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II. UN GROUPE D'EGLISES PAROISSIALES
3) Ergué-Gabéric
Il est certain que le chevet d'Ergué-Gabéric fut réalisé par un atelier individualisé par un sens de la décoration différent de celui qu'avait l'atelier qui édifia Plogonnec, Penmarc'h et Guengat ; de plus, il semble se garder plus facilement de la séduction du plein cintre et affirmer la pureté du tiers point, alors que l'autre atelier a tendance à surbaisser ses arcs. Mais le principe d'organisation architecturale demeure, comme en témoigne par exemple le désaxement, ici encore, de la baie centrale en regard du faîte du pignon ; il s'agit bien du choix du parti haut, manifesté à l'extérieur par le caractère monumental du chevet en rapport avec la quantité de lumière nécessaire à l'éclairage indirect des parties inférieures. À cette communauté de choix esthétique qui unirait deux ateliers voisins, ou bien qui pourrait indiquer peut-être qu'un même maître d'oeuvre cornouaillais travailla ici et là avec des collaborateurs différents, notamment des sculpteurs ou que le cahier des charges l'obligea, par économie ou par préférence, à utiliser une autre solution, s'ajoute l'argument épigraphique du vitrail daté des environs de 1516 prouvant que les chevets de ces quatre églises sont bien des œuvres contemporaines édifiées dans le même esprit.
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III À LA RECHERCHE D'UNE IDENTITÉ STYLISTIQUE
1) Tendances baroques
Dès la fin du XVe siècle, avec une élévation de 13 m, Kerdévot est un édifice hors du commun, comme le chœur de Saint-Michel de Quimperlé du même atelier de Saint-Michel de Quimperlé du même atelier et c'est bien cette illusion de hauteur qu'a éprouvée Léon Pallustre devant Penmarch et que cherchent à donner les chevets d'Ergué-Gabéric et de Plogonnec vers 1510. A l'intérieur, la lumière abondante de la maîtresse vitre et des grandes fenêtres du chevet fait vibrer ces volumes et accuse leur discontinuité, adoucie cependant par l'éclairage indirect provenant la plupart du temps du bas-côté méridional.
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Annexe, pages 14-15
BAIE 0 - VIE DU CHRIST, pp 14-22
Le chœur de l'austère chevet plat, construit vers 1515, reçoit principalement la lumière par la très haute baie axiale à quatre lancettes surmontée d'un tympan développé, à deux fleurs de lys, presque aussi haut (3 m 20). C'est un cadre formel idéal pour exposer la Vie du Christ découpée en scènes identiques, se déroulant de gauche à droite sur trois registres superposés ; on compte cinq barlotières par lancette.
On ne connait que la dernière restauration en date pour cette verrière qui dut être bien entretenue au XVIIIe siècle, comme d'ailleurs tout le mobilier d'après les comptes des fabriciens, et qui dut être restaurée lors de son classement en 1898.
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Annexe, pages 18-19
Dans l'encadrement des scènes, on retrouve de nombreux motifs Renaissance rencontrés à Plogonnec, constituant des structures identiques ou très voisines, dans le même esprit ornemental. Aux soubrassements des lancettes a et d, les consoles cantonnées de pattes ailées délimitent deux niches creusées dans un stylobates mouluré, des angelots munis d'une cornemuse se dressent dans ces niches à tenture et à pavage régulier.
En d, le bas de la console est interrompu par une inscription en minuscules gothiques, aujourd'hui masquée par la prédelle du retable baroque et assez mutilée ; nous la restituons ainsi : "Ceste . Victre . fut . fecte . / (en) . lan . mil . Vcc . XVI . et . / (esto) et . pour . lors . fabriq / ue . - - jeh - - al - - - - " ; le millésime 1516 est indubitable.
L'épaisseur excessive du joint en ciment moderne obstrue en partie l'inscription dont la dernière ligne avec le nom du fabricien, discernable encore sur les photographies de 1948, n'a jamais été lue. La lecture la plus honnête est celle d'Abgrall (1916, p. 200) alors que, par la suite, Couffon croit lire 1571 (1952, p. 14), erreur que l'on s'étonne de voir reprise dans un ouvrage récent (1968 Charpy, Waquet).
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