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Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

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Version du 7 mai ~ mae 2022 à 18:04

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Chaque semaine, un nouveau billet annonçant un ou plusieurs articles sur le site GrandTerrier.

Une compilation des billets est publiée en fin de trimestre sous la forme des chroniques du Bulletin Kannadig.

Anciens billets hebdos : [Actualité, archives]

Les anciennes affichettes : [Accroches à la une]

Modifications d'articles : [Journal des MàJs]


Sommaire

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1 Les archives Arolsen 1940-45

07.05.2022 - Étude des 21 dossiers numérisés de prisonniers militaires, politiques ou déportés en camp de travail, tous natifs d'Ergué-Gabéric.

Les Archives Arolsen, nommées jusqu'en 2019 Service International de Recherches (anglais International Tracing Service - ITS) est un centre de documentation localisé dans la ville de Bad Arolsen en Allemagne qui a pour but de conserver et publier les dossiers des administrations nazies en 1939-45 et des armées alliées de libération des camps de déportation.

Le programme de numérisation des Archives Arolsen est loin d'être terminé, mais de plus en plus de pièces sont désormais disponibles sur le site arolsen-archives.org, notamment depuis la publication en novembre 2019 de 800.000 documents rédigés en zone d'occupation américaine.

À fin avril 2022, on y trouve 21 dossiers de déportés ou prisonniers d'origine gabérisoise, lesquels dossiers sont constitués soit d'une citation dans une seule pièce d'archives, soit de plusieurs documents, ceci jusqu'à 9 ou 14 pièces pour les deux dossiers les plus fournis :

Image:right.gifImage:Space.jpgle travailleur forcé Jean Istin, né à Quélennec, enregistré de 1940 à 1945 au camp de Schkopau (ville du Land de Saxe-Anhalt près de Halle-sur-Saal, est de l'Allemagne), travaillant comme peintre-ouvrier à la firme de Clauss-Rühl et obtenant un dédommagement familial de 50 marks (1000 Francs).

Image:right.gifImage:Space.jpgle résistant déporté Jean Le Corre, né au bourg en 1920, enregistré au camp de Buchenwald comme détenu politique. Jean Le Corre a déjà raconté dans un livre son arrestation et sa déportation après un acte de résistance à Quimper, à savoir le cambriolage des papiers du S.T.O. (Service du Travail Obligatoire).

  Parmi tous ces dossiers, faisant l'objet de fiches détaillées avec transcriptions/traductions des pièces d'archives, on notera les points suivants :

Image:right.gifImage:Space.jpgAttention aux presque homonymes nés en 1920 : l'un Jean-Marie Le Corré (avec un accent sur le dernier e) né le 30 mai à Menez-Groas est déporté STO à Lager dans le land du Brandebourg (est de l'Allemagne), l'autre Jean-Henri Le Corre, né le 15 août au Bourg, est le footballeur connu et ayant écrit ses mémoires de résistant.

Image:right.gifImage:Space.jpgUne seule femme déportée enregistrée : Marie Mocaer de Stang-Luzigou, épouse Nancel. Elle est internée au camp de concentration de Ravenbrück spécialement réservé aux femmes et décédée à la prison de travaux forcés pour femmes de Jauer (Pologne). Grand merci à Maryline Cotten d'Arkae de nous avoir signalé l'existence de cette grande résistante.

Image:right.gifImage:Space.jpgCertains dossiers incluent des photos-portraits, pas forcément de grande qualité : 3 photomatons pour Jean Istin de Quélennec (cf. ci-dessous), une photo-portrait pour Jean Conan de Kerdilès, René Le Roux de Parc ar Fantic, Alain Floch, Yves-Marie Pennaneach et Jean Espern de Loqueltas.

Image:right.gifImage:Space.jpgDes personnes déportées et inscrites sur le site Arolsen, deux d'entre elles ne sont pas revenues des camps : Marie Mocaer citée ci-dessus, et Alain Le Grand mort des suites d'une affection des poumons à Helmstedt le 18.01.1945.

Il est fort à parier que dans les années à venir on trouvera d'autres informations numérisées sur le site Arolsen qui permettront d'en savoir plus et d'étendre la liste des prisonniers.

Image:Square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « 1940-1945 - Les dossiers des Archives Arolsen pour les victimes gabéricoises du nazisme »

2 L'antique puits de la Capitale

30.04.2022 - Inventaire du petit patrimoine gabéricois, c'est-à-dire de tout témoignage visuel et vivant d'une mémoire collective et non classé comme patrimoine institutionnel : cette semaine le puits situé à proximité de l'église de bourg, dans la cour derrière le café-restaurant "La Capitale".

Les anciens se souviennent d'avoir tiré de l'eau de ce puits avant que le réseau public d'eau potable ne soit installé. Et au bourg les puits ne manquaient pas : à l'École des filles, à l’école des sœurs, dans la cour Troalen, chez Marik Mahé, Per Rouz, Poupon, Lennon, Thomas, Le Moigne, de la venelle de la mairie, au presbytère, et chez Marie-Anne Ar C’hroêk ...

Jean Thomas dans les années 1930 (Le bourg d'Ergué dans les années 1930, Keleier Arkae n° 93) : « Les puits particuliers à margelle étaient nombreux. On puisait l’eau au moyen d’un seau attaché à une chaîne actionnée par une poulie. Celui de derrière le restaurant La Capitale servait à toutes les familles de ce secteur. ».

