DURAND Gildas - La statuaire à Kerdévot - GrandTerrier

DURAND Gildas - La statuaire à Kerdévot

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| NomAuteur = DURAND | NomAuteur = DURAND
| PrenAuteur = Gildas | PrenAuteur = Gildas
-| Titre = La statuaire à Kerdévot+| Titre = La statuaire à Kerdévot et présence de l'art renaissant italien
-| Editeur = Association Kerdévot 89+| Editeur = Association Kerdévot 89 et Ce.R.A. d'Alet
| Publication = Kerdévot Ergué-Gabéric - Livre d'or du cinquième centenaire 1489-1989 | Publication = Kerdévot Ergué-Gabéric - Livre d'or du cinquième centenaire 1489-1989
-| LieuEdition = Spézet+| LieuEdition = Spézet et Alet
| AnneeEdition = 1989 | AnneeEdition = 1989
| Pages = 49-78 | Pages = 49-78
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 +Dans un premier temps, Gildas Durand fait le point sur les origines du retable majeur flamand : « <i>Le retable de Kerdévot n'est pas une œuvre exclusivement anversoise et du XVIe siècle comme on l'a souvent dit, mais un travail mixte de la fin du siècle précédent</i> ».
Contrairement au chanoine Abgrall qui y voyait une création exclusive des ateliers d'Anvers, Gildas Durand décèle des détails qui indiqueraient que la huche et certaines statuettes proviennent des ateliers de Malines <ref>Malines (en néerlandais Mechelen) est une ville de Belgique située en Région flamande dans la province d'Anvers. Les ateliers de Malines ont produit au 15e siècle de très beaux retables, en concurrence avec ceux d'Anvers et de Bruxelles.</ref> : Contrairement au chanoine Abgrall qui y voyait une création exclusive des ateliers d'Anvers, Gildas Durand décèle des détails qui indiqueraient que la huche et certaines statuettes proviennent des ateliers de Malines <ref>Malines (en néerlandais Mechelen) est une ville de Belgique située en Région flamande dans la province d'Anvers. Les ateliers de Malines ont produit au 15e siècle de très beaux retables, en concurrence avec ceux d'Anvers et de Bruxelles.</ref> :
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* « <i>Sainte Cécile et sainte Agnès, ainsi que la troisième sainte (au livre, à gauche), sont typiquement malinoises par les traits de leur visage.</i> ». * « <i>Sainte Cécile et sainte Agnès, ainsi que la troisième sainte (au livre, à gauche), sont typiquement malinoises par les traits de leur visage.</i> ».
* « <i>La technique de construction des sols des scènes inférieures à Kerdévot, confirme aussi l'origine malinoise de la caisse</i> ». * « <i>La technique de construction des sols des scènes inférieures à Kerdévot, confirme aussi l'origine malinoise de la caisse</i> ».
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 +Quant à la statue de la Maestà de Kerdévot, <ref name="Maesta">La Maestà est un terme italien désignant la Vierge Marie en majesté et de face, dans une attitude hiératique, assise sur un trône, entourée d'anges, et portant éventuellement son enfant Jésus. La représentation du trône y est matériellement importante et imposante.</ref> : « <i>Toutes les références nordiques que l’on pourrait trouver à An Inntro Varia Kerdevot sont des œuvres italianisantes. C’est bien en Italie qu’il faut chercher des répondants à l’œuvre d’Ergué-Gabéric</i> ».
 +Les visages de la Vierge et des angelots ne sont ni bretons, ni nordiques. Le drapé, nullement flamand, est lui aussi italien dans son rejet des cassures trop marquées. Le voûtement du trône par une grande valve de coquille saint Jacques se retrouve notamment dans Botticelli et Cosmé Tura.
 +La comparaison à d’autres réalisations italiennes apporte des éléments pour déterminer la date de la statue de Kerdévot. Sa conclusion : « <i>La Maestà de Kerdévot date probablement de la seconde moitié du 15e siècle, et semble-t-il plus précisément du dernier tiers de ce siècle. Cela coïncide trop avec la période de construction de la chapelle pour ne pas proposer une importation contemporaine, ou de peu postérieure</i> ».
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Autres lectures : {{Tpg|KERDÉVOT 89, Association - Kerdévot, livre d'or du 5e centenaire}}{{Tpg|Retable flamand de Kerdévot}}{{Tpg|La nativité du retable de Kerdévot}}{{Tpg|FATY Bruno - Le retable de Notre-Dame de Kerdévot}}{{Tpg|ABGRALL Jean-Marie - Le Retable de Kerdévot}}{{Tpg|DURAND Gildas - La statuaire à Kerdévot}}{{Tpg|MUSÉE BRETON (Quimper) - Relations Bretagne-Flandres aux 14-16 siècles}}{{Tpg2|:Category:Kerdévot|Espace Chapelle de Kerdévot}}{{Tpg|Les marques de fabrique des ateliers flamands du 16e sur le retable de Kerdévot}}{{Tpg|Un concours de peinture pour le retable de Kerdévot}} Autres lectures : {{Tpg|KERDÉVOT 89, Association - Kerdévot, livre d'or du 5e centenaire}}{{Tpg|Retable flamand de Kerdévot}}{{Tpg|La nativité du retable de Kerdévot}}{{Tpg|FATY Bruno - Le retable de Notre-Dame de Kerdévot}}{{Tpg|ABGRALL Jean-Marie - Le Retable de Kerdévot}}{{Tpg|DURAND Gildas - La statuaire à Kerdévot}}{{Tpg|MUSÉE BRETON (Quimper) - Relations Bretagne-Flandres aux 14-16 siècles}}{{Tpg2|:Category:Kerdévot|Espace Chapelle de Kerdévot}}{{Tpg|Les marques de fabrique des ateliers flamands du 16e sur le retable de Kerdévot}}{{Tpg|Un concours de peinture pour le retable de Kerdévot}}
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==Extraits== ==Extraits==
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 +Une Vierge trônant.
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 +Nous avons eu récemment l'occasion de signaler une grande oeuvre importée d'Italie et conservée à la chapelle Notre-Dame de Kerdévot (Cornouailles, Finistère) connue sous le vocable « <i>An Intron Varia Kerdevot</i> ». Son intérêt justifie qu'on la présente à nouveau ici (ill. 1 à 3). S'il n'y a pas lieu de reprendre les arguments développés pour en attribuer la paternité à un atelier à un atelier du Nord de l'Italie, dans le dernier quart du XVe siècle, il est toujours possible de les conforter. En 1488, Lorenzo Costa peint pour la famille Bentivoglio de Bologne une Vierge entourée des donateurs, conservée à l'église San Giacomo Maggiore <ref>Louis HOURTICQ, <i>La peinture des origines au XVIème siècle</i>, Paris, H. Laurens, 1926, illustration p. 340.</ref>. L'intérêt de cette comparaison supplémentaire réside dans les allégories qui ornent l'architecture du trône, les angelots musiciens et les motifs <i>all'antica</i>, comme à Kerdévot. Cette comparaison nous indique une fois encore le dernier quart du XVe siècle et plus précisément les années 1480 comme période où ces madones étaient à la mode, entourés de riches et puissantes architectures renaissantes, aux décors parfois symboliques, et auréolées de <i>putti</i>.
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 +Par sa majesté, la <i>Maestà</i> de Kerdévot mérite un renom autrement plus grand que celui dont elle aura bénéficié jusqu'alors. Avec une rénovation d'un « brio » un peu trop dur, de récentes manifestations l'ont fait entrer dans son deuxième demi-millénaire sous un jour plus favorable. Observons que son impact ne fut toutefois pas nul antérieurement, puisqu'elle suscita une copie miniaturisée et simplifiée, conservée à présent à l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric.
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 +On ne connaît pas l'ancienneté de sa présence dans cette chapelle cornouaillaise, mais il est autorisé de penser qu'elle aura pu être importée peu de temps après la construction de l'édifice.
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Version du 3 mai ~ mae 2018 à 09:41


