1844 - Placards réglementaires pour les cabarets gabéricois
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# François Ascoët à Pen carron Lestonan. | # François Ascoët à Pen carron Lestonan. | ||
# Laurent Douguet à Gadigou (route de Coray). | # Laurent Douguet à Gadigou (route de Coray). |
Version du 5 novembre ~ miz du 2014 à 07:21
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1 Présentation
Les documents ci-dessous sont conservées aux Archives Départementales du Finistère en Série O (actions judicaires). |
Il s'agit d'une part d'une lettre de demande d'apposition de placards de lutte contre l'alcoolisme dans les différents "cabarets" de la commune, et d'autre part le projet de placard avec son règlement. |
2 Lettre au préfet
Ergué-Gabéric, le 12 octobre 1844. A priori d'après le nombre de placards devant être distribués il y avait en cette année 1844 quinze débits de boisson sur le territoire communal. Les autres documents de l'époque comme le recensement de 1836 en mentionnent moins. Certains cafés étaient-ils clandestins ? |
Dans le recensement de la population en 1836
En 1868, une enquête diligentée par le ministre de l'intérieur sur le développement de l'ivrognerie en France donne les chiffres suivants pour le département du Finistère : « Il y a dans le département 5806 débits de boissons, c'est à dire un pour 114 habitants [....] Pas une commune n'est exempte de ce fléau. Un homme sobre est une exception. Dans les classes élevées, on s'inquiète. Les propriétaires surtout qui voient leurs champs délaissés pour le cabaret ». À Ergué-Gabéric en 1836-1844 la proportion de débits de boisson était moins élevée, soit un café pour 135 à 225 habitants. À moins que le nombre de cafés sur la commune ait énormément augmenté entre 1844 et 1868. |
3 Règlement de police
Mairie d'Ergué-Gabéric
Règlement de police
Nous maire de la commune d'Ergué-Gabéric
Vu les lois des 16-24 aout 1790, 12-22 juillet 1791, 18 novembre 1814 et celle de 18 juillet 1837.
Vu la circulaire de Mr le préfet du finistère[1]
en date du 12 décembre 1843, insérée au bulletin administratif n. 808 concernant la police des cabarets ;
Considérant qu'il est du devoir de l'administration municipale de veiller à la morale publique et d'assurer la sécurité des citoyens ; que pour y parvenir, elle doit prendre toutes les mesures autorisées par les lois ;
Avons arrêté et arrêtons ce qui suit ;
Art 1er. Il est interdit à tous cabaretiers de cette commune, de donner à boire à qui que ce soit pendant les offices divins, les dimanches et les jours de fêtes reconnues par la loi.
Art 2. Il est expressément défendu aux dits cabaretiers de recevoir dans leurs cabarets des enfants au-dessous de seize ans, à moins qu'ils n'accompagnent leurs auteurs ou tuteurs, comme aussi de donner à boire à des gens dans l'ivresse et d'admettre chez eux les vagabonds et les filles publiques.
Art 3. Du premier avril au 1er octobre les cabarets ne pourront être ouverts avant 4 heures du matin[5]
, et ils devront être évacués et fermés à 8 heures du soir. Du 1er octobre au 1er avril ils ne pourront également être évacués et fermés à 7 heures du soir. Sous aucun motif, ces heures ne pourront être avancées ni retardées.
Art 4. Tout cabaretier devra avoir à sa porte une enseigne distincte où son nom sera écrit en caractères bien lisibles.
Art 5. Toute personne qui voudrait tenir un cabaret ou changer de domicile sera tenue de faire préalablement sa déclaration à la mairie.
Art 6. Il est fait défense aux cabaretiers de vendre ou de débiter des boissons falsifiées.
Art 7. Il leur est ordonné en outre d'avoir au complet la série des mesures légales que comportent leurs débits.
Art 8. Il est enjoint aux cabaretiers de livrer à la première réquisition des pères, mères et tuteurs les personnes réclamées par ces derniers.
Art 9. Tout contrevenant au présent règlement sera poursuivi et déféré aux tribunaux.
En mairie à Ergué-Gabéric, le 27 mai 1844
Laurent[2]
4 Annotations
- Le baron Germain-Joseph Boullé, originaire de Pontivy, fut préfet du Finistère de 1836 à 1848. [Ref.↑ 1,0 1,1]
- René Laurent de Squividan fut maire d'Ergué-Gabéric du 1824 à 1845. [Ref.↑ 2,0 2,1]
- Cf. pages originales et dépouillement : « recensement de 1836 ». À noter que dans le recensement de 1790 on trouve 3 ou 4 autres lieux-dits où il y avait des aubergistes : La Villeneuve (village disparu près de St-André), Gouléquéau (lieu-dit disparu sur la route de Coray, sans doute assimilable à Cadigou), Kerdévot et Lostarguillec. [Ref.↑]
- Charles-Victor-Louis Richard (1803-1888), né à Toulouse et décédé à Quimper, est préfet du Finistère de 1851 à 1868. Avant cette date il est conservateur des archives municipales de Rouen, puis sous-préfet à Châteaulin en 1848, à Morlaix en 1849. Il est nommé préfet honoraire et mis à la retraite en 1868. [Ref.↑]
- Les horaires d'ouvertures des débits de boisson étaient très matinales du fait des travaux dans les champs. Cf. l'affaire des élections de 1881 où l'ouverture tardive fut dénoncée : « Elections municipales houleuses et contestées, l'Impartial du Finistère 1881 ». [Ref.↑]
Thème de l'article : Etude de documents anciens. Date de création : novembre 2006 Dernière modification : 5.11.2014 Avancement : [Développé] |