Quatre moulins à farine et un moulin à papier du côté d'Odet - GrandTerrier

Quatre moulins à farine et un moulin à papier du côté d'Odet

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-|width=25% valign=top rowspan=2|{{StatutLogoPatrimoine|avancement=2 }}__NUMBERHEADINGS__+|width=25% valign=top rowspan=2|{{StatutLogoPatrimoine|avancement=2|fonds=Odet}}__NUMBERHEADINGS__
-|width=40% valign=top|<center>__TOC__</center> Autres lectures : {{Tpg|La création de la manufacture d'Odet}} {{Tpg|Le Bigoudic et le canal d'Odet}}+|width=40% valign=top {{jtfy}}|__NOTOC__<i>En 1822 quand démarre l'activité du moulin à papier d'Odet, on comptait dans les environs 4 vieux moulins à eau pour la production de farine, dont trois d'entre sur la rive droite briécoise de l'Odet.</i>
-|width=25% valign=top|[[Image:Moulin_coatpiriou1.jpg|right]]+
-|}+
-<widget type="googlemap" width="870" zoom="15"><marker lat="48.033101" lon="-4.018078" >Canal d'Odet</marker></widget>+Ces moulins étaient, en partant de l'amont de la rivière d'Odet : le moulin de Coat-Piriou (rive gauche gabéricoise), ar Goz Veil (bief sur rive briécoise), le moulin de Gougastel (sur les terres de Briec), le vieux moulin d'Odet (rive gauche à l'embouchure du Bigoudic), et enfin celui de Mouguéric (côté Briec).
-==Le premier canal==+Autres lectures : {{Tpg|La création de la manufacture d'Odet}}{{Tpg|Le site de la papeterie d'Odet et son alimentation en eau}}{{Tpg|Les moulins d'Ergué-Gabéric}}{{Tpg|1809 - État des moulins à farine d'Ergué-Gabéric}}{{Tpg|FAUCHER Pierre - Au fil de l'eau : rivières, ruisseau et moulins}}{{Tpg|Les Rospape, boucher, épouses de forgerons, et meuniers de père en fils}}
-{|width=870|+|width=25% valign=top|[[Image:VieuxMoulinOdet.jpg|right|thumb|300px|Croquis du vieux moulin d'Odet d'après une photographie (cf ci-dessous)]]
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-Sur ce relevé de 1835 il apparaît que le canal ne fait pas 1500 mètres de longueur comme il est indiqué dans tous les documents. En faisant une mesure de la zone sur une carte IGN on trouve moins de 500 mètres. Le canal est implanté beaucoup plus prés de la rivière afin de permettre sa captation à un niveau correct. Il ne semble pas y avoir eu d’écluse et l’on se trouve à plus de 1000 mètres du site de l’ancien moulin de Coat-Piriou avec lequel il ne peut donc pas y avoir de confusion.+
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-Le premier bief n’est en fait qu’un simple ruisseau. Il est creusé dans la terre très prés de la rivière. Il en reste des traces assez visibles bien qu’il soit en partie comblé. En 1835 la propriété le MARIE se limite au canal comme le montre le trait pointillé marron. Le pont est visible du point de détournement et les restes d’une retenue d’eau font encore barrage et sont encore visibles dans la rivière (point A)+
- +
-Le canal que nous connaissons actuellement a donc été construit après 1835 et a nécessité de nombreuses acquisitions de terrains le long de la rivière. Mais quand cette construction a-t-elle eu lieu ? Ce nouveau canal est rendu indispensable par l’énergie importante nécessaire au fonctionnement des nouvelles machines. C’est peut-être à ce moment que d’autres partenaires se sont associés à Nicolas le Marié.+
- +
-Cette nouvelle donnée permet aussi de mieux comprendre la rapidité de la mise en fonction du moulin par la réduction des travaux engagés. Au démarrage l’entreprise se réduit sans doute en 1822 à un moulin et un bief de longueur et de débit réduit.+
-L’ancien bief a l’aspect d’ un large fossé maçonné du coté opposé à la rivière et à quelques mètres de celle-ci. Il est très visible en plusieurs endroits jusqu’au hangar de tennis (pour situer l’ouvrage : on aperçoit le pont en blanc au fond haut droit de l’image). Le doute n’est pas possible car un fossé n’aurait aucune fonction aussi prés de l’Odet.+
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-[[image:carte_canal1.jpeg||center|thumb|350px]]+
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-[[image:départ_canal1.jpeg||center|thumb|350px]]+
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 +==Meil Coat-Piriou==
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-|width=50% valign=top|[[image:canal-fossé2.jpeg|center|]]+|width=48% valign=top {{jtfy}}|
-|width=50% valign=top|[[image:fossé_canal1.jpeg|center]]+Moulin Odet, près de Pont Piriou, aujourd'hui disparu. Connu depuis 1540 comme dépendant du manoir de Kerfors. Au recensement de 1790 le hameau compte 4 habitants. Est inventorié en 1809 en tant que moulin à farine en activité, avec une roue verticale, une horizontale et une production journalière de 4 quintaux. Figure comme moulin, avec son bief, sur une carte des chemins ruraux dressée en 1914.
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-==Le grand canal== +Meuniers identifiés : Nicolas Le Berre et sa femme, qualifiés d’ « honorables gens » (~1686) ; Corentin Cojean (~1790) ; Jean Piriou (~an 12) ; Joseph Fraval (~1809) ; Yves Fraval (~1816-18) ; Jean-Louis Le Gars (~1832-1839) ; Hervé Illiou (~1851-1858).
