1834 - Référencement des communs de village dans le cadastre - GrandTerrier

1834 - Référencement des communs de village dans le cadastre

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Catégorie : Archives    
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§ E.D.F.
À la recherche des communs ou terres vaines et vagues de la commune, au travers du cadastre de 1834.

Sont identifiées des parcelles nommées « Leurguer » , « Garront », « Four », « Frostioù », « Pont Banal ».

Autres lectures : « RIHOUAY Gilles - Le domaine congéable et les communs de village » ¤ « CADIOU Didier - Essai sur les issues de village » ¤ « 1755-80 - Mémoire sur les droits d'usage d'un terrain non enclos propriété de la fabrique » ¤ « 1912 - Partage de terres vaines et vagues de Keronguéo Leurquer d'antraon » ¤ « Pont Banal » ¤ 

[modifier] 1 Introduction

« Issues [1], communs de village, dalar, boutinou, terres vaines et vagues ... autant de noms pour désigner une propriété à l'origine incertaine, immémoriale, féodale » écrivait Didier Cadiou dans un "Essai sur les issues de villages" (revue Avel Gornog, n° 8).

Avant le 18e siècle les communs de villages étaient très nombreux en Bretagne, on a pu affirmer qu'ils couvraient le tiers de la surface agricole. Choqués par le maintien en jachère de la majorité de ces terres, les seigneurs fonciers et les exploitants agricoles se mirent à clore et partager les communs.

À la Révolution, une loi spéciale dressa le cadre légal du reliquat de terres vaines et vagues des 5 départements bretons : «  les terres vaines et vagues non arrentées afféagées ou accensées jusqu'à ce jour connues sous le nom de communs ...  ».

 

Dès l'établissement des premiers cadastres, il a paru suffisamment clair que que les seuls fondés à revendiquer la propriété des terres maintenues en surfaces vaines et vagues étaient les habitants des villages, et des comptes spéciaux furent établis, soit à leur nom générique, soit au "Commun de ..." tel village.

Le parcellaire cadastral de 1834 d'Ergué-Gabéric ne fait pas exception : on y trouve encore des parcelles libellées en tant que Communs, certes pas systématiquement dans tous les lieux-dits, mais dans environ 1/10 d'entre eux. Ce qui suit constitue une description d'un échantillonnage de ces communs de villages gabéricois.

En savoir plus : Parcellaire cadastral de 1834

[modifier] 2 Description des communs

Parmi une sélection d'une trentaine de villages, voici quelques lieux-dits dans lesquels sont déclarés explicitement des communs dans le parcellaire :

  • Keronguéo
    • leurquer [2] (aire du village), en pâture, 15 ares 30 centiares : on sait même que ces communaux furent l'objet d'une sortie d'indivision initiée en 1912 par Eugène et Louis Bolloré, propriétaires héritiers de tenues de ce village.
  • Pennanech
    • leurguer [2] (aire du village), en pâture, 15 ares 30 centiares
    • four, 15 centiares
  • Poulduic
    • garont [3] (chemin charretier), en pâture, 8 ares 10 centiares
    • garont [3] (chemin charretier), en pâture, 36 ares
  • Stanquéau
    • leurquer [2] (aire du village), en lande, 1 hectare 43 ares 50 centiares
 

La lecture de ces données amène les remarques suivantes :

  • Les superficies des communs sont relativement modestes, de 8 à 36 ares, à l'exception de l'aire de Stanquéau qui s'étend sur 1 hectare et demi.
  • Les noms de parcelles sont pour moitié des chemins charretiers (garont) [3] ou des places communes (leurguer) [2], avec également un four collectif.
  • En termes de culture ou d'utilisation agricole, toutes les terres communes sont en pâture ou en lande.

Par ailleurs, on note aussi des terres "incultes" en propriété privée, dont le nom "Frost" ou "Froustou" [4] semble indiquer qu'elles étaient antérieurement des communs de villages :

  • Stanquéau, "parc frost", terres labourables, 49 ares 90 centiares.
  • Mélennec, "frost ar roc'h ven", lande, 9 ares 30 centiares.
  • Pennanec'h, "froustou", lande, 73 ares 50 centiares.

Et enfin pour le bourg, bien que la section Communs du parcellaire est vide, on peut se demander si le « Pont Banal » ne rentre pas dans la catégorie des terres vaines et vagues.

[modifier] 3 Annotations

  1. Issues, issue, s.f. : terre non cultivée d'un village servant à la circulation entre les habitations, les chemins et les champs ; les issues communes de villages pouvaient être utilisées par les plus pauvres pour faire "vaguer" leurs bestiaux ou ramasser du bois pour se chauffer. Lorsqu'un village est tenu en domaine congéable, les "issues et franchises" peuvent être incluses dans les aveux de déclaration des droits et rentes. Les inventaires et dénombrements contiennent également l'expression "aux issues" qui désigne l'éloignement par rapport au centre du village. Dans les descriptifs d'habitations, le terme "issues" désigne les portes et accès. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  2. Leurger, Leurgêr : place commune utilisée en indivis par les habitations des différentes maisons de ferme et d'habitation d'un village ou hameau. Avant le 19e siècle ce type de communaux, en Bretagne, ne pouvaient être vendus, partagés ou cédés à un tiers. Le bien commun devait rester en partage entre les habitants vivant dans le village. [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3]
  3. Karront, sm. : chemin rural, se montrant presque exclusivement en Cornouaille. Source : Deshayes. [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑ 3,0 3,1 3,2]
  4. Frostages, s.f.pl. : terres incultes, friches, terres vaines et vagues ou terres froides. En breton le terme existe : Fraost , ad. g. -où (en) friche, parfois clair, desserré, & brut, grossier (dictionnaire Favereau). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]


Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric.

Date de création : Novembre 2010    Dernière modification : 10.05.2018    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]