1847 - Etat de stus et renable des moulins blanc et roux de Coat-Piriou
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- | Quant au renable <ref name=Renable>{{K-Renable}}</ref> du moulin, deuxième partie du document, il donne l'inventaire des pièces le composant, réparties sur deux installations : le moulin blanc et le moulin roux. | + | Quant au renable <ref name=Renable>{{K-Renable}}</ref>, deuxième partie du document, le mot est plus connu, il s'agit de l'inventaire des pièces composant le moulin, réparties ici sur deux installations disctinctes : le moulin blanc et le moulin roux. |
Par ailleurs, dans un document de 1809, le moulin de Coat-Piriou est recensé avec la particularité de disposer de deux roues et moutures de nature différentes : l'une perpendiculaire (donc verticale, à aubes, avec deux tournants et double engrenage), l'autre horizontale (donc à cuillères et en prise directe sur l'axe de la meule tournante). Comme sur les 8 autres moulins en activité de la commune, les deux meules de Coat-Piriou viennent des carrières de Rouen, mais la production annuelle de farine n'y est pas très importante : 4 quintaux (loin derrière les 20 quintaux du Cleuyou). | Par ailleurs, dans un document de 1809, le moulin de Coat-Piriou est recensé avec la particularité de disposer de deux roues et moutures de nature différentes : l'une perpendiculaire (donc verticale, à aubes, avec deux tournants et double engrenage), l'autre horizontale (donc à cuillères et en prise directe sur l'axe de la meule tournante). Comme sur les 8 autres moulins en activité de la commune, les deux meules de Coat-Piriou viennent des carrières de Rouen, mais la production annuelle de farine n'y est pas très importante : 4 quintaux (loin derrière les 20 quintaux du Cleuyou). |
Version du 6 juin ~ mezheven 2015 à 09:52
| Un état détaillé des récoltes et une description du double moulin de Coat-Pirou, sa chaussée et son bief qui seront supprimées quelques années plus tard par l'aménagement du canal d'amenée à la papeterie voisine d'Odet.
Grand merci à Geneviève Hypolite pour nous avoir fait connaître ce document notarial briécois qui contient autant de jolis mots savants dont a aujourd'hui oublié le sens : stus | |||||||
Autres lectures : « 1809 - État des moulins à farine d'Ergué-Gabéric » ¤ « Les moulins d'Ergué-Gabéric » ¤ « Quatre moulins à farine et un moulin à papier du côté d'Odet » ¤ « 1540 - Extrait des aveux de l'inventaire de Quimper-Corentin pour Penanrun » ¤ « 1544 - Aveu de noble écuyer Charles Provost, seigneur de Penanreun » ¤ |
1 Présentation
Le stu Procéder à un « état des stus » était une obligation aux 19e-20e siècles pour les tenanciers agricoles à chaque terme de bail pour inventorier les quantités en stock de fumiers, pailles, foins, landes, genêts, tout ce qui servait, directement ou indirectement à enrichir les terres labourables. Ici, à la petite ferme de Coat-Piriou, on peut voir que le prix (75 centimes) du fumier au mètre cube est 5 à 12 plus cher que la paille, mais un peu moins que le foin. Et les trois variétés de paille donnent les différentes cultures pratiquées sur les terres de Coat-Piriou : avoine, seigle et blé noir, et par contre le blé froment n'y est pas cultivé. Quant au renable Par ailleurs, dans un document de 1809, le moulin de Coat-Piriou est recensé avec la particularité de disposer de deux roues et moutures de nature différentes : l'une perpendiculaire (donc verticale, à aubes, avec deux tournants et double engrenage), l'autre horizontale (donc à cuillères et en prise directe sur l'axe de la meule tournante). Comme sur les 8 autres moulins en activité de la commune, les deux meules de Coat-Piriou viennent des carrières de Rouen, mais la production annuelle de farine n'y est pas très importante : 4 quintaux (loin derrière les 20 quintaux du Cleuyou). La première question est de savoir quel type de roue, vertical ou horizontal, équipait quel moulin, blanc ou roux. La réponse est dans le document :