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-Dans son discours, pour le centenaire de l'usine en 1922, l'Abbé André-Fouet évoque la construction du canal comme une oeuvre de titan mais sans en nommer les constructeurs. Voici cet extrait :+
-<blockquote style="background: whitesmoke; border: 1px solid black; padding: 1em; border-style: dashed;">+Le dernier Meunier de Coat-Piriou semble être Hervé Illiou, son dernier enfant est né en 1858. Par la suite, on ne relève aucun autre acte pour ce lieu. Ce qui semble normal car la construction du canal rend nécessaire la destruction du moulin situé à cheval sur l’emplacement.
-<br>+
-A cette époque, dans nos régions, on utilisait bien peu la houille blanche comme moteur industriel : ce fils voulut faire coup double en s'en servant pour fonder une papeterie. La chute d'eau était à créer: pour l'obtenir, il fallait détourner l'Odet sur une longueur de 1.5oo mètres. Par bonheur, il ignorait le verset de nos saints livres : nec coneris contra . ictum fluvi; n'essayez donc pas de briser un fleuve. Faire exploser des milliers de kilogrammes de roc; par des déblais, remblais, terrassements, mettre en mouvement des milliers de mètres cubes de terre; ces bouleversements, il les exécute, sourd aux plaintes des sylphes et aux gémissements des seuls habitants, les elfes et les lutins. De là ce canal, aujourd'hui aux rives ombragées, doit avec une indomptable énergie il poursuivit l'achèvement. Travaux de géant, même si on les compare aux travaux plus gigantesques encore, réalisés depuis cinq ans à Cascadec, car il faut tenir compte de l'époque, des ressources en argent, en explosifs, en outils dont on disposait alors. En vérité, si je taisais le génie de Nicolas LE MARIÉ, les pierres parleraient pour moi.+
-</blockquote>+
-Sur l’extrait de carte IGN, le canal est représenté en trait rouge continu. Il commence au barrage-écluse à l’emplacement de l’ancien moulin de Coat-Piriou. Sa longueur totale est de 1500 mètres.+[[image:moulin_coatpiriou1.jpg|center|thumb|350px]]
-* La photo ci-contre donne les proportions et aide à comprendre l’importance de l’œuvre.+Le canal vu du pont. Au premier plan se situait le moulin à cheval sur le bief. Des pierres de taille, sous les arbres, à gauche situent approximativement l’emplacement du bâtiment.
-* Le canal est très long et aussi très large (environ 7 à 8 mètres). Il est maintenant envahi par les plants et les arbres, mais ses berges permettent une agréable promenade de chaque coté.+On notera la présence d'une borne repaire du nivellement national sur le montant droit (coté odet) de l'écluse. Elle date de 1928 et indique une altitude de 66,94 mètres.
-* Il commence en amont à l’emplacement de l’ancien moulin de Coat-Piriou auquel il emprunte le bief.+|width=4% valign=top {{jtfy}}|&nbsp;
-* Une écluse de taille respectable en permet l’alimentation. Une autre écluse à balanciers permet de remonter le niveau de la rivière au niveau du barrage. Elle est maintenant démontée.+|width=48% valign=top {{jtfy}}|
-|width=50% valign=top|+[[image:MeilCoatPiriou.jpg|center|thumb|400px|Cadastre de 1834 d'Ergué-Gabéric]]
-[[image:carte1_grand_canal.jpeg|center|thumb|350px]]+
-[[image:grand_canal11.jpeg|center|thumb|350px]]+
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-==Au 19e siècle==+C’est lors de la construction du grand canal de la papeterie d’Odet qui lui emprunte son bief, sans doute vers les années 1870-80, que l'activité du moulin est arrêtée, et qu'il sera détruit par la suite.
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-|width=50% valign=top align=justify|+
-Il est difficile de situer exactement le début de la construction du canal ainsi que la fin.+
-Car il a fallu trouver un concepteur du projet et le concevoir, acquérir ou échanger les terrains, trouver les bâtisseurs et les contremaîtres, construire un accès, construire le canal.+
-En ce qui concerne le début des travaux et sans préjuger de l’endroit origine de ceux-ci, nous savons que le Moulin de Coat-Piriou est encore habité en 1858. Le canal nécessite sa destruction ! C’est donc le petit canal qui assure la production de l’énergie encore à cette époque.+La petite maison ci-dessous est visible sur le cadastre de la page précédente. Elle se situe en face de l'ancien moulin, à droite du pont. Après son achat par l’entreprise le Marié-Bolloré, elle fut utilisée pour loger des bûcherons employés à l’entretien de ces lieux très boisés.
 +Les derniers occupants permanents de cette maison furent Jean Perrot et sa femme. Et le souvenir du précédent était vivace car on appelait cette maison « <i>Ti Tin Pennec Koz</i> » (un peu plus près de l'écluse était celle des Mao et Cogent).
-Sur la carte ci-dessus nous voyons en 1835 quelles étaient les limites (en tirets marron ) de la propriété de Nicolas le Marié. Pour construire le nouveau canal il doit acquérir ou échanger les parcelles concernées sur le tracé prévu.+[[image:moulin_coatpiriou2.jpg|center|thumb|350px]]
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-Sur la carte ci-dessous les points rouges indiquent le tracé du canal à patir du '''Moulin de Coat-Piriou '''dont il emprunte d'ailleurs le début du bief.+
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-Représentons le tracé du canal sur la vue ci-dessous afin de déterminer quels sont les propriétaires concernés.+