Mais ce qui a semble-t-il échappé aux obser-vateurs, ce sont les deux pierres gravées sur le côté face à l'église : on y lit distinctement sur l'une « ARCH » et sur l'autre « 1649 », tel qu'on peut le voir sur les tracés en surlignage des photos ci-contre.

Il est très vraisemblable que les lettres « ARCH » correspondent à la fin du patronyme GUIMARC'H avec ses variantes GUIVARC'H ou GUYONMARC'H, famille bien représentée en pays glazik. Ainsi en 1657 on trouve le mariage célébré à l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric entre Olivier Guimarc'h, natif de Briec, et la gabéricoise Margueritte Nicolas. Le puits de la Capitale a peut-être été bâti par le marié ou pour lui.

En tout cas, son état actuel atteste de son ancienneté et excellente conservation. Les pierres de son soubassement et margelle circulaire sont belles et ornées de trois liserets taillés. Les portants et linteaux de pierre sont également ouvragés. Le système de remontée est un treuil de bois et une tige métallique à manivelle pour enrouler la corde du seau.

 

Quand il fait chaud, on voudrait bien faire comme Jean Thomas il y a 100 ans : « Dans ma jeunesse, je me suis désaltéré à tous ces points d’eau ».

Image:Square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « Le puits à margelle du bourg daté de 1649 »

3 Photo de la classe 1951

23.04.2022 - Jusqu'aux années 1970 une classe était une sorte de coterie ou de clan pouvant regrouper quelques dizaines de jeunes gens d'une même commune, et nommée par l'année de leur 20 ans, l'année où ils étaient généralement appelés au service militaire.

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La classe 1951 ci-dessus est formée de 23 jeunes appelés sous les drapeaux en 1951. Un peu avant leur conseil de révision, ils ont posé pour cette photo chez un photographe de Quimper (Le Grand ou Kérisit). Ils sont tous identifiés, sauf un : le n° 5, si vous le reconnaissez on serait content de compléter la liste.

De cette bande de 23 copains et futurs conscrits, seuls trois d'entre eux sont vivants en 2022 : Jérôme Salaün de Kerdudal, qui nous a montré sa photo rangée précautionneusement dans ses archives, Jean Le Menn de Kerurvois et Jean-Louis Huitric natif du Niverrot.

Ils portent tous fièrement la cravate, sauf un (Emile Heydon), et ont épinglé sur leur veste des médailles militaires factices pour la rigolade, sauf un (Louis Bacon). La plupart sont des sportifs affiliés à l'un des deux clubs de foot rivaux de la commune : l'AEG (Amicale d'Ergué-Gabéric, d'obédience laïque) et les Paotred-Dispount (dépendant du patronage de la papeterie d'Odet et de tendance catholique). Seul l'un d'entre eux, Roger Coathalem du Reunic, sera successivement joueur dans l'une, puis dans l'autre équipe.

 

Sur la photo, ils ont tous des cheveux bien fournis et n'ont pas encore la coupe au bol réglementaire des appelés du contingent. La plupart d'entre eux feront leur service militaire en Allemagne.

C'est le cas notamment de Jérôme Salaün et ça lui rappelle la période antérieure 1939-45 où des prisonniers allemands étaient affectés dans les fermes gabéricoises. Dans le secteur entre Stanqueo et Kernevez, 4 jeunes prisonniers y travaillaient et des liens d'amitié se sont noués avec certains.

Celui de la ferme de Kerdudal, Erwin Liedtke de Hambourg, à peine 10 ans de plus que Jérôme, était d'une gentillesse remarquable avec la famille Salaün, parlait bien le français et a gardé un contact épistolaire avec le père, Yves, et la mère de Jérôme.

Pour preuve cette lettre reçue en 1954 à Kerdudal : « Mon cher Yves ! Il y a déjà beaucoup de temps que j'ai écrit quelques lignes à Kerdudal. La dernière lettre de Jérome j'ai reçu il y a quelques mois et j'espère qu'il est retourné de son service militaire. ».

Image:Square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « 1951 - La photo de la classe des jeunes gens nés en 1931 »

4 Bulletin n° 57 du bicentenaire d'Odet

Billet du 16.04.2022 - Le Kannadig trimestriel avec ses 32 pages ou 8 feuillets A4 recto verso pliés en A5, prêt à être mis sous pli postal à destination des chaumières des abonnés. Et pour l'année entamée les billets hebdos publiés chaque samedi et rassemblés dans le prochain bulletin de juillet.

Du bicentenaire à l’honneur aux maréchaux

Ce bulletin, couvrant les articles du trimestre passé, est largement marqué par la commémoration des 200 ans de la papeterie d’Odet :

  • Le musée d’Odet abritant entre autres un mur d’exposition sur la fabrication du papier et la plaque originale de 1822.
  • La publication d’un livre rétrospectif, la réalisation d’une vidéo et d’une médaille commémorative.
  • La visite de la chapelle avec ses vitraux, statues et mobilier.
  • Des souvenirs de fêtes et cérémonies militaires et religieuses, et la numérisation des bulletins paroissiaux Kannadig de 1926 à 1937.
  • Le livre du voyage en mer de Chine du docteur papetier Jean-René Bolloré.

