Sant Arzhel - GrandTerrier

Sant Arzhel

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1 Fiche signalétique


s. Arzhel
Vie / Buhez : d'origine galloise, fondateur au 6e siècle de l'abbaye de Plouarzel
Genre / Reizh : Masculin
Signification / Sinifiañs : origine Galloise, de "Arz/arzh" ="Ours" et "Mael" = "Prince"
Variantes / Argemmoù : Armael (Bretagne) - Armel (Bretagne) - Arthfael (Pays de galles) - Arthmael (Bretagne) - Arzel (Bretagne) - Arzhael (Bretagne) - Arzhaelig (Bretagne) - Arzhel (Bretagne) - Arzhelig (Bretagne) - Arzhulig (Bretagne) - Arzhvael (Bretagne) - Arzhvaelig (Bretagne) - Féminin(s) : Arzhela (Bretagne) -

2 Almanach


le 16 août 2024 ~ d'an 16 a viz Eost 2024
Saint(e) du jour ~ Sant(ez) an deiz s. Arzhel (d'origine galloise, fondateur au 6e siècle de l'abbaye de Plouarzel)
Proverbe breton ~ Krennlavar Bili war ziribin, Ne zastumont ket a vezhin. [Galets sur la pente ne ramassent pas d'algues.]




Almanach complet : [Calendrier:Vie des saints]

3 Sources

4 Iconographie

Fontaine St-Armel à Languédias
Fontaine St-Armel à Languédias

5 Monographies

Site Wikipedia :

Saint Armel

Saint Armel est né en 482 dans le Clamorgan, au Pays de Galles. Il débarqua en 518 dans l'Aber-Ildut et fonda l'abbaye de Plouarzel, près de la pointe de Corsen. Il est le patron des aumôniers d'hôpitaux. Fête le 16 août.

Il fut appelé à la cour de Childebert Ier et y resta sept ans, guérissant un boiteux et un aveugle. Le roi lui donna le territoire de Saint Armel des Bochaux, en Ille-et-Vilaine, où il fonda un monastère. Il a aussi laissé son nom en divers lieux, à commencer par les villes de Saint Armel dans le Morbihan et l'Ille-et-Vilaine ainsi que Ergué-Armel dans le Finistère. En route, il laissa son nom à certains lieux où il fit halte : Ergué-Armel, Plouharnel, Saint-Armel. Le roi lui donna le territoire de Saint-Armel des Bochaux, en Ille-et-Vilaine où il fonda un monastère. Il débarrassa la forêt du Teil, en Ille-et-Vilaine, d'un dragon. Il mourut dans son monastère en 570 ou 552. Une machoire de Saint Armel est encore visible à l'Eglise de Saint Armel en Ille-et-Vilaine

Son nom et ses variantes

Nom issu du celtique "arz" (ours) et "maël" (prince). Invoqué contre la sècheresse.

Armel se retrouve sous les formes suivantes : Armelin, Armeline, Armelle, Armilla, Arzel, Arzhel, Ermel, Hermel, Hermelin, Hermeline.

Nom latin "Armagilus".

Vie des Saints d'Albert Le Grand :

LA VIE DE SAINT ARMEL, ou ARZEL
Abbé et Confesseur, le 16 Aoust.

Saint Armel, qu'en Breton on nomme Arzel, nasquit en la Province de Pennohen, en l'Isle de Bretagne, Pays de saint Paul de Leon, environ l'an de grace 482 sous le Pontificat du Pape saint Simplicius, & l'Empire de Zenon ; regnant en Bretagne Armorique le Roy Hoël I du nom. Ses parens, qui estoient des plus Nobles & moyennez du Pays, l'envoyerent en pension au Monastere d'un saint Personnage de ce Pays, qui faisoit ecolle à nombre de jeunes enfans de Maison, lesquels Armel surpassa, en peu de temps, non moins en vertu qu'en science. Il cherissoit, sur toutes les vertus, l'humilité, s'exerçant és plus viles & abjectes fonctions de la maison ; il estoit assidu en l'Oraison, sobre en son vivre, modeste en ses habits, doux & benin en sa conversation, charitable envers son prochain, compatissant en ses infirmitez, chaste d'Ame & de corps, patient és injures, obeïssant à ses Superieurs, respectueux envers ses Anciens ; &, n'estant encore que Seculier, étudiant audit Monastere, il égaloit en vertu & perfection les plus anciens & parfaits Moines du Monastere. Il y avoit un de ses condisciples qui avoit été longuement détenu d'une fâcheuse fiévre, mais son esprit estoit bien plus cruellement tourmenté d'une grande tentation, laquelle il n'avoit pû chasser, ny par priere, ny par jeûnes, ny par larmes ou autres remedes spirituels ; un jour, lors qu'il se chauffoit en la compagnie des autres écolliers, il luy vint en esprit de toucher, par devotion, le bord de la robbe de saint Armel ; ce qu'ayant fait, il fut, tout sur le champ, delivré & de la fiévre & de l'importunité de sa tentation, dont il rendit graces à Dieu & à saint Armel, qui le conjura de n'en rien dire à personne.

