Un retour de noces à la papeterie d'Odet, Progrès du Finistère 1911 - GrandTerrier

Un retour de noces à la papeterie d'Odet, Progrès du Finistère 1911

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L'article qui rend compte de l'évènement de façon détaillée et admirative est publié dans « <i>Le Progrès du Finistère</i> » <ref name="Progrès">{{ProgresFinistère}}</ref> du 25 février : « <i>La fête qui s'est donnée la semaine passée, était une nouvelle noce, réédition de celle de Nantes, mais dans le cadre breton, et avec tout son charme</i> ». L'article qui rend compte de l'évènement de façon détaillée et admirative est publié dans « <i>Le Progrès du Finistère</i> » <ref name="Progrès">{{ProgresFinistère}}</ref> du 25 février : « <i>La fête qui s'est donnée la semaine passée, était une nouvelle noce, réédition de celle de Nantes, mais dans le cadre breton, et avec tout son charme</i> ».
-L'accueil local de la belle-famille nantaise et des Bolloré débute de bon matin par un cortège d'une centaine de chars-à-bancs faisant escorte au coupé et voiture des mariés, sur une dizaine de kilomètres entre la ville de Quimper et les grilles de l'usine. +L'accueil local de la belle-famille nantaise et des Bolloré débute de bon matin par un cortège d'une centaine de chars-à-bancs faisant escorte au coupé et à l'automobile des mariés, sur une dizaine de kilomètres entre la ville de Quimper et les grilles de l'usine d'Odet.
Le photographe quimpérois Joseph-Marie Villard <ref name="Villard">{{PR-JMVillard}}</ref> est présent pour immortaliser la longue file des ouvriers et voisins endimanchés aux rênes de leurs chevaux : « <i>M. Villard, de Quimper, avait bien voulu se déranger pour prendre des clichés de la fête</i> ». Le photographe quimpérois Joseph-Marie Villard <ref name="Villard">{{PR-JMVillard}}</ref> est présent pour immortaliser la longue file des ouvriers et voisins endimanchés aux rênes de leurs chevaux : « <i>M. Villard, de Quimper, avait bien voulu se déranger pour prendre des clichés de la fête</i> ».
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La fête qui s'est donnée la semaine passée, était une nouvelle noce, réédition de celle de Nantes, mais dans le cadre breton, et avec tout son charme. Le but de M. Bolloré était d'associer tous ses ouvriers à sa joie comme ils l'ont toujours été à ses tristesses. La fête qui s'est donnée la semaine passée, était une nouvelle noce, réédition de celle de Nantes, mais dans le cadre breton, et avec tout son charme. Le but de M. Bolloré était d'associer tous ses ouvriers à sa joie comme ils l'ont toujours été à ses tristesses.
-Tout le personnel d'Odet et de Cascadec s'était porté en chars-à-bancs, ornés de fleurs, à la rencontre des nouveaux mariées, etformait un cortège inoubliable d'une centaine de voitures, escortant le coupé de Mme Bolloré mère, qui la ramenait de Quimper. Lautomobile suivait, avec la famille de la jeune femme, Mme Thubé, M. Thubé, l'industriel bien connu, et M. Marc Thubé.+Tout le personnel d'Odet et de Cascadec s'était porté en chars-à-bancs, ornés de fleurs, à la rencontre des nouveaux mariées, et formait un cortège inoubliable d'une centaine de voitures, escortant le coupé de Mme Bolloré mère, qui la ramenait de Quimper. L'automobile suivait, avec la famille de la jeune femme, Mme Thubé, M. Thubé, l'industriel bien connu, et M. Marc Thubé.
À son arrivée à la grille de l'usine, sous un arc de triomphe, et au milieu des salves et des acclamations, un superbe bouquet fut offert à la nouvelle mariée. Après le petit déjeuner et, conformément au rite des noces de campagne, virent les courses d'hommes et de femmes, où les champions des deux papeteries se disputèrent les prix et montrèrent leur agilité. À son arrivée à la grille de l'usine, sous un arc de triomphe, et au milieu des salves et des acclamations, un superbe bouquet fut offert à la nouvelle mariée. Après le petit déjeuner et, conformément au rite des noces de campagne, virent les courses d'hommes et de femmes, où les champions des deux papeteries se disputèrent les prix et montrèrent leur agilité.