Les articles suivants portent sur des références bibliographiques, et des documents d’archives ou photographiques :

  • Les propos de Jean-Marie Déguignet dans ses mémoires sur les visées impérialistes du tzar de toutes les Russies.
  • Des obligations d’emprunt russes falsifiées pour commettre un poisson d’avril en Russie gabéricoise.
  • La transcription intégrale d’un inventaire de succession à Kerjestin datant de l’an 1572.
  • L’évocation d’Alain Feunteun père, cultivateur à Munuguic, grâce à une photo de maréchaux-ferrants à Fontainebleau et son registre militaire avec mention de sa déportation en 1939.

Pour la période à venir, on voudrait croire en J.-M. Déguignet  : « Après ça, on pourrait désarmer et proclamer la paix universelle. Et puis alors, la terre étant purgée de tous les bipèdes malfaisants, les hommes pourraient être placés dans les meilleurs conditions possibles, étant tous frères et amis. » (Mémoires d’un paysan bas-breton, cahier n° 25 bis).

 

Image:square.gifImage:Space.jpgLire le bulletin en ligne : « KANNADIG n° 57 AVRIL 2022 »

5 Bulletins paroissiaux de 1926 à 1937

09.04.2022 - Cette semaine la collection complète des Kannadigs I.V. Kerzevot édités par le vicaire Yves Le Goff, avec index des sujets traités. Sources : collection reliée en 2 volumes des Archives départementales (n° 1 à n° 74, hors 69), photocopies réalisées par Jean Guéguen (n° 69 et 75 à 131).

En relevant les thèmes traités dans chacun des numéros du Kannadig de 1926 à 1937, on se rend compte de leur variété, hormis bien sûr des considérations purement liturgiques non reprises dans l'index mis en ligne :

Image:right.gifImage:Space.jpgNombreux articles sur l'histoire communale et ses habitants célèbres : pour la plupart des reprises de notes du mémorialiste Louis Le Guennec ou des notices paroissiales de Peyron et Abgrall.
Image:right.gifImage:Space.jpgComptes-rendus de fêtes locales, à Kerdévot, au bourg ou à Odet, et des pèlerinages à Lourdes.
Image:right.gifImage:Space.jpgAnnonces paroissiales, d'état civil, résultats scolaires nominatifs, notamment au certificat, porteurs des bannières de pardon.
Image:right.gifImage:Space.jpgChansons et contes populaires en langue bretonne : une longue liste de textes, inédits pour certains.
Image:right.gifImage:Space.jpgNécrologies de paroissiens : René Bolloré (3 articles successifs en 1935), Chauvel, Mme Garin, Laurent Le Gall, l'abbé Le Gall, Louis Le Dé, Alain Le Roux ...
Image:right.gifImage:Space.jpgTrès peu de prises de position politiques, sauf à la victoire des conservateurs aux élections municipales de 1929 : « Le Kannadig ne fait pas de politique. Mais, comme toutes les nouvelles locales intéressent ses lecteurs ... ».

Pendant toutes ses années, le vicaire Yves Le Goff, d'abord vicaire au presbytère du bourg, puis aumônier à la papeterie d'Odet, a su maintenir la publication mensuelle. Il rédigeait a priori seul toutes les chroniques, avec quelques exceptions : 2 ou 3 comptes-rendus de cérémonies ou de pèlerinages, et un éditorial du recteur Le Pennec dans le numéro 2.

La collection numérisée des 131 numéros sera mise à jour et complétée sur les prochains jours (**: PDF publié in-extenso, *: la couverture seulement). Et ceci sous la forme de fichiers PDF consultables aisément, avec une nouvelle facilité pour tourner les pages sans quitter la trame graphique du site GrandTerrier.

 


Image:Square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « Les 131 bulletins paroissiaux des années patronage, Kannadig IV Kerzevot 1926-37 »


IL FAUT BIEN L'AVOUER, LE BILLET CI-DESSOUS ÉTAIT UN POISSON D'AVRIL.
Ces obligations d'emprunt russe n'ont pas été souscrites pour le quartier gabéricois de la Russie. Certes cette appellation populaire existe bien, certes René Jézequel a été surnommé Khrouthchev dans les années 1980 (cf. les articles Ouest-France de Laurent Quevilly), mais tout le reste n'est qu'invention et blague de potache.

6 Un emprunt russe inespéré

01.04.2022 - Une découverte inattendue, la souscription à l'emprunt russe en 1889 par plusieurs gabéricois, avec promesse d'une gare à Kerdilès sur la ligne ouest du train transibérien : archives familiales, en cours de discussion pour un versement aux Archives Départementales du Finistère.

La liasse des 8 titres de souscription a été découverte le 24 février dernier lors de travaux dans les sous-sols de la ferme de Kerdilès, laquelle était exploitée dans les années 1980 par un dénommé René Jézequel qu'on appelait à l'époque Khroutchev. On s'est toujours poser la question des origines de ce surnom, et surtout de la dénomination de Russie pour la partie est de la commune. On pensait jusqu’alors que c'était dû à l'altitude un peu plus élevée et au climat sibérien qui y régnait.
En fait on sait dorénavant que l'origine remonte à un projet invraisemblable du grand-père et de l'arrière-grand-père de René Jézéquel : 100 ans auparavant ils souscrivent, avec 5 autres personnes de la commune, à la seconde émission de l'emprunt russe. En contrepartie l'argent collecté est directement utilisé pour le financement de la ligne ouest du transsibérien, à savoir de Moscou à Douarnenez, avec une gare prévue à Kerdilès même.

