Blog 16.08.2015 - GrandTerrier

Blog 16.08.2015

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[modifier] Tombe enlevée, arche et voûte

« Enfeu, s.m. : ancien substantif déverbal de enfouir ; niche à fond plat, pratiquée dans un édifice religieux et destinée à recevoir, avant la Révolution française, la sépulture d'un seigneur du pays », Dictionnaire des Trésors de la Langue Française

Il y a quelques jours, une gabéricoise - elle se reconnaitra en tant que lectrice assidue du billet ! - se désolait de ne pas savoir qui était enterré dans son église paroissiale dans une tombe placée dans le mur de l'édifice religieux.

En fait, rien d'étonnant, car cet élément très ancien du patrimoine communal n'a jamais été présenté comme il se doit par les mémorialistes. Seul Norbert Bernard (historien-paléographe qui a apporté beaucoup au patrimoine et à l'histoire communale) a recherché les mentions de ses origines dans les archives locales, départementales et ducales.

Et pourtant cette tombe est mentionnée dès l'an 1504 et atteste des prééminences d'une seigneurie locale. La famille noble des Kerfors, en l’occurrence Caznevet et son fils Charles, disposait d'une « tombe enlevée (=surélevée), arche et voûte, en l'ayle de l'endroict du cueur », ceci à proximité de la « tombe basse et placée sur terre ayant une pierre tombale au dessus » des Liziart.

Et sur cette tombe il y a six blasons familiaux, dont deux ont des motifs conservés, avec en partie « senestre » (gauche) le mi-parti du fameux cor de chasse ou « greslier » de couleur azur des Kerfors du 15e au 17e siècle, et en partie « dextre » (droite) des armes de familles en alliance non encore identifiées.

Le premier document officiel mentionnant l'enfeu des Kerfors est un acte prônal du 15 décembre 1503 établissant le droit au seigneur de Kerfors à disposer d'une tombe « du cotté de l'eppittre » (c'est-à-dire à droite face à l'autel)) à l'église Saint-Guinal. Cet acte est mentionné à la succession du recteur Jean Edy en 1748 en ces termes : « Deux autres pronneaux de pareil idiome portant confection de tombe en l'église paroissialle du cotté de l'eppittre à François Liziart François de Kergonan et à Charles Kerfors sieur dudit lieu datté des 16 septembre 1496 et 15 décembre 1504. »

Cette interrogation nous permet aujourd'hui de compléter le travail de Norbert (en publiant notamment l'inventaire des documents d'archives, lettres et contrat de Jean Edy), et en replongeant dans la généalogie des Kerfors et les conditions de transmission du domaine de Kerfors à la famille de La Marche.

En savoir plus : « Le tombeau enfeu noble des Kerfors à l'église St-Guinal », « 1748 - Inventaire des documents anciens détenus par le recteur Jean Edy », « Les Kerfors, dudit lieu, nobles du 15e au 17e siècle », « Les de La Marche, nobles de Kerfort et de Lezergué, 17e-18e siècles » Billet du 16.08.2015