Pèlerinage de la LPDF et conférence bretonne à Kerdévot, Indépendant et Progrès 1907
Un article de GrandTerrier.
Version du 25 août ~ eost 2016 à 20:57 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version du 25 août ~ eost 2016 à 21:54 (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) Différence suivante → |
||
Ligne 40: | Ligne 40: | ||
À 10 heures, la grand'messe commence ; l'église est comble, la foule non moins nombreuse au dehors se masse près des portes, la pluie tombe, mais les Bretons la connaissent et ne s'en émeuvent pas. Après le prône <ref name="Prône">{{K-Prône}}</ref> on écoute avec une religieuse attention les paroles éloquentes de M. l'abbé Breton, professeur à l'Ecole Saint-Yves. | À 10 heures, la grand'messe commence ; l'église est comble, la foule non moins nombreuse au dehors se masse près des portes, la pluie tombe, mais les Bretons la connaissent et ne s'en émeuvent pas. Après le prône <ref name="Prône">{{K-Prône}}</ref> on écoute avec une religieuse attention les paroles éloquentes de M. l'abbé Breton, professeur à l'Ecole Saint-Yves. | ||
- | Mais à 1 heure, voici qu'on se rassemble près de la chapelle, cette fois dehors ; on va entendre une conférence, c'est un <i>glazik</i>, M. Auguste Chuto, de Penhars, qui va parler. Le nombre des pèlerins a augmenté, ils sont maintenant plus de 5.000. Comment va-t-on organiser ce meeting d'un nouveau genre ? Très simplement, l'orateur voit d'où souffle le vent qui est devenu fort et a fait heureusement cesser la pluie, et lui tourne le dos, grimpe sur un tas de moellons, s'adosse à une étable. Devant lui, s'élèvent la chapelle et le calvaire, la foule se presse, les hommes sont aux premiers rangs, leurs costumes si variés offrent un coup d'oeil d'un pittoresque achevé ! | + | Mais à 1 heure, voici qu'on se rassemble près de la chapelle, cette fois dehors ; on va entendre une conférence, c'est un <i>glazik</i>, M. Auguste Chuto, de Penhars, qui va parler. Le nombre des pèlerins a augmenté, ils sont maintenant plus de 5.000. Comment va-t-on organiser ce meeting d'un nouveau genre ? Très simplement, l'orateur voit d'où souffle le vent qui est devenu fort et a fait heureusement cesser la pluie, et lui tourne le dos, grimpe sur un tas de moellons, s'adosse à une étable. Devant lui, s'élèvent la chapelle et le calvaire, la foule se presse, les hommes sont aux premiers rangs, leurs costumes si variés offrent un coup d’œil d'un pittoresque achevé ! |
- | ... | + | L'orateur procède de façon originale. point de plan académique, mais un faisceau d'idées, qu'il veut communiquer à <i>ses pays</i>, et, pour y arriver, son langage se fait persuasif, véhément, surtout ému. Il procède par comparaisons, images, et l'on voit tour à tour l'hypocrisie de nos gouvernants francs-maçons, affectant la philanthropie, et ne se contentant pas d'expulser les <i>frères</i> et les <i>bonnes sœurs</i> mais les forçant à s'expatrier, à quitter le doux pays de France ... On croit voir leur vie pénible à l'étranger, leur mort solitaire, leur tombe abandonnée ... Quand l'orateur dépeint les ravages de l’École athée, la guerre religieuse d'aujourd'hui et de demain, les inventaires, la chasse aux prêtres, les morts sans le secours de la Religion, le gâs breton dont l'instituteur officiel n'a pu éteindre la <i>Foi</i>, réclamant à cor et à cri un prêtre pour l'absoudre, et dans le désespoir de l'agonie, clamant le nom de sa mère : <i>Mam !</i> ... Je vois bien des hommes, qui, furtivement, essuient une larme. |
+ | |||
+ | La conclusion pratique de ce beau discours c'est la nécessité de l'union, d'une foi encore plus forte, plus éclairée, et la certitude absolue que nos modernes persécuteurs ne triompheront pas plus de l’Église que les Jacobins de 1793. | ||
{{FinCitation}} | {{FinCitation}} | ||
