La vente de la chapelle et du calvaire de Coat-Quéau, Ouest-Eclair Illustration 1925
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- | <i>Trois articles de la presse locale et nationale qui reprennent les arguments pour et contre le transfert de ce calvaire depuis son lieu d'origine près d'une chapelle en ruine jusqu'au parc de l'industriel René Bolloré.</i> | + | <i>Trois articles de la presse régionale et nationale qui détaillent les circonstances de la vente de la chapelle de Coatquéau et du transfert de son calvaire dans la propriété gabéricoise de l'industriel René Bolloré.</i> |
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- | Autres lectures : {{Tpg|CAOUISSIN Youenn - Vie de l'abbé Yann-Vari Perrot}}{{Tpg|Le calvaire du manoir d'Odet}}{{Tpg|René Bolloré (1885-1935), entrepreneur}}{{Tpg|Les croix et calvaires d'Ergué-Gabéric}} | + | Autres lectures : {{Tpg|La reconstruction et bénédiction de la chapelle de Cascadec, Kannadig 1927}}{{Tpg|CAOUISSIN Youenn - Vie de l'abbé Yann-Vari Perrot}}{{Tpg|La chapelle de Coat-Quéau transportée à Cascadec, Courrier Illustration 1927-28}}{{Tpg|Le calvaire du manoir d'Odet}}{{Tpg|René Bolloré (1885-1935), entrepreneur}}{{Tpg|Les croix et calvaires d'Ergué-Gabéric}} |
==Présentation== | ==Présentation== | ||
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L'action du curé de Scrignac qui avait proposé de remonter le calvaire devant l'église paroissiale fut sans effets : « <i>M. Grall, curé de Scrignac, s'est en vain élevé du haut de la chaire contre la mise à l'encan d'un monument respectable aux yeux de tous, datant du 16e siècle</i> ». | L'action du curé de Scrignac qui avait proposé de remonter le calvaire devant l'église paroissiale fut sans effets : « <i>M. Grall, curé de Scrignac, s'est en vain élevé du haut de la chaire contre la mise à l'encan d'un monument respectable aux yeux de tous, datant du 16e siècle</i> ». | ||
- | Après une première mise à prix de 6.000 francs, le dernier enchérisseur pour 10.900 francs sera M. Le Rumeur, ancien agent-voyeur, qui représentait M. René Bolloré, propriétaires des papeteries d'Ode en Ergué-Gabéric et de Cascadec en Scaër. | + | Après une première mise à prix de 6.000 francs, le dernier enchérisseur pour 10.900 francs sera M. Le Rumeur, ancien agent-voyeur, qui représentait M. René Bolloré, propriétaire des papeteries d'Odet en Ergué-Gabéric et de Cascadec en Scaër. |
- | Le deuxième article d'Ouest-Eclair, publié le 6 juin, plus d'un mois après la vente, est plus nuancé et reprend des arguments apportés par la Société Archéologique du Finistère : « <i>L'acheteur qui est un industriel Finistérien, a fait remonter le calvaire dans une propriété des environs de Quimper, le sauvant ainsi d'une ruine certaine et prochaine</i> ». | + | L'article de L'Illustration reprend le même titre que celui de l'Ouest-Eclair, « <i>Un calvaire à l'encan</i> » <ref name="Encan">{{K-Encan}}</ref>, à savoir mis aux enchères, et publie aussi la photo des ruines derrière la base du calvaire. |
- | Mais le journaliste s'interroge : « <i>Qu'est devenu le calvaire, hors du cadre où il a été élevé et qui lui seyait si bien ? Pourquoi prétendre avoir sauvé d'une ruine prochaine ce calvaire de solide granit qui avait résisté aux tempêtes et à la foudre même ?</i> ». | + | La défense du patrimoine antique est le sujet principal : « <i>Notre-Dame de Coatquéau était, jadis, un lieu de grande vénération. De l'ancienne église, qui se dressait, fort belle sous le dôme imposant de très vieux arbres, il ne reste plus les ruines d'une chapelle et une croix monumentale en granit de Kersanton.</i> » |
- | Son seul espoir est qu'on « <i>consolidera les ruines de la chapelle</i> ». Les pierres de la chapelle seront transportées l'année suivante en 1926 sur le site voisin de la papeterie de Cascadec en Scaër où l'industriel René Bolloré reconstruira sa chapelle. | + | Le deuxième article d'Ouest-Eclair, publié le 6 juin, plus d'un mois après la vente, présente les arguments apportés par la Société Archéologique du Finistère : « <i>L'acheteur qui est un industriel Finistérien, a fait remonter le calvaire dans une propriété des environs de Quimper, le sauvant ainsi d'une ruine certaine et prochaine</i> ». |