Grâce à leurs noms inscrits au dos des titres, on sait que les autres souscripteurs contactés par les Jézéquel sont :

Image:right.gifImage:Space.jpgLa veuve Elisa Bolloré qui dirige la papeterie d'Odet depuis la mort de son mari en 1881. Contrairement aux autres souscripteurs elle avance 250 « roubles or » pour deux titres obligataires, avec comme contrepartie de pouvoir importer par train jusqu'à Kerdilès des chiffons de Russie pour en faire de la pâte à papier.
Image:right.gifImage:Space.jpgJan Gourmelen, convenancier à Kerjestin et à Meil-Faou, qui est nostalgique du temps où ses exploitations ont été incluse dans le domaine de la Légion d'Honneur de Napoléon Ier, celui qui a envahi Moscou en septembre 1812.
Image:right.gifImage:Space.jpgLe maire Hervé Le Roux, agriculteur à Mélennec, qui aurait préféré voir l'implantation de la gare du transibérien dans son village, mais ce dernier a sans doute été jugé trop à l'ouest.

  Image:right.gifImage:Space.jpgLe célèbre paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet, qui a fait la guerre de Crimée contre l'empire russe à contre cœur, et qui certainement désire se racheter.

Image:right.gifImage:Space.jpgPlus surprenant un jeune prêtre de la paroisse, le vicaire Antoine Favé, connu pour avoir dit en 1908 : « Ce n'est pas à Ergué-Gabéric qu'on trouvera, de longtemps, la séparation de l'Église et de l'État ».

La liasse des obligations (cf. repro PDF dans l'article détaillé) :

Image:Square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « 1889 - Les obligations de l'emprunt russe pour la Russie d'Ergué-Gabéric »

7 Un empereur théo-autocrate

26.03.2022 - À la fin de ses mémoires de paysan bas-breton, Jean-Marie Déguignet donne à chaud ses impressions sur une guerre d'annexion menée par le tsar de toutes les Russies en 1904-1905 : toute ressemblance avec une situation contemporaine serait purement fortuite ...

Jean-Marie Déguignet a longuement décrit la guerre de Crimée et la prise de Sébastopol auxquelles il a participé dans les années 1853-56 en tant que soldat français. Mais, juste avant de décéder le 29 août 1905 à l'âge de 70 ans, il relate également la guerre entre la Russie et l'empire du Levant, sachant que ce conflit a démarré en février 1904 et que le traité de paix sera signé le 5.09.1905.

D'emblée, il redoute une conflagration générale de toutes les nations du globe : « "Si vis pacem para bellum", dit le proverbe. Si vous voulez la paix, préparez-vous pour la guerre. Mais je crois qu'en ce moment, on est en train de donner un rude démenti à ce vieux proverbe. »

Et il constate la volonté hégémonique du tsar Nicolas II qui voudrait un accès à l'océan Pacifique en annexant la Mandchourie et la Corée: « L'auteur de cette guerre est cet empereur théo-autocrate de toutes les Russies ». Et s'insurge surtout contre la bêtise humaine : « Quelle guerre, ma Doue beniguet, sur terre et sur mer, toute la planète en feu, quoi. Quel beau spectacle pour les habitants de Mars et de Vénus qui contempleraient ça avec leurs grands télescopes ! ».

Il s'interroge également, à la lecture des journaux, sur l'issue du conflit qui pourrait donner raison au plus petit belligérant : « Le Mikado (l'empereur du Japon), ne possède qu'un petit empire composé d'îles et d'îlots, avec une population de 42 000 000. Et pourtant, il a eu l'audace de s'attaquer au colosse moscovite, et cela avec la pensée d'écraser cet Hercule du nord. »

Et effectivement, après de terribles combats et des pertes conséquentes de part et d'autres (160.000 morts dont 20.000 civils), la Russie doit capituler et signer le traité de Portsmouth (New-Hampshire, Etats-Unis).

 
Carte satirique de 1904 par Kisaburo Ohara, représentant la Russie sous la forme d'une pieuvre aux tentacules mortels (Wikipedia)


Jean-Marie Déguignet, qui a été soldat pendant 15 années de sa vie, rend compte in fine des écrits pacifistes et humanistes de l'écrivain Ferdinand Buisson. Mais il prêche quand même la violence à l'encontre des autocrates et des exploiteurs qu'il faudrait éliminer.

« Après ça, on pourrait désarmer et proclamer la paix universelle. Et puis alors, la terre étant purgée de tous les bipèdes malfaisants, les hommes pourraient être placés dans les meilleurs conditions possibles, étant tous frères et amis. »


Image:Square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « Le pacifisme de Déguignet et la guerre russo-japonaise de 1904-05 »

8 Légion d'honneur pour un grand invalide

19.03.2022 - Hervé Herry natif de Landudal, blessé grièvement le 10 novembre 1915 à Tahure en Champagne, trépané à l'hôpital militaire Buffon de Paris, époux de Madal Riou propriétaire du bar ouvrier de Stang-Ven, ouvrier manœuvre à la papeterie Bolloré, et décoré de la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur le 10 novembre 1936.

Sources documentaires - Registre matricule (classe 1914, numéro matricule 4300, archives départementales du Finistère), bulletin paroissial Kannadig de décembre 1936, journaux locaux Le Finistère et Le Progrès du Finistère, et témoignage de sa belle-fille Germaine Herry (transcription + enregistrement sonore).