Version du 7 mai ~ mae 2021 à 16:40

Catégorie : Journaux
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
  Image:Bullorange.gif [Développé]
§ E.D.F.

Une fête mémorable le 18 février 1911 à la papeterie d'Odet où tous les employés de l'usine gabéricoise et de Cascadec sont invités à la noce de leur jeune patron qui s'est marié en grandes pompes à Nantes avec la fille de l'industriel Thubé.

Autres lectures : « René Bolloré (1885-1935), entrepreneur » ¤ « 1911 - Fête du mariage de René Bolloré, photos panoramiques et convoi de charabans » ¤ « René-Guillaume Bolloré (1847-1904), entrepreneur papetier » ¤ >

Présentation

L'article qui rend compte de l'évènement de façon détaillée et admirative est publié dans « Le Progrès du Finistère » [1] du 25 février : « La fête qui s'est donnée la semaine passée, était une nouvelle noce, réédition de celle de Nantes, mais dans le cadre breton, et avec tout son charme ».

L'accueil local de la belle-famille nantaise et des Bolloré débute de bon matin par un cortège d'une centaine de chars-à-bancs faisant escorte au coupé et à l'automobile des mariés, sur une dizaine de kilomètres entre la ville de Quimper et les grilles de l'usine d'Odet.

Le photographe quimpérois Joseph-Marie Villard [2] est présent pour immortaliser la longue file des ouvriers et voisins endimanchés aux rênes de leurs chevaux : « M. Villard, de Quimper, avait bien voulu se déranger pour prendre des clichés de la fête ».

On a pu dire que ces premières photos ont été prises depuis Ty-Coat, les chars-à-bancs descendant la cote de Keranna-Lestonan. Mais est-ce bien l'endroit ? Les barrières blanches au loin sur la droite sont-elles au bord de la route de Sang-Venn ? Ne devrait-il pas y avoir une route sur la gauche à destination de Keranguéo ? Tout avis éclairé sur le sujet sera le bienvenu.

Sinon, comme dans fête en basse Bretagne, il y a les traditionnels banquets du midi et du soir : « À midi et demi, la grande salle à papier, toute enguirlandée, et présidée par le souvenir et l'image du vénéré et regretté M. Bolloré père, qu'on pourrait appeler le véritable créateur de l'usine, réunissait 300 convives ». Le père de René Bolloré est décédé 7 ans auparavant, le 10 juillet 1904.

Et là une bonne nouvelle fait l'objet d'une ovation de la part des ouvriers et ouvrières : « Dès le début du festin, M. René Bolloré remercia en termes émus, tous et chacun, et donna, malgré la fête, pleine solde pour ce jour-là, à tout le personnel. ».

Les festivités durent toute l'après-midi : « Des danses succédèrent au déjeuner, danses auxquelles se mêlèrent M. et Mme René, eux-mêmes, ainsi que les membres de leurs familles. On enleva des montgolfières ... ». Et cela se termine après le diner par un feu d'artifices organisé par le chef électricien d'Odet et offert par tout le personnel à leur patron.

 
Le cortège des chars-à-bancs, carte postale de Philippe Chuto
Le cortège des chars-à-bancs, carte postale de Philippe Chuto


Coupure de presse

Nouvelles départementales

ERGUÉ-GABÉRIC

Un retour de noces à la Papeterie d'Odet.

Samedi dernier, 18 courant, la Papeterie d'Odet était en liesse, pour le retour de M. et Mme René Bolloré, les jeunes époux. Leur mariage, on le sait, avait eu lieu à Nantes, au milieu d'une assistance d'élite, le 12 Janvier écoulé.

La fête qui s'est donnée la semaine passée, était une nouvelle noce, réédition de celle de Nantes, mais dans le cadre breton, et avec tout son charme. Le but de M. Bolloré était d'associer tous ses ouvriers à sa joie comme ils l'ont toujours été à ses tristesses.

