La scène des funérailles du retable flamand dans les sources apocryphes du christianisme
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==Sources documentaires== | ==Sources documentaires== | ||
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- | |width=48% valign=top {{jtfy}}| récit du Pseudo-Méliton. | + | |width=48% valign=top {{jtfy}}| |
<big>Martin Jugie, Le récit du Pseudo-Méliton</big> | <big>Martin Jugie, Le récit du Pseudo-Méliton</big> | ||
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<big>Martin Jugie, L'apocryphe grec, juif Jéphonias</big> | <big>Martin Jugie, L'apocryphe grec, juif Jéphonias</big> | ||
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- | Oiiprépare tout pour | + | Tel est le récit du Pseudo-Méliton. Bien différente est la narration |
+ | du Livre de Jean sur la dormition de la sainte Théotocos. | ||
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+ | On prépare tout pour | ||
les funérailles. Pierre dirige la psalmodie, et les autres apôtres | les funérailles. Pierre dirige la psalmodie, et les autres apôtres | ||
portent le cercueil. Puis vient l'épisode du Juif Jéphonias, qui yeut | portent le cercueil. Puis vient l'épisode du Juif Jéphonias, qui yeut | ||
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+ | <big>Constantin Tischendorff, Transitus Beatae Mariae Virginis</big> | ||
+ | {{Citation}} | ||
+ | « Lectio XII | ||
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+ | Tunc apostoli tanta claritate perterriti, levantes se cum psalmodio, corpus sanctum de monte Sion ferebant in valle Iosaphat. | ||
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+ | Sed ... | ||
+ | |||
+ | Leçon XII | ||
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+ | Or, les apôtres, qui avaient été éblouis par la clarté céleste, se levèrent et emportèrent | ||
+ | en chantant le corps saint du mont Sion à la vallée de Josaphat. | ||
+ | |||
+ | Comme ils étaient à mi-chemin, voilà qu'un certain juif appelé Ruben, voulut jeter par terre le blancard | ||
+ | où l'on portait le corps de la bienheureuse Marie. Mais ses mains séchèrent jusqu'au coude, et elles restaient attachées au brancard, et il ne pouvait plus les retirer à lui ; et bon gré mal gré il descendit ainsi en pleurant et en gémissant dans la vallée de Josaphat. | ||
+ | |||
+ | <spoiler text="Suite ..."> | ||
+ | Leçon XIII. | ||
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+ | Et il se mit à conjurer ... | ||
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+ | » | ||
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<big>Jacques de Voragine, La légende dorée</big> | <big>Jacques de Voragine, La légende dorée</big> | ||
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C'est pourquoi Pierre et Paul enlevèrent la bière ; Pierre se mit à chanter : « Israël sortit de l’Egypte, alleluia. » Puis les autres apôtres continuèrent ce chant doucement. Or, le Seigneur enveloppa d'un nuage le brancard et les apôtres, en sorte qu'on ne voyait rien, seulement on les entendait chanter. Des anges aussi unirent leurs voix à celle des apôtres et remplirent toute la terre d'une mélodie pleine de suavité. Tous les habitants furent réveillés par ces (422) doux sons et cette mélodie : ils se précipitèrent hors de la ville en demandant avec empressement ce qu'il y avait. Les uns dirent : « Ce sont les disciples de Jésus qui portent Marie décédée. C'est autour d'elle qu'ils chantent cette mélodie que vous entendez. » <b>Aussitôt ils courent aux armes</b>, et s'excitent les uns les autres en disant : « Venez, tuons tous les disciples et livrons au feu ce corps qui a porté ce séducteur. » <b>Or, le prince des prêtres</b>, en voyant cela, fut stupéfait et il dit avec colère: « Voici le tabernacle de celui qui a jeté le trouble parmi nous et dans notre race. Quelle gloire il reçoit en ce moment ! » Or, en parlant ainsi <b>il leva les mains vers le lit funèbre avec la volonté de le renverser et de, le jeter par terre. Mais aussitôt ses mains se séchèrent et s'attachèrent au brancard</b>, en sorte qu'il y était suspendu : il poussait des hurlements lamentables, tant ses douleurs étaient atroces, Le reste du peuple fut frappé d'aveuglement par les anges qui étaient dans la nuée. Quant au prince des prêtres, il criait en disant : « Saint-Pierre, ne m’abandonnez pas dans la tribulation où je me trouve; mais je vous en conjure, priez pour moi, car vous devez vous rappeler qu'autrefois je vous suis venu en aide et, que je vous ai excusé lors de l’accusation de la servante. » Pierre lui répondit : « Nous sommes retenus par les funérailles de Notre-Dame et nous ne pouvons nous occuper de votre guérison : néanmoins si vous vouliez croire eu Notre-Seigneur J.