Souvenirs des fêtes de Noël d'antan, Kannadig 1927-37 - GrandTerrier

Souvenirs des fêtes de Noël d'antan, Kannadig 1927-37

Un article de GrandTerrier.

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Catégorie : Journaux
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.

L'évocation des fêtes de Noël à Ergué-Gabéric dans les années 1920-30, avec leurs arbres de Noël, cadeaux, messes de minuit, loteries, contes, chants et pièces de théâtre.

Extraits d'articles du bulletin paroissial Kannadig de janvier et décembre 1927, et de janvier 1937.

Autres lectures : « Les 131 bulletins paroissiaux des années patronage, Kannadig IV Kerzevot 1926-37 » ¤ « LE GOFF Yves - Kannadig Intron Varia Kerzevot » ¤ « Les souvenirs d'ar Pellgent ou nuits de Noël du siècle dernier » ¤ « ROUZ Lanig - Koñchennoù, histoires vécues de mon enfance » ¤ « Laouic Saliou (1909-1990) sculpteur autodidacte, Ouest-France 1986 (LQ) » ¤ « Inauguration de la nouvelle salle de patronage des Paotred, L'Ouest-Eclair 1931 » ¤ 

[modifier] Présentation

En parcourant les Kannadigs de 1936 à 1937, on devine l'importance de la fête de Noël au début du XXe siècle, avec les assistances bien four-nies aux cérémonies religieuses, mais aussi dans les autres rassemblements plus festifs où petits et grands venaient également nombreux (loteries dans les écoles, théâtre au patronage).

Il y a d'abord les Arbres de noël organisés dans les écoles une à deux semaines avant le 25 décembre : « à chaque branche pendaient des coiffes et des mouchoirs brodés, des jouets variés, que les élèves dévoraient des yeux ». Et une loterie est organisée pour offrir ces cadeaux, et les enfants entonnent des chants de circonstance et jouent des saynètes (au programme en décembre 1926 : la Sourde et la Doctoresse, la Cigale et la Fourmi, et enfin « an diou zoubenn al leez » inspirée sans doute de la chanson éponyme).

Bien sûr dans le bulletin paroissial on met en avant les écoles privées catholiques (par opposition aux écoles laïques) : « Il faut croire que nos enfants des écoles libres ont été particulièrement sages en 1936, car ils ont été formidablement gâtés pour la Noël ! ».

Il n'y pas de Noël sans la crèche, que les billets en breton du Kannadig présentent sous l'expression « Kraouic Betleem ». Pour désigner les festivités proprement dites on parle de « Gouel Nedeleg » (fête de Noël). La Messe de minuit est organisée le soir du 24, et le nom de cette longue nuit-là, « Noz ar pellgent » (nuit de l'aurore) [1], peut faire penser à une légende celtique !

 

Outre les sermons habituels et des explications religieuses en breton, le bulletin de décembre 1927 inclut le conte « Konchenn evid Nedelec » (une histoire pour Noël) dont le héros est Youenn et qui commence par « Et e oa egiz ar re all da noz ar Pellgent » (il avait été à la nuit du Pellgent). La fête avait été très belle cette année-là : « Brao e oa bet ar gouel ».

Le 25 décembre 1936 est organisée au patronage d'Odet, après les vêpres, une après-midi récréative avec les chants des enfants, et en apothéose une véritable pièce interprétée par la troupe de théâtre de Keranna : « Ce fut ensuite une désopilante pièce bretonne : "Trubuilhou ar seiz tortig", enlevée par les jeunes gens, et qui fit épanouir une franche gaité ! ». Le premier mot du titre de la pièce peut être traduit en français par "tribulations" ; quant aux « ar seiz tortig » qui seraient les sept bossus, on est dubitatif car une pièce de Loeiz ar Floc'h, très connue à l'époque, s'intitulait « Trubuilhou ar seiz potr yaouank » (les tribulations des sept jeunes gars). Peut-être que derrière les "sept bossus" se cachaient les sept jeunes prétendants de la belle Agnès ?


[modifier] Kannadig n° 3 - Janvier 1927

Transcriptions :

ARBRE DE NOËL À N.-D. DE KERDÉVOT

Les anciennes élèves ont une réunion le troisième dimanche de chaque mois à l'école libre.

La dernière a été agrémentée d'une séance récréative. Après une courte exhortation de Monsieur le recteur, nous nous sommes rassemblées dans l'une des classes : un bel arbre de Noël s'y dressait ; à chaque branche pendaient des coiffes et des mouchoirs brodés, des jouets variés, que les élèves dévoraient des yeux.

Mais, avant la loterie, qui devait attribuer à chacun le lot convoité, de petites artistes improvisées nous charmèrent par trois saynètes amusantes : La Sourde et la Doctoresse, la Cigale et la Fourmi, an diou zoubenn al leez. Quelques chants, accompagnés par Mlle Jeanne, obtinrent beaucoup de succès : Dors, Noël de France et les Sabots de bois.

En écoutant nos petites cadettes, nous revivions les jours heureux que nous avons passés dans cette maison bénie : nous nous sentions plus jeunes et plus gaies.

Dimanche prochain, nous n'aurons sans doute pas semblable fête ; mais nous reviendrons nombreuses : nous avons besoin de nous nous sentir les coudes pour nous soutenir mutuellement devant les tentations qui nous assaillent toujours plus nombreuses.

