Blog 16.01.2016 - GrandTerrier

Blog 16.01.2016

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[modifier] Matières féodales aux XVII/XVIIIe

Billet du 16.01.2016 - « Pour l'(es) infatigable(s) collecteur(s) de l'histoire et du patrimoine d'Ergué-Gabéric qui retrouvera(ont) dans cette plaquette l'écho des nombreuses recherches publiées sur Grandterrier, avec le même désir de rendre proches ceux qui ont vécu avant nous », Daniel Collet.

Quel est le point commun entre le dossier de Daniel Collet « Les Gabéricois aux XVIIe et XVIIIe siècles. Population, économie, société » éditée par l'association Arkae en décembre 2015, et la plaidoirie du jurisconsulte Pierre Hévin le 15 décembre 1693 au Parlement de Bretagne ?

Cette phrase du géographe Jean-Baptiste Ogée : « La paroisse relève du roi, à l'exception des trois à l'exception des trois villages de Kermorvan, de Kernechiron et Kerougan qui se trouvent sous le fief de l'évêque de Quimper ».

Les 31 pages inédites de Daniel Collet constituent une analyse contextuelle très intéressante des inventaires, registres et documents d'archives des deux siècles se terminant par la Révolution. L'inventaire de la population de 1790 y tient une place importante, mais aussi de nombreux documents de succession et autres aveux ou dénombrements, sans oublier le rôle de capitation du tiers-état de 1720.

À noter aussi qu'en pages intérieures et en annexe un lexique propose une définition des principaux termes anciens utilisés (notamment les types d’impôts et charges). Et, outre l'existence des familles nobles et le clergé paroissial, c'est surtout la diversité du tiers-état majoritaire, les « sans-voix », qui est analysée grâce aux archives.

Le sujet du deuxième ouvrage porte sur la ville de Quimper et la question de savoir si la cité peut être considérée dans sa globalité comme le fief de l'évêque et non du roi. Et dans les arguments épiscopaux défendus par Perre Hévin il y a le fait qu'au moins trois villages d'Ergué-Gabéric constituent une mouvance ancestrale du fief de l’Évêque, et que donc cette paroisse voisine de Quimper n'est pas assimilable à un simple « proche Fief du Roy ».

Dans ce jugement qui se conclut par un constat d'universalité du fief de l'évêque dans sa ville close de Quimper et ses remparts (par opposition au quartier extérieur de la « Terre-au-duc »), on peut noter les points suivants :

 
  • Le jurisconsulte Pierre Hévin peut être désinvolte, voir cinglant, vis-à-vis du sieur réformateur : « On lui répond qu'il debite sur ce point avec une hardiesse extrême, une fausseté manifeste et convaincuë par les titres mêmes du Roi  ».
  • Les trois villages gabéricois cités par le célèbre avocat sont Kermorvan, Kerougan (probablement Keranguéau) & Kernechriou ou Kernerpiriou (ou Coat-Piriou).
  • D'autres villages d'Ergué-Gabéric étaient détenus par l’évêque : « trois anciens comptes du revenu de l'Evêché des années 1459, 1509 et 1533 dans lesquels le Receveur se charge des rentes dûës dans cette Paroisse d'Ergué-Gabéric, et entr'autres sur ces mêmes Villages », ce qui est confirmé par la cartographie et analyses de Norbert Bernard en 1997.

En savoir plus  : « COLLET Daniel - Les Gabéricois aux XVIIe et XVIIIe siècles », « HÉVIN Pierre - Matières féodales et coustume de Bretagne » et « BERNARD Norbert - Etude topographique et historique des chemins d'Ergué-Gabéric au 16e siècle ».