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-Nous ne possédons aucune donnée sur l'identité des bâtisseurs du canal.+
-Peut-être des artisans de l'usine qui habitaient le hameau de Keranguéo.+
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-[[image:carte_vue_propriété1.jpeg|center|thumb|350px]]+
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-[[image:tracé_canal.jpeg|center|thumb|350px]]+
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 +==Ar Goz Veil==
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-Les propriétaires concernés par les achats de terrains nécessaires au canal ont été relativement nombreux (cf ci-dessous). C’est donc plus de '''20 hectares de terres (au minimum)''' que doit acquérir Nicolas le Marié pour construire le nouveau canal : cela ne s’est sans doute pas fait en un jour !+Sur l'extrait ci-contre du cadastre on note la présence de 3 parcelles (252, 253 et 254) nommées : « <i>Liors ar Goz Veil</i> » : le courtil du vieux moulin. Les deux points de couleur orange marquent approximativement l’entrée et la sortie probable d’un ancien bief non représenté sur la carte de 1835. Sur les deux photos, on remarque l’entrée du bief et plus bas, la sortie.
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-[[image:tableau_propriétaires.jpeg|center|thumb|350px]]+
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-==Moulin et écluse== +Quel était le nom de ce moulin disparu depuis des siècles sans doute ? Sur la rive droite, du coté de Briec, le hameau le plus proche est Ty-an-Ouront, un chemin y menant. Mais il est vraisemblable que le moulin de Gougastel, un peu plus en aval et existant encore au début du 19e siècle, ait remplacé le vieux moulin dit « ar Goz Veil ».
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-On remarque que '''Hervé Rolland, cultivateur du hameau du Cresquer''' est le principal propriétaire concerné. Sa ferme près de la chapelle du Kresker se situe juste en face du moulin de Coat-Piriou à Briec. Il n’habite donc pas au moulin.+
-Le dernier Meunier de Coat-Piriou semble être Hervé Illiou, son dernier enfant est né en 1858. Par la suite , on ne relève aucun autre acte pour ce lieu. Ce qui semble normal car la construction du canal rend nécessaire la destruction du moulin situé à cheval sur l’emplacement.+En 1834 sur le cadastre de Briec une maison est indiquée, mais le moulin n'est pas mentionné. On remarque aussi que sur la rive gauche un chemin desservait directement le lieu à partir de Keranguéo.
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-[[image:carte_coat_piriou.jpeg|center|thumb|350px]]+
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-{|width=870|+[[image:entrée_bief.jpg|center|]]
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-[[image:ecluse1.jpeg|center|thumb|350px]]+
-Vue de l’écluse où débute le canal sur l’emplacement du bief du moulin de Coat-Piriou.+
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-[[image:barrage.jpg|center|thumb|350px]]+[[image:carte_vieux_moulin.jpg|center|thumb|400px|Cadastre de 1834 d'Ergué-Gabéric]]
-Le barrage qui supportait un système à balanciers pour rehausser le niveau de l’eau et augmenter la retenue.+[[image:sortie_bief.jpg|center|]]
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-{|width=870|+[[image:ArGozVeil.jpg|center|thumb|750px|Cadastre de 1834 de Briec]]
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-[[image:moulin_coatpiriou1.jpg|center|thumb|350px]]+
-Le canal vu du pont. Au premier plan se situait le moulin à cheval sur le bief. Des pierres de taille, sous les arbres, à gauche situent approximativement l’emplacement du bâtiment. +==Moulin de Gougastel==
-On notera la présence d'une borne repére du nivellement national sur le montant droit(coté odet) de l'écluse .Elle date de 1928 et indique une altitude de 66,94 mètres.+
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-[[image:moulin_coatpiriou2.jpg|center|thumb|350px]]+
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-Cette petite maison est visible sur le cadastre de la page précédente. Elle se situait en face du moulin à droite du pont. Après son achat par l’entreprise le Marié-Bolloré, elle fut utilisée pour loger des bûcherons employés à l’entretien de ces lieux très boisés.+
-L'un des derniers occupants permanents et sa femme fut Jean Perrot encore actuellement à la maison de retraite de Lestonan.+
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-==Chemins ruraux en 1914==+
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-|width=48% valign=top align=justify|+|width=48% valign=top {{jtfy}}|
-L’histoire de la papeterie nous apprend qu’en 1881 la production d’énergie, de la vapeur en l’occurrence, est assurée par une chaudière en remplacement de la grande roue. Il faut aussi alimenter en eau la chaudière qui produit la vapeur. Le ruisseau du Bigodic était peut-être suffisant pour la grande roue, mais avec les besoins d'énergie croissant l'apport du canal ne fut pas négligeable.+Ce moulin était situé à l'ancien pont (en amont par rapport au pont actuel) du chemin de Gougastel, lequel lieu-dit est souvent orthographié Goastel. En 1851 c'est un Guillaume Keraen, journalier, qui y décède.
