Blog 07.04.2018 - GrandTerrier

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[modifier] Le poste d'institutrice adjointe

Billet du 07.04.2018 - Merci à Pierrick Chuto de nous avoir gentiment signalé cet intéressant dossier. À noter aussi ses conférences du week-end, ouvertes à tous, sur le thème "Blancs contre Rouges" samedi 7 avril à Quimper, 14 H 30, espace associatif, 53 impasse de l'Odet, organisée par le C.G.F. (Centre généalogique du Finistère) et dimanche 8 avril à Pont-Croix, 15 H, espace culturel Louis Bolloré, à l'initiative de l'association "Les ouvriers de Saint Vincent".

Cette affaire, révélée par huit lettres de 1924-25 conservées aux Archives Départementales du Finistère, se passe dans un contexte de « concurrence achar-née » entre le clan catholique soutenant les écoles privées confessionnelles et le parti des républicains défendant l'école laïque communale.

Les effectifs des deux classes de l'école de filles du bourg sont en constante diminution depuis 1918 : « Nombre d'élèves en 1922 : 30 - - - 1923 : 18 - - - 1924 : 22 ». C'est la raison pour laquelle la préfecture et l'académie envisagent la suppression d'emploi de l'institutrice adjointe et de n'y conserver que le seul poste de directrice de Mme Borrossi.

Le républicains d'Ergué-Gabéric réagissent en organisant une pétition de protestation : « Il est possible que la municipalité, en majorité cléricale, donne à cette mesure un avis favorable, mais nous, républicains fermement laïques, nous avons l'honneur de protester de toute notre force contre cette suppression ».

Les arguments développés pour le maintien en place de l'institutrice adjointe sont :

Image:Right.gifImage:Space.jpg«Image:Space.jpgLa diminution des élèves à l'école des filles du bourg doit être attribuée tout d'abord à une négligence de la part de l'administration, qui en 1919, lors du départ de Mme Le Coroller, a attendu deux mois pour pourvoir le poste. »

Image:Right.gifImage:Space.jpg«Image:Space.jpgPendant ce laps de temps, plusieurs élèves ont naturellement quitté l'école publique pour aller à l'école libre, mais il est certain que petit à petit ces élèves reviendront. »

Image:Right.gifImage:Space.jpg«Image:Space.jpgLa diminution de l'effectif a ici, comme partout ailleurs, une autre cause, c'est le nombre peu élevé des naissances pendant les années de guerre. Cela n'est que momentané. »

Les pétitionnaires sont d'une part les conseillers municipaux minoritaires, à savoir Jean-Louis Le Roux de Lézouanac'h, Jacques et Auguste Laurent, et Jean-Louis Huitric, et d'autre part les militants locaux du comité républicain (Troalen, Poupon, Louis Le Corre, Le Grand P., Balès Louis, Balès Jean, Kergorlay).

  Localisation en 1925 de l'Ecole Communale de Filles au bourg :

Du côté de la municipalité, la majorité autour du maire Louis Le Roux vote pour la suppression, mais le résultat du vote est très serré, à savoir 7 voix pour et 5 voix contre. Le chef de file républicain Jean-Louis Le Roux remportera d'ailleurs les élections municipales suivantes en mai 1925.

En mars 1925, l'inspecteur d'académie, dans l'éventualité d"une inversion de la courbe de fréquentation, délivre sa conclusion : « À la rentrée nous aviserons. S'il y avait lieu, alors, de supprimer un emploi, il faudrait agir prudemment et commencer par le laisser vacant - en ajournant la suppression administrative. »

En 1927, lors d'une enquête sur le pensionnat de pupilles que la directrice de l'école de filles a pris en charge en plus de sa classe, deux classes sont toujours ouvertes, mais avec un effectif encore plus réduit : « 1ère classe : 8 élèves. 2e classe : 2 élèves. ».

L'emploi de l'institutrice adjointe a bien été supprimé, et les écoles confessionnelles progressent, avec notamment la création des écoles privées à Odet en 1928-29 par René Bolloré.

En savoir plus : « 1925 - Suppression du poste d'institutrice adjointe à l'école de filles du bourg »