- | En 1937 à l´initiative de l´abbé Jean-Marie Perrot <ref name=Perrot>{{PR-Perrot}}</ref>, et d´après les plan de l´architecte James Bouillé, tous deux militants bretons de l´action catholique, une nouvelle chapelle sera construite à l'emplacement de l'ancien édifice. | + | Mais le ton du journaliste reste critique et ironique : « <i>Qu'est devenu le calvaire, hors du cadre où il a été élevé et qui lui seyait si bien ? Pourquoi prétendre avoir sauvé d'une ruine prochaine ce calvaire de solide granit qui avait résisté aux tempêtes et à la foudre même ?</i> ». |
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+ | Le seul espoir est qu'on « <i>consolidera les ruines de la chapelle</i> », mais persiste un doute sur la faisabilité. En fait les pierres de la chapelle seront bien transportées l'année suivante en 1926 sur le site voisin de la papeterie de Cascadec en Scaër où l'industriel René Bolloré reconstruira sa chapelle. | ||
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- | [[Image:OE-4-29-1925-CalvaireOdetCoatQueau.jpg|center|250px|thumb|À la Une d'Ouest-Elair du 29.04.1925]] | + | [[Image:Illustration9mai1925-Photo2.jpg|center|350px|thumb|L'Illustration du 09.05.1925]] |
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+ | En 1937 à l´initiative de l´abbé Jean-Marie Perrot <ref name=Perrot>{{PR-Perrot}}</ref>, et d´après les plans de l´architecte James Bouillé, tous deux militants bretons de l´action catholique, une nouvelle chapelle sera construite à l'emplacement de l'ancien édifice. | ||
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De la vieille église, qui fut très belle, il ne reste qu'une partie bien attaquée par les siècles et en ruines par endroits. Ce coin curieux, à une lieue de Scrignac, semble ignoré des guides et des dictionnaires. Les connaisseurs seuls en découvrent le chemin. | De la vieille église, qui fut très belle, il ne reste qu'une partie bien attaquée par les siècles et en ruines par endroits. Ce coin curieux, à une lieue de Scrignac, semble ignoré des guides et des dictionnaires. Les connaisseurs seuls en découvrent le chemin. | ||
- | <spoiler id="991" text="Notre-Dame de Coatquéau a déjà, d'ailleurs, traversé de cruelles épreuves ...">Notre-Dame de Coatquéau a déjà, d'ailleurs, traversé de cruelles épreuves. Sous l'Empire, ... | + | <spoiler id="991" text="Notre-Dame de Coatquéau a déjà, d'ailleurs, traversé de cruelles épreuves ...">Notre-Dame de Coatquéau a déjà, d'ailleurs, traversé de cruelles épreuves. Sous l'Empire, c'est un notaire qui en fait abattre la partie la plus remarquable et qui se sert des matériaux pour les employer à des constructions de maisons qui sont devenues deux fois la proie des flammes. |
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+ | M. Queynec, vicaire à Scrignac, fit enclore une croix imposante en granit de Kersanton que revendiquait le propriétaire du domaine de Coatquéau, ce fut autant de sauvé de l'acharnement des démolisseurs. | ||
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+ | Et voici que le marteau menace peut-être encore ce calvaire vénéré ainsi que la chapelle voisine. Cette fois l'argent se dresse contre la piété des fidèles, puissance nouvelle et redoutable. M. Grall, curé de Scrignac, s'est en vain élevé du haut de la chaire contre la mise à l'encan d'un monument respectable aux yeux de tous, datant du XVIe siècle, et a multiplié auprès du maire pour obtenir de lui la promesse qu'au moins ce calvaire ne sera pas vendu de son vivant. | ||
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+ | <big>La vente</big> | ||
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+ | Malgré tout, le dimanche de la Quinquagésime, le conseil votait la mise aux enchères du malheureux calvaire. Déjà on avait bâti un pont avec les pierres de l'antique chapelle. On s'est passé d'affichage comme de publication. C'était pour ainsi dire une manière pour la commune de se débarrasser d'une maçonnerie encombrante et inutile. N'avait-elle pas déjà liquidé de vieux saints ? Il fallait aussi faire argent du calvaire. La mise à prix fut de 6.000 francs et fut annoncée au son du tambour, le mardi de Pâques, à la sortie de la messe. Les amateurs mettaient peu d'entrain à faire monter ce chiffre. Cependant on atteignit 10.000 fr., qu'offrait un boulanger du bourg. Le dernier enchérisseur fut M. Le Rumeur, qui acquit pour 10.200 fr. le calvaire, la chapelle en ruines, le terrain et un second calvaire de moindre valeur. Jusqu'au dernier moment on espéra que l'achat ne serait pas opéré. Il fallut bien se rendre compte du fait accompli. La population s'intéressa assez peu à cet événement, ou n'en saisit pas toute la gravité. | ||
