Le mur technique papetier au musée du manoir d'Odet - GrandTerrier

Le mur technique papetier au musée du manoir d'Odet

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 27 janvier ~ genver 2022 à 11:18 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)

← Différence précédente
Version du 28 janvier ~ genver 2022 à 09:44 (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)

Différence suivante →
Ligne 8: Ligne 8:
|} |}
-Autres articles : {{Tpg|Mann Kerouredan raconte la fabrication du papier}}{{Tpg|La fabrication du papier à cigarette expliquée et illustrée par Louis Barreau}}{{Tpg|L'entreprise Bolloré, Réalités Noël 1949}}{{Tpg|Souvenirs de huit anciens salariés des papeteries Bolloré}}{{Tpg|Louis Bréus, sécheur à la papeterie d'Odet}}{{Tpg|Marjann Mao, chiffonnière (Skol Vreizh, 1989)}}+Autres articles : {{Tpg|Mann Kerouredan raconte la fabrication du papier}}{{Tpg|La fabrication du papier à cigarette expliquée et illustrée par Louis Barreau}}{{Tpg|L'entreprise Bolloré, Réalités Noël 1949}}{{Tpg|Souvenirs de huit anciens salariés des papeteries Bolloré}}{{Tpg|Louis Bréus, sécheur à la papeterie d'Odet}}{{Tpg|Hervé Gaonac'h, sécheur à la papeterie d'Odet}}{{Tpg|Marjann Mao, chiffonnière (Skol Vreizh, 1989)}}
==Présentation== ==Présentation==
Ligne 38: Ligne 38:
Image:MurPapetierOdetEtape9.jpg|9. Emballage Image:MurPapetierOdetEtape9.jpg|9. Emballage
</gallery> </gallery>
 +
<big>Témoignages :</big> <big>Témoignages :</big>
Ligne 45: Ligne 46:
<b>Marjan Mao (chiffonnerie)</b> <b>Marjan Mao (chiffonnerie)</b>
-« Ewid troc'hañ ar pilhoù <ref name="Pilhoù">{{BR-Pilhoù}}</ref> e tammoù bihan e oa un daolig goad vihan. C'hwi 'oa asezet er penn all o rampañ hag ur falz 'oa plantet gant an tu lemm en tu all. Goudese e oa ur gasset vihan ewid lakaad ar pezh 'poa gwraet. Da gentañ e oa gwraet tammoù hir gant ar pilhoù <ref name="Pilhoù">{{BR-Pilhoù}}</ref> paket en ho torn er mod-se, un tu en ho torn, an heni all o pegañ e-barzh an tamm pilhoù. »+« Pour trancher les chiffons (ou pilhoù <ref name="Pilhoù">{{BR-Pilhoù}}</ref>) en petits morceaux il y avait une petite table en bois. Vous étiez assise d'un bout presque allongée et une faucille était plantée avec la tranche aiguisée du côté extérieur. Au début on faisait tout avec une petite faucille. La faucille était petite et elle avait les deux côtés tranchants pour couper les cordes, ficelles et filets. <ref name="SkolVreizh">Texte breton de l'interview de Marjan Mao : « Ewid troc'hañ ar pilhoù e tammoù bihan e oa un daolig goad vihan. C'hwi 'oa asezet er penn all o rampañ hag ur falz 'oa plantet gant an tu lemm en tu all. Goudese e oa ur gasset vihan ewid lakaad ar pezh 'poa gwraet. Da gentañ e oa gwraet tammoù hir gant ar pilhoù paket en ho torn er mod-se, un tu en ho torn, an heni all o pegañ e-barzh an tamm pilhoù. » </ref> » (revue Skol Vreizh, 1989)
 +{{FinCitation}}
-« Pour trancher les chiffons en petits morceaux il y avait une petite table en bois. Vous étiez assise d'un bout presque allongée et une faucille était plantée avec la tranche aiguisée du côté extérieur. Au début on faisait tout avec une petite faucille. La faucille était petite et elle avait les deux côtés tranchants pour couper les cordes, ficelles et filets. »+<br>{{Citation}}
