Trois diplômes d'honneur des F.F.I. et une croix de guerre, Le Télégramme 1945 - GrandTerrier

Trois diplômes d'honneur des F.F.I. et une croix de guerre, Le Télégramme 1945

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Catégorie : Journaux
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§ E.D.F.

Un article de fin 1945 rappelant les faits de résistance de certains habitants d'Ergué-Gabéric, et de leur reconnaissance par l'organisation des Forces françaises de l'intérieur [1]

Autres lectures : « François Balès (1921-1944), résistant » ¤ « Souvenirs d'enfance de fin de guerre 1939-45, par Michel Le Goff » ¤ « KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts » ¤ « NICOLAS Gabriel - Des quimpérois dans la résistance 1943-1944 » ¤ 

[modifier] 1 Présentation

En ce jour du 23 décembre 1945, il y eut affluence à la mairie d'Ergué-Gabéric où tout le monde était sur son 31 pour recevoir les autorités militaires.

Notamment le lieutenant-colonel Roger Bourrières, alias Berthaud, qui s'exprime ainsi : « C'est grâce à des communes comme Ergué-Gabéric que la résistance put s'organiser et faire œuvre utile. M. Le Menn a le droit de s'enorgueillir d'être maire d'une commune qui fit preuve d'un tel patriotisme. »

Les décorés gabéricois sont :

  • à titre posthume, François Balès, qui succomba lors des combats de Telgruc, et qui fut un des principaux instigateurs du casse du STO [2] de Quimper. Il reçoit la croix de guerre avec étoile d'argent, l'étoile indiquant une citation à l'ordre de sa division.
  • Louis Yaouanc, maréchal-ferrant à Kernévez en bordure de la route de Coray, pour avoir hébergé des maquisards, reçoit un diplôme d'honneur des FFI.
  • Michel Le Goff, agriculteur à Sulvintin, pour avoir hébergé des maquisards également, reçoit le même diplôme. Mme Le Goff, née Marie Louise Le Roux, était engagée dans l'accueil des francs-tireurs dans sa maison. Et Michel Le Goff s'était déjà "remarqué" sur le front du conflit de 1914-18, et avait même reçu la croix de guerre avec deux étoiles.
  • M. et Me René Danion, agriculteurs à Kerhamus, pour avoir caché des résistants également, reçoit le diplôme et une mention spéciale : « M. et Mme Danion qui, à leur péril, firent cause commune avec les F.F.I. [1] », et il termina par ces mots : « À tous, braves Français, les maquisards vous disent merci  ».

[modifier] 2 Croix de guerre

La croix de guerre à François Balès

Le général commandant la 11e région vient de faire parvenir à la famille de François Balès, l'un des jeunes qui participèrent au cambriolage des locaux du S.T.O. [2] à Quimper et qui fut tué au combat le 29 août 1944 à Telgruc, la croix de guerre qui lui a été décernée à titre posthume avec la citation suivante :

« Jeune animé d'un pur esprit patriotique, participa le 14 janvier 1944 à l'enlèvement des 44.000 dossiers du S.T.O. [2], ce qui permit la désorganisation du dit service et évita la déportation de nombreux Français ».

Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre avec étoile d'argent.

[modifier] 3 Diplômes d'honneur

Ergué-Gabéric. La reconnaissance des F.F.I. [1]

Hier matin, à 10 h 30, s'est déroulée à la mairie d'Ergué-Gabéric, une cérémonie en l'honneur d'habitants de la commune qui s'étaient signalés par leur aide aux maquisards et le dévouement qu'ils avaient apporté à la cause de la résistance. Trois d'entre eux reçurent des diplômes d'honneur des F.F.I. [1] des mains mêmes du lieutenant Pierre Pennanech, commandant du secteur n° 4 : MM. René Danion, de Kerhamus, Michel Le Goff de Sulvintin , et Louis Yaouanc (prénom René par Le Télégramme), maréchal-ferrant, route de Coray.

M. Le Menn, maire d'Ergué-Gabéric, accompagné de M. Barré, secrétaire de mairie, accueillirent les chefs F.F.I. [1] : le lieutenant-colonel Berthaud ; le capitaine Lucas ; les lieutenant Pennanech et Léon Tanguy, d'anciens maquisards du secteur 4, MM. Le Du, Lagadec, Autret, Michel Calloch s'étaient joints à leurs chef, ainsi que leurs ravitailleurs : MM. Corentin Lozach et Faucon, et des sympathisants : MM. Le Perru et René Garin.

Le lieutenant-colonel Berthaud dit sa joie de venir à Ergué-Gabéric. C'est grâce à des communes comme Ergué-Gabéric que la résistance put s'organiser et faire œuvre utile. M. Le Menn a le droit de s'enorgueillir d'être maire d'une commune qui fit preuve d'un tel patriotisme.

Après lui, le lieutenant Pennanech salua ceux qui les aidèrent dans le maquis. Il eut une mention spéciale pour M. et Mme Danion qui, à leur péril, firent cause commune avec les F.F.I. [1] et il termina par ces mots : À tous, braves Français, les maquisards vous disent merci  ». Puis il remit à MM. Danion, Le Goff et Yaouanc un diplôme d'honneur des F.F.I. [1] et témoignant que chacun d'eaux « n'a pas hésité, au péril de sa vie et de ses biens, à héberger les maquisards du secteur n° 4, sous les ordres des lieutenants Pennanech et Lavalou, étaient chargés des opérations de sabotage et de harcèlement ».

Signalons que le lieutenant Lavalou, en raison d'un deuil récent, n'avait pas pu assister à cette cérémonie.

Après la remise des diplômes, un vin d'honneur fut servi chez M. Balès et le lieutenant-colonel Berthaud leva son verre à la résistance.

[modifier] 4 Annotations

  1. Les Forces françaises de l'intérieur (FFI) sont le résultat de la fusion, au 1er février 1944, des principaux groupements militaires de la Résistance intérieure française qui s'étaient constitués dans la France occupée : l'Armée secrète (AS, gaulliste, regroupant Combat, Libération-Sud, Franc-Tireur), l'Organisation de résistance de l'armée (ORA, giraudiste), les Francs-tireurs et partisans (FTP, communistes), etc. Source : Wikipedia. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6]
  2. Le Service du travail obligatoire (STO) fut, durant l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, la réquisition et le transfert contre leur gré vers l'Allemagne de centaines de milliers de travailleurs français, afin de participer à l'effort de guerre allemand que les revers militaires contraignaient à être sans cesse grandissant (usines, agriculture, chemins de fer, etc.). Les personnes réquisitionnées dans le cadre du STO étaient hébergées dans des camps de travailleurs situés sur le sol allemand. À la fin de l'année 1942 ils étaient seulement 240 000. Les autorités Allemandes et Françaises organisèrent alors un recensement général des travailleurs Français et tentèrent d'imposer à tous les inactifs de trouver un emploi. Dans chaque ville importante, un service administratif du STO, dépendant d'une Feldkommandantur, était chargé de gérer les dossiers et de la désignation des « déportés du travail ». [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2]


Thème de l'article : Reportage sur Ergué-Gabéric

Date de création : Juin 2014    Dernière modification : 13.08.2014    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]    Source : Télégramme du 24 décembre 1945 )