- +
-Alors quelle est l’utilisation de l’eau du grand canal ? En plus de son apport énergétique, l’eau est un composant essentiel à la production de la pâte à papier, et ce en quantité de plus en plus importante.+
- +
-Ce texte sur l'évolution de l'usine durant la guerre de 14 peut justifier la construction du grand canal +
-<blockquote style="background: whitesmoke; border: 1px solid black; padding: 1em; border-style: dashed;">+
-La guerre survient. Malgré les difficultés d'approvisionnement, l'usine se développe. On y construit une centrale électrique à vapeur, le matériel est en quasi-totalité renouvelé et les bâtiments délabrés remplacés par de nouvelles constructions plus fonctionnelles. Une deuxième machine à papier est également installée. +
-</blockquote>+
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-Nous avions situé la construction du grand canal après 1865 en se basant sur la dernière présence d’habitants au moulin de Coat-Piriou ou au moins y ayant eu des enfants car le grand canal emprunte le bief et a nécessité la destruction du moulin. Aucun document ou relation ne permettait d’avancer une date précise !+
- +
-C’est la découverte et l’étude de documents des archives municipales (plans et textes) sur la modification des chemins ruraux en 1914 qui nous redonnent un état des lieux en particulier pour cette zone du moulin de Coat-Piriou. Une donnée importante pour la chronologie et qui nous avait échappée est la présence d'une borne géodésique sur le montant gauche de l'écluse. Elle date de 1928 !+
- +
-*Voir la fiche géodésique de cette borne :[http://geodesie.ign.fr/fiche_nivellement.asp?nom_rn=Q.A.N3-43]+
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-*On peut ainsi réduire la fourchette de la période de construction du canal à '''1914/1928''' soit 14 ans. +
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-Le projet de modification du chemin N°19 dit de Coat-Piriou : [[Chemins ruraux N°19 de Coat-Piriou]]+
-[[image :coatpiriou1914.jpg|left|center|350px|Le moulin de Coat-Piriou en 1914]]+
- +
-'''Constat :'''+
-*En 1914 le moulin existe toujours avec son bief et sans écluse +
-*René Bolloré père ou fils ont déjà achetés des terrains puisque les parcelles 261,262 et 265 sont en leur possession.+
-*Il n’y a pas de représentation du canal sur cette carte.+
-'''Conclusion :'''+Le moulin existait encore en 1866, bien que probablement arrêté, car le couple Michel Penanguer et Marie Corentine Hémidy y était déclaré comme famille nourricière <ref>Relevé : « <i>Marie Miler, enfant trouvé, née me 17 janvier 1854. Enregistrée en juin 1866 par Penanguer Michel et Corentine Héméry papetiers, anciens nourriciers. Moulin Gogaster, commune de Briec, arrondissement de Quimper. Enregistrement et indemnité (voir fol.), l'indemnité reçu a été payé</i> ». {{Chuto}}</ref>, et ils travaillaient aussi à Odet comme papetiers.
-Le grand canal a été construit après 1914.+[[image:Gougastel.jpg|center|thumb|400px|]]
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 +[[image:MoulinGougastel.jpg|center|thumb|400px|Cadastre de 1834 de Briec]]
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-==Le vieux moulin oublié==+==Le vieux moulin d'Odet==
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-|width=48% valign=top align=justify|+|width=48% valign=top {{jtfy}}|
-Autre document mentionnant un "vieux moulin" : sur cet extrait du cadastre on note la présence de 3 parcelles : 252, 253 et 254, nommées : Liors ar GOZ VEIL : le courtil du vieux moulin ! Les deux points de couleur orange marquent approximativement l’entrée et la sortie d’un ancien bief non représenté sur la carte de 1835. +On ne le connaît que sous la dénomination de « <i>ar veilh paper</i> ». En 1807, contrairement à celui de Coat-Piriou, il n'est pas recensé comme un moulin à farine.
-Sur ces deux photos on remarque l’entrée du bief et plus bas, la sortie.+La photo inédite ci-dessous, prise sans doute dans les années 1880-90, nous indique l'emplacement exact de ce moulin à roue verticale, à savoir à l'embouchure du ruisseau Bigoudic dans l'Odet, à 65-70 m mètres à l'arrière du manoir Bolloré.
-Quelle était le nom de ce moulin disparu depuis des siècles sans doute ?+
-Sur la rive droite, du coté de Landudal, il existe deux hameaux ayant pu donner leur non à cette antique bâtisse :+[[image:OdetVieuxMoulin.jpg||center|thumb|400px]]
-* Ty ouront+On constate aussi que le débit en sortie du Bigoudic est important, et est canalisé avant de se jeter dans l'Odet un peu avant la passerelle. Ce qui semble prouver qu'à cette date le canal d'amenée était en fonction.
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 +Par ailleurs la matrice cadastrale de la commune d’Ergué-Gabéric indique une « <i>machine à vapeur</i> » en tant que construction nouvelle achevée en 1886 et sujet à imposition l’année 1889. Associée à cette centrale à vapeur, il devait y avoir, derrière le photographe, une cheminée comme on peut le voir voir sur d'autres photos et cartes postales.