|width=4% valign=top align=justify| | |width=4% valign=top align=justify| | ||
|width=48% valign=top align=justify| | |width=48% valign=top align=justify| | ||
+ | <big><b>15.05 : Suite ...</b></big> | ||
+ | |||
+ | {{Citation}} | ||
+ | Mais, les vêpres sonnent, l'église ne suffit pas à contenir la foule, puis la procession se développe, longue, enthousiaste, au chant des cantiques bretons. La bénédiction du S. Sacrement termine cette belle fête d'où chacun revient plus fort, se sentant moins isolé ... | ||
+ | |||
+ | <small>« Nous avons un cœur franc pour détester les traîtres | ||
+ | <br>Nous adorons, Jésus le Dieu de nos ancêtres ; | ||
+ | <br>Les refrains d'autrefois, toujours nous les chantons | ||
+ | <br>Non, nous ne sommes pas les derniers des Bretons ! »</small> <ref>Poème « <i>Marie</i> » de Brizeux. Les deux vers suivants et derniers du poème : « <i>Le vieux sang de tes fils coule encor dans nos veines, | ||
+ | Ô terre de granit recouverte de chênes !</i> »</ref> | ||
+ | {{FinCitation}} | ||
+ | |||
<big><b>11.05 : Invitation au pèlerinage</b></big> | <big><b>11.05 : Invitation au pèlerinage</b></big> | ||
Version du 25 août ~ eost 2016 à 21:54
|
L'Indépendant du Sud-Finistère, défendant les idées et les intérêts des catholiques conservateurs, présente la ferveur observée à Kerdévot lors d'un pèlerinage de la Ligue Patriotique des Françaises | |||||
Autres lectures : « Espace Kerdévot » ¤ « La chapelle de Kerdévot » ¤ « Pèlerinage à Notre-Dame de Kerdévot, l'Impartial du Finistère 1871 » ¤ « Pardonerien e Kerdevot, Pardon à Kerdévot, Feiz ha breiz 1871 » ¤ « Kemperiz e Kerzevot, Quimpérois à Kerdévot, Feiz ha breiz 1870 » ¤ « Souvenirs du pardon de Kerdévot par Pierre Roumégou » ¤ |
1 Présentation
2 Transcriptions
15.05 : Compte-rendu du pèlerinage
|
15.05 : Suite ...
11.05 : Invitation au pèlerinage
13.05 : La Ligue Patriotique des Françaises
31.08 : Annonce du pardon
|
3 Coupures de presse
Pèlerinage, conférence et pardon | |||||
4 Annotations
- La Ligue patriotique des Françaises est une association féminine créée en 1902 après scission de la Ligue des Femmes Françaises. Ralliée au parti politique de l’Action libérale populaire, très active dans les manifestations de résistance aux expulsions en 1902, la LPDF est signalée en juin 1903 par La Semaine Religieuse du diocèse de Quimper et de Léon. [Ref.↑]
- Prône, s.m. : lecture faite par le prêtre, en chaire, après l’évangile, à la grand-messe. Le prône comporte des prières en latin et en français à l'intention des vivants, à commencer par le Roi, et des défunts ; parfois, mais pas toujours, une homélie commentant les lectures du jour ; et enfin une série d'annonces concernant les fêtes et les jeûnes à venir, les bancs de mariage, les monitoires de justice, les ordres adressés par le Roi, etc. On comprend ainsi que ce prône peut être fort long, mais il est essentiel pour la cohésion de la communauté paroissiale et pour la communication du haut en bas dans le royaume. Source : Dictionnaire de l'Ancien Régime. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Poème « Marie » de Brizeux. Les deux vers suivants et derniers du poème : « Le vieux sang de tes fils coule encor dans nos veines, Ô terre de granit recouverte de chênes ! » [Ref.↑]
- Indulgence, s.f. : en religion catholique, rémission totale (indulgence plénière) ou partielle (indulgence partielle) des peines temporelles (temps de purgatoire) dues aux péchés déjà pardonnés, accordée par l'Église. Expression : Gagner des indulgences. "Le promeneur qui, au pied du calvaire, dit un Pater et un Ave, a droit à quarante jours d'indulgences" (Renard, Journal,1906, p. 1070). Source : TLFi. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric Date de création : Août 2016 Dernière modification : 25.08.2016 Avancement : [Développé] |