1860 - Enfance bafouée et abus sexuel dans un fossé de la Croix Rouge
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<spoiler id="995" text="Un mardi, il n'y a pas longtemps, un peu avant midi ...">Un mardi, il n'y a pas longtemps, un peu avant midi, m'étant un peu éloigné du blé noir que je gardai sur la route, pour aller au devant de mes frères, qui revenaient de l'école, et passant près de Mathurin de Pen a menez, assis sur le bord de la route, que je connais depuis longtemps, parce que ... trois ans ... , il me dit d'aller jouer avec lui, je lui dis que non, il me prit aussitôt dans ses bras et comme j'allais crier, il me mit la main sur la bouche et m'a emportée par dessus le fossé dans le champ ou garenne qui borde la route, puis mit sur le dos dans la douve, déboutonna son pantalon, enleva ses hardes et mit sa cheville entre mes jambes, il resta comme ça assez longtemps, mais il n'a pas été bien ... et il ne m'a pas fait grand mal étant mouillée. Pendant ce temps j'avais entendu ma mère m'appelez, mais pour m’empêcher de lui répondre, il mit sa main sur ma bouche, ce qu'il faisait du reste à chaque fois que je voulais crier. Lorsqu'il se releva de dessus moi, il me dit de pas parler de cela à personne, surtout à ton père, ou à ta mère, ou bien je fouetterai. Je sortis avant lui de la garenne et franchit le fossé. J'arrivai sur la route, en pleurant, où ma mère me rejoignit, elle me prit par la main, releva mes hardes, regarda ma chemise et me demanda ce qui était arrivé, elle me conduisit jusqu'à la porte de ma maison, quittai les ... et se mit à courir après Mathurin. J'avais dit en entrant chez moi ce qu'il m'avait fait ; comme il arriva tôt après, mon père et les autres le gronderont, il se mit à pleurer et comme il sortait pour aller au devant de ma mère, elle arriva, il pleura encore et ma mère l'emmena avec elle ... chez Mr le maire, où il avoua ce qu'il avait fait. | <spoiler id="995" text="Un mardi, il n'y a pas longtemps, un peu avant midi ...">Un mardi, il n'y a pas longtemps, un peu avant midi, m'étant un peu éloigné du blé noir que je gardai sur la route, pour aller au devant de mes frères, qui revenaient de l'école, et passant près de Mathurin de Pen a menez, assis sur le bord de la route, que je connais depuis longtemps, parce que ... trois ans ... , il me dit d'aller jouer avec lui, je lui dis que non, il me prit aussitôt dans ses bras et comme j'allais crier, il me mit la main sur la bouche et m'a emportée par dessus le fossé dans le champ ou garenne qui borde la route, puis mit sur le dos dans la douve, déboutonna son pantalon, enleva ses hardes et mit sa cheville entre mes jambes, il resta comme ça assez longtemps, mais il n'a pas été bien ... et il ne m'a pas fait grand mal étant mouillée. Pendant ce temps j'avais entendu ma mère m'appelez, mais pour m’empêcher de lui répondre, il mit sa main sur ma bouche, ce qu'il faisait du reste à chaque fois que je voulais crier. Lorsqu'il se releva de dessus moi, il me dit de pas parler de cela à personne, surtout à ton père, ou à ta mère, ou bien je fouetterai. Je sortis avant lui de la garenne et franchit le fossé. J'arrivai sur la route, en pleurant, où ma mère me rejoignit, elle me prit par la main, releva mes hardes, regarda ma chemise et me demanda ce qui était arrivé, elle me conduisit jusqu'à la porte de ma maison, quittai les ... et se mit à courir après Mathurin. J'avais dit en entrant chez moi ce qu'il m'avait fait ; comme il arriva tôt après, mon père et les autres le gronderont, il se mit à pleurer et comme il sortait pour aller au devant de ma mère, elle arriva, il pleura encore et ma mère l'emmena avec elle ... chez Mr le maire, où il avoua ce qu'il avait fait. | ||
- | Après lecture, a persisté, dit ne signer, nous signons avec l’interprète et le commis greffier, comme requis ... (trois signatures) | + | Après lecture, a persisté, dit ne signer, nous signons avec l’interprète et le commis greffier, comme requis ... (trois signatures)</spoiler> |
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<big>Document du 9 novembre 1860 - 3e témoin</big> | <big>Document du 9 novembre 1860 - 3e témoin</big> | ||
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+ | 9 novembre 1860. Déposition dans l'instruction contre Mathurin X. inculpé de viol. 3e témoin, Corentin Provost. | ||
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+ | Le neuf novembre mil huit cent soixante à 3 heures de l'après-midi. Devant nous Jean Tameren, Juge d'Instruction de l'arrondissement de Quimper (Finistère), assisté de Me E Deplanque commis greffier et du sieur Jean Le Grignoux âgé de 40 ans, Interprète de la langue bretonne qui a prêté le serment voulu par la loi, s'est présenté en notre Chambre d'Instruction le témoin ci-après lequel nous a représenté la copie de citation à lui donnée par le Bonnaire huissier à Quimper et après par l'organe de l'interprète déclaré sur notre demande se nommer Corentin Provost, 7 45 ans, garçon maréchal à Penamenez en Ergué-Gabéric, au service du père de l'inculpé ... et dépose séparément hors la présence du prévenu comme suit : | ||