-C. et en celle qui l’a engendré et qui l’a porté, j'ai lieu d'espérer que vous pourriez être guéri de suite. » Il répondit : « Je crois que le Seigneur Jésus est vraiment le Fils de Dieu et (423) que voilà sa très sainte mère. » A l’instant ses mains se détachèrent du cercueil ; cependant ses bras restaient desséchés et la douleur violente ne disparaissait pas. Alors Pierre lui dit : « Baisez le cercueil et dites : « Je crois en Dieu Jésus-Christ que celle-ci a porté dans ses entrailles tout en restant vierge après l’enfantement. » Quand il l’eut fait, il fut incontinent guéri. | C'est pourquoi Pierre et Paul enlevèrent la bière ; Pierre se mit à chanter : « Israël sortit de l’Egypte, alleluia. » Puis les autres apôtres continuèrent ce chant doucement. Or, le Seigneur enveloppa d'un nuage le brancard et les apôtres, en sorte qu'on ne voyait rien, seulement on les entendait chanter. Des anges aussi unirent leurs voix à celle des apôtres et remplirent toute la terre d'une mélodie pleine de suavité. Tous les habitants furent réveillés par ces (422) doux sons et cette mélodie : ils se précipitèrent hors de la ville en demandant avec empressement ce qu'il y avait. Les uns dirent : « Ce sont les disciples de Jésus qui portent Marie décédée. C'est autour d'elle qu'ils chantent cette mélodie que vous entendez. » <b>Aussitôt ils courent aux armes</b>, et s'excitent les uns les autres en disant : « Venez, tuons tous les disciples et livrons au feu ce corps qui a porté ce séducteur. » <b>Or, le prince des prêtres</b>, en voyant cela, fut stupéfait et il dit avec colère: « Voici le tabernacle de celui qui a jeté le trouble parmi nous et dans notre race. Quelle gloire il reçoit en ce moment ! » Or, en parlant ainsi <b>il leva les mains vers le lit funèbre avec la volonté de le renverser et de, le jeter par terre. Mais aussitôt ses mains se séchèrent et s'attachèrent au brancard</b>, en sorte qu'il y était suspendu : il poussait des hurlements lamentables, tant ses douleurs étaient atroces, Le reste du peuple fut frappé d'aveuglement par les anges qui étaient dans la nuée. Quant au prince des prêtres, il criait en disant : « Saint-Pierre, ne m’abandonnez pas dans la tribulation où je me trouve; mais je vous en conjure, priez pour moi, car vous devez vous rappeler qu'autrefois je vous suis venu en aide et, que je vous ai excusé lors de l’accusation de la servante. » Pierre lui répondit : « Nous sommes retenus par les funérailles de Notre-Dame et nous ne pouvons nous occuper de votre guérison : néanmoins si vous vouliez croire eu Notre-Seigneur J.-C. et en celle qui l’a engendré et qui l’a porté, j'ai lieu d'espérer que vous pourriez être guéri de suite. » Il répondit : « Je crois que le Seigneur Jésus est vraiment le Fils de Dieu et (423) que voilà sa très sainte mère. » A l’instant ses mains se détachèrent du cercueil ; cependant ses bras restaient desséchés et la douleur violente ne disparaissait pas. Alors Pierre lui dit : « Baisez le cercueil et dites : « Je crois en Dieu Jésus-Christ que celle-ci a porté dans ses entrailles tout en restant vierge après l’enfantement. » Quand il l’eut fait, il fut incontinent guéri. | ||
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<big>De La Villemarqué, Tremenvan an Ytron Guerches Maria</big> | <big>De La Villemarqué, Tremenvan an Ytron Guerches Maria</big> | ||
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+ | Poèmes bretons du Moyen Age | ||
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+ | Les textes bretons qui font l'objet de la présente publication sont tirés d'un petit volume in-24, imprimé en lettres gothiques, à Paris, l'an 1530. Il se trouve à la Bibliothèque Nationale et porte le n° 6183-Y. | ||
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+ | Le <i>Tremenvan</i> sort directement d'une antique légende latine intitulée : Transitus Beatae Mariae Virginis. | ||
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97. Maz mennas un Yysen divat | 97. Maz mennas un Yysen divat | ||
<br>Disquenn an corff goar, hegarat, | <br>Disquenn an corff goar, hegarat, |
Version du 13 mai ~ mae 2018 à 10:26
| Enquête sur les origines de cette scène violente du retable flamand de Kerdévot où l'on voit trois soldats aux mains tranchées.
Les références utilisées sont les textes apocryphes commentés dans la Légende dorée de Jacques de Voragine, le livre de Constantin Tischendorff sur les Apocalypses apocryphe en 1866, la publication d'Hersart de La Villemarqué sur le trépas de la Vierge-Marie, et l'étude en 1930 de Martin Jugie sur la littérature apocryphe sur la mort et l'assomption de Marie. Autres lectures : « La chapelle de Kerdévot » ¤ « BARRIÉ Roger - La construction de la chapelle de Kerdévot au XVème siècle » ¤ « ABGRALL Jean-Marie - Le Retable de Kerdévot » ¤ « Les marques de fabrique des ateliers flamands du 15e siècle sur le retable de Kerdévot » ¤ « Espace Chapelle de Kerdévot » ¤ |
1 Présentation
2 Iconographie
Retable de Kerdévot | |||||
Autres représentations des Funérailles | |||||
3 Sources documentaires
Martin Jugie, Le récit du Pseudo-Méliton
Martin Jugie, L'apocryphe grec, juif Jéphonias
Martin Jugie, La légende nestorienne
Constantin Tischendorff, Transitus Beatae Mariae Virginis
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Jacques de Voragine, La légende dorée
De La Villemarqué, Tremenvan an Ytron Guerches Maria
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4 Annotations
Thème de l'article : Richesses patrimoniales Date de création : Mai 2018 Dernière modification : 13.05.2018 Avancement : [Développé] |