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+ | Le désir du curé aurait été, avant la vente du calvaire, de le faire transporter devant l'église de Scrignac. Il s'engageait, par contre, à faire les réparations nécessaires à la toiture de son église qui menace ruine. Ainsi la question d'argent n'aurait pas été en jeu. | ||
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+ | Un industriel de Quimper, peut-être le véritable acquéreur, prétendait de son côté s'approprier le monument afin de bâtir une chapelle neuve. Est-ce vrai ? L'ancienne chapelle toute proche du calvaire conserve dans ses ruines des vestiges qui attirent les amateurs des fenêtres ogivales du XVIIe siècle aux détails très fins et encore intacts. La chapelle elle-même ainsi que le terrain environnant, qui contient une croix de pierre en face de l'église, a faillu être mise en vente il y a trois ans sur une mise à prix de 1.500 fr. Aucun acquéreur ne se présenta. | ||
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+ | <big>Une enquête des Beaux-Arts</big> | ||
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+ | Aujourd'hui l'Administration des Beaux-Arts s'émeut. M. Waquet, archiviste départemental, averti de la prise de possession d'une oeuvre de cet ordre, fait en ce moment son enquête sur ce qui s'est passé à Scrignac. Son intention, pour obvier à un trafic éventuel de ce calvaire, serait de le faire classer au plus tôt comme monument historique. | ||
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+ | Qu'adviendra-t-il du marché passé par la commune qu'administre M. Masson ? Espérons que le paysage ne sera pas séparé de son antique ornement et que la population aura à cœur de conserver un lieu de pèlerinage consacré par les plus chères traditions. | ||
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+ | <big>Ouest-Eclair du 29.04.1925</big> | ||
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+ | Notre photographie représente le calvaire et la chapelle en ruines de N.-D. de Coëtquéau, deux monuments qui, au point de vue artistique et archéologique, ont une réelle valeur et que la commune de Scrignac (Finistère) n'a cependant pas hésité à vendre aux enchères dans les conditions que nous avons relatées lundi. | ||
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Nos lecteurs ont pu voir dans l'Ouest-Eclair du 29 avril, la photographie de ce modeste et charmant lieu de pèlerinage plutôt délaissé depuis quelques années, et qui, aujourd'hui, est voué à l'abandon. Ils peuvent conserver cette image : il n'en sera pas pris d'autres clichés et pour cause. | Nos lecteurs ont pu voir dans l'Ouest-Eclair du 29 avril, la photographie de ce modeste et charmant lieu de pèlerinage plutôt délaissé depuis quelques années, et qui, aujourd'hui, est voué à l'abandon. Ils peuvent conserver cette image : il n'en sera pas pris d'autres clichés et pour cause. | ||
- | <spoiler id="992" text="À la Société Archéologique ...">C'est la Société archéologique de Quimper qui met le point final ... | + | <spoiler id="992" text="À la Société Archéologique ..."><big>À la Société Archéologique</big> |
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+ | C'est la Société archéologique de Quimper qui met le point final à cette histoire, en mêlant à des appréciations peu obligeantes, des renseignements pleins d'intérêts et même de rassurantes promesses. | ||
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+ | Nous lisons d'abord dans <i>Bulletin de la Société Archéologique du Finistère</i>, 4e livraison de 1925, un rapport du Président de la société. | ||
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+ | Le président commence par reconnaître l'authenticité des faits et les déplore. Puis il ajoute : | ||
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+ | « <i>Mais rien ne sera emporté à l'étranger, ni même hors du département. | ||
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+ | L'acheteur qui est un industriel Finistérien, a fait remonter le calvaire dans une propriété des environs de Quimper, le sauvant ainsi d'une ruine certaine et prochaine ; quant aux ruines, elles seront consolidées dans la mesure du possible afin de conserver au site de Coatquéau tout son charme pittoresque. La question des anciennes chapelles a été souvent débattue dans les séances de la Société ; c'est une question qui ne saurait été résolue pleinement que par la bonne volonté intelligente des collectivités propriétaires. | ||
