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La troupe se composait de dix députés : Pétion, Barbaroux, Salle, Louvet, Meillan, Buzot, Bergoeing, Cussy, Lesage, Giroux, accompagnés de Girey-Dupré, de Riouffe, du domestique de Buzot, ce qui avec les six guides, faisait 19 hommes, tous bien armés. Lanjuinais n'avait fait que passer à Caen ; Guadet, qui s'écartait toujours du bataillon et ne s'était pas trouvé à Dinan, fut obligé de marcher seul vers Quimper, par la grande route, où il ne fut pas reconnu. Valady était resté en arrière avec un ami, il les rejoignit ensuite. Mollevault les avait quittés depuis quelques jours ; Marchena manquait, ainsi que Gorsas qui s'était retiré à Rennes chez des amis.
Louvet et Meillan nous ont conservé le récit saisissant de ce voyage aventureux à travers la Bretagne ; et c'est chez eux qu'il faudrait en chercher les détails. Nous leur en déroberons quelques-uns. [...]
" Enfin, trente-deux heures de marche non interrompue depuis Rostrenen avançaient leur arrivée de dix ou douze heures, et ils ne devaient rien attendre jusqu'au soir ou au lendemain. L'unique ressource était d'attendre leur dernier guide à Quimper, et d'attendre son retour dans tel coin du bois qu'on choisirait ensemble. Ainsi fut fait. Ils se jetèrent dans un chemin couvert ; mais il faisait un tel orage que, malgré les grands arbres qui les abritaient, la pluie tombait sur eux à torrents, et qu'ils étaient, pour ainsi dire, dans l'eau. " Je l'avoue, dit Louvet, l'heure du découragement était venue. [...]
Cependant un quart d'heure était à peine écoulé qu'ils virent revenir leur guide suivi d'un de leurs amis, procureur syndic du district de Quimper. Cet ami, nommé Abgral, pensant qu'ils arriveraient le lendemain, allait à l'avance courir la campagne pour leur procurer des retraites. Il les conduisit aussitôt chez un curé auquel il les donna pour des administrateurs du département, qu'un décret d'accusation forçait à se cacher. Et comme leur arrivée excitait la curiosité des paysans, il lui persuada de leur représenter comme des soldats de la garnison de Quimper qui avaient couru toute la nuit après des prêtres réfractaires, et qui se reposaient au presbytère pour recommencer leur poursuite la nuit suivante. Le soir ils quittèrent le bon curé pour se rendre en ville chez Lahubaudière où ils arrivèrent sans accident entre neuf et dix heures. De là ils furent distribués en diverses maisons pour y attendre le jour du départ, Salle, Cussu, Girey-Dupré, Meillan et Bergoeing, chez Kervelegan, Buzot chez un brave homme à deux portées de fusil de la ville, Pétion dans un campagne voisine où Guadet l'attendait déjà, Riouffe, Barbaroux et Louvet dans une autre maison.
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Extraits