Hervé Joseph Herry, né le 26 juin 1894 à Landudal, est de la classe 1914, ce qui lui vaut d'être appelé au front dès septembre 1914 dans les rangs du 93e Régiment d'Infanterie de la Roche-sur-Yon.

Un an plus tard il se retrouve dans les premiers combats de la campagne de Champagne, près de la butte de Tahure qu'il s'agit de reprendre aux Allemands. Les pertes des 2 côtés sont immenses (un autre poilu gabéricois, Jean-Louis Bihannic, y est mort le 25 septembre 2015), et à la fin de la guerre le village, complètement bombardé, ne sera pas reconstruit.

Hervé Herry lui est très grièvement blessé à la tête et aux membres par un tir d'obus le 10 novembre 1915 « en se portant à l'assaut des positions ennemies ». Son registre matriculaire le qualifie de « bon et brave soldat, courageux et dévoué ».

Il est évacué sur l'hôpital militaire Buffon de Paris où il « subit l'opération délicate du trépan et diverses autres interventions chirurgicales » (Kannadig décembre 1936). Comme il est confus, sa marraine de guerre, Madal Riou propriétaire du bar ouvrier de Stang-Ven, est « convoquée » à Paris pour le reconnaître. Il rentre au pays en août 1917, et se marie ensuite en octobre 1918 avec Madal, laquelle est veuve depuis le début de la guerre d'un dénommé Jean-Louis Porhiel, cousin germain d'Hervé Herry.

Le « grand invalide », réformé à 100% (brèche crânienne, hémiplégie droite, altération du langage et troubles subjectifs) avec une pension de retraite, est décoré de la Croix de guerre avec palme en juillet 1920.

 

Avec seulement une main et une jambe valides, il travaille d'abord dans les fermes, avant d'être embauché comme ouvrier à la papeterie Bolloré d'Odet, à proximité du bar de son épouse et futur hôtel-restaurant de l'Orée du Bois d'Emile et Germaine. En tant que manœuvre de l'usine, il sera notamment affecté à la construction de la nouvelle route de Lestonan à Odet.

Le dimanche 10 novembre 1935, lors d'une fête de l'armistice au bourg d'Ergué-Gabéric, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d'Honneur. Après une cérémonie religieuse et une cérémonie officielle près du monument aux morts, un banquet est organisé comme il se doit « chez le camarade Balès », sous la présidence de Pierre Tanguy, maire de la commune et également survivant de la Grande Guerre.

Image:Square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « 1915-1936 - La légion d'honneur d'Hervé Herry, grand blessé de guerre en 1915 »

9 La chapelle saint René d'Odet

12.03.2022 - Le 17 février dernier lors de la fête du bicentenaire à Odet, actionnées par le maître de céans, les cloches du bicentenaire ont chanté comme une incantation du poème de Théodore Botrel, déclamé en 1922 en l'honneur de son grand-père René Bolloré, le fondateur de la dite chapelle.

Avec son chevet à trois pans, sa campanule horloge et son clocher flanqué de deux cloches, cette petite chapelle gothique a remplacé en 1921-22 un édifice plus étroit construit au siècle précédent à proximité des premiers bâtiments de l'usine à papier. Les travaux furent exécutés sur la conduite et les plans de l'architecte René Ménard, ami de René Bolloré, qui lui avait confié aussi les travaux d'extension du manoir d'Odet en 1911.
Louis Le Guennec la présente ainsi : « La chapelle d'Odet, dédiées à Notre-Dame, ne vaut sans doute pas Kerdévot ; mais dans son genre moderne, c'est l'un des plus jolis édifices religieux du pays de Quimper. Elle s'élève, dans l'enclos du château, sur la pente d'une colline ombragée, et il faut arriver bien près d'elle pour apercevoir le clocheton plat qui découpe parmi les branches d'arbres son pignon à dentelures et ses trois chambres de cloches. La construction est de style gothique : il a fallu, pour des raisons impérieuses, l'orienter contrairement au sens traditionnel, ce qui met le clocher à la place ordinaire du chœur, vers l'Est et celui-ci vers l'Ouest. ».
Que ce soit à la fête du centenaire de 1922 ou à celle du bicentenaire en 2022, on y entre par une élégante porte sculptée. L'intérieur est éclairé de la lumière colorée des vitraux des fenêtres du chœur, meublé de deux confessionnaux, d'un autel et d'une chaire à prêcher, et égayé par de nombreuses belles statues acquises entre les deux fêtes.

Image:right.gifImage:Space.jpgLes vitraux. On en dénombre 5, 3 dans le chœur et 2 en bas-côtés supérieurs de nef, représentant en 2 ou 3 lancettes un total de 13 saintes et saints. Pour les verrières du chœur, de facture classique et timbrées aux villes et hermines de Bretagne, du sud au nord : Jacques (Jacobus), Madeleine (Madelana), Gwenn-Aël (Guinal), Joseph, Marie, Anna, Jeanne d'Arc, Michel et René (Renatus). Et les deux vitraux signés du maitre verrier Yves Dehais et de l’atelier quimpérois Le Bihan-Saluden : Corentin, Yves, Léon, Guénolé.

 
Intérieur, 2022. Voir la galerie de photos dans l'article détaillé.

