Une chanson satirique en breton contre les aérostats en 1800
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- | Bernard Lasbleiz <ref name=Lasbleiz>{{PR-Lasbleiz}}</ref> qui a consacré sa thèse de doctorat et quatre ans de labeur à l'étude des chants bretons anciens ou des cantiques diffusés sans partition, a répertorié la chanson de Dumoulin : « <i>Le chanson de l’enregistrement de Denez Prigent n'avait rien avec la chanson initiale « Ur vag nevez a Vontroulez », ni du point de vue du texte ni du point de vue de la musique, en dehors des premiers mots du titre qui peuvent induire en erreur. Quant à l’origine de l’air de l’abbé Dumoulin il s’agit très clairement du timbre <ref name=Timbre>{{K-Timbre}}</ref> du cantique français « Heureux qui dès son enfance » que l’on trouve entre autres dans le recueil de Saint-Sulpice au n° 62. La chanson de Dumoulin est répertoriée page 148 de l'édition de 1906 du "Fureteur Breton" de Maurice Le Dault.</i> » | + | « <i>Quant à l’origine de l’air de l’abbé Dumoulin il s’agit très clairement du timbre <ref name=Timbre>{{K-Timbre}}</ref> du cantique français « Heureux qui dès son enfance » que l’on trouve entre autres dans le recueil de Saint-Sulpice au n° 62. La chanson de Dumoulin est répertoriée page 148 de l'édition de 1906 du "Fureteur Breton" de Maurice Le Dault.</i> » |
Il le retranscrit comme ci-dessous dans sa thèse « <i>Les timbres <ref name=Timbre>{{K-Timbre}}</ref> des chansons et cantiques en langue bretonne du XVIIe au XXe siècle</i> » soutenue en décembre 2012 : | Il le retranscrit comme ci-dessous dans sa thèse « <i>Les timbres <ref name=Timbre>{{K-Timbre}}</ref> des chansons et cantiques en langue bretonne du XVIIe au XXe siècle</i> » soutenue en décembre 2012 : | ||
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Version du 16 mai ~ mae 2015 à 18:18
| « Ur vag neves so invantet / Dre an eer e navigo »
Ainsi commence cette gwerz Mais pourquoi donc s'insurge-t-il avec autant de fougue contre l'expérimentation des Mongolfier d'Annonay (pays du Vivarais, au nord de l'Ardèche) ? Autres lectures : « LE ROY Thierry - Les pionniers de l'aviation et de l'aérostation » ¤ « ROUZ Bernez - Alain Dumoulin dans la tourmente révolutionnaire » ¤ « Grammaire latine et bretonne de Dumoulin (Prague, 1800) » ¤ « Alan Dumoulin (1748-1811) gant Loeiz Lokournan, Arvor 1947 » ¤ « Alain Dumoulin (1748-1811), prêtre et écrivain » ¤ « La légende de Torr-è-benn par un prêtre gabéricois » ¤ |
1 Présentation
Un article de Thierry Le Roy publié en 2005 Alain Dumoulin était enseignant au petit séminaire de Plouguernevel, puis recteur de la paroisse d'Ergué-Gabéric en 1787, et, s'opposant fermement à la Révolution, il dut s'exiler en 1792, d'abord à Liège en Belgique, puis à Prague. Et là dans la capitale de la Bohème, il composa une grammaire latine et bretonne, dans laquelle il annexa quelques textes profanes pour donner des exemples de textes en langue bretonne, traduits en latin. Le dernier texte est une chanson sur les méfaits des aérostats Comment Dumoulin a-t-il eu vent des essais de ces aérostats, dont le premier eut lieu place des Cordeliers à Annonay, pays des frères Montgolfier, le 4 juin 1783 ? Puis le 19 septembre de la même année, un coq, un mouton et un canard firent l'expérience du premier vol habité à Versailles devant le roi Louis XVI, leur ballon s'est envolé jusqu'à 480 mètres. Le 19 octobre à la Folie Titon, aujourd'hui située rue de Montreuil à Paris, à l'époque encore bourg de Saint-Antoine, le premier vol humain eut lieu, effectué par Jean-Baptiste Réveillon, Jean-François Pilâtre de Rozier et Giroud de Villette. Le ballon est alors captif, c'est-à-dire relié au sol par un cordage (plus tard un câble métallique). Cette même année 1783 des expérimentations eurent lieu également à Nantes. Le 14 juin 1784, un ballon baptisé « Le Suffren » prit l'air avec à son bord le chevalier Coustard de Massy, né à Nantes en 1734, et le père