NICOLAS Gabriel - Des quimpérois dans la résistance 1943-1944 - GrandTerrier

NICOLAS Gabriel - Des quimpérois dans la résistance 1943-1944

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Image:LivresB.jpgCatégorie : Media & Biblios  

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NICOLAS (Gabriel), « Des quimpérois dans la résistance 1943-1944 », dans -, Réseau de renseignement Turma Vengeance, http://chantran.vengeance.free.fr, 12
Titre : Des quimpérois dans la résistance 1943-1944
Auteur : NICOLAS Gabriel Type : Internet
Edition : Réseau de renseignement Turma Vengeance Note : -
Site(s) : http://chantran.vengeance.free.fr Année : 2007
Pages : 12 Référence :

[modifier] Notice bibliographique

Couverture

Rapport d’un responsable de secteur « Turma Vengeance » [1] du Finistère, commençant le recrutement clandestin de soldats, puis l'entrée dans Quimper et le siège qui s'en suivit, et terminant ses combats, en unité régimentaire, sur la poche de Lorient.

Texte complet : Media:LibéQuimper.pdf

Autres lectures : « Souvenirs d'enfance de fin de guerre 1939-45, par Michel Le Goff » ¤ « LE BRIS Jean et Grégoire Jany - Le fichier du STO » ¤ « KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts » ¤ « Trois diplômes d'honneur des F.F.I. et une croix de guerre, Le Télégramme 1945 » ¤ 

Le récit de Gabriel Nicolas nous éclaire sur le rôle stratégique d'Ergué-Gabéric dans les opérations de libération de la région quimpéroise :

  • Au début, le secteur n° 5, centré sur Kervern en Ergué-Armel, est uniquement constitué de membres du réseau Vengeance.
  • Kerélan en Ergué-Gabéric est choisi comme base de repli lorsque Kervern est envahi par la Wehrmarht.
  • Lorsque les maquis se sont réorganisés, Kerélan est devenu base de commandement et point de ralliement des résistants de la 5e compagnie FFI [2].
  • Le camp de prisonniers allemands formé à Ergué-Gabéric, vraisemblablement à Kerélan aussi (même si ce n'est pas précisé) fut le premier de la région.

Kerélan constituait un lieu de rassemblement très bien situé pour accueillir des troupes surveillant la route de Coray et la route de Brest, et avait l'avantage d'une grande ferme pour la place et aussi un bon support de ravitaillement, avec également des possibilités de mouvements rapides dans des directions plus calmes.

Il n'y a, a priori, jamais eu de résistants cachés à Kerélan pendant l'occupation allemande, car trop près de la grande route et de la ville. Non loin de là, les fermes de Kerhamus et de Sulvintin ont hébergé des résistants, ce qui leur a valu la reconnaissance des F.F.I. en décembre 1945.

Par contre, après les derniers combats pour la libération de Quimper, les maquisards trouvaient un refuge dans la banlieue gabéricoise : « Notre chef de section, le sous-lieutenant Cornille regagne Kerellan vers 20 heures avec sept camions « bushing » en état de marche, qui trouveront preneurs à la compagnie FFI de transport. Dans les véhicules, la compagnie récupère 50 paires de bottes en cuir qui iront aux plus démunis de nos va-nus-pieds, des armes, des munitions et surtout une grande quantité de vivres sur lesquels nous prélevons notre quote-part. »

[modifier] Extraits du rapport

6.2 Les missions de Vengeance

L’événement suivant précipitera les choses. Un officier, le capitaine Pezennec est désigné pour coordonner l’action autour de Quimper. Il mettra en place 7 secteurs de sabotage autour de la ville. Les secteurs n° 1 à 4 qui rayonnent au nord sont confiés aux volontaires de Libération-Nord tandis que les secteurs n° 5 à 7 au sud sont confiés au mouvement Vengeance.

Les missions fixées, les responsables de secteurs disposent d’une grande indépendance. Une liaison journalière par agent répond aux besoins de contacts entre directions et secteurs. Le secteur n° 5 qui m’est confié se trouve sur la commune d’Ergué Armel, entre la route de Concarneau et la voie ferrée vers Rosporden. Le hameau de Kervern est choisi comme boîte aux lettres.


6.4 Premiers armements

Le lendemain, nous nous installons sur la commune d'Ergué-Gabéric le temps d'apprendre le départ des Allemands de Kervern et nous regagnons notre secteur le 18 (juin) [...]

Vers le 20 juin, une mission qui avait pour objet le démantèlement d’un dispositif de minage anti-chars faillit mal tourner. Deux volontaires, partis route de Coray en bicyclette avec chacun un revolver dans une musette accrochée au guidon, se font arrêter par deux feldgendarmes, mitraillettes au poing.

Suspectés d’être des terroristes, ils sont conduits pour interrogatoire vers Quimper. Chemin faisant en poussant leurs vélos entre les deux cerbères, l’un d’entre eux demande l’autorisation de laisser leurs engins dans un atelier connu de bord de route. Une autorisation accordée sans méfiance qui débarrassera des armes compromettantes. Après un long interrogatoire serré, ils seront relâchés.

7.1 Les maquis se structurent

Le colonel Donnart alias Poussin est le délégué militaire pour le Finistère. Arrêté au cours d’une mission dans le Morbihan, il sera fusillé le 27 juin par l’occupant. Son adjoint, le lieutenant-colonel Bourrières, dit Berthaud, lui succèdera, avec le lieutenant Monteil comme adjoint [...]

