Issy-les-Moulineaux, le 10 septembre 54
Monsieur le Recteur,
Je me présente d'abord, de façon que vous puissiez reconnaître, sans trop de difficultés, qui vous écrit. Je suis l'un des prêtres qui ont fait cette année la colonie d'Issy-les-Moulineaux, à Ergué. Je suis le plus grand des trois prêtres que nous étions, celui avec lequel justement, vous avez eu une petite discussion, un matin, dans la sacristie, à propos d'un missel neuf !
J'espère, Monsieur le Recteur, que votre santé est bonne, et que votre jardin se porte bien. Le matin de notre départ, quand nous vous avons salué dans votre jardin, j'aurais désiré parler un peu plus avec vous. Malheureusement, je n'ai pas pu. Je le fais donc maintenant, à tête et nerfs reposés.?
Je dois d'ailleurs vous dire, combien j'ai été mal impressionné par votre accueil. Vraiment, je traite mieux mes enfants de chœur, que vous-même, des prêtres. Je suis prêtre comme vous, autant que vous, et j'ai droit au même respect que vois devez certainement désirer pour vous. Mais peut-être était-ce trop vous demander !
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