1911 - La reconstruction laborieuse du clocher foudroyé de Saint-Guénolé - GrandTerrier

1911 - La reconstruction laborieuse du clocher foudroyé de Saint-Guénolé

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Catégorie : Archives    
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§ E.D.F.
Suite à la chute du clocher foudroyé par la foudre, une reconstruction faite dans l'urgence par un entrepreneur local, avec une couverture partielle de l'assurance et des difficultés de financement.

Documents conservés aux Archives départementales du finistère
sous la cote 2 O 411 : compte-rendu de délibération de conseil municipal, traité de gré à gré et lettre d'accord du préfet.

Autres lectures : « Espace St-Guénolé » ¤ « Rétrospective historique de la chapelle de Saint-Guénolé » ¤ « Le clocher de Saint-Guénolé abattu par la foudre, Ouest-Eclair et autres 1910 » ¤ « Louis Le Roux, maire (1906-1925) » ¤ « La reconstruction historique du clocher de St-Guénolé, Ouest-France 1998-2000 » ¤ « KERANFOREST, alias Dominique de Lafforest - Pierres et paysages » ¤ « Réfection du clocher de St-Guénolé, OF-LQ 1984 » ¤ 


[modifier] Présentation

C'est lors d'un violent orage le 13 décembre 1910 que le clocher de St-Guénolé s'est effondré et que le toit de la chapelle a été endommagé : « Vers midi, la foudre tombait sur le clocher d'une chapelle située Saint-Guénolé et l'abattait. La toiture de l'église fut également endommagée et les murailles ébranlées.  » (cf. article séparé incluant les coupures de presse).

Il faudra attendre l'été suivant pour qu'on puisse finaliser les travaux de restauration et régler la facture :

  • Conseil municipal du 27 août : « Les travaux s'élevant à 1607 f. 61 sont déjà effectués » par l'entreprise locale Stervinou du lieu-dit L'Hôtel.
  • L'assurance souscrite ne couvre qu'une partie des frais : « les travaux à faire se sont trouvés augmentés par la reconstruction du clocher qui n'était pas assuré et par suite non compris dans l'indemnité de 691 f. »
  • Ça s'est passé dans un lieu bien reculé selon le maire : « Il s'agissait d'un travail à faire dans un coin éloigné, perdu pour ainsi dire, de la commune. », et on peut s'estimer heureux d'avoir trouvé de la main d’œuvre pour y venir travailler.
  • Le reste à charge peut être couvert partiellement par une prise en charge paroissiale, mais pour prendre le complément dans la caisse communale il faut régulariser par un traité de gré à gré avec l'accord du préfet.
 
Croquis de Keranforest en 1972 (Le Télégramme)
Croquis de Keranforest en 1972 (Le Télégramme)

Pour ce qui concerne la réfection du clocher, le résultat n'est pas brillant, comme on le voit sur le croquis ci-dessus, sa nouvelle hauteur est ridicule par rapport à ce qu'il était dans le passé : il servait de point de ralliement aux chasseurs de la région.

Les propos du recteur Louis Lein dans son journal paroissial l'attestent : « L'on a refait le clocher en ciment armé, mais le clocher est désormais et moins beau et moins haut [...] Les ouvriers avaient brisé une partie des pierres de l'ancien clocher et s'en étaient servis pour faire la maçonnerie de la base du nouveau clocher. »


[modifier] Transcriptions

Conseil municipal du 27.08.1911

Mairie d'Ergué-Gabéric. Extrait du registre des délibérations du conseil municipal. Séance ordinaire du 27 août 1911.

L'an mil neuf cent onze, le vingt sept août à huit heures du matin, le Conseil municipal d'Ergué-Gabéric convoqué le _ s'est réuni en séance ordinaire, à la Mairie, sous la présidence de M. Louis Le Roux maire.

Conseillers en exercice. Étaient présents : MM. Quelven Louis, Charuel Yves, Le Goff Hervé, Laurent Jacques, Feunteun René, Bacon Yves, Nédélec Louis, Le Roux Louis, Salaün Yves.Absents : MM. Le Dé Joseph, Briand Yves, Mahé Jean, Talayen Vincent, Nédélec François, Le Berre Jean, Mahé Jean, Feunteun Mathias. M. Charuel Yves a été élu secrétaire.

Le Maire expose au conseil 1° que la chapelle de Saint-Guénolé a été frappée par la foudre en 1910.

2° que les dégâts ont été évalués par expertise, la compagnie L'Union étant représentée, à une somme de 691 f. 55 versée dans la caisse communale.

3° qu'un crédit de cette somme pour réparation de l'édifice a été ouvert par M. le Préfet au budget additionnel de 1911.

Le maire explique :

1° que les travaux à faire se sont trouvés augmentés par la reconstruction du clocher qui n'était pas assuré et par suite non compris dans l'indemnité de 691 f.

2° que la somme totale dépensée est de 1607 f. 61., suivant le devis joint à la présente délibération.

3° que le Recteur veut bien contribuer à la dépense pour une somme de 500 f. qu'il versera dans la caisse communale.