 +<b>Man Kerouredan (défilage, pâte à papier)</b>
 + 
 +« La pile défileuse avait une capacité de 28 m3, ce qui somme toute était assez rare en France. Le cylindre de 2m de diamètre possédait des lames en acier demi dur, il pesait 8 tonnes, et reposait sur une platine qui avait 9 lames du même acier. »
 + 
 +<hr>
 + 
 +« À Troyes lorsque la pâte avait atteint un niveau de consistance, elle était amenée dans des appareils Erkensators qui enlevaient les matières solides par la force centrifuge. Après on a mis un autre système moins encombrant, 40 cm de long environ ; c'était américain et on appelait cela des cleaners » (article "la fabrication du papier", 2007).
{{FinCitation}} {{FinCitation}}
<br>{{Citation}} <br>{{Citation}}
-<b>Mann Kerouredan (défilage)</b>+<b>Jean Le Berre (blanchiment et raffinage)</b>
-« La pile défileuse avait une capacité de 28 m3, ce qui somme toute était asez rare en France. Le cylindre de 2m de diamètre possédait des lames en acier demi dur, il pèsait 8 tonnes, et reposait sur une platine qui avait 9 lames du même acier. »+« Une fois la pâte blanchie, elle était transportée dans des wagonnets jusqu'aux piles raffineuses où elle était finement broyée avant de descendre dans une grande réserve de 200 à 300 litres qui était toujours pleine et qui récupérait également le trop plein de pâte de la machine à papier. »
{{FinCitation}} {{FinCitation}}
|width=4% valign=top {{jtfy}}|&nbsp; |width=4% valign=top {{jtfy}}|&nbsp;
|width=48% valign=top {{jtfy}}| |width=48% valign=top {{jtfy}}|
{{Citation}} {{Citation}}
 +<b>Louis Barreau (raffinage)</b>
 +
 +« Au raffinage, le gouverneur devait de temps en temps plonger sa main dans la pile, refermer les doigts pour retenir un peu de pâte qu'il examine après avoir retiré sa main et écarté les doigts. Il estimait ainsi la longueur des fibres et le degré d'engraissement de la pâte. Quand il jugeait être à point il relevait le cylindre jusqu'à le faire effleurer la platine ; pour cela il prenait un bâton qu'il plaçait entre son oreille et la platine : le "ronronnement" de la pile cessait brusquement au point cherché. » (mémoires dactylographiées et illustrations, ~1970)
{{FinCitation}} {{FinCitation}}
<br>{{Citation}} <br>{{Citation}}
 +<b>Hervé Gaonac'h (machine, toile)</b>
 +
 +« On arrêtait la machine quand il fallait changer de toile. On disait "chañch form" en breton. Et ça pouvait arriver la nuit, il y avait besoin plus de monde qu'il fallait aller chercher chez eux. » (entretien GrandTerrier 2006).
 +{{FinCitation}}
 +
 +<br>{{Citation}}
 +<b>Louis Bréus (machine, sècherie)</b>
 +
 +« Au départ sur la machine 7 ça tournait à 35 mètres de papier à la minute. Après ça a tourné plus vite ; 45, 50, 60, 70, 80 mètres par minute? Là on a dû la consolider? Sur la 8, c'était marqué 1938 dessus, ça tournait doucement au début, et à la fin elle tournait à 120 mètres la minute. La machine 10 c'était 100-120 mètres. » (entretien GrandTerrier 2007).
{{FinCitation}} {{FinCitation}}
|} |}