Quant à savoir quelle était l'utilisation respective de chacun des moulins, rien n'est moins simple. On a l'habitude localement de désigner les moulins blancs comme produisant de la farine de froment, sans doute parce le terme breton « gwenn » (blanc) est proche de « gwinizh » (froment). Ainsi dans deux aveux de 1540-1544 pour le domaine de Pennarun en Ergué-Gabéric, il est question de « un moulin blanc à froment, et l'autre de seigle ». Jean Le Foll, dans son étude « Moulins et meuniers d'autrefois » publiée par l'association « Foën Izella » (Association de recherches sur l’histoire locale du pays de Fouesnant), donne cette explication :
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Les autres particularités de vocabulaire descriptif des moulins de Coat-Piriou :
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2 Transcriptions
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3 Originaux
Lieu de conservation :
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Reférence, droit d'image :
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Les 4 pages | |||||
4 Annotations
- Stu, stuit, stuc, s.m. : sorte de fumier, d'engrais : « Jouira le tenancier de ses stucs et engrais estans aux terres de ladite tenue » (1578, Coutume de Bret., Nouv. Cout. gén., IV, 408) ; « Troys journées de terre en stus et engroys pour forment, terres labourables en stu et engroys pour avoine » (1510, inventaire par la cour de Treourec, Arch. Finist.). On trouve encore au XVIIIe s. : « un journal et demi de stus sous seigle » (1744, Arch. Finist. B 287). Source : dictionnaire Godefroy 1880. Jean-François Le Gonidec signale également en 1807 « Stû, adj. Je n'ai jamais vu employer ce mot qu'après le mot douar, terre ; douar stû, terre chaude, terre en rapport, terre préparée à recevoir la semence, après avoir été engraissée. Le Pelletier a considéré ce mot comme substr., et lui a donné la signification de fumier ». Au 19e siècle l'état de stus en Cornouaille était l'inventaire de tous les fumiers; pailles, foins, landes en réserve ou sur la terre dont la destination était de l'enrichir avant les labours. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10]
- Renable, s.m. : état des lieux, l'adjectif renable ou raisnable signifiant en vieux français « en bon état », et étant dérivé aussi en basse-Bretagne du terme breton « Renabl, plur. -où » pour « inventaire ». Ce renable était pratiqué essentiellement pour inventorier les biens des meuniers lors des renouvèlements de baux. Il y avait le grand renable pour les aménagements extérieurs (les vannes d'amenée ou de fuite, les rigoles ou biefs, les chaussées) et le petit renable dans lesquels étaient inventoriés et valorisés tous les appareils à l'intérieur du bâtiment du moulin (le grand fer, la meule dormante et la meule courante, la roue ou la pirouette, les cordes). Le terme de souche peut être un synonyme de petit renable dans certains documents d'archives. Par extension le terme renable désigne la valeur mobilière du moulin, les meuniers devaient acquitter cette somme lors de leur entrée en jouissance, et la somme leur étant rendue à la fin du bail si le moulin était jugé bien entretenu. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3]
- Trémie, s.f. : sorte de grande auge carrée, large du haut, étroite du bas, qui devait permettre aux grains de tomber sur les meules. Source : Jules Verne, Île mystérieuse, 1874, p. 373. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1 3,2]
- Pirouette, s.f. : ensemble composé d'une roue hydraulique horizontale et de son arbre relié à la meule d'un moulin. Un moulin à rodet ou moulin à pirouette est un type de moulin à eau à axe vertical. Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Frédéric-Eugène Godefroy (1826-1897) est un philologue et lexicographe romaniste, journaliste et enseignant français. Une de ses œuvres les plus célèbres est le « Dictionnaire de l’ancienne langue française du IXe siècle au XVe siècle » publié en 1881. [Ref.↑]