Sant Malo
Un article de GrandTerrier.
1 Fiche signalétique
|
2 Almanach
| |||||||||||||||||||||
3 Sources
|
4 Iconographie |
5 Monographies
Site Bretagne.net :
Malo
prénom masculin, fête le 15 novembre
Déclinaisons du prénom breton : Malou
Origine du prénom
Saint Malo fut évêque d'Alet avant que l'évêché ne soit déplacé sur un rocher appelé Saint-Malo, cela donna naissance à la cité corsaire que l'on connaît aujourd'hui.
Du gallois "mach" qui signifie otage et de "lou" qui signifie lumière.
La France Orthodoxe :
Saint Malo, évêque d'Aleth
L’évêché d’Alet, connu depuis le XIIe siècle comme diocèse de Saint-Malo formait avant la Révolution française l’une des plus vastes éparchies de la péninsule bretonne. Dans les années 1780, il comptait près de 236500 âmes, réparties sur un territoire inchangé depuis le IXe siècle.
A la fin du IVe siècle, sa position géographique privilégiée avait fait de l’îlot d’Alet la résidence du commandant d’un corps de troupes appelé les soldats de Mars. Il semble qu’au Ve siècle il y ait eu à Alet une petite communauté chrétienne gallo-romaine, déjà dotée d’une église dédiée à saint Pierre. Vers la fin du VIe siècle, attirés par leurs compatriotes déjà établis dans l’évêché celtique voisin de Dol, des émigrants bretons s’installèrent sur le rocher et y trouvèrent une organisation ecclésiastique, peut-être même un évêque, mais il s’agit là avant tout d’une supposition. Le chef spirituel du groupe breton, Malo, sans doute revêtu de la dignité épiscopale, fit suivant la tradition celtique plusieurs fondations monastiques, à Alet même et dans l’îlot voisin de Saint-Aaron.
La vie de saint Malo est fort mal connue, en ce sens que le saint, très populaire, fait l’objet de nombreuses légendes. La datation de son abbatiat pose problème : certaines sources, les plus anciennes, le font contemporain de saint Brendan et saint Samson, plaçant sa mort à 565, d’autres, comme dom Lobineau sont au contraire partisans d’une datation tardive.
Selon la tradition, Malo naquit en pays de Galles, dans la région de Gwent dans la seconde moitié du VIe siècle. D’autres sources disent en 497. Il aurait été parent de saint Samson. Son père, comte de la région envoya le jeune Malo à l’école monastique de Llancarvan. Dès ces premières années, il s’y distingue par plusieurs miracles éclatants. Un jour, rapporte la chronique, Malo et ses condisciples s’en furent se promener sur la plage. L’enfant s’y endormit et ne personne ne s’aperçut longtemps de son absence. Lorsqu’au lendemain matin, on se mit à sa recherche, pensant qu’il avait été emporté par les flots de la marée montante, la communauté monastique eut la surprise de découvrir le jeune Malo porté par les flots, chantant les psaumes sans même être mouillé… Malo devint moine de Llancardan après quelques années d’études et il semble qu’il fut fort jalousé de ses frères. La légende raconte encore que, son tour étant venu de quérir les tisons pour éclairer le monastère et donner les premières lumières à l’abbé, il les trouva éteints tout exprès. Il les prit sur sa poitrine, mais arrivé à la cellule de l’abbé, il la trouva déjà éclairé : un ange avait remplacé Malo, sur la poitrine duquel les tisons s’étaient d’ailleurs allumés sans lui faire de mal.
La légende fait aussi figurer Malo au nombre des moines faisant partie du célèbre voyage de Brendan, mais il est plus probable qu’il resta à Llancardan, où il fut ordonné prêtre, puis sans doute évêque.
