Ponts de pierre sur le Jet ou l'Odet - GrandTerrier

Ponts de pierre sur le Jet ou l'Odet

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Catégorie : Patrimoine
 Site : GrandTerrier

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§ E.D.F.

Sommaire

Quel est le plus joli pont de pierres construit sur l'un des deux cours d'eau principaux d'Ergué-Gabéric ?

On a ici sélectionné ceux qui méritaient le détour et quelques photos. Si vous avez des idées et des clichés pour d'autres ponts gabéricois, n'hésitez pas !

Le concours reste ouvert pour le titre.

[modifier] 1 Pont Mein, roudou ar Veleneg

Ce charmant petit pont, appelé "pont romain" par certains et plus connu sous le nom de Pont Mein (pont en pierres), situé au bout d'un chemin à la hauteur du village de Mélennec, avait pour vocation d'assurer un passage à pied ou en charrette sur le Jet entre les communes d'Ergué-Gabéric et Ergué-Armel en amont de l'Eau-Blanche.

Il a remplacé un gué (« roudou ar Veleneg ») qui permettait de rejoindre des prairies situées en Ergué-Armel. Il a été construit au 19e siècle et restauré en 1990.

 

Il a souvent été représenté par les peintres, notamment par le peintre Gaby Pelleter [1].

L'assise du pont a été restaurée récemment et le lieu champêtre est magnifique, si l'on fait bien sûr abstraction du bruit des voitures qui roulent sur la voie expresse très proche.

[modifier] 2 Pont-Alhuen, route de Landudal

Un très beau pont à trois arches de plein cintre en contrebas de Kermorvan sur la route de Landudal et Langolen à partir de St-André. La troisième voûte a sans doute été ajoutée ultérieurement pour permettre l'écoulement en cas de fortes eaux.

Ce lieu que Déguignet orthographiait Pont Alc'houenen est l'objet d'une belle légende de trois barriques pleines d'or et d'argent : cf article « Pont Alhuen, Pont Alc'houenen ». Cet article présente aussi les différentes hypothèses toponymiques quant à l'origine du nom : est-ce le pont d'un guerrier courtois Haeluethen, de saint Albin ou des mauvaises herbes ?

René Le Reste de Garsalec nous a fait revivre ses souvenirs de jeunesse en ces lieux champêtres : « À 300 m environ du pont de Pont al Huenn, en aval, il y avait un coin bien aménagé dans un champ au bord de la rivière et qu'on appelait familièrement "Toul Visant " (le trou de Vincent). C'est là qu'allait se baigner le tout Garsalec, la Croix St André, ainsi que ceux de "laë ar barzh" (le haut de la commune ) et bien sûr les riverains de Landudal, aux environs des années 1940 / 1950, et avant je suppose, surtout le dimanche  ».

 

« Et même en soirée après les dures journées de la moisson. Ou alors simplement pour se laver, se détendre, ou se rafraîchir, car c' était un vrai bien-être à cette époque.

Et c'est là aussi que j'ai appris à nager, grâce à mon père car c'est par lui que j'ai connu ce lieu. Il aimait bien me raconter, à cette époque en breton bien sûr, l'histoire des 3 barriques pleines d'or que rapporte Déguignet dans ses mémoires. Et c'était un intrépide plongeur et excellent nageur en brasse : "egiz ar glesker" ("comme la grenouille"), qu'il disait  !

Le Toul Visant devenu un lieu de convivialité champêtre très sympa : pique-niques familiaux, jeux d'adolescents, tir à la corde par-dessus la rivière entre-riverains : Ergué - Landudal ... Et même pendant la guerre je me souviens y avoir vu des jeunes gens danser, en maillots de bains et pieds nus sur l'herbe au son de l'accordéon. On a parlé aussi de rafle en 1943 / 1944 ...

"Toul Visant" était appelé ainsi du nom du fermier Vincent Tymen de la ferme de Kerlaviou dépendant de ce lieu. Visant était un brave homme, bien en chair et qui n'était pas le dernier à piquer un plongeon dans son "trou" !  »

[modifier] 3 Moulin à papier d'Odet, route de Briec

Il s'agit d'un magnifique pont à deux arches en voûtes très hautes par rapport au niveau de la rivière d'Odet, à la hauteur de la papeterie fondée en 1822 par Nicolas Le Marié. Ce pont est conçu pour permettre le passage de charrois entre les communes d'Ergué-Gabéric et de Briec.

 

On a retrouvé le document de 1858 de la préfecture autorisant les travaux de construction et décrivant précisément l'ouvrage : cf article « 1859 - Construction du pont entre Odet et Briec ».

Le pont sera construit dans les règles de l'art avant le 1er août 1859 par trois frères maçons d'Ergué-Gabéric : Joseph, Yves et François Favennec.

[modifier] 4 Pont Even, de Coutily ou du Cleuyou

Ce pont sur le Jet, quelques mètres avant qu'il ne se jette dans l'Odet, était le point de passage unique entre la ville de Quimper et la commune d'Ergué-Gabéric, et constituait le point de départ de la grande route, anciennement romaine, vers le centre Bretagne.

A Ergué-Gabéric il y avait un dicton : « Hennezh neus tremened Pont ar C'hleuyou », qui signifiait « celui qui a dépassé le pont du Cleuyou et sorti de son trou ». Le pont étant la frontière entre les mondes rural et urbain, la signification désigne plutôt quelqu'un de dégourdi qui a voyagé.

 

Le pont est constitué de trois grandes arches. Il fit l'objet de réparations dès le début du 17e siècle : « 1615 - Inspection des ponts du Cleuziou-Ponteven et Pont-Odet » ¤  Et aussi plus récemment au 19e siècle : « 1831 - Devis pour la réparation du pont du Cleuyou » ¤ 

Aujourd'hui, la route principale d'entrée à Ergué-Gabéric a été détournée et passe par un pont sur l'Odet. Le passage de la voie ferrée a été fermé, et il n'y plus beaucoup de passage sur le pont du Cleuyou. Les abords du pont sont désaffectés, de gros tuyaux très moches inutiles courent de chaque côté, ce qui est dommage et irrespectueux pour un aussi joli pont historique.

[modifier] 5 Annotations

  1. Gaby Pelleter est né à Primelin le 9 octobre 1910. Il avait 3 ans quand ses parents sont venus habiter Brest où il a suivi toute sa scolarité. A l’âge de 19 ans, il entre dans la Marine. En 1942, il quitte Toulon avec sa famille, à la suite du sabordage de la Flotte. C’est alors qu’il se réfugie à Ergué-Gabéric, à Lestonan, où vivaient deux sœurs de son père. Il y restera, logeant chez le boucher Michel Henry, du 16 décembre 1942 au printemps 1945, partageant sa vie entre la peinture et la Résistance. Autodidacte, possédant un don certain, c’est à Ergué-Gabéric qu’il s’est affirmé en peinture, après ses premiers essais à Toulon. Puis les cours aux Beaux-Arts ont fait le reste... En disponibilité de la Marine, ne recevant donc pas de solde, il s’est mis à peindre et à vendre ses tableaux des fermes, forges et autres lieux d’Ergué-Gabéric. Après la guerre, sa famille retournera sur Brest pendant qu’il retrouvait la Marine jusqu’en 1948. De retour à la vie civile, il consacrera sa vie active à la décoration, trompe-l’œil, tableaux, etc…À sa retraite, malgré un déficit visuel, il s’est surtout tourné vers les miniatures ... [Ref.↑]


Thème de l'article : Richesses patrimoniales

Date de création : Août 2009    Dernière modification : 15.05.2012    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]