4° que les 691 f. 55 de crédit déjà ouvert plus l'aide du Recteur fixée à 500 f., soit 1191 f. 55 obligent la commune à parfaire la différence, soit 416 f. 06.

Ceci exposé,

Le Maire fixe le conseil de vouloir bien après examen, voter 1° un crédit de 500 f. pour l'emploi de la subvention du Recteur. 2° un crédit complémentaire de 416 f. 06 indispensable pour régler les travaux. Le Conseil entrant dans les vies du Maire vote un crédit de 916 f. 06.

Continuant à délibérer le Maire expose que les travaux s'élevant à 1607 f. 61 sont déjà effectués ; qu'il s'agissait d'un travail à faire dans un coin éloigné, perdu pour ainsi dire, de la commune et qu'il croit avoir été très heureux en trouvant main d’œuvre dans la commune, persuadé à l'avance qu'une adjudication pour une aussi faible somme n'aurait produit aucun résultat plus avantageux en raison surtout de l'aide du recteur.

Cette manière de procéder aurait dû cependant préalablement être autorisée ; le Maire mis en erreur par une évaluation précitée et imprécise des travaux à effectuer n'a connue la dépense réelle que quand elle était achevée ; il demande au conseil de se joindre à lui pour prier l'administration supérieure de l'autoriser à passer un traité de gré à gré avec M. Stervinou demeurant à l'Hôtel en cette commune qui a effectué les travaux de réparation en question.

Le conseil d'accord avec le Maire, prie en conséquence M. le Préfet de vouloir bien autoriser la passation d'un marché de gré à gré avec M. Stervinou, entrepreneur, pour la somme de 1607 f. 61.

Ainsi fait et délibéré en mairie à Ergué-Gabéric les jour, mois et an que devant et ont signé au registre les membres présents.

Pour copie conforme. Ergué-Gabéric le 29 août 1911. Le maire, cachet et signature L. Le Roux.

 

Traité de gré à gré

Mairie d'Ergué-Gabéric. Traité de gré à gré pour travaux de réparation à la chapelle de St Guénolé.

Entre les soussignés M. Louis Le Roux, stipulant en qualité de Maire de la commune d'Ergué-Gabéric, spécialement autorisé à l'effet des présentes délibérations du conseil municipal en date du 27 août dernier, approuvée par M. le Préfet, d'une part.

Et M. Stervinou Jean René entrepreneur demeurant à l'Hôtel en cette commune.

A été convenu et arrêté le marché qui suit :

M. Stervinou s'engage à exécuter les travaux de réparation de la chapelle de Saint Guénolé conformément au devis dressé par l'autorité communale approuvé par M. le Préfet.

Le présent marché a été conclu pour la somme de 1607 f. 61 que M. le Maire s'engage à faire payer au dit entrepreneur après achèvement des ttravaux.

Fait triple à Ergué-Gabéric le 14 septembre 1911. L'entrepreneur, (signature J. Stervinou). Le maire, (signature L. Le Roux).

Lettre du préfet

Ergué-Gabéric. Restauration de la chapelle de St Guénolé.

11 septembre 1911. Maire, Ergué-Gabéric.

Vous m'avez transmis copie d'une délibération du Conseil municipal d'Ergué-Gabéric, en date du 27 août et relative à des travaux de restauration, d'ores et déjà exécutés, à la chapelle de St Guénolé, ainsi qu'un devis de la dépense, s'élevant à 1607 f.61 dont le montant serait couvert au moyen

1° d'un crédit de 691 f. 55 représentant le chiffre de l'indemnité versée à la commune par la Compagnie d'assurances « L'Union » à la suite de l'incendie partiel de l'édifice.

2° d'une subvention volontaire de 500 f. promise par le ministre du culte catholique exerçant à Ergué-Gabéric.

et 3° d'un crédit de 416 f. 06 voté à cet effet par la délibération précitée.

Total égal : 1607 f. 61

J'ai l'honneur de vous informer que, bien que regrettant que les travaux aient été exécutés irrégulièrement, je ne me refuserai pas à autoriser, comme le demande l'assemblée communale, la passation d'un traité de gré à gré visant l'exécution du projet en question.

En ce qui concerne la subvention volontaire promise, il vous appartient d'inviter l’intéressé à souscrire un engagement, sur papier timbré, de verser, à première réquisition, dans la caisse municipale la somme de 500 f. en question.

Je dois, d'ailleurs, faire observer à ce sujet, qu'il semble que les fidèles et le clergé local pourraient élever le montant de leur participation à une dépense faite bien plus dans leur intérêt que dans celui de la commune elle-même.

Quoi qu'il en soit, je vous prie de vouloir bien m'adresser, avec l'engagement dont il est question ci-dessus, quatre nouveaux extraits de la délibération municipale du 26 août, ainsi que le traité de gré à gré à passer avec M. Stervinou, établi en triple exemplaire dont deux timbrés.


[modifier] Documents


[modifier] Annotations



    Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric.

    Date de création : Février 2023    Dernière modification : 5.04.2023    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]