1844 - Placards réglementaires pour les cabarets gabéricois
Un article de GrandTerrier.
| Lettre de demande d'apposition de placards de lutte contre l'alcoolisme sous la forme d'un règlement de police des cabarets de la commune.
Source : documents conservés aux Archives départementales du Finistère en Série O (administration et comptabilité communales, cote 2 O 792). Autres documents : « Recensement 1836 » ¤ « Recensement 1790 » ¤ « Deux morts et un rescapé suite à ivresses prononcées, Le Quimpérois 1839 » ¤ « Category:Recensement 1836 » ¤ |
[modifier] Présentation
Il s'agit précisément d'une lettre adressée le 18 octobre 1844 par le maire René Laurent En cette année 1844, il y a sur le territoire communal quinze établissements vendant des boissons alcoolisées, si l'on en croit le nombre de placards devant être « distribués à chaque caberetier ». En 1836, pour 2025 habitants, neuf cabaretiers sont déclarés sous cette appellation dans le recensement officiel En 1868, une enquête diligentée par le ministre de l'intérieur sur le développement de l'ivrognerie en France donne les chiffres suivants pour le département du Finistère : « Il y a dans le département 5806 débits de boissons, c'est à dire un pour 114 habitants [....] Pas une commune n'est exempte de ce fléau. Un homme sobre est une exception. Dans les classes élevées, on s'inquiète. Les propriétaires surtout qui voient leurs champs délaissés pour le cabaret ». Pour ce qui concerne Ergué-Gabéric, le nombre de débits de boisson par rapport à la population est proche de cette moyenne nationale en 1836-1844, soit un café pour 135 habitants (15 pour 2025), bien que la population soit très rurale et éclatée sur tout le territoire communal. |
D'où la nécessité pour la municipalité de lutter contre les dérives des débits de boissons en rédigeant un règlement de police comme forme de placards ou affichettes à apposer dans ces lieux de perdition.
Après ces premiers affichages, la préfecture du finistère généralisera cette action préventive à tout le département en publiant des « arrêtés contre l'ivrognerie ». Ainsi cette affiche du préfet Richard Mais autant le texte préfectoral est plutôt sommaire, la seule interdiction étant de servir jusqu'à l'ivresse, la version gabéricoise de 1844 est bien plus contraignante :
|
[modifier] Documents
Placard
|
|
[modifier] Annotations
- René Laurent de Squividan fut maire d'Ergué-Gabéric du 1824 à 1845. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
- Cf. pages originales et dépouillement : « recensement de 1836 ». [Ref.↑]
- À noter que dans le recensement de 1790 on trouve 3 ou 4 autres lieux-dits où il y avait des aubergistes : La Villeneuve (village disparu près de St-André), Gouléquéau (lieu-dit disparu sur la route de Coray, sans doute assimilable à Cadigou), Kerdévot et Lostarguillec. [Ref.↑]
- Charles-Victor-Louis Richard (1803-1888), né à Toulouse et décédé à Quimper, est préfet du Finistère de 1851 à 1868. Avant cette date il est conservateur des archives municipales de Rouen, puis sous-préfet à Châteaulin en 1848, à Morlaix en 1849. Il est nommé préfet honoraire et mis à la retraite en 1868. [Ref.↑]
- Le baron Germain-Joseph Boullé, originaire de Pontivy, fut préfet du Finistère de 1836 à 1848. [Ref.↑ 5,0 5,1]
- Les horaires d'ouvertures des débits de boisson étaient très matinales du fait des travaux dans les champs. Cf. l'affaire des élections de 1881 où l'ouverture tardive fut dénoncée : « Elections municipales houleuses et contestées, l'Impartial du Finistère 1881 ». [Ref.↑]
Thème de l'article : Etude de documents anciens. Date de création : novembre 2006 Dernière modification : 27.06.2023 Avancement : [Développé] |