1914-1919 - Les actions d'éclat et la légion d'honneur posthume de Jean Lazou
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[[Image:JeanLazou3.jpg|120px|left]]Jean-François Lazou est né en 1895 à Plougasnou (29N) d'un père maçon <ref> 29/07/1895 - Plougasnou (Kerdenis), naissance de LAZOU Jean François, fils de Jean Marie, Maçon , âgé de 37 ans et de Marie Françoise GOURVIL, Ménagère , âgée de 43 ans. Témoins : Jean François LAZOU 33a maçon Plougasnou frère du père - Jean Marie MASSON 66a cultivateur Plougasnou. Acte : [[:Image:NaissanceLazou1895.jpg]]</ref>. Alors qu'il est élève-maître à l’École Navale de Brest, il est incorporé le 16 décembre 1914, et se retrouve au front dans les rangs du 25e régiment d'infanterie où il sera successivement soldat de 1ère classe en mars 1915, caporal en juin 1915, sergent début avril 1916, adjudant fin avril 1916, sous lieutenant en mai 1916, et enfin lieutenant en septembre 1918. | [[Image:JeanLazou3.jpg|120px|left]]Jean-François Lazou est né en 1895 à Plougasnou (29N) d'un père maçon <ref> 29/07/1895 - Plougasnou (Kerdenis), naissance de LAZOU Jean François, fils de Jean Marie, Maçon , âgé de 37 ans et de Marie Françoise GOURVIL, Ménagère , âgée de 43 ans. Témoins : Jean François LAZOU 33a maçon Plougasnou frère du père - Jean Marie MASSON 66a cultivateur Plougasnou. Acte : [[:Image:NaissanceLazou1895.jpg]]</ref>. Alors qu'il est élève-maître à l’École Navale de Brest, il est incorporé le 16 décembre 1914, et se retrouve au front dans les rangs du 25e régiment d'infanterie où il sera successivement soldat de 1ère classe en mars 1915, caporal en juin 1915, sergent début avril 1916, adjudant fin avril 1916, sous lieutenant en mai 1916, et enfin lieutenant en septembre 1918. | ||
- | Outre ses nominations, sa fiche matriculaire fait état de 4 citations à l'ordre de sa brigade, de la division et du corps d'armée, au fur et à mesure des combats et de l'avancement de son régiment sur le front : | + | Outre ses nominations, sa fiche matriculaire fait état de 4 citations, au fur et à mesure des combats et de l'avancement de son régiment sur le front : |
- | * Chilly-Maucourt, Somme, sept. 1916 : | + | [[Image:Right.gif]][[Image:Space.jpg]]Chilly-Maucourt, Somme, sept. 1916 : « <i>Plein d'ardeur, a conduit brillamment sa section, à l'assaut d'un village puissamment organisé.</i> » (ordre du jour de la brigade). Le village en question de Chilly sera pilonné par les obus pendant 6 jours. |
- | * Prosnes, Champagne, avril 1917 : | + | [[Image:Right.gif]][[Image:Space.jpg]]Prosnes, Champagne, avril 1917 : « <i>Officier d'un dévouement et d'un courage à toute épreuve, s'est particulièrement distingué le 30 avril 1917 en entrainant sa section à l'attaque d'une tranchée ennemie ...</i> » (ordre de la division). L’attaque générale des monts par la 4e armée est fixée au 30 avril à 12 h 40 et l'assaut final au Mont-Cornillet aura lieu le 20 mai. |
- | * Les Éparges, Meuse, décembre 1917 : | + | [[Image:Right.gif]][[Image:Space.jpg]]Les Éparges, Meuse, décembre 1917 : « <i>Officier d'une admirable crânerie et d'un dévouement sans limite. A exécuté avec méthode et une habilité remarquable une série de reconnaissances ...</i> » (ordre de la division). Il est blessé le 16 décembre 1917, aux Éparges (lieu de « <i>combats terribles</i> » en février 1915), par éclats de grenades aux jambes. |
- | * Verdun, Meuse, avril 1918 : | + | [[Image:Right.gif]][[Image:Space.jpg]]Verdun, Meuse, avril 1918 : « <i>Officier très crâne au feu. Le 17 avril 1918, au cours d'un violent coup de main ennemi sur nos tranchées, s'est défendu avec la dernière énergie sur les positions de repli reconnues d'avance. S'est élancé en avant de ses hommes.</i> » (ordre du corps d'armée). Certes ce n'est pas la bataille de Verdun de 1916, mais les combats y sont encore violents. |
- | Croix de guerre. 1 étoile de bronze, 2 étoiles argent, 1 étoile vermeil. | + | Pour tous ses états de service, Jean Lazou reçoit la Croix de guerre et le droit de mettre sur son ruban une étoile de bronze, deux étoiles argent et une étoile vermeil. Et il est inscrit au tableau spécial pour chevalier de la légion d'honneur (J.O. du 10 décembre 1920) avec un bel éloge. |
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- | Inscrit au tableau spécial pour chevalier de la légion d'honneur pour prendre rang du 16 juin 1920 (J.O. du 10 décembre 1920). | + | |
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- | En 1919 il se « <i>retire à Grosblittersdorff (Alsace-Lorraine)</i> », village de Moselle rebaptisé Grosbliederstroff quand il redevient officiellement français par le traité de Versailles en 1919 | + | <br>Ce tableau est une procédure qui permet de nommer des militaires dans la Légion d'honneur, sans instruction immédiate du dossier et avec régularisation et officialisation ultérieures. Ce ne fut pas le cas pour Jean Lazou qui manifestement n'a pas attaché une grande importance à cette reconnaissance. |