-* Gougastel +Le plan cadastral de 1834 mentionne le « <i>Moulin à papier</i> » fait apparaître un symbole sur le bras aval du Bigoudic, mais plus haut que l'embouchure. Ce positionnement a peut-être été décalé par le cartographe. Ou alors la photo de 1880 serait relative à une 2e roue en bout de cascade.
-* Mais aussi le Cresquer dont le propriétaire Hervé Rolland est le même que celui de l’endroit.+[[image:MoulinOdet1834.jpg|center|thumb|400px|Cadastre de 1834 d'Ergué-Gabéric]]
-On remarque aussi qu’un chemin desservait directement ce lieu à partir de Keranguéo. 
-Madame Pétillon âgée de 87 ans en résidence à Lestonan nous dit que ce moulin est celui de KERSAVIOU de la commune de Landudal. Vers 1680-1700 il est tenu par Jan GOURTAY et sa femme Marie DONEAS. En 1697 une veuve PERON marguerite et son fils Yves COADIC y résident. La carte de Cassini nous l’indique plus loin en amont ! 
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-[[image:carte_vieux_moulin.jpg|center|thumb|350px]] 
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-[[image:entrée_bief.jpg|center|]]  
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-[[image:sortie_bief.jpg|center|]] 
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-==Petit pont et écluse de délestage==+==Le moulin de Moguéric==
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-|width=48% valign=top align=justify|+|width=48% valign=top {{jtfy}}|
-Le pont en bois qui a été rénové récemment, permet seulement le passage des piétons (c’est un sentier de grande randonnée qui se poursuit vers Landudal). Les piliers en pierres de chaque cotés semblent d’origine mais l’on peut supposer que les dimensions, surtout en largeur, devaient certainement permettre le passage de charrettes vers le moulin.+Le moulin de Moguéric se situe sur la commune de Briec en face et à droite de la papeterie sur la rive droite de l’Odet, en contrebas d'un chemin venant du village de Moguéric. Côté de la prairie du musée océanographique Bolloré, un pont permet d’y accéder.
-C’est un très bel endroit !+[[image:Mogueric1834.jpg|center|thumb|400px|Cadastre de 1834 de Briec]]
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-[[image:pont.jpg|center|thumb|350px]] +
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-[[image:vue_canal3.jpg|center|thumb|350px]]+
-Une autre vue du canal vers l’amont .+
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-[[image:ecluse_delestage.jpg|center|thumb|350px]]+
-Une écluse de délestage à un endroit proche de l’Odet. C’est le mauvais état de ces mécanismes qui interdit de remettre le canal en eau afin d’en assurer le nettoyage.+
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-==Les matériaux de construction==+Ce moulin est souvent cité dans l’histoire de la papeterie toute proche, en particulier par Laurent Huitric, ouvrier à l'usine voisine :
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-En observant les parois de part et d'autre du canal, on est amené à se poser quelques questions sur les conditions de construction du canal.+
-*'''A-Ancien bief du moulin de Coat-Piriou à partir de l'écluse jusqu'au pont'''+<br>{{Citation}}
-**Côté droit : petites pierres maçonnées jusqul'emplacement de l'ancien moulin où subsiste un mur en pierre de tailles sur quelques 5 métres puis mur de béton coffré.+« <i>Dans le four à pain de chez Marguerite, on cuisait du pain noir deux fois par semaine. Puis tant que le four était chaud, on y faisait "kraser" de l'avoine afin qu'il soit plus facile à moudre. Ceux de "Meil Mogueric" y amenaient leur grain ; ce grain séché passait entre des meules qui ne faisaient que l'effleurer pour en faire une farine d'avoine dont on était grand consommateur à l'époque. On y a amené parfois du grain de Trégourez.
-**Côté gauche : un mur granuleux qui semble en béton ? C'est possible puisque ce matériau est utilisé depuis 1830-40 sous forme "banché" c'est à dire "coffré ".+
-**Il ne semble pas que des maçons de la commune soient capables de mettre en oeuvre cette technique même aprés 1865 !+
 +Pour les 25 ans de patronat de Monsieur Bolloré, en 1929, il y eut un grand festin sous des tentes dans la prairie de Meil Moguéric <ref>La prairie Meil-Moguéric est certainement le champ aux abords du parc du manoir (avec dans sa partie haute aujourd'hui le musée océanographique).</ref>. Il y avait beaucoup de monde, plus de 1.000 personnes, tout le personnel d'Odet et de Cascadec, le personnel cadre de Troyes. Ceux-ci eurent en plus une balade aux Glénan. Les enfants des écoles furent aussi invités et animèrent ce festin par des chants, des danses et des sketches</i> ».
 +{{FinCitation}}
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-|width=48% valign=top|+|width=48% valign=top {{jtfy}}|
-[[image:mur_gauche.jpg|thumb|center|350px|Le mur de gauche , support du chemin ]]+Sur les recensements de Briec en 1836 et 1841 ce sont le père Corentin et le fils René Guillou qui exploitent le moulin de Mougueric. Le fils est né au moulin de Meil Poul (situé au Stangala, en aval sur l'Odet) où son père est déclaré comme meunier avant qu'ils n'émigrent tous deux Meil-Mouguéric. Le grand père Guillou était déclaré comme journalier à Meil-Poul en 1790 alors que le meunier en titre était un Joseph Le Masson.
-[[image:trois_materiaux.jpg|thumb|center|350px| Les trois matériaux au départ]]+
