1562 - Monstre de l'arrière-ban de l'Evesché de Cornouaille à Quimpercorentin - GrandTerrier

1562 - Monstre de l'arrière-ban de l'Evesché de Cornouaille à Quimpercorentin

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§ E.D.F.
Le document sus-mentionné constitue le compte-rendu de l'une des premières revues militaires de la noblesse de Basse-Bretagne en Cornouailles.

On trouvera ici les extraits des transcriptions réalisées par le Chevalier de Fréminville (en 1835) et reprise par Norbert Bernard (en 2002). Les transcriptions sont précédées d'une présentation de l'évènement dans son contexte par Norbert Bernard.

Autres lectures : « 1554, 1568 - Montres de l’évêché de Cornouaille extraites du manuscrit de Missirien » ¤ « 1426 - Exemptions gabéricoises à la Réformation des fouages » ¤ « 1536 - Réformation des personnes et des terres en Ergué-Gabéric » ¤ « 1481 - Monstre de l’Evesché de Cornouailles » ¤ « 1562 - Monstre de l’Evesché de Cornouailles » ¤ « Familles nobles gabéricoises » ¤ 

1 Présentation

Ce document "Monstre générale de l'evesché de Cornouailles, faicte à Quimper les 15e et 16e du mois de may 1552" présente la liste des nobles de chaque paroisse désignés d'office pour constituer les effectifs de l'armée de François Ier.

Pour les nobles gabéricois, la copie et la transcription des noms ne sont pas rigoureusement exactes. Voici la liste pour chaque manoir et lieu-dit noble :

  • Kergonan : Jan de Lisiart, fils de François [1], « sous l'esdit », donc a priori non présent, mais devant contribuer financièrement.
 
  • Kerfors : Louis de Kerfors, sans doute le frère de Charles, pique-sèche [2].
  • Pennanrun : Hervé de Coetanezre, pique-sèche [2].
  • Mezanlez : Alain Kersulgar, seigneur de Mezanlez, pique-sèche [2].
  • Kernaou : Louis Kersulgar, seigneur de Mezanlez, pique-sèche [2].
  • Pennerven : Marie de Tréanna de Pennerven, par son père Guyomar, pique-sèche [2].
  • Cleuziou : déclaré en Plomelin, Guillaume Rubiern, corselet [3].

2 Contexte des montres

Définition des montres [4] par Norbert Bernard sur le site Tudchentil.org :

« On pourrait définir les montres [4] comme des revues militaires de la noblesse médiévale et moderne. Les montres ont en effet des fins militaires : elles rassemblent les nobles, regroupés par paroisse et en armes afin d’établir et de corriger la capacité militaire de la noblesse locale. Il s'agit alors de s’assurer que la noblesse est suffisamment équipée pour participer à la défense du duché. Cet équipement est défini selon un barème qui tient compte de la fortune. L’ordonnance du 7 mai 1477 témoigne bien des préoccupations princières et définissant longuement les obligations de chacun, les possibles motifs d’exemption mais surtout les peines auxquelles s’exposent les défaillants. Si des exemptions sont possibles, les punitions sont exécutées avec sérieux. Cela provoque même une « cavale ». De même, il n’est pas question de se présenter avec un équipement « d’emprunt ». Néanmoins cela ne se fait pas sans peine, une Ordonnance de 1467 étant même « intitulée » : « Mandement des montres des nobles récalcitrants ». Ce malgré des facilités accordées. Ainsi l’Ordonnance du 7 mai 1477 fait suite à deux autres mandements de montres pour la même année, auxquelles montres, il y eut de nombreux défaillants, et il a été accordé un délai pour se procurer l’équipement idoine. Et, en 1481, est faite une liste des « Nobles et annoblis defaillans et non comparoissans » mais ici plusieurs ont la justification de servir par ailleurs dans les forces ducales : « le vicomte du Fou, amiral de Bretagne » et différents « hommes d’armes de l’ordonnance », leur capacité à défendre par les armes le duché est toute prouvée.

 

La montre de 1562 laisse paraître moins de rigueur. Cependant s’il se justifie que ce n’est désormais plus le duché breton qu’il faut défendre mais le royaume de France et donc que les besoins militaires sont différents et l’armée a évolué vers des corps plus professionnels. Il n’est pas certain que l’intégration aura réduit cette rigueur, surtout au début du XVIe siècle, avec les énormes besoins de François Ier dans son conflit permanent avec Charles Quint. On peut aussi mentionner à la même époque, le cas rare, sinon unique, d’un seigneur, François de Lisiard, seigneur de Kergonan, qui précise dans son aveu de 1540 ses obligations, au regard de son bien, en cas de montre [5]. Doit-on supposer qu’il ait eu une injonction de fournir un meilleur équipement lors d’une précédente montre ? Cependant il semble que désormais l’année du rachat l’on soit exempté de comparaître. Certains offices semblent pareillement exempter, du moins leurs détenteurs s’y référent pour justifier une exemption. Néanmoins ils ne manquent pas de reconnaître l’équipement qu’il leur serait demandé de fournir au cas contraire. Il apparaît aussi qu’il suffit de promettre de fournir un meilleur équipement subséquemment sans pour autant craindre des punitions semblables à celles qui étaient promises au XVe siècle. Mieux, des conditions de santé peuvent, selon les cas, suffire à excuser une non-comparution. »

3 Transcriptions

Début du rapport de la montre générale transcrit par Norbert Bernard sur le site Tudchentil.org :

Monstre générale de l’Euesché de Cornouailles, faicte à Quimper les 15e et 16e du mois de may 1562.