Tout le personnel d'Odet et de Cascadec s'était porté en chars-à-bancs, ornés de fleurs, à la rencontre des nouveaux mariées, et formait un cortège inoubliable d'une centaine de voitures, escortant le coupé de Mme Bolloré mère, qui la ramenait de Quimper. L'automobile suivait, avec la famille de la jeune femme, Mme Thubé, M. Thubé, l'industriel bien connu, et M. Marc Thubé.

À son arrivée à la grille de l'usine, sous un arc de triomphe, et au milieu des salves et des acclamations, un superbe bouquet fut offert à la nouvelle mariée. Après le petit déjeuner et, conformément au rite des noces de campagne, virent les courses d'hommes et de femmes, où les champions des deux papeteries se disputèrent les prix et montrèrent leur agilité.

À midi et demi, la grande salle à papier, toute enguirlandée, et présidée par le souvenir et l'image du vénéré et regretté M. Bolloré père, qu'on pourrait appeler le véritable créateur de l'usine, réunissait 300 convives. Dès le début du festin, M. René Bolloré remercia en termes émus, tous et chacun, et donna, malgré la fête, pleine solde pour ce jour-là, à tout le personnel. Un seul cri spontané d'ovation jaillit de toutes les poitrines. On ne peut s'empêcher de reconnaître que c'était empoignant. À la fin du déjeuner, M. Charuel prit la parole et, après avoir rappelé que, dans onze ans, sonnerait le centenaire de l'usine, il montra son développement toujours croissant. Puis, se tournant vers la jeune épouse, qui a nom Marie, il la salua du nom de « notre dame d'Odet ».

Des danses succédèrent au déjeuner, danses auxquelles se mêlèrent M. et Mme René, eux-mêmes, ainsi que les membres de leurs familles. On enleva des montgolfières ; puis, à 6 heures, la grande salle réunissait à nouveau les ouvriers pour le dîner. Le champagne coula encore comme le matin.

Enfin, à 8 heures, un très beau feu d'artifice, tiré par l'électricien d'Odet, et que le personnel de cette usine avait tenu à offrir lui-même, eut un grand succès. Cascadec avait offert à ses jeunes patrons un très beau service à déjeuner en argent.

Les employés d'Odet et de Cascadec remplissaient les onctions de commissaires et, grâce à eux, tout se passa dans l'ordre le plus parfait. M. Villard, de Quimper, avait bien voulu se déranger pour prendre des clichés de la fête.

La manifestation du samedi est tout à l'honneur des Papeteries d'Odet et de Cascadec. Il est, dans notre monde industriel d'aujourd'hui, des choses si rares, qu'on ne peut s'empêcher de les admirer. Cette union entre patrons et ouvriers en est une, et nous en félicitons M. et Mme Bolloré jeunes, en leur souhaitant longue vie et nombreuse postérité.

X.

 


Annotations

  1. L'hebdomadaire « Le Progrès du Finistère », journal catholique de combat, est fondé en 1907 à Quimper par l'abbé François Cornou qui en assurera la direction jusqu'à sa mort en 1930. Ce dernier, qui signe tantôt de son nom F. Cornou, tantôt de son pseudonyme F. Goyen, ardent et habile polémiste, doté d'une vaste culture littéraire et scientifique, se verra aussi confier par l'évêque la « Semaine Religieuse de Quimper ». [Ref.↑]
  2. Joseph-Marie Villard (1868-1935), photographe quimpérois, prit la succession de son père Joseph et développa l'édition de cartes postales de portraits familiaux, costumes traditionnels, patrimoine et fêtes bretonnes. La maison « Joseph-Marie Villard père et fils » représente plus de 7 000 cartes postales référencées. En 1933 il fait construire le magasin Ty Kodak par l'architecte Olier Mordrel, lequel site sera classé Monument historique en 2006. [Ref.↑]


Thème de l'article : Revue de presse

Date de création : Mai 2021    Dernière modification : 7.05.2021    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]