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+ | En 1919, après l'armistice, il se « <i>retire à Grosblittersdorff (Alsace-Lorraine)</i> », village de Moselle rebaptisé Grosbliederstroff quand il redevient officiellement français par le traité de Versailles en 1919 | ||
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Page 10. Verdun (Avril 1918) | Page 10. Verdun (Avril 1918) | ||
- | Dès notre arrivée, l’artillerie ennemie de tous calibres fait rage, ne laissant aucun répit aux garnisons de première ligne. Le 2 avril, à 20 heures, sous un feu violent, l’ennemi attaque brusquement la 2e compagnie ; le corps à corps s’engage, combat disproportionné où les plus braves succombèrent. Une heure plus tard, la compagnie rétablissait elle-même sa ligne. Elle avait perdu, en trois jours de bombardements et de combat, la moitié de son effectif. Quinze jours plus tard, le 17, l’ennemi exécute une violente concentration par obus toxiques sur nos batteries de barrage. Aussitôt, toutes dispositions sont prises : les artilleurs sont à leurs pièces, les éléments de surveillance sont repliés et, à 20 heures, lorsque l’attaque se déclenche, accompagnée d’un feu d’artillerie formidable, les groupes d’assaut allemands se heurtent à notre barrage raccourci et à nos feux d’infanterie. le temps de demander l’allongement du barrage et la contre-attaque, menée avec une vigueur inouïe par les lieutenants Bourget, Chatillon, Caubrière, les refoule en désordre, creusant dans leurs rangs des vides sanglants. A la fin de cette brillante action, le 1er bataillon comptait au tableau : 2 officiers, 34 morts, 23 blessés et prisonniers, plusieurs mitrailleuses, 2 lance-flammes. La 1re compagnie est citée à l’ordre pour sa vaillante conduite : « Excellente unité de combat qui s’était déjà distinguée à la prise de Chilly le 4 septembre 1916, sous le commandement du brave capitaine Couratier, et au Cornillet le 4 et le 21 mai 1917. Le 17 avril 1918, au bois des Caurières, a exécuté avec un remarquable brio, une parade habile et efficace, à un fort coup de main que l’ennemi avait plusieurs fois auparavant réussi sur le même point. Après l’avoir arrêté net sur la ligne de résistance, entraînée magnifiquement par son jeune et vaillant chef, le lieutenant Bourget, s’est élancée énergiquement et avec un admirable à-propos à la contre-attaque ; a intégralement rétabli sa position en quelques minutes, en infligeant aux Allemands des pertes sévères en tués et prisonniers, dont plusieurs officiers, et capturant un nombreux matériel. » | + | Dès notre arrivée, l’artillerie ennemie de tous calibres fait rage, ne laissant aucun répit aux garnisons de première ligne. Le 2 avril, à 20 heures, sous un feu violent, l’ennemi attaque brusquement la 2e compagnie ; le corps à corps s’engage, combat disproportionné où les plus braves succombèrent. Une heure plus tard, la compagnie rétablissait elle-même sa ligne. Elle avait perdu, en trois jours de bombardements et de combat, la moitié de son effectif. Quinze jours plus tard, le 17, l’ennemi exécute une violente concentration par obus toxiques sur nos batteries de barrage. Aussitôt, toutes dispositions sont prises : les artilleurs sont à leurs pièces, les éléments de surveillance sont repliés et, à 20 heures, lorsque l’attaque se déclenche, accompagnée d’un feu d’artillerie formidable, les groupes d’assaut allemands se heurtent à notre barrage raccourci et à nos feux d’infanterie. le temps de demander l’allongement du barrage et la contre-attaque, menée avec une vigueur inouïe par les lieutenants Bourget, Chatillon, Caubrière, les refoule en désordre, creusant dans leurs rangs des vides sanglants. À la fin de cette brillante action, le 1er bataillon comptait au tableau : 2 officiers, 34 morts, 23 blessés et prisonniers, plusieurs mitrailleuses, 2 lance-flammes. La 1re compagnie est citée à l’ordre pour sa vaillante conduite : « Excellente unité de combat qui s’était déjà distinguée à la prise de Chilly le 4 septembre 1916, sous le commandement du brave capitaine Couratier, et au Cornillet le 4 et le 21 mai 1917. Le 17 avril 1918, au bois des Caurières, a exécuté avec un remarquable brio, une parade habile et efficace, à un fort coup de main que l’ennemi avait plusieurs fois auparavant réussi sur le même point. Après l’avoir arrêté net sur la ligne de résistance, entraînée magnifiquement par son jeune et vaillant chef, le lieutenant Bourget, s’est élancée énergiquement et avec un admirable à-propos à la contre-attaque ; a intégralement rétabli sa position en quelques minutes, en infligeant aux Allemands des pertes sévères en tués et prisonniers, dont plusieurs officiers, et capturant un nombreux matériel. » |
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Version du 18 décembre ~ kerzu 2021 à 08:53
| La grande guerre de Jean Lazou, né en 1895 à Plougasnou et futur instituteur en Alsace-Lorraine et à Lestonan.
