Les caravanes de pèlerins au pardon de Kerdévot, Courrier/Progrès du Finistère et SR 1911
Un article de GrandTerrier.
Version du 5 septembre ~ gwengolo 2017 à 17:00 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version du 5 septembre ~ gwengolo 2017 à 17:19 (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) Différence suivante → |
||
Ligne 101: | Ligne 101: | ||
La foule est rentrée dans l'église ; elle assiste, grave et recueillie, au saint sacrifice. Il fait bon être là : les fidèles sont vraiment unis au prêtre qui prie pour eux. Ils chantent ; les chants de la foule sont beaux, quand on y sent une âme, et les chants religieux sont les plus beaux. Tout ce peuple enlevait avec enthousiasme le chant magnifique du <i>Credo</i> royal. | La foule est rentrée dans l'église ; elle assiste, grave et recueillie, au saint sacrifice. Il fait bon être là : les fidèles sont vraiment unis au prêtre qui prie pour eux. Ils chantent ; les chants de la foule sont beaux, quand on y sent une âme, et les chants religieux sont les plus beaux. Tout ce peuple enlevait avec enthousiasme le chant magnifique du <i>Credo</i> royal. | ||
- | Après le prône de M. le Recteur, M. le chanoine Orvoën, curé de la Cathédrale, monte en chaire. Prenant pour texte les mots de l’Écriture : <i>ego mater pulchrae dilectionis</i>, il montre en Marie l'exemple d'un chrétien qui vit dans l'amour de Dieu par la pratique d'une dévotion vraie et sincère. il invite ses auditeurs à contempler les éloquentes sculptures du rétable de l'autel ; ils y voient retracées les principales scènes de la vie de la Vierge ... Tous suivent, émus, les leçons que l'orateur dégage de ces vieux panneaux de chêne, œuvre d'un artiste à la foi vive. | + | Après le prône <ref name="Prône">{{K-Prône}}</ref> de M. le Recteur, M. le chanoine Orvoën, curé de la Cathédrale, monte en chaire. Prenant pour texte les mots de l’Écriture : <i>ego mater pulchrae dilectionis</i> <ref>« <i>ego mater pulchrae dilectionis</i> : "je suis mère du bel amour". Tirée de l'Ecclésiastique Sira 24:18, cette citation illustre le cœur très pur de Marie.</ref> , il montre en Marie l'exemple d'un chrétien qui vit dans l'amour de Dieu par la pratique d'une dévotion vraie et sincère. il invite ses auditeurs à contempler les éloquentes sculptures du rétable de l'autel ; ils y voient retracées les principales scènes de la vie de la Vierge ... Tous suivent, émus, les leçons que l'orateur dégage de ces vieux panneaux de chêne, œuvre d'un artiste à la foi vive. |
Le prédicateur est descendu de chaire, les yeux sont toujours fixés sur le rétable doré. Puis la messe se poursuit, sans interrompre la méditation commencée dans l'explication de ces tableaux. | Le prédicateur est descendu de chaire, les yeux sont toujours fixés sur le rétable doré. Puis la messe se poursuit, sans interrompre la méditation commencée dans l'explication de ces tableaux. |
Version du 5 septembre ~ gwengolo 2017 à 17:19
| En ces samedi-dimanche-lundi les 9-11 septembre 1911 eut lieu l'habituel Grand Pardon de Kerdévot et les journaux locaux en firent un large écho.
On y apprend de nombreux détails d'organisation : vieux chêne, cantique et crédo royal, rétable pédagogique, présence d'un peintre, indulgence le jour de foire, procession du maire et adjoints ... |
Autres lectures : « Espace "Chapelle de Kerdévot" » ¤ « La chapelle de Kerdévot » ¤ « Le pardon de Notre-Dame de Kerdévot » ¤ « Le cantique populaire "Itroun Varia Kerdevot" de Jean Salaun en 1881 » ¤ « Louis Le Roux, maire (1906-1925) » ¤ « Louis Lein, recteur (1909-1914) » ¤ « L'indulgence plénière du pardon de Kerdévot, Le Progrès du Finistère 1915-16 » ¤ « 1881 - Création d'une foire annuelle aux bestiaux sur le lieu de Kerdévot » ¤ « DELOUCHE Denise - Eugène Boudin au pardon de Kerdevot » ¤ « Un peintre "persona non grata" à Kerdévot, Le Quimpérois 1842 » ¤ « La fresque Kerdévot de Per Corre à la salle Nédélec au Bourg » ¤
1 Présentation
Les journaux « Le Courrier du Finistère » Le début du courrier adressé aux journaux est un beau descriptif des « longues caravanes qui, depuis le petit jour, se dirigent vers la chapelle. Pèlerins isolés qui s'en vont pieds nus, le chapelet à la main ; familles au complet dans une voiture trop étroite que traîne la bonne bête de la ferme. Ici des groupes d'ouvriers : fidèles à la tradition, bravant la longueur de la route et les ardeurs du soleil, ils sont partis de bon matin. Le père pousse allègrement la petite voiture où repose, à moitié endormi, le plus jeune enfant. Aux relais, parfois le bébé passe sur les bras du papa ; un autre enfant prend un instant sa place pour se reposer et la mère à son tour pousse la voiturette. » Une fois arrivé sur les lieux on chante beaucoup, notamment les cantiques en breton : « Tous redisent avec entrain les couplets du naïf cantique à N.-D. de Kerdévot ». Il s'agit là du cantique composé en 1881 par le quimpérois Jean Salaün sur l'air du « Laudate Mariam » et dont le refrain est dédiée à la Sainte Vierge : « Mam Doue, ô Guerc'hez, Bezit hor c'harantez ». Mais le point d'orgue est le « credo royal » chanté en latin : « Tout ce peuple enlevait avec enthousiasme le chant magnifique du Credo royal ». Le concile de Vatican II n'a pas encore francisé le culte, et la messe dite royale, composée en 1669 par Henry Dumont pour être dite dans la chapelle royale de Louis XIV est restée très populaire en France en ce début de 20e siècle. le peintre ... le vieux chêne ... |