-|}+
-{|width=870|+Par contre à Meil-Mougueric nous savons seulement que les Guillou y étaient les meuniers des années 1830 à 1850 pendant le démarrage du moulin à papiers d'Odet par Nicolas Le Marié, qu'ensuite à l'arrivée des Bolloré il y eut d'autres meuniers, que vers 1910 l'activité de meunerie est reprise par Louis Rospape d'Edern
-|width=48% valign=top align=justify|+
-*'''B-Aprés le pont et presque jusqu'à la route '''+
-**Côté droit : une surface continue fait d'une plaque de béton d'environ 20 cm d'épaisseur d'un seul tenant avec des traces de planches de coffrage. Il n'y a pas de pierres derrière.+
-**Coté gauche : de gros rochers empilés de façon rudimentaire. Ils semblent provenir de la pente de Stang-Luzigou d'où il a suffit de les faire rouler !Ils empêchent la dégradation par l'eau. Un mur de pierres surplombe pour retenir le remblai du chemin .+
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-[[image:mur_beton.jpg|thumb|center|350px| La plaque de béton en continu prés de la petite écluse plus haut ]]+
-[[image:mur_pierres.jpg|thumb|center|350px| La partie de mur en pierres de tailles ]]+
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-{|width=870|+Après la guerre de 1914 le moulin de Mouguéric était toujours en activité. René Bolloré proposa alors au meunier de l'époque, Louis Rospape, l'exploitation du moulin de Troheir en Kerfeunteun en échange de la cession de celui de Mouguéric où on ne fit plus de farine.
-|width=48% valign=top align=justify|+
-*'''C-Une soixantaine de mètres avant la route'''+
-**Côté droit des moellons de grosses pierres taillées qui pourraient provenir d'une ancienne construction . Un coffrage de béton rudimentaire les surmonte mais est écroulé par endroits?+
-*'''D-Aprés le pont'''+[[Image:MeilMougueric.jpg|center|thumb|350px|La roue du moulin était sur le côté droit de la petite bâtisse]]
-**On retrouve le béton à droite et les grosses pierres à gauche sur quelques mètres.+
-* Qui a pu organiser la mise en oeuvre de ces différentes techniques parfois très modernes pour l'époque ?+[[Image:FontaineOdet2.jpg|center|180px|thumb|Fontaine près du moulin, face au pont de pierre]]
-*'''Le béton d'Odet'''+
-D'anciens employés de la papeterie disent qu'il était courant de réparer le canal avec un béton fait de "machefer", résidus de la chaudiére, qui remplaçait sable et cailloux et de ciment.+
-Est-ce aussi le matériau de construction d'origine ? et qui a mis au point cette technique peu coutumière ?+
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-[[image:grosses_pierres.jpg|thumb|center|350px|Les grosses pierres en réserve pour le coté gauche ]]+
|} |}
-{|width=870|+==Annotations==
-|width=48% valign=top align=justify|+<references/>
-Ce schéma du canal en coupe résume les informations récoltées sur le terrain :+
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-[[image:coupe_canal.jpg|thumb|center|350px| Structure proposée pour le canal ]]+
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-==Le moulin de Moguéric==+
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-{|width=870|+
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-Il se situe sur la commune de Briec en face et à droite de la papeterie sur la rive droite de l’Odet. Un pont permet d’y accéder.+
- +
-Sur l’extrait de Carte IGN ci-dessus il peut y avoir confusion entre les bâtiments de la papeterie et l’emplacement de l’ancien moulin qui, en principe, n’existe plus.+
- +
-Ce moulin est souvent cité dans l’histoire de la papeterie en particulier par Laurent Huitric dans son entretien du mardi 15 décembre 1998.+
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-<blockquote style="background: whitesmoke; border: 1px solid black; padding: 1em; border-style: dashed;">+
-« Dans le four à pain de chez MARGUERITE, on cuisait du pain noir deux fois par semaine. Puis tant que le four était chaud, on y faisait "kraser" de l'avoine afin qu'il soit plus facile à moudre. Ceux de "MEIL MOGUERIC" y amenaient leur grain ; ce grain séché passait entre des meules qui ne faisaient que l'effleurer pour en faire une farine d'avoine dont on était grand consommateur à l'époque. On y a amené parfois du grain de TREGOUREZ. »+
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-« Pour les 25 ans de patronat de Monsieur BOLLORE, en 1929, il y eut un grand festin sous des tentes dans la prairie de MEIL MOGUERIC. Il y avait beaucoup de monde, plus de 1.000 personnes, tout le personnel d'ODET et de CASCADEC, le personnel cadre de TROYES. Ceux-ci eurent en plus une balade aux GLENANS. Les enfants des écoles furent aussi invités et animèrent ce festin par des chants, des danses et des sketches. »+
-</blockquote>+
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-[[image:carte_mogueric.jpg|center|thumb|350px]]+
-Ce texte a le grand intérêt de nous permettre de situer au 20éme siècle l’acquisition du moulin par l’entreprise Bolloré. Le cadastre de 1835 d’Ergué-Gabéric ne comporte aucune parcelle faisant référence au moulin. La prairie MEIL-MOGUERIC se trouve certainement sur la rive droite de l’Odet.+
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Version actuelle

