1786-1787 - Rapports médicaux sur le traitement de l'épidémie de dysenterie
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Version du 1 avril ~ ebrel 2018 à 08:47
| En 1786 et 1787 les médecins font des rapports circonstanciés sur les résultats contre l'épidémie de dysenterie qui a touché de nombreuses personnes en basse Bretagne, document qui nous apporte de précieux renseignements sur la manières de traiter les épidémies en cette fin du 18e siècle.
Autres lectures : « 1790 - Un recensement inédit à Ergué-Gabéric » ¤ « 1908-1921 - Epidémies de grippe, rougeole, dysenterie et teigne dans les écoles » ¤ « 1927 - Epidémie de teigne tondante parmi les pupilles de l'oeuvre Grancher » ¤ |
1 Présentation
Les documents sont conservés aux Archives Départementales d'Ille-et-Vilaine dans une liasse incluant des rapports et tableaux sur l'évolution de l'épidémie dans les communes de Cornouaille, à savoir notamment Quimper, Briec, Plogonnec, Douarnenez. Les notes concernant Ergué-Gabéric contiennent notamment d'un rapport sous forme de tableau, adressé à la subdélégation En 1786, le subdélégué En septembre-octobre sur Ergué-Gabéric, on décompte 87 personnes guéries, 94 attaqués de la maladie, mais aucun mort. On trouvera dans le rapport la liste des personnes traitées, toutes qualifiées de pauvres et réparties en deux catégories, la première classe La maladie épidémique déclarée à Ergué-Gabéric et Briec est vraisemblablement la dysenterie qui était une maladie infectieuse grave se traduisant par des diarrhées et crampes abdominales. Au 18e siècle le recteur de la paroisse signalait généralement les apparitions de pandémie au subdélégué de la ville voisine, Quimper précisément, lequel en informait l'intendant L'intendant Le chirurgien Yves-Marie Kerjean |
Pour preuve la pyramide des âges dressée grâce au recensement de la population d'Ergué-Gabéric en 1790. On remarque que les nombres recensés par tranche d'âge sont très variables d'une année à l'autre, la courbe est très grignotée. Ce n'est pas pour autant que les années de dysenterie (1779, 1786) soient marquées d'un creux très net, car la mortalité ne touchait pas que les naissances de l'année, et les nourrissons nourris au sein maternel étaient un peu protégés des contagions. La courbe de mortalité annuelle obtenue par les tables de répartition des décès constituées par le Centre Généalogique du Finistère est plus parlante. On y repère très nettement les années épidémiques à Ergué-Gabéric : 1720, 1739, 1759, 1768-69, 1772, 1779 : cette année-là fut terrible pour toute la Bretagne qui connut un grave déficit démographique, 1783, 1786-87. Les années et le siècle suivants, la courbe de mortalité reprit une pente normale et stable. Si le nombre de morts en 1786-87, 200 sur 2 ans, la plus grand pic de décès annuel reste l'année 1779 : 159 morts, soit plus du double d'une année normale et plus de 10% de la population totale. |
2 Transcriptions
Tableau de 1786
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3 Originaux
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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Rapports de 1786 | |||||
Tableau de 1786 | |||||
Rapports de 1787 | |||||
4 Annotations
- Subdélégué, s.m. : sous l'Ancien Régime, la personne qui aide un intendant à administrer une généralité ; il y a généralement plusieurs subdélégués par généralité; source : Wikipedia. [Terme] [Lexique]. Dépendant de la généralité de Bretagne à Rennes, et donc de l'intendant Bertrand de Molleville, le subdélégué de Quimper en 1783 est François-Marie-Hyacinthe Le Goazre de Kervelegan. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3]
- Yves-Marie Kerjean est né le 13 juillet 1755 à Quimper Saint-Julien. Initié Fran-maçon dès 1776 à la loge La Parfaite Union où il est maître bleu, puis chevalier d'Orient et orateur de sa loge. Reçu chirurgien de l'amirauté de Quimper en 1785, il s'installe rue Kéréon. Suspecté de girondisme il doit s'exiler sur l'île de Jersey en 1794. Source : « Etude sur les francs-maçons quimpérois de Brunon Le Gall et Jean-Paul Péron ». [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2]
- Intendant, s.m. : sous l'Ancien Régime, les intendants étaient les personnages centraux de l'administration royale dans les provinces ou généralités ; source : Wikipedia. [Terme] [Lexique]. En 1796, l'intendant de la généralité de Bretagne à Rennes est Bertrand de Molleville, successeur de Dupleix de Bacquencourt. [Ref.↑ 3,0 3,1 3,2]
- Le recteur de la paroisse fut de 1784 à 1787 Pierre-Alain Denys, licencié en théologie, ancien professeur de théologie aux collèges de Lyon et de Quimper. [Ref.↑ 4,0 4,1 4,2 4,3]
- Archives Départementales d'Ille-et-Vilaine, cote C 1366, extrait cité par Antoine Dupuy dans les Annales de Bretagne de 1886, Les épidémies en Bretagne au XVIIIe siècles, p. 115-140 et 290-308, 1887 p. 20-49 et 190-226. [Ref.↑]
- Les pauvres de la première classe sont ceux que leur dénuement autorise à recevoir des soins gratuits, mais qui peuvent se nourrir à leur frais. Source : C. Nougaret-Chapalain, La lutte contre les épidémies dans le diocèse de Rennes au XVIIIe siècle, Bibliothèque de l'école des chartes, Année 1982, Volume 140, Numéro 2, p. 215-233. [Ref.↑ 6,0 6,1 6,2]
- Les pauvres de la dernière classe vivent dans une misère extrême ; ils ne paient pas l'assistance médicale et alimentaire qu'on leur fournit. Source : C. Nougaret-Chapalain. [Ref.↑ 7,0 7,1]
- Généralité, s.f. : circonscription administrative de la France d’Ancien Régime. Les généralités furent créées en 1542 avec l’Édit de Cognac. Il y eut jusqu’à trente-six généralités, les dernières ayant été créées en 1784. Placées au début sous l’autorité d’un « receveur général », qui fut remplacé au 17e siècle par un Intendant. Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Gué, s.m. : milice, obligation des paroisses de fournir un contingent d'hommes qui peuvent être appelés à se battre pour défendre les frontières terrestres du pays. La milice de chaque paroisse est commandée par un capitaine, un lieutenant et un enseigne, tous trois élus. Source : AD Finistère, glossaire des cahiers de doléances. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Sans doute Guillaume Le Gall de Kerlaviou, recensé en 1790. [Ref.↑]
- Jean-Baptiste Laurent Le Breton siège au Directoire du District de Quimper. Sa fonction de docteur en médecine de Quimper le met en charge des épidémies de la subdélégation ; il atteste par exemple les traitements délivrés par le médecin-chirurgien Kerjean. Le Breton est également membre de la loge maçonnique "La Parfaite Union" de Quimper, il en est le Vénérable en 1784. [Ref.↑]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : Décembre 2009 Dernière modification : 1.04.2018 Avancement : [Développé] |