C’est le procès verbal de la monstre des nobles subjects au ban et arrière-ban de l’euesché de Cornouailles, faict en rôle seulement, à Quimper-Corentin, les 15e et 16e de may 1562, suivant la lettre de monseigneur le duc d’Estampe, comte de Penthièvre, chevalier de l’Ordre, gouverneur et lieutenant général, pour le Roy, au païs de Bretagne. Dans lesquelles lettres la teneur s’ensuit :

Transcriptions de N. B. des déclarations des nobles gabéricois :

De Ergué-Gabérit.

  • Jehan Lisiard, S.r de Kergonan [6], presant, dict qu’il est sous l’esdict.
  • Louis de Kerfor, presant, dict qu’il faict pique sèche.
  • M.tre Coatanezre, S.r de Penanrun [7], dict qu’il faict pique sèche pour luy et ses mineurs.
  • Alain de Kersulguen [8] dict qu’il faict pique sèche.
  • Louis de Kersulguen [9], presant, dict qu’il faict corselet.
  • Marie de Tréanna de Pennaurun [10] [11], presante par son père, Guyomar de Tréanna, qui dict faire pique sèche.

Les nobles de Plomelin.

  • M.tre Guill.me Rubier [12], presant, dict faire corselet.
 

Extrait gabéricois de la transcription du chevalier de Fréminville dans son livre « Antiquités du Finistère. seconde partie. Contenant la description des anciens monumens de la Cornouailles », page 316 :

De Ergué-Gaberit.

Jehan Lisiard, Sr de Kergonan, présent, dict qu'il est sous l'edict.

Louis de Kerfor, présent, dict qu'il faict pique sèche [2].

Mtre Coatanezre, Sr de Penanrun, dict qu'il faict pique sèche [2] pour luy et ses mineurs.

Alain de Kersulguen dict qu'il faict pique sèche [2].

Louis de Kersulguen, présent, dict qu'il faict corselet [3].

Marie de Tréanna de Penanrun, présente par son père Guyomar de Tréanna, qui dict faire pique sèche [2].

4 Annotations

  1. François de Liziart fit don des vitraux latéraux sud de l'église paroissiale [Ref.↑]
  2. Pique Sèche, s.m. : soldat armé d'une pique. Source : Littré. Parmi les piquiers on distingue les piquiers vétérans ou soldés des piquiers à pique sèche sans corselet, sans deniers de poche. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 2,8]
  3. Corselet, s.m. : cuirasse légère couvrant la poitrine et le ventre, que portaient autrefois certaines troupes. Le corselet des piquiers. . Source : Littré. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1]
  4. Montre, s.f. : revue militaire de la noblesse. Tous les nobles doivent y participer, munis de l’équipement en rapport avec leur fortune. Les ordonnances du duché de Bretagne spécifient minutieusement l’armement de chaque noble en fonction du revenu déclaré. Organisation maintenue après le rattachement du duché de Bretagne au royaume de France. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1]
  5. Document « 1540 - Aveu de François Lysyard, seigneur de Kergonan » : « Lequel a cogneu et confessé, oultre ce que cy devant est contenu et raporté, debvoir et estre tenu faire, pour son seigneur selon la nature du fyé, et fournir deux hommes à cheval quant l’arrière ban se faict en cesdictz pays. » [Archives départementales de Loire-Atlantique, B 2011/6, fol. XI] [Ref.↑]
  6. Note NB : Jeahan Lisiard de Kergonan. Aussi mentionné parmi les vassaux de l’évêque la même année (Archives départementales du Finistère, 1 G 366/4). [Ref.↑]
  7. Note NB : Maître Hervé de Coetanezre. Aussi mentionné parmi les vassaux de l’évêque la même année (Archives départementales du Finistère, 1 G 366/4). [Ref.↑]
  8. Note NB : Corriger en Kersulgar. Seigneur de Mesanlez. Aussi mentionné parmi les vassaux de l’évêque la même année (Archives départementales du Finistère, 1 G 366/4). [Ref.↑]
  9. Note NB : Corriger en Kersulgar. Aussi mentionné parmi les vassaux de l’évêque la même année (Archives départementales du Finistère, 1 G 366/4). [Ref.↑]
  10. Note NB : Comprendre Pennanyen, nom d’un manoir en Landrévarzec qui lui appartenait. [Ref.↑]
  11. Ou alors ne peut-on pas lire Pennervan en Ergué-Gabéric, car à la montre de 1554 le sieur de Creac'hcongar, propriétaire de Pennervan, y est déclaré. [Ref.↑]
  12. Note NB : Comprendre Rubiern. Aussi mentionné parmi les vassaux de l’évêque la même année (Archives départementales du Finistère, 1 G 366/4). Également seigneur du Cluyou – auj. Ergué-Gabéric dont il rend aveu la même année. [Ref.↑]


Thème de l'article : Un document ancien mentionnant des lieux ou des personnes d'Ergué-Gabéric

Date de création : août 2011    Dernière modification : 30.08.2018    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]