Une rabine de platanes centenaires au manoir de Cleuyou - GrandTerrier

Une rabine de platanes centenaires au manoir de Cleuyou

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Malheureusement, en mai dernier, les 22 derniers arbres ont fait l'objet d'un abattage par les services de la voirie, ce qui prive la commune de témoins du passé, dont certains avaient été plantés il y a 160 ans en remplacement de leurs prédécesseurs. Le premier document d'archives connu mentionnant la rabine date de 1562. Malheureusement, en mai dernier, les 22 derniers arbres ont fait l'objet d'un abattage par les services de la voirie, ce qui prive la commune de témoins du passé, dont certains avaient été plantés il y a 160 ans en remplacement de leurs prédécesseurs. Le premier document d'archives connu mentionnant la rabine date de 1562.
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Comme l'écrivait le linguiste Dom Louis Le Pelletier (1663-1733) une rabine est « <i>une allée de grands arbres plantés sur l'avenue d'une maison de noblesse et de quelque monastère</i> ». Comme l'écrivait le linguiste Dom Louis Le Pelletier (1663-1733) une rabine est « <i>une allée de grands arbres plantés sur l'avenue d'une maison de noblesse et de quelque monastère</i> ».
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 +Ces deux rangées d'arbres étaient considérées dans les usements de basse bretagne, au travers des domaines congéables, comme une catégorie à part, distincte des hautes futaies et des bois taillis. Une futaie est un bois ou une forêt composée de grands arbres adultes issus de semis. Son opposé est le régime de taillis, dont les arbres sont issus de régénération végétative. Les convenanciers disposaient, pour se chauffer notamment, d'un droit de coupe de ces hautes futaies et bois taillis.
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 +Par contre ils ne pouvaient ni couper, ni même émonder, les bois de rabine qui étaient protégés, et outre le sacrilège, les contrevenants pouvaient être attaqués en justice.
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 +Ainsi, peut-on lire dans le Traité du domaine congéable d'Antoine Aulanier (St-Brieuc, 1847) : « <i>Le domanier n'a aucun droit aux émondes des arbres fonciers plantés en rabines</i> », et plus loin : « <i>Les branches des arbres plantés en rabines, avenues ou bosquets, et celles des arbres qui ne s'émondent pas, appartiennent au propriétaire</i> ».
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 +Après l'abattage contestable des 22 platanes de la rabine du Cleuyou, on a procédé à la datation des plus vieux arbres en comptant les anneaux de croissance visibles sur les troncs coupés. Sur les plus anciens on aboutit à un âge de 160 ans, ce qui indique qu'ils auraient été plantés dans les années 1850 par Prosper Le Guay <ref>Prosper Le Guay, fils de Guillaume, lequel est originaire de Normandie et acquéreur du manoir du Cleuyou. Prosper est déclaré négociant et fabricant de fécules de pommes de terre, puis conseiller de préfecture. En 1846 Prosper est domicilié au manoir du Cleuyou, succédant à son père qui décède en 1861. Et en 1873 il y est toujours lorsqu'il s'inscrit comme l'un des premiers membres de la Société Archéologique du Finistère. </ref>, propriétaire du manoir et archéologue passionné.
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Catégorie : Patrimoine
 Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.
Dans la série des richesses du patrimoine naturel communal, voici l'histoire ancestrale de cette allée d'arbres, appelée rabine, qui menait au manoir du Cleuyou.

Malheureusement, en mai dernier, les 22 derniers arbres ont fait l'objet d'un abattage par les services de la voirie, ce qui prive la commune de témoins du passé, dont certains avaient été plantés il y a 160 ans en remplacement de leurs prédécesseurs. Le premier document d'archives connu mentionnant la rabine date de 1562.

Autres lectures : « Archives du Cleuyou » ¤ « Les Le Guay (1841-1917), chatelains du Cleuyou au 19e siècle » ¤ 

1 Présentation

Comme l'écrivait le linguiste Dom Louis Le Pelletier (1663-1733) une rabine est « une allée de grands arbres plantés sur l'avenue d'une maison de noblesse et de quelque monastère ».

Ces deux rangées d'arbres étaient considérées dans les usements de basse bretagne, au travers des domaines congéables, comme une catégorie à part, distincte des hautes futaies et des bois taillis. Une futaie est un bois ou une forêt composée de grands arbres adultes issus de semis. Son opposé est le régime de taillis, dont les arbres sont issus de régénération végétative. Les convenanciers disposaient, pour se chauffer notamment, d'un droit de coupe de ces hautes futaies et bois taillis.

Par contre ils ne pouvaient ni couper, ni même émonder, les bois de rabine qui étaient protégés, et outre le sacrilège, les contrevenants pouvaient être attaqués en justice.

Ainsi, peut-on lire dans le Traité du domaine congéable d'Antoine Aulanier (St-Brieuc, 1847) : « Le domanier n'a aucun droit aux émondes des arbres fonciers plantés en rabines », et plus loin : « Les branches des arbres plantés en rabines, avenues ou bosquets, et celles des arbres qui ne s'émondent pas, appartiennent au propriétaire ».

 

A Ergué-Gabéric, les allées boisées mentionnées dans les textes anciens comme rabines, et protégées en tant que telles, étaient celles des manoirs de Lezergué, Kermorvan, Pennarun et du Cleuyou.

Après l'abattage contestable des 22 platanes de la rabine du Cleuyou, on a procédé à la datation des plus vieux arbres en comptant les anneaux de croissance visibles sur les troncs coupés. Sur les plus anciens on aboutit à un âge de 160 ans, ce qui indique qu'ils auraient été plantés dans les années 1850 par Prosper Le Guay [1], propriétaire du manoir et archéologue passionné.

2 Aveux et témoignage

En 1562 Louis Runbiern rend aveu aux Régaires [2] pour le manoir du Cleuziou en mentionnant ses trois catégories d'arbres : « boys de haulte fustaye et rabines [3] et boys taillies ».

 
tracé de la rabine en 1919
tracé de la rabine en 1919

3 Annotations

  1. Prosper Le Guay, fils de Guillaume, lequel est originaire de Normandie et acquéreur du manoir du Cleuyou. Prosper est déclaré négociant et fabricant de fécules de pommes de terre, puis conseiller de préfecture. En 1846 Prosper est domicilié au manoir du Cleuyou, succédant à son père qui décède en 1861. Et en 1873 il y est toujours lorsqu'il s'inscrit comme l'un des premiers membres de la Société Archéologique du Finistère. [Ref.↑]
  2. Régaires, s.m.pl. : administration en charge du domaine temporel d'un évêque, propriétaire et seigneur, au même titre que l'aurait été n'importe quel noble propriétaire d'un fief avec justice. Le plus souvent, ils provenaient de donations anciennes faites au cours des âges par des féodaux, qui souhaitant sans doute s'attirer des grâces divines ou se faire pardonner leurs péchés, avaient doté l'église de quelques fiefs avec les revenus en dépendant. Source : amisduturnegouet sur free.fr [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  3. Rabine, s.f. : allée de grands arbres plantés sur l'avenue d'une maison de noblesse et de quelque monastère ; source : Dom Pelletier. Ce mot existe en breton avec la même prononciation ; source : dictionnaire gallo de cc-duguesclin. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]


Thème de l'article : Richesses du patrimoine communal.

Date de création : Juin 2013    Dernière modification : 29.06.2013    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]