Mouchet, devant près de 80.000 personnes. Le vol s’acheva après une heure environ près de Cholet. Contrairement au Père Mouchet de l'Oratoire, professeur de Physique à l'Université de Nantes, l'abbé Dumoulin représente la frange de l'église catholique qui considère qu'il ne faut risquer ni sa vie, ni sa foi, dans ces engins aussi dangereux. Il publie en 1800 le texte de cette chanson, et, malgré lui, il a une vision quelque peu prophétique : « Betec al loar ae ar steret, A dra sur e hon savo. » (Jusque la lune et les étoiles, sans nul doute il nous emmènera). Alain Dumoulin avait-il écrit ou transcrit sa chanson avant de partir en exil, en ayant en tête les essais nantais ? Ou alors, l'a-t-il composé à Prague, sur la base des informations diffusées dans les journaux ? Quand notre auteur gabéricois a composé son texte satirique, il avait sans doute en tête la musique d'une autre gwerz
Ur vag nevez a Vontroulez
Bernard Lasbleiz |
« Quant à l’origine de l’air de l’abbé Dumoulin il s’agit très clairement du timbre Il le retranscrit comme ci-dessous dans sa thèse « Les timbres Il ajoute : « Henry donne en 1865 le timbre français "Heureux qui dès son enfance" (Cantiques de Saint Sulpice 1819, n°62) au cantique de Le Briz "Ar voyen d’en em assuri". Dumoulin l’avait également emprunté en 1800 pour sa chanson composée sur les montgolfières. » La partition jouée à la flûte traversière par Gw. C. :
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2 Transcriptions, traduction en français
Texte en breton
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Texte en français
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3 Originaux, texte en latin
Pages 192-194
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Texte en latin
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4 Annotations
- Gwerz, au pluriel gwerzioù : « ballade, complainte », chant breton racontant une histoire, depuis l'anecdote jusqu'à l'épopée historique ou mythologique. Proches des ballades ou des complaintes, les gwerzioù illustrent des histoires majoritairement tragiques ou tristes. Ces chants populaires en langue bretonne se sont transmis oralement dans toute la Basse-Bretagne jusqu'au XXe siècle. [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
- Information communiquée par Tadkoz. Daniel Le Prince, alias « Tadkoz », est un musicien breton du pays bigouden, plus précisément du Guilvinec. Il a notamment publié de nombreux articles pédagogiques sur la pratique de l'accordéon sur des airs de Bretagne. [Ref.↑]
- Aérostat, s.m. : appareil couramment appelé ballon, capable de s'élever et de se maintenir dans les airs, comprenant : un ballon sustentateur gonflé d'un gaz plus léger que l'air, une nacelle et un filet reliant le ballon à la nacelle. On distingue plusieurs catégories d'aérostats : les aérostats captifs ou libres (reliés ou non à la terre par des cordages), les ballons-sondes, les aérostats dirigeables, par ellipse : les dirigeables (TLFi). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Bernard Lasbleiz est un musicien lannionnais, spécialiste des chants bretons anciens ou des cantiques diffusés sans partition. En décembre 2012 il a publié une thèse de doctorat intitulée « Les timbres des chansons et cantiques en langue bretonne du XVIIe au XXe siècle », inventoriant 1 700 appellations de timbres (dont 1400 identifiées). Son directeur de thèse était Daniel Giraudon, le grand spécialiste de la chanson bretonne imprimée sur feuille volante. [Ref.↑]
- Timbre, s.m. : motif ou air connu sur lequel on ajoute un texte, pour créer une nouvelle chanson. Source : TLFi. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1]
- Traduction française proposée par Bernez Rouz dans son livre « Alain Dumoulin. Un prêtre dans la tourmente révolutionnaire ». [Ref.↑]
Thème de l'article : Oralité et écrits bretons Date de création : Mai 2015 Dernière modification : 16.05.2015 Avancement : [Développé] |