Image:LivresB.jpgCatégorie : Media & Biblios  

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Statut de l'article : Image:Bullgreen.gif [Fignolé] § E.D.F.

DURAND (Gildas), « La statuaire à Kerdévot et présence de l'art renaissant italien », dans Kerdévot Ergué-Gabéric - Livre d'or du cinquième centenaire 1489-1989, Association Kerdévot 89 et Ce.R.A. d'Alet, Spézet et Alet, 49-78
Titre : La statuaire à Kerdévot et présence de l'art renaissant italien
Auteur : DURAND Gildas Type : Article
Edition : Association Kerdévot 89 et Ce.R.A. d'Alet Publication : Kerdévot Ergué-Gabéric - Livre d'or du cinquième centenaire 1489-1989
Impression : Spézet et Alet Année : 1989
Pages : 49-78 Référence : 2-9503741-7

Notice bibliographique

Dossier d'Alet

Kerdévot 89

L'article complet sur la statuaire de Kerdévot est publié en 1989 dans le cadre du cinquième centenaire de la chapelle de Kerdévot. Il est complété par une étude parue en parallèle dans les dossiers du Centre régional archéologique d'Alet et portant sur la « présence de l'art gothique et renaissant italien dans le patrimoine statuaire de Bretagne ».

Dans un premier temps, Gildas Durand fait le point sur les origines du retable majeur flamand : « Le retable de Kerdévot n'est pas une œuvre exclusivement anversoise et du XVIe siècle comme on l'a souvent dit, mais un travail mixte de la fin du siècle précédent ».