Version du 28 janvier ~ genver 2022 à 09:44

Catégorie : Patrimoine
+ Mémoires des Papetiers
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
  Image:Bullorange.gif [Développé]
§ E.D.F.
Une exposition ...

Réalisation de la société Ivoire Production (Paris), croquis de Man Kerourédan et témoignages d'anciens papetiers.

Autres articles : « Mann Kerouredan raconte la fabrication du papier » ¤ « La fabrication du papier à cigarette expliquée et illustrée par Louis Barreau » ¤ « L'entreprise Bolloré, Réalités Noël 1949 » ¤ « Souvenirs de huit anciens salariés des papeteries Bolloré » ¤ « Louis Bréus, sécheur à la papeterie d'Odet » ¤ « Hervé Gaonac'h, sécheur à la papeterie d'Odet » ¤ « Marjann Mao, chiffonnière (Skol Vreizh, 1989) » ¤ 

Présentation

 


Photos et témoignages


Témoignages :

Marjan Mao (chiffonnerie)

« Pour trancher les chiffons (ou pilhoù [1]) en petits morceaux il y avait une petite table en bois. Vous étiez assise d'un bout presque allongée et une faucille était plantée avec la tranche aiguisée du côté extérieur. Au début on faisait tout avec une petite faucille. La faucille était petite et elle avait les deux côtés tranchants pour couper les cordes, ficelles et filets. [2] » (revue Skol Vreizh, 1989)


Man Kerouredan (défilage, pâte à papier)

« La pile défileuse avait une capacité de 28 m3, ce qui somme toute était assez rare en France. Le cylindre de 2m de diamètre possédait des lames en acier demi dur, il pesait 8 tonnes, et reposait sur une platine qui avait 9 lames du même acier. »


« À Troyes lorsque la pâte avait atteint un niveau de consistance, elle était amenée dans des appareils Erkensators qui enlevaient les matières solides par la force centrifuge. Après on a mis un autre système moins encombrant, 40 cm de long environ ; c'était américain et on appelait cela des cleaners » (article "la fabrication du papier", 2007).


Jean Le Berre (blanchiment et raffinage)

« Une fois la pâte blanchie, elle était transportée dans des wagonnets jusqu'aux piles raffineuses où elle était finement broyée avant de descendre dans une grande réserve de 200 à 300 litres qui était toujours pleine et qui récupérait également le trop plein de pâte de la machine à papier. »

 

Louis Barreau (raffinage)

« Au raffinage, le gouverneur devait de temps en temps plonger sa main dans la pile, refermer les doigts pour retenir un peu de pâte qu'il examine après avoir retiré sa main et écarté les doigts. Il estimait ainsi la longueur des fibres et le degré d'engraissement de la pâte. Quand il jugeait être à point il relevait le cylindre jusqu'à le faire effleurer la platine ; pour cela il prenait un bâton qu'il plaçait entre son oreille et la platine : le "ronronnement" de la pile cessait brusquement au point cherché. » (mémoires dactylographiées et illustrations, ~1970)


Hervé Gaonac'h (machine, toile)

« On arrêtait la machine quand il fallait changer de toile. On disait "chañch form" en breton. Et ça pouvait arriver la nuit, il y avait besoin plus de monde qu'il fallait aller chercher chez eux. » (entretien GrandTerrier 2006).


Louis Bréus (machine, sècherie)

« Au départ sur la machine 7 ça tournait à 35 mètres de papier à la minute. Après ça a tourné plus vite ; 45, 50, 60, 70, 80 mètres par minute? Là on a dû la consolider? Sur la 8, c'était marqué 1938 dessus, ça tournait doucement au début, et à la fin elle tournait à 120 mètres la minute. La machine 10 c'était 100-120 mètres. » (entretien GrandTerrier 2007).


Annotations

  1. Pilhoù, pluriel de pilh, s.f., collectif pilhenn : chiffons. Un "pilhaouer" est un chiffonnier ou un colporteur qui ramassaient dans les campagnes les chiffons ou autres produits usagers. [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑]
  2. Texte breton de l'interview de Marjan Mao : «  Ewid troc'hañ ar pilhoù e tammoù bihan e oa un daolig goad vihan. C'hwi 'oa asezet er penn all o rampañ hag ur falz 'oa plantet gant an tu lemm en tu all. Goudese e oa ur gasset vihan ewid lakaad ar pezh 'poa gwraet. Da gentañ e oa gwraet tammoù hir gant ar pilhoù paket en ho torn er mod-se, un tu en ho torn, an heni all o pegañ e-barzh an tamm pilhoù. » [Ref.↑]


Thème de l'article : Richesses du patrimoine

Date de création : février 2022    Dernière modification : 28.01.2022    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]