avait fait sortie les civils du village, et les équipes de secours commençaient déjà à sortir les blessés des décombres, tout en jalonnant le village et les alentours de draps blancs et orange. Les Américains ont envoyé également des fumées orange. Le village était plein d'ambulances dont la croix rouge était facilement reconnaissable.

Une seconde vague de forteresses bombardant à haute altitude, mais avec précision, et des mosquitos mitraillant en rase-mottes, achevèrent la destruction du village, transformant ainsi une méprise en catastrophe.

Le bilan de ce déplorable bombardement est la destruction du village de Telgruc : 108 morts, tant américains que F.F.I. [1] et civils. Le général Earnest, commandant la Task-Force B a aussitôt envoyé au colonel les F.F.I. [1] de Bretagne une lettre où il s'exprime en ces termes (cf. texte en anglais p. 29) : "Je regrette infiniment le douloureux bombardement du 3 septembre dans lequel ont été pris des militaires des Forces françaises libres et les Forces américaines. En tant que soldats, nous devons avoir une attitude plus résolue que jamais pour chasser l'ennemi du sol français et continuer de le refouler ...". ».

page 111

Ce sont donc onze F.F.I. dont les noms figurent sur le monument aux morts (Jean Damey, H. Davenet, J.L. Donnard, Jean Gall, Robert Grandjean, Henri Kervarec, Raymond Landrein, M.R. Le Bloch, J.P. Le Droff, C. Macouennehem, R. Y. Fellen, J. Perchec, A. Riou). Le dernier ci-dessus n'a pa été tué au bourg le 3 septembre1944. Il convient cependant d'ajouter les sept suivants :

  • Benoît Yves, appelé Yvon, né le 20.01.1921 à Landudal, travaillait pendant la guerre comme commis de ferme chez la famille Le Bihan à Kervoreden en Ergué-Gabéric. Ensuite il participa aux combats de la presqu'île de Crozon avec les F.F.I. et fut tué à Telgruc. Ses obsèques furent célébrées le mercredi 6 septembre par l'abbé Gustave Guéguen au cimetière d'Ergué-Gabéric. Dix de ses camarades de combats seront inhumés à Quimper après une émouvante cérémonie à la cathédrale.
  • Hentic Louis, dit P'ti Li [...] Kersalé Joseph Pierre Hervé [...]

Page 114

Les blessés

Un des compagnons de combat d'Yves Benoît dans les troupes F.F.I., Jean-Louis Binos, né le 30 avril 1920 à Ergué-Gabéric, y fut également grièvement blessé et décédera de ses blessures le 27 mai 1945.

Conclusion

X Conclusion - Un vide face à l'histoire

Lors de la commémoration du 50e anniversaire de ce tragique bombardement en 1994, le maire, M. Guénolé, indiqua que toute enquête sérieuse sur cette tragique méprise était jusqu'alors restée vaine. « Comme dans beaucoup de tragédies de ce genre, lorsque des erreurs ont été commises par la faute des hommes, et c'est le cas de Telgruc où ce que l'on appelle une « méprise » a coûté la vie à plus de cent personnes, il est rare que l'on retrouve des écrits pour relater exactement les faits. Que ce soit dans le livre Le Finistère dans la guerre, que ce soit le rapport du général Middleton, rien ne laisse apparaître les causes du carnage du 3 septembre 1944. Aucune responsabilité n'est engagée.

Il n'existe rien, nous sommes devant un vide dramatique face à l'histoire de Telgruc, cette histoire qui pourtant se doit d'être perpétuée dans les esprits au fil des années et des siècles. »


Annotations

  1. F.F.I., abr. : Forces Françaises de l'Intérieur, fusion réalisée le 1er février 1944 des principaux groupements militaires de la Résistance intérieure française qui se sont constitués dans la France occupée (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4]
  2. Gustave Guéguen est recteur d'Ergué-Gabéric de 1941 à 1956. [Ref.↑]


Thème de l'article : Biographie et histoire d'une personnalité gabéricoise

Date de création : septembre 2007    Dernière modification : 3.04.2021    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]