Vente de façade de vieux château, Ouest-Eclair et autres journaux 1924-1930 - GrandTerrier

Vente de façade de vieux château, Ouest-Eclair et autres journaux 1924-1930

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Catégorie : Journaux
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§ E.D.F.

Où il est question de l'émotion créée par le projet de démolition des ruines du château de Lezergué.

Autres lectures : « Choses et gens de Basse-Bretagne, le chateau de Lezergué, l'Ouest-Eclair 1929 » ¤ « Présentation et historique du manoir de Lezergué » ¤ « Histoire de Lezergué et de ses occupants » ¤ « Rdv du ps 1 - La vie de château à Lezergué, OF-LQ 1985 » ¤ « Rdv du ps 2 - Jean Nédélec, le dernier châtelain de Lezergué, OF-LQ 1985 » ¤ « 1910-1935 Notes et coupures gabéricoises de Louis Le Guennec » ¤ 

1 Présentation

 

2 Transcriptions

La Dépêche de Brest, 24.11.1924

Vieilles pierres de Bretagne
Un château historique menacé de destruction

Dans la commune d'Ergué-Gabéric, près de la route de Quimper à Coray, se trouve le vieux et pittoresque château de Lezergué, bâti vers le milieu du XVIIIe siècle par la famille de la Marche, dont les armoiries, sculptées sur des cartouches Louis XV, timbrent encore la façade. Converti en ferme depuis la Révolution, Lezergué est une belle demeure aux nobles proportions et, malgré sa déchéance, garde très grand air tel qu'on l'aperçoit en perspective fuyant du bout de l'avenue, avec ses murs de sombre granit qui ont pris la patine du bronze, ses hautes fenêtres, ses lucarnes de pierre et ses deux pavillons d'angle à frontons courbes en arc surbaissé.

Intérieurement, Lezergué est dans un triste état, bien qu'on y admire toujours le grand escalier d'honneur et sa voûte plate d'une surprenante hardiesse. Les salles basses, aux cheminées et aux lambris élégamment moulurés, sont seules habitées par le fermier-propriétaire ; tout le reste du château n'offre qu'abandon et ruine. La toiture s'est effondrée en partie et dans les grandes pluies d'hiver, l'eau du ciel ruisselle à travers les planchers troués pour aller se perdre au fond des caves.

Le possesseur de ce vieux manoir serait disposé à le vendre ; mais, inspiré par un sentiment respectable, quoiqu'un peu exclusif, et surtout fâcheux par les conséquences qui fatalement en découleront, il ne veut aliéner que les pierres, laissant à l'acquéreur, s'il lui plaît, la faculté de les rassembler ailleurs ; quant à lui, il entend garder l'emplacement du château et y rebâtir une maison moderne où il vivra dans le même cadre familier qu'on connu ses ancêtres. Nous savons qu'une personne désireuse d'acquérir Lezergué pour le restaurer et lui rendre son ancienne splendeur en a offert la somme de 400.000 francs ; mais en raison des prétentions du propriétaire qui ne veut céder que les murs, et non le tertre sur lequel ils sont assis, aucun accord n'a pu intervenir. On nous a même assurer que l'intention du dit propriétaire est, s'il ne trouve point à bref délai un acheteur disposé à entrer dans ses vues, de livrer ce beau monument à un entrepreneur de démolitions et à le faire raser jusqu'au sol, pour construire en ces lieux et place la plus insignifiante des habitations rurales.

§ Ce serait là une solution extrêmement regrettable ...

Signé : L. G.

 

Ouest-Eclair, 27.09.1929

Choses et gens de Basse-Bretagne. Le château de Lezergué.

Nous apprenons que la Société « La Sauvegarde de l'Art Français » [1], qui s'occupe avec un zèle si soutenu et de si heureux résultats du sauvetage de nos antiquités nationales menacées par l'avidité des mercantis et la convoitise des milliardaires d'Outre-Atlantique, fait en ce moment des démarches en vue de l'inscription sur la liste complémentaire des monuments historiques de la façade du château de Lezergué, en Ergué-Gabéric, près Quimper, dont la mise en vente a été signalée il y a une quinzaine de jours dans l'Ouest-Eclair.

Tout porte à espérer que ces démarches aboutiront et que ce monument, d'un style assez rare dans le Finistère, ne quittera pas de sitôt la Cornouaille pour les bords du Potomac ou de la Rivière-Rouge [2].

Le croquis ci-joint représente Lezergué tel il était encore il y a trois ans au plus. Les brèches de la toiture apparaissent à gauche, au-dessus du fronton courbe du pavillon. L'aspect actuel diffère assez peu de celui-là, sauf la démolition partielle du pignon de gauche dont on n'a gardé que les assises suffisantes pour soutenir la partie de la façade qui s'y reliait. De belles boiseries du 18e siècle ont trouvé acquéreur à Quimper même.

Comme on sait, l'historien et généalogiste Guy Autret de Missirien faisait, au temps de Louis XIII et au début du règne de Louis XIV, sa résidence favorite à Lezergué. Il habitait, non le château des de La Marche, bâti plus d'un siècle après sa mort, mais un manoir plus rustique dont quelques débris survivent mêlés aux édifices de la ferme attenante. Ses armoiries, alliées à celles de sa femme, Blanche de Lohéac, se voient encore sur une pierre encastrée dans un talus au bord de l'avenue [3].

§ Tout amateur de vieux parchemins et de vieilles chartes ...

Signé : L.

3 Coupures de presse

4 Annotations

  1. L'association «  La Sauvegarde de l'Art Français » œuvre toujours dans le domaine du mécénat, notamment pour la sauvegarde des églises et chapelles : Site Internet. [Ref.↑]
  2. Le Potomac est un fleuve de 665 km de long qui se jette dans la Baie de Chesapeake, située sur la côte Est des États-Unis. La rivière Rouge est une rivière d'Amérique du Nord qui marque la frontière des États du Minnesota et du Dakota du Nord. [Ref.↑]
  3. Le blason est décrit par Louis Le Guennec dans ses notes ainsi : « Dans le talus d'un champ à droite de l'avenue de Lezergué, on a encastré une pierre de granit portant un écusson carré mi-parti coupé au 1 de 3 fasces ondées, qui est Autret - au 2 de 3 épées en bande, qui est Coatanezre - au 2 d'une mâcle, qui est Tréanna Lohéac ».Guy Autret de Missirien, de Lezergué, de Kernaou à Ergué-Gabéric épousa Blanche de Lohéac fille de Mathieu de Lohéac seigneur de Pencleuz et de Marguerite le Baud. Ils n'auront pas d'enfants. Le blason des Lohéac est supposé être « Vairé contre-vairé d'argent & d'azur » et non une mâcle, ce qui semble contredire la mention manuscrite et l'article de l'auteur dans l'Ouest-Eclair en 1929. Les Tréanna par contre avaient bien comme armoiries « d’argent à une mâcle d’azur ». [Ref.↑]
  4. Question non tranchée à ce jour : la lettre inédite de Guy Autret est soit une découverte et transcription de Louis Le Guennec, soit une transcription déjà publiée par le Comte de Rosmorduc (cf « 1635-1659 - Lettres de Guy Autret seigneur de Lezergué, travaux Rosmorduc »). [Ref.↑]


Thème de l'article : Revue de presse

Date de création : Janvier 2017    Dernière modification : 3.01.2017    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]