Image:right.gifImage:Space.jpgLe mobilier. Au côté sud du chœur une chaire à prêcher en bois ciselé, et au fond deux confessionnaux doubles. L'autel de pierre du chœur est surmonté d'un tabernacle et saint sacrement. La sacristie à gauche de la chaire est également meublée.

Image:right.gifImage:Space.jpgLa statuaire. Statues présentes en 1922 : les anges de part d'autres du chœur, les petits tableaux de stations de chemin de croix, les 3 statues antiques de pierre du XVIe siècle (cf. descriptions après la galerie photos) remisées dans l'attente d'une restauration, et une statue de pierre très abimée près de l'entrée. Ont été ajoutées depuis le centenaire : une sainte en bois polychrome, une piéta en robe rouge, une déploration du Christ, une vierge aux fleurs (restaurée récemment), un Joseph et son fils, une sainte Thérèse.

Image:right.gifImage:Space.jpgIn Memoriam. Surmonté d'une tête sculptée de pierre et d'une photo, un écriteau précise : « in Memoriam René Bolloré (+ 16 janv 1935). Chaque année le 16 Janvier la messe est célébrée à la mémoire du fondateur de cette Chapelle et des Écoles religieuses d'Odet. ». Ce n'est donc pas un hasard si la chapelle est sous la protection de saint René, aka « sanctus Renatus ».

Image:Square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « La chapelle Saint-René d'Odet »

10 Retraites de dévotion et de persévérance

05.03.2022 - Évocation des retraites de jeunes catholiques gabéricois du quartier d'Odet en 1931, avec cette belle photo de groupe devant la chapelle de la papeterie d'Odet. La semaine prochaine, nous vous proposerons une petite visite à l'intérieur de la dite chapelle.

Aujourd'hui certains monastères proposent encore des « retraites spirituelles », mais au XXe siècle les « retraites » étaient très fréquentées et organisées régulièrement dans les campagnes françaises par les institutions catholiques pour « instruire » les communautés paroissiales, notamment les jeunes adultes. Elles duraient plusieurs jours, et pendant cette pause on y priait, discutait et écoutait des prédicateurs délivrer un enseignement religieux.

Les bulletins paroissiaux d'Ergué-Gabéric « Intron Varia Kerzevot » de mai et juin 1931 mentionnent notamment les deux retraites successives suivies par plus de 100 jeunes gens et jeunes filles du quartier d'Odet.

Les deux groupes y sont même en photos, celle des jeunes gens est prise sur les marches du patronage de Keranna, et celle des jeunes filles devant la petite chapelle de la papeterie d'Odet. Pour cette dernière, on dispose même d'un vrai cliché (cf. ci-dessus), ce qui devrait rendre plus facile leur identification, car la qualité des photos publiés dans le bulletin n'est pas optimale.

À défaut de pouvoir d'ores et déjà donner tous les noms des « retraitants » et « retraitantes », nous avons essayé d'identifier les prédicateurs :

 

Image:right.gifImage:Space.jpgL'abbé Yves Le Goff : sur la photo des jeunes filles, c'est le rédacteur du Kannadig et le vicaire attitré de la papeterie.
Image:right.gifImage:Space.jpgLe jésuite François Turmel, dit Révérend Père (R.P.) dans le Kannadig. Il est le prédicateur officiel de la retraite des jeunes filles d'Odet. En septembre 1932 il prêchera pour la rentrée des élèves du Likès (Quimper) : « R.P. Turmel, S.J. ».
Image:right.gifImage:Space.jpgLe vicaire François Mévellec : il co-préside la retraite des jeunes gens. S'intéressant aux jeunes, il anime dans les paroisses rurales autour de Quimper des groupes de réflexions chrétiennes, dans la mouvance de la J.A.C. (Jeunesse Agricole Catholique).
Image:right.gifImage:Space.jpgLe curé Ernest Pichon : vicaire de St-Corentin, il prêche avec Mévellec la retraite des jeunes gens d'Odet.

La présentation dans le Kannadig de la retraite des jeunes gens utilise un vocabulaire militaire : « rien ne vaut la retraite pour tremper les soldats. Ils en sortent enthousiastes et prêts à marcher. ». Par ailleurs, les 52 jeunes « retraitants » d'Odet se répartissant en « 25 ouvriers et 27 paysans », les considérations et difficultés sociales respectives ont été débattues comme il était de mise dans les groupes J.A.C. : « souhaitons bon courage et bonne persévérance à tous ces jeunes gens ».

Pour les jeunes filles, le ton et l'accompagnement sont différents : il s'agit de « développer l'instruction religieuse de ces jeunes filles, de remettre en honneur parmi elles les grandes dévotions ». À noter qu'à l'issue de cette retraire, est fondée une « Section de Jeunes Ligueuses Catholiques à la Papeterie ». Reconnaissez-vous ces jeunes Ligueuses, parmi vos mères et grand-mères, sur la photo ci-dessus ?

Image:square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « Les retraites religieuses des jeunes gens et des jeunes filles d'Odet, Kannadig 1931 »

11 Honneur aux maréchaux

26.02.2022 - Photo militaire d'un conscrit en 1930 à Fontainebleau et registre matricule des Archives Départementales du Finistère.