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+ | Un excellent exemple vient d'être donné à cet égard par la municipalité de Locronan qui, à la suite des démarches obstinées du maire, M. Daniélou, sous-secrétaire d'Etat à la Marine Marchande, a obtenu le classement de sa vieille place. Cette nouvelle est accueillie avec la plus vive satisfaction par notre société qui, il y a déjà plusieurs années, avait émis un vœu en ce sens ...</i> » | ||
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+ | Nous ne disions guère autre chose, et l'exemple du maire de Locronan et sous-secrétaire d'Etat aurait dû être suivi par la commune de Scrignac, qui s'est désintéressée d'une miniature de rond-point sylvestre fort joli à contempler, et agrémenté de monuments artistiques d'une valeur indéniable. | ||
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+ | Qu'est devenu le Calvaire, hors du cadre où il a été élevé et qui lui seyait si bien ? Il est « <i>dans une propriété des environs de Quimper</i> ». Peut-être y semble-t-il dépaysé et malheureux, malgré la « <i>bonne volonté</i> » et le bon goût de l'acheteur, M. B., l'industriel quimpérois, qui a été remplacé aux enchères par un ancien agent-voyer de Morlaix. Oui, le Calvaire est maintenant dans une propriété d'Ergué-Gabéric, près de Quimper, dont l'église du 16e siècle est signalée déjà par une remarquable absidiale, un vitrail de 1516 et un rétable du 17e siècle. Le voisinage n'est pas trop dépareillé. | ||
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+ | Mais pourquoi prétendre avoir sauvé d'une ruine prochaine ce Calvaire de solide granit qui avait résisté aux tempêtes et à la foudre même ? C'est un excès de sollicitude vraiment ! Il ne faut pas prévoir les malheurs de si loin. | ||
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+ | Et maintenant la note d'espérance : on « <i>consolidera</i> » les ruines de la chapelle, et c'est quelque chose. Il est dommage qu'il faille admettre aussitôt cette « <i>limite du possible</i> » qui préside à l'équilibre de tous les budgets. | ||
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+ | Quant à conserver au site de Coatquéau tout son charme de pittoresque, le Calvaire dûment supprimé, c'est un peu bercer d'illusions les artistes de la palette. | ||
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+ | Une réunion de la Société d'Archéologie devrait au surplus avoir lieu le jeudi 27 mai. Le président a présenté deux observations dont la première a trait à l'affaire du calvaire et de l'église de Coatquéau, en Scrignac, « <i>récemment exposée par un journal régional d'une façon inexacte (?) et en termes que ne justifie pas la très acceptable solution intervenue, le calvaire et les ruines de l'église ayant désormais (?) toute garantie d'être conservés en territoire finistérien</i> ». | ||
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+ | Alors, et à Scrignac ? Ce versant de la montagne d'Arrhée ne serait-il pas « <i>finistérien</i> » ? | ||
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+ | Voici enfin qui nous fait réellement plaisir : | ||
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+ | <big>Un dernier souvenir</big> | ||
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+ | M. Victor Surel, peintre décorateur à Morlaix, offre à la société plusieurs intéressants croquis dont celui d'une jolie croix à fût en spirale coupé de bagues, datée de 1616, sur la route de Scrignac, à Coatquéau. De plus, l'aimable artiste promet à la Société, dont toute la gratitude lui est acquise, des aquarelles des ruines de l'église de Coatquéau. | ||
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+ | Notre petite enquête se trouve ainsi amplement justifiée et récompensée. Il restera encore quelque chose de plus que notre photo du Calvaire et de N.D. de Coatquéau, vue prise, on l'avouera, juste à temps ; il restera les aquarelles de Victor Surel. | ||
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+ | L'<i>Ouest-Eclair</i> aura eu peut-être aussi le mérite d'écarter le rideau feuillu derrière lequel se nichait toute une architecture ignorée des touristes et destinée à une exécution sommaire, à une demi-mort prématurée. | ||
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+ | Mais on ne saurait sans mauvaise grâce se montrer plus jaloux des vieilles choses que la Société Archéologique elle-même. | ||