le maire Louis Le Roux et ses 2 adjoints ... indulgence jour de foire ... corps ecclésiastiques ... confession ... Lein ... les panneaux du rétable ... |
2 Transcriptions
Courrier et Progrès du Finistère : (en italique texte suppl. du Courrier)
| Annonce dans le Progrès et la SR :
Semaine religieuse :
|
3 Originaux
Coupures | |||||
4 Annotations
- Le « Courrier du Finistère » est créé en janvier 1880 à Brest par un imprimeur Brestois, Jean-François Halégouët qui était celui de la Société anonyme de « l'Océan » qui éditait à Brest depuis 1848 le journal du même nom, et par Hippolyte Chavanon, rédacteur en chef commun des deux publications. Le but des deux organes est de concourir au rétablissement de la monarchie. Le Courrier du Finistère est, de 1880 à 1944, un journal hebdomadaire d'informations générales de la droite légitimiste alliée à l'Église catholique romaine jusqu'au ralliement de celle-ci à la République. Il est resté ensuite le principal organe de presse catholique du département, en ayant atteint un tirage remarquable de 30 000 exemplaires en 1926. Rédigé principalement en français, il fait une place remarquable à la langue bretonne, qui est, alors, pour certains ruraux, la seule langue lisible, grâce à l'enseignement du catéchisme. Ayant continué de paraître pendant l'Occupation allemande (1940-1944), Le Courrier du Finistère fait l'objet d'une interdiction de parution. Pour lui faire suite, le diocèse de Quimper a suscité la création d'un hebdomadaire au contenu unique, mais sous deux titres, le Courrier du Léon et le Progrès de Cornouaille. [Ref.↑]
- L'hebdomadaire « Le Progrès du Finistère », journal catholique de combat, est fondé en 1907 à Quimper par l'abbé François Cornou qui en assurera la direction jusqu'à sa mort en 1930. Ce dernier, qui signe tantôt de son nom F. Cornou, tantôt de son pseudonyme F. Goyen, ardent et habile polémiste, doté d'une vaste culture littéraire et scientifique, se verra aussi confier par l'évêque la « Semaine Religieuse de Quimper ». [Ref.↑]
- Le compte rendu de la fête dans l'hebdomadaire diocésain « La Semaine Religieuse » n'est publié que le 22 septembre, car la semaine précédente la place manque : « Nous avons reçu un intéressant compte-rendu du Pardon de N.-D. de Kerdévot. L'abondance de matière nous oblige à en remettre la publication au prochain numéro. » [Ref.↑]
- Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914. [Ref.↑]
- Placitre, placistre, s.m. : parcelle entourant une église, ou un autre bâtiment, une fontaine, etc. (dict. Goddefroy 1880). Le placitre est un terrain souvent herbeux, délimité par une clôture, fréquemment un mur, entourant les chapelles, églises ou fontaines bretonnes ; c'est l'un des éléments de l'enclos paroissial, désignant l'espace non bâti à l'intérieur de celui-ci (Wikipedia). Dans un village ou un corps de ferme le placitre désigne la place commune ou la cour devant les bâtiments. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4]
- Indulgence, s.f. : en religion catholique, rémission totale (indulgence plénière) ou partielle (indulgence partielle) des peines temporelles (temps de purgatoire) dues aux péchés déjà pardonnés, accordée par l'Église. Expression : Gagner des indulgences. "Le promeneur qui, au pied du calvaire, dit un Pater et un Ave, a droit à quarante jours d'indulgences" (Renard, Journal,1906, p. 1070). Source : TLFi. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,0 6,1]
- Prône, s.m. : lecture faite par le prêtre, en chaire, après l’évangile, à la grand-messe. Le prône comporte des prières en latin et en français à l'intention des vivants, à commencer par le Roi, et des défunts ; parfois, mais pas toujours, une homélie commentant les lectures du jour ; et enfin une série d'annonces concernant les fêtes et les jeûnes à venir, les bancs de mariage, les monitoires de justice, les ordres adressés par le Roi, etc. On comprend ainsi que ce prône peut être fort long, mais il est essentiel pour la cohésion de la communauté paroissiale et pour la communication du haut en bas dans le royaume. Source : Dictionnaire de l'Ancien Régime. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- « ego mater pulchrae dilectionis : "je suis mère du bel amour". Tirée de l'Ecclésiastique Sira 24:18, cette citation illustre le cœur très pur de Marie. [Ref.↑]
Thème de l'article : Revue de presse Date de création : Janvier 2018 Dernière modification : 5.09.2017 Avancement : [Développé] |