Les compétitions colombophiles de Jean Lazou de Lestonan, journaux locaux 1930-35
Un article de GrandTerrier.
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Où il est question des pigeons voyageurs de Jean Lazou. L'instituteur de l'école publique de Lestonan, passionné de colombophilie, participe à de nombreux concours organisés par la Société du Messager Quimpérois dans les années 1930-35. Les journaux locaux qui en rendent compte sont « Le Finistère » Autres lectures : « Jean et Francine Lazou, instituteurs de 1926 à 1950 » ¤ « Les fêtes annuelles du quartier de Lestonan, Ouest-Eclair Dépêche de Brest 1936-1939 » ¤ |
[modifier] 1 Présentation
Les anciens du quartier de Lestonan se souviennent : « Monsieur Lazou avait son pigeonnier en bois dans le fond de la cour de l'école publique des garçons, tout près de la cuisine de son logement. C'était un passionné de colombophilie. Les jours de la fête de Lestonan, il avait mis au point le jeu de casse-pots avec des cruches suspendues à une poutre. Les joueurs devaient en choisir une et la casser avec un bâton : dans certaines il y avait de l'eau, et dans la cruche gagnante c'était un pigeon qui s'en envolait. » Jean Lazou, instituteur à Lestonan depuis 1926, pratiquait assidument le sport colombophile en participant aux courses organisées par la société « Le Messager Quimpérois » Dans les articles ci-dessous, on apprend que l'étape dite « enlogement » avait lieu à la gare de Quimper, ce qui veut dire d'une part que les pigeons sont transportés par train sur les lieux du « lâcher » et que d'autre part les colombophiles devait y apporter leurs champions qu'on munissait d'une bague en caoutchouc numérotée, et montrer aux organisateurs leur appareil de contrôle appelé « constateur ». Cet appareil sophistiqué, avec un plomb qui interdisait son ouverture, est une horloge équipée d'un dispositif d'impression. Les bagues caoutchouc étaient mises dans les cases d'un barillet au retour du pigeon. Chaque fois que le barillet avançait d'une case, l'heure exacte (jour, heures, minutes, secondes) s'imprimait sur une bande de papier. Il était donc difficile de tricher lors de l'établissement du classement des concours, et la précision était de mise, comme par exemple lorsque Jean Lazou fait constater l'arrivée de son champion à Lestonan le 8 juin 1930 : « le pigeon qui s'est classé en tête a été constaté à 13 h. 41' 30 ». Et bien sûr, certes les pigeons étaient lâchés ensemble du même lieu, mais leurs pigeonniers respectifs étaient autour de Quimper, à Douarnenez, au Guilvinec, et il fallait corriger l'horodatage avec les distances exactes. Ainsi pour départager les deux premiers pigeons d'une à l'est de Quimper et d'autre part sur la place St-Corentin « le colombier Lazou qui est situé à Lestonan, en Ergué-Gabéric, doit rendre environ 8 km au colombier Merrien ». Les conditions météorologiques n'étaient pas toujours faciles pour les pigeons voyageurs : « Contrariés au départ par une brume tenace et ensuite par un vent de Sud-Ouest, les volatiles ont été déportés très à droite de la ligne de vol et se sont trouvés pris dans le trou d'orage signalé comme particulièrement violent. » |
Début juin 1935 Jean Lazou est félicité pour ses réussites colombophiles dans les colonnes du journal Le Finistère : « Nous voyons le colombier Lazou réussir cette année une performance rare dans le sport colombophile : faire une jolie passe à trois et fournir, trois dimanches de rang, le vainqueur du tournoi dans des conditions brillantes. » La 3e compétition était un Bordeaux-Quimper de plus de 500 km effectué par le pigeon de Lestonan à la vitesse de 56 km par heure. Par contre pour la course de fond du 24 juin entre Toulouse et Quimper le pigeon engagé par Jean Lazou termine sixième. Mais cette course fut la plus sévère de toute la saison : « tous les pigeons qui ont réussi à se classer révèlent une valeur supérieure, qui consolera de la perte des autres coursiers ». |
[modifier] 2 Transcriptions
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La Dépêche et Ouest-Eclair, juin 1930
Le Finistère, fin juin 1935
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La Dépêche de Brest, juin 1932
Le Finistère, juin 1935
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[modifier] 3 Coupures de presse
1930-35 | |||||
[modifier] 4 Annotations
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- Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914. [Ref.↑]
- L'Ouest-Éclair est un ancien quotidien régional français, créé par deux Bretons chrétiens d'une sensibilité républicaine et sociale, l'abbé Félix Trochu, prêtre en Ille-et-Vilaine, et Emmanuel Desgrées du Lou, natif de Vannes, commissaire de la Marine, puis avocat. Les ventes décollent après la Première Guerre mondiale et, en 1930, le patron embauche son gendre, Paul Hutin, un Lorrain de 42 ans qui deviendra son gendre. Le journal rayonnait, à ses débuts, sur cinq régions, la Bretagne, la Normandie, l'Anjou, le Maine et le Poitou, comme Journal républicain du matin. En 1940, Paul Hutin, militant antinazi comme sa femme, souhaite que L'Ouest-Eclair ne paraisse pas sous le joug allemand et s'engage dans la Résistance. L'Ouest-Éclair sera interdit à la Libération pour acte de collaboration. Paul Hutin revient à Rennes, à peine libérée, le 4 août 1944 pour créer le Ouest-France. [Ref.↑]
- La Dépêche de Brest est lancée le 18 novembre 1886 avec des moyens très limités et succède à l’Union Républicaine du Finistère créée 10 ans plus tôt. Quotidien, il sera même biquotidien durant des périodes d’actualité forte, comme lors de la première guerre mondiale, avec une édition du matin et une édition du soir. Installé rue Jean Macé à Brest (à l’époque rue de la rampe), à l’emplacement des locaux actuels du Télégramme, La Dépêche de Brest poursuivit son évolution jusqu’au 17 août 1944. Ce jour là, en application de la nouvelle réglementation de la Libération, les biens de la Dépêche furent mis sous séquestre. L’ensemble du matériel est alors loué au Télégramme, nouveau titre autorisé par le Comité régional de l’information. [Ref.↑]
- Fondé en 1906, « le Messager quimpérois » fait partie des vieilles associations quimpéroises. Il existait une seconde société colombophile, « les Mouettes quimpéroises », mais seul le Messager, plus importante que les Mouettes, s'est maintenu comme association jusqu'à nos jours. Avant la seconde guerre mondiale la société du Messager était présidée par M. Merrien, domicilié à Quimper place St-Corentin, dit père car son fils Rolland avait également son colombier. À noter qu'aujourd'hui en 2016, une nouvelle association finistérienne accueille des colombophiles à Ergué-Gabéric : « P.V. Gabéricois », P. V. signifiant bien sûr Pigeon Voyageur. [Ref.↑]
Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric Date de création : septembre 2016 Dernière modification : 2.10.2016 Avancement : [Fignolé] |