Contrairement au chanoine Abgrall qui y voyait une création exclusive des ateliers d'Anvers, Gildas Durand décèle des détails qui indiqueraient que la huche et certaines statuettes proviennent des ateliers de Malines [1] :

  • « Ce sont les statuettes supportées par les colonnettes de la partie inférieure et frontale de la caisse qui signent l'origine malinoise de la structure ».
  • « Sainte Cécile et sainte Agnès, ainsi que la troisième sainte (au livre, à gauche), sont typiquement malinoises par les traits de leur visage. ».
  • « La technique de construction des sols des scènes inférieures à Kerdévot, confirme aussi l'origine malinoise de la caisse ».

Quant à la statue de la Maestà de Kerdévot, [2] : « Toutes les références nordiques que l’on pourrait trouver à An Inntro Varia Kerdevot sont des œuvres italianisantes. C’est bien en Italie qu’il faut chercher des répondants à l’œuvre d’Ergué-Gabéric ». Les visages de la Vierge et des angelots ne sont ni bretons, ni nordiques. Le drapé, nullement flamand, est lui aussi italien dans son rejet des cassures trop marquées. Le voûtement du trône par une grande valve de coquille saint Jacques se retrouve notamment dans Botticelli et Cosmé Tura. La comparaison à d’autres réalisations italiennes apporte des éléments pour déterminer la date de la statue de Kerdévot. Sa conclusion : « La Maestà de Kerdévot date probablement de la seconde moitié du 15e siècle, et semble-t-il plus précisément du dernier tiers de ce siècle. Cela coïncide trop avec la période de construction de la chapelle pour ne pas proposer une importation contemporaine, ou de peu postérieure ».


Autres lectures : « KERDÉVOT 89, Association - Kerdévot, livre d'or du 5e centenaire » ¤ « Retable flamand de Kerdévot » ¤ « La nativité du retable de Kerdévot » ¤ « FATY Bruno - Le retable de Notre-Dame de Kerdévot » ¤ « ABGRALL Jean-Marie - Le Retable de Kerdévot » ¤ « MUSÉE BRETON (Quimper) - Relations Bretagne-Flandres aux 14-16 siècles » ¤ « Espace Chapelle de Kerdévot » ¤ « Les marques de fabrique des ateliers flamands du 16e sur le retable de Kerdévot » ¤ « Un concours de peinture pour le retable de Kerdévot » ¤ 

Extraits

Page 75. Chapitre I. Importations. Dossier N° 17 de 1989 de Ce.R.A. d'Alet.

Une Vierge trônant.

Nous avons eu récemment l'occasion de signaler une grande oeuvre importée d'Italie et conservée à la chapelle Notre-Dame de Kerdévot (Cornouailles, Finistère) connue sous le vocable « An Intron Varia Kerdevot ». Son intérêt justifie qu'on la présente à nouveau ici (ill. 1 à 3). S'il n'y a pas lieu de reprendre les arguments développés pour en attribuer la paternité à un atelier à un atelier du Nord de l'Italie, dans le dernier quart du XVe siècle, il est toujours possible de les conforter. En 1488, Lorenzo Costa peint pour la famille Bentivoglio de Bologne une Vierge entourée des donateurs, conservée à l'église San Giacomo Maggiore [3]. L'intérêt de cette comparaison supplémentaire réside dans les allégories qui ornent l'architecture du trône, les angelots musiciens et les motifs all'antica, comme à Kerdévot. Cette comparaison nous indique une fois encore le dernier quart du XVe siècle et plus précisément les années 1480 comme période où ces madones étaient à la mode, entourés de riches et puissantes architectures renaissantes, aux décors parfois symboliques, et auréolées de putti.

 

Par sa majesté, la Maestà de Kerdévot mérite un renom autrement plus grand que celui dont elle aura bénéficié jusqu'alors. Avec une rénovation d'un « brio » un peu trop dur, de récentes manifestations l'ont fait entrer dans son deuxième demi-millénaire sous un jour plus favorable. Observons que son impact ne fut toutefois pas nul antérieurement, puisqu'elle suscita une copie miniaturisée et simplifiée, conservée à présent à l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric.

On ne connaît pas l'ancienneté de sa présence dans cette chapelle cornouaillaise, mais il est autorisé de penser qu'elle aura pu être importée peu de temps après la construction de l'édifice.


Annotations

  1. Malines (en néerlandais Mechelen) est une ville de Belgique située en Région flamande dans la province d'Anvers. Les ateliers de Malines ont produit au 15e siècle de très beaux retables, en concurrence avec ceux d'Anvers et de Bruxelles. [Ref.↑]
  2. La Maestà est un terme italien désignant la Vierge Marie en majesté et de face, dans une attitude hiératique, assise sur un trône, entourée d'anges, et portant éventuellement son enfant Jésus. La représentation du trône y est matériellement importante et imposante. [Ref.↑]
  3. Louis HOURTICQ, La peinture des origines au XVIème siècle, Paris, H. Laurens, 1926, illustration p. 340. [Ref.↑]


Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : novembre 2006    Dernière modification : 3.05.2018    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]