Origine familiale et naissance en 1923 d'Henri Le Gars, futur centenaire
Un article de GrandTerrier.
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Le 27 janvier 1923 à 21:00 naissait Henri-Joseph Le Gars à Odet en Ergué-Gabéric. Cent ans après il habite toujours dans son quartier, dans sa maison neuve au 1 rue de la Papeterie. Son grand-père marin est porté disparu en mer en 1900 : comment et pourquoi son père, né à l'Ile-Tudy, est-il venu travailler à la papeterie d'Odet des Bolloré. Sources : actes d'état-civil des années 1900 et 1923, coupures de presse du « Courrier du Finistère » | |||||
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Présentation
Le père et le grand-père d'Henri Le Gars se prénommaient Yves tous deux, et étaient nés à l'ïle-Tudy respectivement en 1869 et 1895. Le second a 5 ans lorsque son père périt en mer. Il ne sera pas marin, mais employé de papeterie : « Par l'intermédiaire du préfet mon père a trouvé un emploi de domestique sur le yacht du père Thubé, le frère de Mme Bolloré. Ca ne lui plaisait pas, si bien qu'à 17 ans, en 1912, il a préféré venir travailler à l'usine Bolloré d'Odet. » (interview d'Henri en 2007).
Il se marie à une gabéricoise, Jeanne-Marie Niger, et en janvier 1923 ils donnent naissance à Henri : « Le vingt sept janvier mil neuf cent vingt-trois, neuf heures du soir est né à Odet Henri Joseph Marie du sexe masculin de Yves François Marie Le Gars né à l'Île-Tudy, papetier, et de Jeanne Marie Niger, ménagère. » Sur son acte de naissance, on peut voir que son parrain s'est déplacé le lendemain à Ergué-Gabéric : « En présence de Henri Joseph Le Gars marin de commerce à l'Île-Tudy et de Corentin Heydon, cordonnier en cette commune ». Cet Henri au patronyme Le Gars est en fait l'oncle par alliance d'Henri, marié à sa tante Henriette Le Gars. Ce parrain, qui lui a donné son prénom, a préféré le métier de marin de commerce, peut-être parce que moins dangereux que celui de pêcheur que pratiquaient ses ascendants. En tous cas la mort en mer du grand-père Yves les a tous marqués : « En février 1900, le Petit-Mousse de l'Île-Tudy, parti à la pêche aux maquereaux avec neuf hommes d'équipage, disparaît corps et biens lors d'une tempête ; ce naufrage fait 8 veuves et 18 orphelins » (Wikipedia, l'Île-Tudy). Pendant l'hiver 1900 les naufrages de bateaux sont innombrables dans tous les ports du sud-finistère. Les journaux locaux comme « Le Courrier du Finistère » en comptent 4 ou 5 par jour, notamment, comme celui du « Petit Mousse » qui est porté disparu : « On est sans nouvelles du bateau Le Petit Mousse sorti dimanche du port. ». Et on retrouve l'épave près de Beg-Meil : « Le 20, à 8 heures du matin, l'embarcation a été trouvée abandonnée sur les récifs de la pointe de "Beg an Garrek". » Son équipage était composé de 9 marins, et Yves Le Gars en faisait partie : « 5° Le Gars Yves, 30 ans, marié, 3 enfants ». Son corps ne sera retrouvé que le 20 avril au large du Guilvinec tel que l'atteste son acte de décès : |
« ont comparu Autret Hervé, âgé de cinquante ans et Volant Henri, âgé de trente huit ans, tous deux marins, domiciliés à Lesconil en Plobannalec, lesquels nous ont déclaré que ce soir à trois heures du soir ils ont trouvé en mer à un mille au large Le Gars Yves ». |
Documents
Acte de naissance 27.01.1923
Courrier du Finistère 24.02.1900
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Courrier du Finistère 03.03.1900
Acte de décès 20.04.1900
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Annotations
- Le « Courrier du Finistère » est créé en janvier 1880 à Brest par un imprimeur Brestois, Jean-François Halégouët qui était celui de la Société anonyme de « l'Océan » qui éditait à Brest depuis 1848 le journal du même nom, et par Hippolyte Chavanon, rédacteur en chef commun des deux publications. Le but des deux organes est de concourir au rétablissement de la monarchie. Le Courrier du Finistère est, de 1880 à 1944, un journal hebdomadaire d'informations générales de la droite légitimiste alliée à l'Église catholique romaine jusqu'au ralliement de celle-ci à la République. Il est resté ensuite le principal organe de presse catholique du département, en ayant atteint un tirage remarquable de 30 000 exemplaires en 1926. Rédigé principalement en français, il fait une place remarquable à la langue bretonne, qui est, alors, pour certains ruraux, la seule langue lisible, grâce à l'enseignement du catéchisme. Ayant continué de paraître pendant l'Occupation allemande (1940-1944), Le Courrier du Finistère fait l'objet d'une interdiction de parution. Pour lui faire suite, le diocèse de Quimper a suscité la création d'un hebdomadaire au contenu unique, mais sous deux titres, le Courrier du Léon et le Progrès de Cornouaille. [Ref.↑]
Thème de l'article : Mémoires de nos anciens gabéricois. Date de création : janvier 2023 Dernière modification : 28.01.2023 Avancement : [Fignolé] |