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Version actuelle
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Trois articles de la presse régionale et nationale qui détaillent les circonstances de la vente de la chapelle de Coatquéau et du transfert de son calvaire dans la propriété gabéricoise de l'industriel René Bolloré. |
Autres lectures : « La reconstruction et bénédiction de la chapelle de Cascadec, Kannadig 1927 » ¤ « CAOUISSIN Youenn - Vie de l'abbé Yann-Vari Perrot » ¤ « La chapelle de Coat-Quéau transportée à Cascadec, Courrier Illustration 1927-28 » ¤ « Le calvaire du manoir d'Odet » ¤ « René Bolloré (1885-1935), entrepreneur » ¤ « Les croix et calvaires d'Ergué-Gabéric » ¤
[modifier] 1 Présentation
Rappel des faits : la chapelle de Notre-Dame de Coat-Quéau étant en ruine, la municipalité de Scrignac organisa une vente aux enchères du « calvaire, la chapelle en ruines, le terrain et un second calvaire ». Le premier article d'Ouest-Eclair daté du 27 avril, au titre accrocheur « Comment on met à l'encan L'action du curé de Scrignac qui avait proposé de remonter le calvaire devant l'église paroissiale fut sans effets : « M. Grall, curé de Scrignac, s'est en vain élevé du haut de la chaire contre la mise à l'encan d'un monument respectable aux yeux de tous, datant du 16e siècle ». Après une première mise à prix de 6.000 francs, le dernier enchérisseur pour 10.900 francs sera M. Le Rumeur, ancien agent-voyeur, qui représentait M. René Bolloré, propriétaire des papeteries d'Odet en Ergué-Gabéric et de Cascadec en Scaër. L'article de L'Illustration reprend le même titre que celui de l'Ouest-Eclair, « Un calvaire à l'encan » La défense du patrimoine antique est le sujet principal : « Notre-Dame de Coatquéau était, jadis, un lieu de grande vénération. De l'ancienne église, qui se dressait, fort belle sous le dôme imposant de très vieux arbres, il ne reste plus les ruines d'une chapelle et une croix monumentale en granit de Kersanton. » Le deuxième article d'Ouest-Eclair, publié le 6 juin, plus d'un mois après la vente, présente les arguments apportés par la Société Archéologique du Finistère : « L'acheteur qui est un industriel Finistérien, a fait remonter le calvaire dans une propriété des environs de Quimper, le sauvant ainsi d'une ruine certaine et prochaine ». Mais le ton du journaliste reste critique et ironique : « Qu'est devenu le calvaire, hors du cadre où il a été élevé et qui lui seyait si bien ? Pourquoi prétendre avoir sauvé d'une ruine prochaine ce calvaire de solide granit qui avait résisté aux tempêtes et à la foudre même ? ». Le seul espoir est qu'on « consolidera les ruines de la chapelle », mais persiste un doute sur la faisabilité. En fait les pierres de la chapelle seront bien transportées l'année suivante en 1926 sur le site voisin de la papeterie de Cascadec en Scaër où l'industriel René Bolloré reconstruira sa chapelle. |
En 1937 à l´initiative de l´abbé Jean-Marie Perrot |
[modifier] 2 Transcriptions
Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher
Ouest-Eclair du 27 avril
Ouest-Eclair du 29.04.1925
Ouest-Eclair du 6 juin
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L'Illustration du 9 mai
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[modifier] 3 Coupures de presse
L'Ouest-Eclair | |||||
L'Illustration | |||||
[modifier] 4 Annotations
- Encan, s.m. : pour enquant, du latin médiéval in quantum, « pour combien », vente aux enchères publiques. Disperser ses meubles à l'encan. Expressions : Être à l'encan, prêt à être vendu au plus offrant ; Mettre, vendre à l'encan, vendre au plus offrant ; Fig. et péjoratif Mettre sa conscience à l'encan. Source : Dict. de l'Académie. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3]
- L'abbé Jean-Marie Perrot (1877-1943) est un prêtre catholique séculier, fondateur de l'association Bleun-Brug et de la revue Feiz ha Breiz. Ordonné prêtre en 1903, en poste à Saint-Vougay, Saint-Thégonnec, Plouguerneau, Scrignac, il se fait l'apôtre de la langue et des traditions catholiques de son pays breton. Soupçonné de compromission avec l'occupant allemand, il est abattu en 1943 par un membre de l'Organisation spéciale du PCF à Scaër. Il a sa tombe près de la chapelle de Coat-Quéau qu'il a fait reconstruire en 1937. [Ref.↑]
Thème de l'article : Revue de presse Date de création : Mai 2013 Dernière modification : 3.06.2022 Avancement : [Développé] |