Catégorie : Patrimoine
+ Odet
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.
En 1822 quand démarre l'activité du moulin à papier d'Odet, on comptait dans les environs 4 vieux moulins à eau pour la production de farine, dont trois d'entre sur la rive droite briécoise de l'Odet.

Ces moulins étaient, en partant de l'amont de la rivière d'Odet : le moulin de Coat-Piriou (rive gauche gabéricoise), ar Goz Veil (bief sur rive briécoise), le moulin de Gougastel (sur les terres de Briec), le vieux moulin d'Odet (rive gauche à l'embouchure du Bigoudic), et enfin celui de Mouguéric (côté Briec).

Autres lectures : « La création de la manufacture d'Odet » ¤ « Le site de la papeterie d'Odet et son alimentation en eau » ¤ « Les moulins d'Ergué-Gabéric » ¤ « 1809 - État des moulins à farine d'Ergué-Gabéric » ¤ « FAUCHER Pierre - Au fil de l'eau : rivières, ruisseau et moulins » ¤ « Les Rospape, boucher, épouses de forgerons, et meuniers de père en fils » ¤ 

Croquis du vieux moulin d'Odet d'après une photographie (cf ci-dessous)
Croquis du vieux moulin d'Odet d'après une photographie (cf ci-dessous)

[modifier] 1 Meil Coat-Piriou

Moulin Odet, près de Pont Piriou, aujourd'hui disparu. Connu depuis 1540 comme dépendant du manoir de Kerfors. Au recensement de 1790 le hameau compte 4 habitants. Est inventorié en 1809 en tant que moulin à farine en activité, avec une roue verticale, une horizontale et une production journalière de 4 quintaux. Figure comme moulin, avec son bief, sur une carte des chemins ruraux dressée en 1914.

Meuniers identifiés : Nicolas Le Berre et sa femme, qualifiés d’ « honorables gens » (~1686) ; Corentin Cojean (~1790) ; Jean Piriou (~an 12) ; Joseph Fraval (~1809) ; Yves Fraval (~1816-18) ; Jean-Louis Le Gars (~1832-1839) ; Hervé Illiou (~1851-1858).

Le dernier Meunier de Coat-Piriou semble être Hervé Illiou, son dernier enfant est né en 1858. Par la suite, on ne relève aucun autre acte pour ce lieu. Ce qui semble normal car la construction du canal rend nécessaire la destruction du moulin situé à cheval sur l’emplacement.

Le canal vu du pont. Au premier plan se situait le moulin à cheval sur le bief. Des pierres de taille, sous les arbres, à gauche situent approximativement l’emplacement du bâtiment. On notera la présence d'une borne repaire du nivellement national sur le montant droit (coté odet) de l'écluse. Elle date de 1928 et indique une altitude de 66,94 mètres.

 
Cadastre de 1834 d'Ergué-Gabéric
Cadastre de 1834 d'Ergué-Gabéric

C’est lors de la construction du grand canal de la papeterie d’Odet qui lui emprunte son bief, sans doute vers les années 1870-80, que l'activité du moulin est arrêtée, et qu'il sera détruit par la suite.

La petite maison ci-dessous est visible sur le cadastre de la page précédente. Elle se situe en face de l'ancien moulin, à droite du pont. Après son achat par l’entreprise le Marié-Bolloré, elle fut utilisée pour loger des bûcherons employés à l’entretien de ces lieux très boisés. Les derniers occupants permanents de cette maison furent Jean Perrot et sa femme. Et le souvenir du précédent était vivace car on appelait cette maison « Ti Tin Pennec Koz » (un peu plus près de l'écluse était celle des Mao et Cogent).

[modifier] 2 Ar Goz Veil

Sur l'extrait ci-contre du cadastre on note la présence de 3 parcelles (252, 253 et 254) nommées : « Liors ar Goz Veil » : le courtil du vieux moulin. Les deux points de couleur orange marquent approximativement l’entrée et la sortie probable d’un ancien bief non représenté sur la carte de 1835. Sur les deux photos, on remarque l’entrée du bief et plus bas, la sortie.

Quel était le nom de ce moulin disparu depuis des siècles sans doute ? Sur la rive droite, du coté de Briec, le hameau le plus proche est Ty-an-Ouront, un chemin y menant. Mais il est vraisemblable que le moulin de Gougastel, un peu plus en aval et existant encore au début du 19e siècle, ait remplacé le vieux moulin dit « ar Goz Veil ».

En 1834 sur le cadastre de Briec une maison est indiquée, mais le moulin n'est pas mentionné. On remarque aussi que sur la rive gauche un chemin desservait directement le lieu à partir de Keranguéo.

 
Cadastre de 1834 d'Ergué-Gabéric
Cadastre de 1834 d'Ergué-Gabéric
Cadastre de 1834 de Briec
Cadastre de 1834 de Briec

[modifier] 3 Moulin de Gougastel

Ce moulin était situé à l'ancien pont (en amont par rapport au pont actuel) du chemin de Gougastel, lequel lieu-dit est souvent orthographié Goastel. En 1851 c'est un Guillaume Keraen, journalier, qui y décède.

Le moulin existait encore en 1866, bien que probablement arrêté, car le couple Michel Penanguer et Marie Corentine Hémidy y était déclaré comme famille nourricière [1], et ils travaillaient aussi à Odet comme papetiers.

 
Cadastre de 1834 de Briec
Cadastre de 1834 de Briec

[modifier] 4 Le vieux moulin d'Odet

On ne le connaît que sous la dénomination de « ar veilh paper ». En 1807, contrairement à celui de Coat-Piriou, il n'est pas recensé comme un moulin à farine.