Malo quitte alors son pays natal et s’embarque pour l’Armorique, où il accoste dans l’îlot du saint ermite Aaron, lequel lui conseille de gagner Alet. Malo y commence son intense prédication, fonde plusieurs monastères et porte sans doute dès lors le titre d’évêque-abbé. Les miracles qui lui sont attribués au cours de son épiscopat ne sont pas moins nombreux que ceux recensés après sa mort. « Nous nous contenterons de dire en général, écrit Dom Lobineau, auteur d’une histoire des saints de Bretagne au XVIIIe siècle, que toute sa vie fut employée ou à guérir des corps ou à sanctifier des âmes, par ses miracles et par ses prédications, et que, ne refermant pas son zèle dans les murs d’Alet, il parcourut le pays pour visiter les églises, guérir les malades, instuire le peuple, donner les sacrements, ordonner des prêtres et faire du bien à tous ».
Malo eut à faire face à de nombreuses difficultés. Il fut mêlé à la politique de son temps, histoire semée d’assassinats. Ainsi Rethwall, gouverneur de l’usurpateur Haeloc fit-il assassiné sept des frères de ce dernier, dont le plus jeune, réfugié au logis même de saint Malo. Persécuteur de Malo, Haeloc devint aveugle, avant d’être guéri par le saint évêque.
Malo eut aussi à affronter la colère de la population qui n’acceptait guère de convertir certains usages païens ou de renoncer à la pratique des mariages entre parents, que l’évêque cherchait à empêcher. Il est possible qu’il connut aussi l’opposition de la communauté chrétienne déjà en place avant son arrivée. Malo s’embarqua alors à nouveau et accosta en Saintonge où il évangélisa les populations. Il y demeure honoré sous le nom de Maclou. Là encore Malo accomplit de nombreux miracles. Rappelé par les habitants d’Alet, il y revint afin de conjurer la famine et une épidémie de peste qui s’étaient abattues sur la ville. Pressé de retrouver une certaine solitude, il s’embarque cependant de nouveau pour la Saintonge, y fonda un monastère où il mourut. Il est fort difficile d’indiquer la date précise de la mort du saint : selon les sources, la datation varie de 565 à 640, en passant par 621.
Les gens d’Alet souhaitèrent néanmoins posséder le corps de leur évêque et envoyèrent en Saintonge une délégation de 12 personnalités. Plusieurs légendes existent quant à la translation d’une partie des reliques à Alet. Quoi qu’il en soit, ces reliques trouvèrent refuge au Xe siècle partie à Montreuil-sur-Mer, partie à Longpont au sud de Paris où les bretons de la capitale les vénèrent encore. Une autre partie des reliques, transportée à l’église Saint-Jacques du Haut-Pas à Paris a été donnée à l’abbaye de Boquen en 1954. Elles s’y trouvent toujours, mêlées à celles de 16 autres saints bretons. Il semble qu’une parcelle soit aussi conservée à Saint-Malo même. Le culte du saint s’est lui répandue bien au-delà des frontières de Bretagne, où plusieurs paroisses lui sont dédiées. Sous différentes formes, dont les plus courantes sont Maclou et Macut, on le rencontre en Saintonge et en Poitou, en Normandie où une église lui est dédiée à Rouen et jusqu’en Allemagne et dans les pays nordiques où des marins bretons l’avaient fait connaître.
Si la tradition propose plusieurs noms, il est difficile d’établir avec certitude qui succéda à saint Malo. Il est probable que jusqu’au début du 9e siècle le diocèse n’exista pas en temps que tel, mais comme dépendance du monastère, selon la mode celtique. Au 8e siècle, il existait bien des évêques-abbés, ce qu’une formule d’excommunication semble confirmer, qui fournit la locution « Lan-Aletensis monasterii episcopus », dans le ton de l’église celtique, type de formule qui disparaît tout à fait au 9e siècle. L’évêché fut peut-être organisé par Charlemagne après la conquête de 799, plus sûrement restructuré sous une forme définitive par le roi breton Nominoë autour de 848.
Il est fait mémoire de saint Malo le 15 novembre.