Vers le 10 juillet, après le bilan des actions du mois de juin, la décision fut prise de mettre des compagnies sur pied. Les premières furent les 5 ème , 6 ème et 7 ème compagnies issues du mouvement Vengeance.

7.3 Entrée à Quimper (4 août)

Des véhicules commandés à Quimper seront sur place vers 19 heures et, délégation en tête, la colonne aborde l’Eau Blanche vers 20 heures. À partir de là, lentement, nous défilerons entre les rangées de maisons abondamment pavoisées, applaudis comme des vainqueurs alors qu’aucun coup de fusil n’a encore été tiré.

 

7.4 Sortie de Quimper : début de siège (5-8 août)

La liaison rétablie avec la délégation vers 11 heures et un copieux repas pris, la compagnie gagne le Rouillen route de Coray où s’est installée la délégation. Pour assurer la sécurité de celle-ci, la compagnie s’installe à proximité, à Kerellan. Nous sommes les voisins de la compagnie de Briec qui vient de rentrer dans le dispositif le 5 août après un combat vers 10 heures sur la route de Brest, à hauteur de Gourvily. Le même jour, la 6ème compagnie contribue à l’encerclement de la ville. En fin de journée, l’occupant relâche les otages mais incendie la préfecture.

Le dimanche 6 août, la 7ème compagnie en armes rentre dans le dispositif et l’encerclement est réalisé aux ¾ autour de la ville. Ce même jour, tôt le matin, un agent de liaison motocycliste vient se faire prendre au poste de garde du passage à niveau de l’Eau Blanche. On récupère un révolver et une moto, cette dernière très utile pour la délégation. Notre premier prisonnier ira à Ergué Gabéric où se crée le premier camp [...]

Ce dimanche, des dizaines de volontaires se présentent à Kerellan, nous en prenons une vingtaine dont un sous-lieutenant d’active et un boucher pour la cuisine. Ce dernier, venu en 11 cv Citroën, est reparti chez lui prendre de la viande. Arrêté en ville par les Allemands, il a disparu sans que l’on n’ait jamais su ce qu’il est devenu.

Le lundi 7 août, la 5 ème compagnie, complétée en armes et effectif, met une section sur la route de Rosporden à l’Eau Blanche derrière le barrage bétonné construit par les Allemands [...]

Le feu des armes a duré à peine 5 minutes qu’il arrive sur le barrage une volée d’obus de mortiers fort bien ajustée mais un peu tard, les jeux sont faits. Nous avons localisé ces tirs comme provenant du grand séminaire. Avec une rapidité étonnante, les voitures de la Croix-Rouge sont sur place pour relever morts et blessés. Les rescapés regagneront le séminaire. Quatre hommes valides seront faits prisonniers. Interrogés par un interprète, nos captifs sont pâles, défaits et pitoyables. On leur a tant dit que les « terroristes » fusillaient les prisonniers. L’interrogatoire ne peut avoir lieu, ils ne sont pas à même de répondre. Ils seront conduits au camp des prisonniers d’Ergué Gabéric [...]

La délégation est avisée que les Allemands font sauter les munitions et le relais téléphonique de Kerfeunteun, signes évidents qu’ils s’apprêtent à quitter la ville. Les compagnies FFI sont mises en alerte. Vers 13 heures, un convoi quitte la ville par la route de Brest, contrôlée par Pierre Le Gars de la compagnie de Briec, qui dispose de 260 hommes. Dès le départ, le feu des armes est intense, la Wehrmacht doit quitter ses camions pour un sévère combat d’infanterie qui durera plusieurs heures. Les tirs sont meurtriers de part et d’autre, mais la compagnie de Briec ne lâche pas sa proie [...]

Notre chef de section, le sous-lieutenant Cornille regagne Kerellan vers 20 heures avec sept camions « bushing » en état de marche, qui trouveront preneurs à la compagnie FFI [2] de transport. Dans les véhicules, la compagnie récupère 50 paires de bottes en cuir qui iront aux plus démunis de nos va-nus-pieds, des armes, des munitions et surtout une grande quantité de vivres sur lesquels nous prélevons notre quote-part avant d’envoyer plus d’une tonne de conserves à Locmaria, dépôt de l’intendance militaire française, qui, jusqu’à ce jour, nous ignorait.

[modifier] Annotations

  1. Fort de plus de 30.000 membres répertoriés, le réseau Turma Vengeance fut un des tout premiers mouvements de Résistance et parmi les plus importants en nombre. Turma vient du latin "turma" (pl. "turmae") qui désigne les groupes de cavalerie légionnaire de l'armée romaine. Apolitique et implanté en zone occupée, ce réseau vit le jour dès 1940, grâce à l'initiative de trois amis, docteurs de profession : Victor Dupont (1909-1976), Raymond Chanel (1908-1999) et François Wetterwald (1911-1993), en s'appuyant sur ses trois missions historiques : Renseignement, Évasion et Action. [Ref.↑]
  2. Les Forces françaises de l'intérieur (FFI) sont le résultat de la fusion, au 1er février 1944, des principaux groupements militaires de la Résistance intérieure française qui s'étaient constitués dans la France occupée : l'Armée secrète (AS, gaulliste, regroupant Combat, Libération-Sud, Franc-Tireur), l'Organisation de résistance de l'armée (ORA, giraudiste), les Francs-tireurs et partisans (FTP, communistes), etc. Source : Wikipedia. [Ref.↑ 2,0 2,1]


Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : Juin 2013    Dernière modification : 23.06.2014    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]