La photo inédite ci-dessous, prise sans doute dans les années 1880-90, nous indique l'emplacement exact de ce moulin à roue verticale, à savoir à l'embouchure du ruisseau Bigoudic dans l'Odet, à 65-70 m mètres à l'arrière du manoir Bolloré.

On constate aussi que le débit en sortie du Bigoudic est important, et est canalisé avant de se jeter dans l'Odet un peu avant la passerelle. Ce qui semble prouver qu'à cette date le canal d'amenée était en fonction.

 

Par ailleurs la matrice cadastrale de la commune d’Ergué-Gabéric indique une « machine à vapeur » en tant que construction nouvelle achevée en 1886 et sujet à imposition l’année 1889. Associée à cette centrale à vapeur, il devait y avoir, derrière le photographe, une cheminée comme on peut le voir voir sur d'autres photos et cartes postales.

Le plan cadastral de 1834 mentionne le « Moulin à papier » fait apparaître un symbole sur le bras aval du Bigoudic, mais plus haut que l'embouchure. Ce positionnement a peut-être été décalé par le cartographe. Ou alors la photo de 1880 serait relative à une 2e roue en bout de cascade.

Cadastre de 1834 d'Ergué-Gabéric
Cadastre de 1834 d'Ergué-Gabéric

[modifier] 5 Le moulin de Moguéric

Le moulin de Moguéric se situe sur la commune de Briec en face et à droite de la papeterie sur la rive droite de l’Odet, en contrebas d'un chemin venant du village de Moguéric. Côté de la prairie du musée océanographique Bolloré, un pont permet d’y accéder.

Cadastre de 1834 de Briec
Cadastre de 1834 de Briec

Ce moulin est souvent cité dans l’histoire de la papeterie toute proche, en particulier par Laurent Huitric, ouvrier à l'usine voisine :


« Dans le four à pain de chez Marguerite, on cuisait du pain noir deux fois par semaine. Puis tant que le four était chaud, on y faisait "kraser" de l'avoine afin qu'il soit plus facile à moudre. Ceux de "Meil Mogueric" y amenaient leur grain ; ce grain séché passait entre des meules qui ne faisaient que l'effleurer pour en faire une farine d'avoine dont on était grand consommateur à l'époque. On y a amené parfois du grain de Trégourez.

Pour les 25 ans de patronat de Monsieur Bolloré, en 1929, il y eut un grand festin sous des tentes dans la prairie de Meil Moguéric [2]. Il y avait beaucoup de monde, plus de 1.000 personnes, tout le personnel d'Odet et de Cascadec, le personnel cadre de Troyes. Ceux-ci eurent en plus une balade aux Glénan. Les enfants des écoles furent aussi invités et animèrent ce festin par des chants, des danses et des sketches ».

 

Sur les recensements de Briec en 1836 et 1841 ce sont le père Corentin et le fils René Guillou qui exploitent le moulin de Mougueric. Le fils est né au moulin de Meil Poul (situé au Stangala, en aval sur l'Odet) où son père est déclaré comme meunier avant qu'ils n'émigrent tous deux Meil-Mouguéric. Le grand père Guillou était déclaré comme journalier à Meil-Poul en 1790 alors que le meunier en titre était un Joseph Le Masson.

Par contre à Meil-Mougueric nous savons seulement que les Guillou y étaient les meuniers des années 1830 à 1850 pendant le démarrage du moulin à papiers d'Odet par Nicolas Le Marié, qu'ensuite à l'arrivée des Bolloré il y eut d'autres meuniers, que vers 1910 l'activité de meunerie est reprise par Louis Rospape d'Edern

Après la guerre de 1914 le moulin de Mouguéric était toujours en activité. René Bolloré proposa alors au meunier de l'époque, Louis Rospape, l'exploitation du moulin de Troheir en Kerfeunteun en échange de la cession de celui de Mouguéric où on ne fit plus de farine.

La roue du moulin était sur le côté droit de la petite bâtisse
La roue du moulin était sur le côté droit de la petite bâtisse
Fontaine près du moulin, face au pont de pierre
Fontaine près du moulin, face au pont de pierre

[modifier] 6 Annotations

  1. Relevé : « Marie Miler, enfant trouvé, née me 17 janvier 1854. Enregistrée en juin 1866 par Penanguer Michel et Corentine Héméry papetiers, anciens nourriciers. Moulin Gogaster, commune de Briec, arrondissement de Quimper. Enregistrement et indemnité (voir fol.), l'indemnité reçu a été payé ». Information et document communiqués par Pierrick Chuto, passionné d'histoire régionale, auteur de nombreux articles (Le Lien du CGF, La Gazette d'Histoire-Genealogie.com ... ) et de livres sur les pays de Quimper et du Pays bigouden : § [ses publications] . La dernière parution est « Bien-aimée Marie-Anne avec de belles lettres d'amour de son arrière-grand-père à sa promise. [Ref.↑]
  2. La prairie Meil-Moguéric est certainement le champ aux abords du parc du manoir (avec dans sa partie haute aujourd'hui le musée océanographique). [Ref.↑]


Thème de l'article : Monographie d'un lieu-dit de la commune d'Ergué-Gabéric

Date de création : mai 2006    Dernière modification : 11.11.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]    Source : travaux d'Henri Chauveur