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+ | <spoiler id="996" text="Il y a huit jours, mardi dernier ...">Il y a huit jours, mardi dernier que je quetai avec Mathurin X., fils, pour son père, mon maitre, bedeau de la chapelle de Kerdévot, j'étais entré au cabaret de la Croix Rouge où X. avait refusé d'entrer avec moi, environ une demi-heure après la cabaretière, femme B., et sa fille arrivèrent pleurant l'une et l'autre, je n'ai point entendu sa fille dire ce qui lui était arrivée, ... effrayèrent , la femme B., quittant ses sabots à la porte me dit d'aller chercher Mathurin ; elle partit elle-même et comme j'allais par la route, Mzthurin arriva en pleurant, là la cabaretière le somme d'aller avec elle trouver le maire, elle fut avec sa fille et Mathurin chez le maire et je ne sais pas autre chose, si ce ... délegué ... du maire, qui n'est pas éloigné de la Croix Rouge, et ce magistrat était venu sur la route, je l'entendais faire des remontrances à Mathurin d'où je ... qu'il avait fait quelque chose de mal avec la petite fille, mais je ne sais pas ce qu'il avait fait. | ||
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+ | Après ... sans requète de 2 francs. (trois signatures) | ||
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- | <big>Document du 28 novembre 1860</big> | + | <big>Document du 25 novembre 1860</big> |
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+ | Parquet. Cour Impériale de Rennes. Acte d'accusation. | ||
+ | Le Procureur Général près la Cour impériale de Rennes expose que, par arrêt en date du 22 novembre 1860, la Cour a ordonné la mise en accusation et le renvoi devant la Cour d'Assises du département du finistère pour y être jugé suivant la loi de Mathurin Laurent X. âgé de 21 ans, né à Ergué-Gabéric le 6 avril 1839, demeurant au même lieu arrondissement de Quimper, accusé d'attentat à la pudeur, crime prévu par l'article 332 du Code pénal. Déclare le Procureur Général que des pièces de l'instruction résultent les faits suivants : | ||
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+ | <spoiler id="997" text="Le 30 octobre dernier, vers onze heures du matin ...">Le 30 octobre dernier, vers onze heures du matin, Marie Jeanne B., âgée de 7 ans, se trouvais à peu de distance du domicile de ses parents, lorsque l'inculpé l'aborda et, après lui avoir adressé quelques paroles, l'entraina malgré sa résistance dans un fossé, et se livra sur elle ... | ||
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+ | L'enfant, dont les cris avaient été étouffés par la main de Mathurin X., s'empressa d'aller retrouver sa mère, et, sans ... en pleurant, l'attentat dont elle avait été victime et qu'attestaient l'état de son organe et les ... de sa chemise. | ||
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+ | X. a, du reste, avoué son crime tout en prétextant qu'il n'avait pas eu recours à la violence. | ||
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+ | En conséquence Mathurin Laurent X. est accusé d'avoir, le 30 octobre 1860, commis un attentat à la pudeur ... avec violence sur Marie Jeanne B., âgée de moins de 15 ans accomplis. | ||
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+ | Au Parquet 25 novembre 1860, le Procureur général impérial. (signature)</spoiler> | ||
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+ | <big>Document du 26 décembre 1860</big> | ||
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+ | <big>Document n° 1 du 9 janvier 1861</big> | ||
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+ | <big>Document n° 2 du 9 janvier 1861</big> | ||
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Version du 4 novembre ~ miz du 2015 à 19:57
| Une affaire de meurs détaillée par la transcription son dossier de procès de cours d'assises conservé aux Archives Départementales du Finistère (4 U 168).
Le titre de l'article est inspiré de l'ouvrage inédit de recherche d'Isabelle Le Boulanger publié en avril 2015 aux Presses Universitaires de Rennes : « Enfance bafouée. La société rurale bretonne face aux abus sexuels du XIXe siècle », dans lequel sont passés au peigne fin 349 dossiers de procédures dont celui de Mathurin X., âgé de 21 ans en 1860, maréchal-ferrant, condamné à « la peine de deux années d'emprisonnement par corps ». En savoir plus : « 1832 - L'affaire Jean Le Jaouanc, agresseur de Marie-Anne Le Corre » ¤ « LE DOUGET Annick - Violence au village » ¤ « LE DOUGET Annick - La peine de mort en Bretagne » ¤ « Les institutrices et instituteurs en poste à Ergué-Gabéric » ¤ « LE DOUGET Annick - Crime et justice en Bretagne » ¤ |
1 Présentation
2 Transcriptions
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Dossier
Document du 5 novembre 1860
Document du 7 novembre 1860
Document du 7 novembre 1860
Document du 9 novembre 1860 - 1er témoin
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Document du 9 novembre 1860 - 2e témoin
Document du 9 novembre 1860 - 3e témoin
Document du 13 novembre 1860
Document du 25 novembre 1860
Document du 26 décembre 1860 Document n° 1 du 9 janvier 1861 Document n° 2 du 9 janvier 1861 |
3 Originaux
Lieu de conservation :
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Reférence, droit d'image :
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4 Annotations
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Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Novembre 2015 Dernière modification : 4.11.2015 Avancement : [Développé] |