Alain Yvon Joseph Marie Feunteun est né fils de cultivateur à Gongallic en Ergué-Gabéric. Il se marie le 22.10.1933 avec Marie Louise Le Loch, native de Munuguic où ils s'installent dans l'exploitation agricole. Ils décéderont respectivement en 1975 et 1997. Ils auront 5 enfants : Marie (née en 1935), Alain (né en 1937), René (né en 1939), Denise et Yvette.

Le 23 avril 1930, âgé de 21 ans, Alain Feunteun "père" rejoint le « 1er groupe d'Artillerie d’École » comme appelé du contingent, plus précisément l'école militaire de Fontainebleau
où il est affecté comme maréchal-ferrant pendant une année, jusqu'au 11 avril 1931 (cf. fiche matriculaire).

Ce centre militaire dispose de chevaux qu'il faut panser et ferrer.

 

Sur la photo de groupe ci-dessus, on le voit tête nue, parmi 20 maréchaux-ferrants jeunes et plus âgés, assis à gauche, tenant la pancarte « Honneur aux maréchaux ». Ils posent avec leurs belles tronches et habits dépareillés, autour de leurs instruments de maréchalerie : deux enclumes, fers, marteaux, pinces.

Sur son registre matricule, sont également indiqués sa mobilisation en 1939 et ses états de services pendant la guerre. Il est fait prisonnier en juin 1940 et déporté au Stalag 10 A au nord de l'Allemagne près de la frontière danoise.

Il y reste une année entière, avant sa libération et son retour au pays. Né en 1909, Alain Feunteun est de la classe 1929, et en 1959 sa coterie de cinquantenaires s'est réunie, comme il se doit, pour une journée d'agapes et une nouvelle photo de groupe. Il sera conseiller municipal adjoint pendant le 1er mandat de Jean Marie Puech de 1959 à 1965.
Image:square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « 1930-41 - Photographie et périodes militaires d'Alain Yvon Feunteun de Munuguic »

12 Il y a 200 ans jour pour jour

19.02.2022 - Jeudi dernier à Odet en Ergué-Gabéric était célébré en grande pompe le bicentenaire de la fondation de la manufacture de papiers.

Ce livre de 148 pages, avec textes bilingues français-anglais, nombreuses illustrations et documents d'archives commémorant le bicentenaire de l'entreprise familiale, a été distribué à tous les invités de la fête, et mis en ligne sur le site bollore2022.com, avec y compris une vidéo commé-morative et une visite du musée.

La vraie plaque inaugurale de la première pierre du moulin à papier indique certes la date du 19 février (cf. ci-contre), mais, dans le discours officiel du centenaire en 1922 reproduit in-extenso pages 59-63 du présent livre, il est bien question du 17 : « Voici cent ans que la barque, lancée le 17 février 1822, flotte, elle a vu de fortes tempêtes, elle a fait un long voyage, mais nous devons avoir confiance en elle puisqu'elle a résisté. On doit augurer de l'avenir par le passé. Heuret mad deoc'h tout ! »

De nombreux sujets et évènements du livre ont déjà été traités sur le site GrandTerrier, mais on note toutefois de vrais pépites et documents inédits :
Image:right.gifImage:Space.jpgLe grand arbre généalogique des familles Le Marié, Bolloré et Thubé en pages 8 et 9.
Image:right.gifImage:Space.jpgPhotos inédites du 1er et 3e des Bolloré en pages 12 et 26.
Image:right.gifImage:Space.jpgDe nombreuses infos et photos de la famille Thubé p. 42-47.
Image:right.gifImage:Space.jpgDes photos de René Bolloré au ski et en famille au pied du calvaire d'Odet p. 81.
Image:right.gifImage:Space.jpgPlusieurs photos de Léon Blum et son épouse en villégiature à Odet et Beg-Meil p. 84-86.
Image:right.gifImage:Space.jpgLe courrier d'invitation rédigé par JR Le Gars et adressé au président Mitterand p. 109.

Image:square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « BOLLORÉ Groupe - Une histoire familiale et industrielle 1822-2022 », « La vidéo du bicentenaire, Karus Films bollore2022.com »

Toujours dans le cadre du bicentenaire, le musée privé au 1er étage du manoir d'Odet est une belle promenade déambulatoire consacrée à l'histoire locale de l'entreprise papetière Bolloré. Le nouveau site Internet bollore2022.com donne la possibilité ludique de découvrir l'intégralité de ce musée via une visite virtuelle interactive.

Dès le premier couloir de l'exposition, on peut se rapprocher des photos et explications incrustées sur les deux murs de part et d'autre, et cliquer sur les petits ronds de chaque objet pour des précisions. Le déplacement peut se faire en pointant sur les ronds blancs au sol.

 

La toute première pièce est la plaque d'origine de la pose de la première pierre de la manufacture d'Odet le 19 février 1822 par Nicolas Le Marié assisté d'un ingénieur mécanicien et d'un maitre-maçon, et aidé par son père et son beau-frère Jean-Guillaume Bolloré. Cette plaque en plomb de 40 cm environ, placée naguère à l'entrée de l'usine et oubliée dans un débarras, a été retrouvée et mise en valeur.

Le mur de gauche du premier espace est consacré à l'arbre généalogique des familles Le Marié, Bolloré et Thubé et celui de droite concerne les fondateurs, à savoir Nicolas Le Marié (1797-1870), Jean-Guillaume Bolloré (1788-1873) et Jean-René Bolloré (1818-1881).