Une ancienne élève

 

Numéro complet : Kannadig003-192701.pdf‎


KRAOUIG BETLEEN

D'ar mare-se, an Impalaer August, mestr bras war ar bed holl, a zavas c'hoant gantan goût, piz ha piz, pegen ledan oa e raouantelez ha pegement a dud a ra o chom enni. Embann a ra da beb-eunan mont da lakaat e banno d'ar ger m'oa ginnidig anei e dud koz ...


[modifier] Kannadig n° 14 - Décembre 1927

Transcriptions :

GOUEL NEDELEG

Gouel Nedeleg ! Nag hen a gomz laouen d'hor c'halon, n'ê ket'ta ? Nag hen a zigas sonj d'omp deus traou burzudus ! Kraouig Betleem, hag eno astennet war eun dornadig plouz Mab an Holl C'haloudek, deut da vea, dre garantez evidomp, eur c'haouadurig dister ! An Elez o kana dindan bolz steredennet an nenvou ar ganouenn dudius : « Gloria in excelsis Deo ! Gloar da Zoue e barz an nenvou ha war an douar peuc'h d'an dud a volonte vat ! »


KONCHENN EVIT NEDELEG

Youenn a oa eun den da zapaturi "da gomzandi" memez a lare e wreg, ne oa ket barz Rosporden daou egis d'ean. Goaz pa veze war zour ha goaz dewiech pa veze tommet e benn ha rû e glipenn ...

Et e oa egiz ar re all da noz ar Pellgent [1] ; kovez ha communin e-giz pep kristen ha kana, me respont d'oc'h arôk da goude ar garreou ...

Brao e oa bet ar gouel, kemend a lar ne oa nemed brao euz an eil penn d'egile ... ha diez en dije kavet an holl ma vije bet kaset ar gouel-noz se ermêz, abalamour d'an trouz ha d'an dizurz a vez, c'houi oar mat ... tud a zo, petra fell d'oc'h ? ... An Ôtrou person en eus laret grônz adarre an tôl-ma ... hag e dever ne oa ken de gelenn an dud, dao ê ...

 

Numéro complet : Kannadig014-192712.pdf


[modifier] Kannadig n° 123 - Janvier 1937

Transcriptions :

FÊTE DE NOËL

La Messe de Minuit a été célébrée au bourg et à Odet dans le plus bel ordre et la plus grande piété. Les communions ont été plus nombreuses que jamais. Chants exécutés à la perfection. Merci à tous ceux qui ont contribué par leur peine ou leur présence à la beauté de cette fête ! Un merci spécial aux chanteurs du bourg, lesquels, durant plusieurs semaines, n'ont pas hésité, après leur fatigante journée de travail, de faire des kilomètres pour assister aux répétitions de chants !

Fête de la joie et du bonheur pour tous ceux qui le veulent, Noël l'est surtout pour les enfants. N'est-ce pas eux, en effet, qui ont le plus de bonne volonté ? Avec quelle hâte attendent-ils la venue de leur grand Ami, l'Enfant-Jésus, dans la Crèche, et le passage de son commissionnaire, le Bonhomme Noël ! Il faut croire que nos enfants des écoles libres ont été particulièrement sages en 1936, car ils ont été formidablement gâtés pour la Noël ! Sans compter leurs sabots remplis, à n'en pas douter, ils ont pu dans chaque école cueillir dans un bel Arbre des souvenirs et des jouets variés et gentils !

Heureusement que ces enfants n'ont pas, à leur tour, oublié leurs parents et les grandes personnes de leurs amis. Les garçons de l'école d'Odet les ont régalés par deux fois, le soir de Noël et le lendemain après Vêpres d'une séance artistique où ils ont majestueusement trôné dans leurs costumes de rois, de princes, de pages, excellé dans la pièce du Chat Botté. Ce fut ensuite une désopilante pièce bretonne : « Trubuilhou ar seiz tortig », enlevée par les jeunes gens, et qui fit épanouir une franche gaité ! Merci aux acteurs et à l'organisateur !

 

Numéro complet : Kannadig123-193701.pdf‎

Pièce de théâtre de Loiez ar Floc'h :



FABRICIENS POUR 1937

Saint-Guinal : Jérôme Quelven, de Garzaleg ; - N.-D. du Rosaire : Louis Rannou, de Traon-ar-C'hastell ; - Trépassés : Hervé Poupon, de Quillihuic ; - N.-D. de Kerdévot : Hervé Le Roux, du Bourg ; - Saint-André : Alain Le Bihan, de Kervoreden ; - Saint-Guénolé : Pierre Quintin, de Kerfrès ; - Odet : Alain Caugant, de Menez-Groaz et Louis Mahé, de Stang-Odet.


[modifier] Annotations

  1. Pellgent, s.m. breton : aurore, évoquant la nuit de Noël, et par réduction la messe basse de minuit. « Oferenn ar Pellgent » : messe de Minuit ; « Nozvezh ar Pellgent » : nuit de Noël ; « Tad Kozh ar Pellgent » : grand père de l'aurore, ou Père Noël. En pays glazik prononcé « Peillient », les lettres ll et g étant "mouillées". [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑ 1,0 1,1]


Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric

Date de création : Décembre 2022    Dernière modification : 15.06.2023    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]