Registre matricule (classe 1915, numéro matricule 1733, archives départementales du Finistère), JMO du 25e régiment d'infanterie (site memoiredeshommes) et Historique du 25e RI (Pages14-18.com). Autres lectures : « Espace des poilus » ¤ « Jean et Francine Lazou, instituteurs de 1926 à 1950 » ¤ « Les fêtes annuelles du quartier de Lestonan, Ouest-Eclair Dépêche de Brest 1936-1939 » ¤ « Les compétitions colombophiles de Jean Lazou de Lestonan, journaux locaux 1930-35 » ¤ « Les résistants communistes d'Ergué-Gabéric en 1939-45 » ¤ |
Présentation
Jean-François Lazou est né en 1895 à Plougasnou (29N) d'un père maçon [1] . Alors qu'il est élève-maître à l’École Navale de Brest, il est incorporé le 16 décembre 1914, et se retrouve au front dans les rangs du 25e régiment d'infanterie où il sera successivement soldat de 1ère classe en mars 1915, caporal en juin 1915, sergent début avril 1916, adjudant fin avril 1916, sous lieutenant en mai 1916, et enfin lieutenant en septembre 1918.
Outre ses nominations, sa fiche matriculaire fait état de 4 citations, au fur et à mesure des combats et de l'avancement de son régiment sur le front : Chilly-Maucourt, Somme, sept. 1916 : « Plein d'ardeur, a conduit brillamment sa section, à l'assaut d'un village puissamment organisé. » (ordre du jour de la brigade). Le village en question de Chilly sera pilonné par les obus pendant 6 jours. Prosnes, Champagne, avril 1917 : « Officier d'un dévouement et d'un courage à toute épreuve, s'est particulièrement distingué le 30 avril 1917 en entrainant sa section à l'attaque d'une tranchée ennemie ... » (ordre de la division). L’attaque générale des monts par la 4e armée est fixée au 30 avril à 12 h 40 et l'assaut final au Mont-Cornillet aura lieu le 20 mai. Les Éparges, Meuse, décembre 1917 : « Officier d'une admirable crânerie et d'un dévouement sans limite. A exécuté avec méthode et une habilité remarquable une série de reconnaissances ... » (ordre de la division). Il est blessé le 16 décembre 1917, aux Éparges (lieu de « combats terribles » en février 1915), par éclats de grenades aux jambes. Verdun, Meuse, avril 1918 : « Officier très crâne au feu. Le 17 avril 1918, au cours d'un violent coup de main ennemi sur nos tranchées, s'est défendu avec la dernière énergie sur les positions de repli reconnues d'avance. S'est élancé en avant de ses hommes. » (ordre du corps d'armée). Certes ce n'est pas la bataille de Verdun de 1916, mais les combats y sont encore violents. Pour tous ses états de service, Jean Lazou reçoit la Croix de guerre et le droit de mettre sur son ruban une étoile de bronze, deux étoiles argent et une étoile vermeil. Et il est inscrit au tableau spécial pour chevalier de la légion d'honneur (J.O. du 10 décembre 1920) avec un bel éloge. |
En 1919, après l'armistice, il se « retire à Grosblittersdorff (Alsace-Lorraine) », village de Moselle rebaptisé Grosbliederstroff quand il redevient officiellement français par le traité de Versailles en 1919 |
Registre matricule
Jean-François Lazou, matricule 1734
Tableaux spéciaux Légion d'honneur
Extraits de l'historique du 25e RI
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Registre-Matricule
Historique 25e RI - Suite
J.O. du 10 décembre 1920
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Annotations
- 29/07/1895 - Plougasnou (Kerdenis), naissance de LAZOU Jean François, fils de Jean Marie, Maçon , âgé de 37 ans et de Marie Françoise GOURVIL, Ménagère , âgée de 43 ans. Témoins : Jean François LAZOU 33a maçon Plougasnou frère du père - Jean Marie MASSON 66a cultivateur Plougasnou. Acte : Image:NaissanceLazou1895.jpg [Ref.↑]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Octobre 2011 Dernière modification : 18.12.2021 Avancement : [Développé] |