Une Vierge à l'Enfant et au Démon-Poisson à Kerdévot - GrandTerrier

Une Vierge à l'Enfant et au Démon-Poisson à Kerdévot

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Dans un billet récent de son blog « <i>lavieb-ail</i> », Jean-Yves Cordier nous décrit la particularité méconnue de cette statue : « <i>un coup d'œil trop rapide passerait à coté de la Bête écrasée sous son pied. Pourtant, elle n'est pas morte, l'infecte ophioïde aux écailles puantes, l'anguipède à la queue entortillée par les spasmes du vice : elle vous fixe de ses yeux rouge. On en admire que mieux la splendide maîtrise avec laquelle Marie, regard fier et serein, tient son Fils préservé du vert maléfice.</i> » Dans un billet récent de son blog « <i>lavieb-ail</i> », Jean-Yves Cordier nous décrit la particularité méconnue de cette statue : « <i>un coup d'œil trop rapide passerait à coté de la Bête écrasée sous son pied. Pourtant, elle n'est pas morte, l'infecte ophioïde aux écailles puantes, l'anguipède à la queue entortillée par les spasmes du vice : elle vous fixe de ses yeux rouge. On en admire que mieux la splendide maîtrise avec laquelle Marie, regard fier et serein, tient son Fils préservé du vert maléfice.</i> »
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 +Mais est-ce un démon de sexe féminin, une « démone » que Louis Le Thomas et Amemiya Hiroko ont si bien décrite dans leurs ouvrages respectifs ? La bête de Kerdévot n'est pas représentée comme une femelle, car ses possibles mamelles ont cachées dans les plis de la robe rouge de la Vierge. Par contre, suivant la classification de Louis Le Thomas (démon-poisson et démon serpent), on peut penser, du fait des écailles sur sa queue, qu'il s'agit d'un animal aquatique et non d'un serpent terrestre.
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 +<big>Répertoire des églises, Couffon et Le Bars</big>
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 +<big>Vierge ou démone, Amemiya Hiroko</big>
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 +En serpent ou en dragon la figure foulée symbolise « la malfaisance sous toutes ses formes ». Le mal figuré en forme de reptile est un emblème conventionnel du paganisme terrassé par le christianisme. (p. 34)
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 +Chapelle Notre-Dame de Kerdévot (p. 163)
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 +Vierge à l'Enfant debout sur un serpent, dans une niche, adossée au deuxième pilier, à droite sous la Crucifixion. Bois polychromie écaillée. Serpent : couché sur le côté, sous le pied gauche de la Vierge. Gueule légèrement ouverte. Yeux rouges. Le corps, vert foncé, est couvert d'écailles sculptées.
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 +<big>Les démones bretonnes, Louis Le Thomas</big> <ref name="Thomas">LE THOMAS (Louis), « Les démones bretonnes - Iconographie comparée et étude critique », dans <i>BSAF LXXXVII</i>, Société Archéologique du Finistère, 1961</ref>
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 +Par sa variété, sa verve imaginative, son polymorphisme essentiel, la démonographie bretonne fait excellemment la preuve de l'imagination plastique de de ses sculpteurs. [...] avec les Démons femelles, a rétabli dans la plastique bretonne, et de manière aussi originale qu'expressive, l'égalité des sexes ?
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 +En usant de deux figurations anthropomorphiques, différentes quoique voisines : celles de Démone-Serpert et, plus rarement, de Démone-Poisson foulées par la Vierge-Mère de l'Immaculée Conception.
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 +<big>Intron Varia Kerzevot, Jean-Louis Morvan, CREHEG</big>
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 +<big>Kerdévot 1989, Gildas Durand</big>
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Version du 18 octobre ~ here 2014 à 07:39

Catégorie : Patrimoine
 Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.
Près de l'entrée sud de la chapelle, face à la statue de Notre-Dame de Kerdévot et ses angelots, une autre mystèrieuse Vierge à l'Enfant foulant un démon-poisson de son pied gauche.

Que sait-on de ce type de statuaire typiquement bretonne ? Quelle est la signification de sa présence à Kerdévot ? Quel était son nom en breton : Intron-Varia an Erc'h (neige) ? an Nec'h (angoisse) ? an Trec'h (victoire) ou en Aerouant (démon ou dragon) ?

Autres lectures : « La chapelle de Kerdévot » ¤ « AMEMIYA Hiroko - Vierge ou Démone » ¤ « Les statues de saint Michel et la peste d'Elliant » ¤ « COUFFON et LE BARS - Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper » ¤ « CERHEG - Bulletin Intron Varia Kerzevot » ¤ lavieb-aile.com/la-vierge-a-la-demone-de-la-chapelle-de-kerdevot

1 Présentation

Dans un billet récent de son blog « lavieb-ail », Jean-Yves Cordier nous décrit la particularité méconnue de cette statue : « un coup d'œil trop rapide passerait à coté de la Bête écrasée sous son pied. Pourtant, elle n'est pas morte, l'infecte ophioïde aux écailles puantes, l'anguipède à la queue entortillée par les spasmes du vice : elle vous fixe de ses yeux rouge. On en admire que mieux la splendide maîtrise avec laquelle Marie, regard fier et serein, tient son Fils préservé du vert maléfice. »

Mais est-ce un démon de sexe féminin, une « démone » que Louis Le Thomas et Amemiya Hiroko ont si bien décrite dans leurs ouvrages respectifs ? La bête de Kerdévot n'est pas représentée comme une femelle, car ses possibles mamelles ont cachées dans les plis de la robe rouge de la Vierge. Par contre, suivant la classification de Louis Le Thomas (démon-poisson et démon serpent), on peut penser, du fait des écailles sur sa queue, qu'il s'agit d'un animal aquatique et non d'un serpent terrestre.

 

2 Sources et références

Répertoire des églises, Couffon et Le Bars

Vierge ou démone, Amemiya Hiroko

En serpent ou en dragon la figure foulée symbolise « la malfaisance sous toutes ses formes ». Le mal figuré en forme de reptile est un emblème conventionnel du paganisme terrassé par le christianisme. (p. 34)

Chapelle Notre-Dame de Kerdévot (p. 163)

Vierge à l'Enfant debout sur un serpent, dans une niche, adossée au deuxième pilier, à droite sous la Crucifixion. Bois polychromie écaillée. Serpent : couché sur le côté, sous le pied gauche de la Vierge. Gueule légèrement ouverte. Yeux rouges. Le corps, vert foncé, est couvert d'écailles sculptées.

 

Les démones bretonnes, Louis Le Thomas [1]

Par sa variété, sa verve imaginative, son polymorphisme essentiel, la démonographie bretonne fait excellemment la preuve de l'imagination plastique de de ses sculpteurs. [...] avec les Démons femelles, a rétabli dans la plastique bretonne, et de manière aussi originale qu'expressive, l'égalité des sexes ?

En usant de deux figurations anthropomorphiques, différentes quoique voisines : celles de Démone-Serpert et, plus rarement, de Démone-Poisson foulées par la Vierge-Mère de l'Immaculée Conception.

Intron Varia Kerzevot, Jean-Louis Morvan, CREHEG

Kerdévot 1989, Gildas Durand

3 Annotations

  1. LE THOMAS (Louis), « Les démones bretonnes - Iconographie comparée et étude critique », dans BSAF LXXXVII, Société Archéologique du Finistère, 1961 [Ref.↑]


Thème de l'article : Descriptif et origine d'éléments de patrimoine

Date de création : octobre 2014    Dernière modification : 18.10.2014    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]