Ensuite, huit autres espaces avec multiples vitrines et panneaux muraux se succèdent en couvrant chronologiquement les thèmes suivants :

2.Image:Space.jpgRené-Guillaume (1847-1904), pièces de 1869 à 1904, mur technique de fabrication du papier et chronologie papetière.
3.Image:Space.jpgRené Bolloré en 1905, fête de mariage en 1911.
4.Image:Space.jpgManoir 1911, cité de Keranna en 1918, discours du centenaire de 1922, Fête-Dieu de 1918.
5.Image:Space.jpgFête du centenaire de 1922 : photos, médaille et coq Barbedienne.
6.Image:Space.jpgÉcoles libres en 1929, fête des 25 ans de patronat, Paotred Dispount en 1930.
7.Image:Space.jpgÉvènements 1930 à 1935, les Thubé et leurs bateaux.
8.Image:Space.jpg1935-1947 : Gwenn-Aël et Amérique. Politiques 1981 à 2019.
9.Image:Space.jpgDéveloppements 1981-2019 et 2019-2022.

Image:square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « Le musée d'Odet du bicentenaire en visite virtuelle, bollore2022.com »

13 Un Bolloré en mer de Chine

12.02.2022 - Pour les 200 ans de l'entreprise gabéricoise, le livre d'Anne Bolloré, « En mer de Chine : Le voyage de l'Alcmène 1843-45 », publié chez Locus Solus en novembre dernier, et consacré à son arrière-arrière grand-père, le premier Bolloré à assurer la pleine direction de la papeterie d'Odet.

Alors qu'il est jeune chirurgien de la marine nouvellement promu, Jean-René Bolloré s'embarque le 1er décembre 1842 sur la corvette l'Alcmène pour une expédition en Asie de 42 mois au départ de Rochefort et n'y reviendra que fin mai 1846. Pendant son long voyage il rédige un journal de bord, que Gwenn-Aël Bolloré, le père d'Anne Bolloré, a pu éditer en 1979.

Grâce à ce journal et à bien d'autres témoignages et archives, Anne Bolloré s'est attelée à réécrire la trame et le contexte de ce voyage pour aboutir à un passé recomposé le plus fidèle qui soit, ceci à la manière de son précédent livre consacré à l'histoire américaine de sa mère (publié par IBAcom en 2017). Ici on suit l'officier au gré des tempêtes, des escales et de ses découvertes exotiques, loin de sa Bretagne natale.

Jean-Pierre Raffarin, grand connaisseur de la Chine, met en exergue dans sa préface le chapitre XXXIII "Le vent de l'histoire" qui relate la signature le 24 octobre 1844 sur l'Archimède, l'autre corvette de l'expédition, du traité de Huangpu/Whampao à vocation commerciale entre la France et la Chine Jean-René Bolloré mentionne dans son journal cet évènement de façon laconique : « Le jeudi 24 octobre, à 5 h. 1/2 du matin, nous appareillons pour Manille. L'Archimède chauffait déjà pour transporter à Canton le commissaire spécial et vice-roi Ky-Yn, et l'ambassadeur Lagrené. » Anne Bolloré a su reconstituer les pièces manquantes du puzzle en donnant le récit de cette rencontre historique.

Le livre est intéressant également pour comprendre l'enfance de l'officier de marine :

Image:right.gifImage:Space.jpgSon père René-Corentin, maitre de chaloupe à Douarnenez, décède en 1838 alors que Jean-René est élève officier à l'école de médecine navale à Brest.

Image:right.gifImage:Space.jpgIl est très tôt fiancé avec sa cousine germaine, Elisa(beth) Bolloré avec qui il se mariera le 2 août 1846.

Image:right.gifImage:Space.jpgLe père de sa dulcinée est son oncle Jean-Guillaume Bolloré, chapelier à Quimper et qui accessoirement aide son beau-frère Nicolas Le Marié à créer un moulin à papier à Odet, la sœur de Nicolas ayant épousé Jean-Guillaume.

Anne Bolloré imagine avec force détails des lettres écrites par son amoureuse et reçues par le chirurgien lors son périple, de la rue des Régaires à Quimper où est l'usine à chapeaux de son père (pages 88 et 337), et l'une aussi en villégiature au moulin d'Odet chez son oncle Le Marié (page 345) :

 

« Moulin d'Odet, 8 avril 1844, mardi de l'octave de Pâques. Mon Bien-Aimé, il y a dix jours, au moment de la Semaine sainte, nous nous sommes installés chez mon oncle Le Marié, auprès duquel nous allons passer toute la belle saison ... ».

La relation forte entre Jean-René et la jeune Elisa, une femme de tête, explique certainement pourquoi Jean-René s'est arrêté de naviguer, pour revenir vite au pays en 1846.

Le livre « En mer de Chine » s'achève le 1er janvier 1845 à Macao. Les aventures vont se poursuivre à Manille et en baie de Tourane où Jean-René va assister à d'autres évènements rocambolesques, lesquels seront l'amorce de la présence militaire au Viet-Nam : cela fera l'objet d'un second récit à paraitre qui pourrait s'intituler « Aventures de l'Alcmène en mers d'Asie 1845-46 ». À suivre très prochainement !

Image:square.gifImage:Space.jpgEn savoir plus : « BOLLORÉ Anne - En mer de Chine, le voyage de l'Alcmène 1843-45 »

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