II. Ayant achevé le cours de ses études, il s'en retourna chez ses parens, &, de leur consentement, se fit d'Eglise ; &, ayant receu les Ordres successivement, chanta Messe & vécut quelques années Prêtre Seculier, s'entretenant sobrement de son Patrimoine, donnant le surplus aux Pauvres ; mais Dieu, qui en vouloit estre servi en l'état de perfection Evangelique, luy fit naître dans l'Ame un parfait desir d'abandonner le monde ; &, comme il s'entretenoit en cette pensée, il entra dans l'Eglise, où le Diacre chantoit ces paroles de l'Evangile : Quiconque ne renonce à tout ce qu'il possede ne peut pas estre mon Disciple. Il prît ces paroles comme si elles eussent esté proferées pour luy seul, &, ayant fait sa priere, il fut confirmé en sa resolution ; toutefois, de peur de se tromper au choix & élection du genre de vie qu'il embrasseroit, & de suivre sa propre volonté au lieu de celle de Dieu, il alla voir le S. Abbé, au Monastere duquel il avoit étudié, qui s'apelloit Caroncinalis, proche Parent de S. Paul de Leon, qui, ayant reconnû que sa vocation estoit de Dieu, le confirma en son saint propos & l'exhorta à le mettre en execution. S. Armel, ayant pris congé de son bon Maître, se retira en sa maison ; &, pour vaquer plus librement au Service de Dieu, se resolut de quitter son Païs, ses parens & ses biens, dont il distribua bonne part aux pauvres. Cependant qu'il fit les préparatifs de son voyage, Dieu inspira plusieurs jeunes hommes, touchez d'un même desir que luy, de l'aller trouver, afinde vivre sous sa Regle & Discipline, avec lesquels il passa l'Ocean Britannique, & vint aborder à la coste de Leon, en un Havre nommé Aber-Benniguet, c'est-à-dire Havre Beny, où il descendit du vaisseau, &, avançant en terre ferme environ de demi lieuë, édifia un Oratoire & des petites hûtes pour soy & pour ses Confreres, au lieu où, de present, est le Bourg & Eglise Paroissiale, qui, de son nom, s'apelle Ploüarzel, où il demeura jusqu'à ce que Joüa, Roy de Basse-Bretagne, ayant esté tué par le tyran Comorre, qui vexoit & pilloit le Leonnois, il se retira en France par devers les Roys Childebert de France & Judwal de Bretagne, lesquels, avertis de la sainteté de sa vie & des grands miracles qu'il faisoit, luy avoient écrit, le prians de les venir trouver & amener avec luy quelques uns de ses Disciples.

III. Le Saint fut bien receu du Roy Childebert, lequel se delectoit extrêmément en sa conversation & le fit de sa maison & de ses domestiques, suivant ses salutaires conseils és plus importantes affaires qui concernoient le gouvernement de son Estat & le reglement de sa Maison, en laquelle il demeura sept ans, au bout desquels il demanda congé de se retirer, ne pouvant plus supporter la haine & la jalousie que luy portoient des Courtisans, à cause de l'estime que sa Majesté faisoit de luy. Il fut plusieurs fois refusé ; enfin, son importunité l'emporta, & quitta la Cour du Roy Childebert pour retourner en Bretagne, non plus à Ploüarzel, mais en un lieu que le Roy Judwal luy avoit donné, distant de Rennes de trois lieuës. Comme il prenoit congé de ces Princes, il guerit un paralytique qui luy demandoit l'aumône ; ce qu'ayant esté rapporté à un aveugle qui demeuroit là auprés, il se vint jetter aux pieds du Saint, qui luy fit le signe de la Croix sur les yeux & l'illumina. Le bruit estant semé en Bretagne qu'il s'en retournoit, les chemins par où il devoit passer furent bordez de malades, qui se faisoient porter en des litieres & branquarts pour estre par luy gueris, auxquels il rendoit la santé par le signe de la Croix ; &, passant par un Village où il ne se trouvoit point de bonne eau, il posa son baston en terre, &, aprés avoir fait Oraison, le retira, &, incontinent, il parut en ce lieu une source de bonne eau, laquelle n'a depuis cessé de couler, & s'apelle la fontaine de saint Armel.

IV. Estant arrivé au lieu que le Roy Judwal luy avoit donné, il y édifia un Oratoire & quelques Cellules pour soy & quelques autres Clercs qui se rangerent en ce lieu pour servir Dieu sous sa conduite & direction. Ils vivoient tous en commun des aumônes & charitez que les Fidels du voisiné leur faisoient, &, en recompense, ils les instruisoient & confirmoient en la Foy par leurs Predications, faisoient l'Office en leur Eglise, Dieu faisant paroistre leur sainteté par plusieurs miracles, nommément en la guerison des malades, dont la porte de leur Eglise estoit continuellement remplie. Un jour, S. Armel allant par Pays, une femme, travaillée d'un flux de sang, s'approcha de luy, & ayant touché le bord de sa robbe, fut guerie. Il y avoit en ces quartiers un horrible dragon, qui avoit sa caverne en un epetite montagne, prés la rivière de Seîche, lequel faisoit un grand ravage par le Pays circonvoisin ; S. Armel, regrettant le dommage qu'en recevoient les Paysans, pria Dieu de les vouloir delivrer de cette calamité, &, le lendemain, ayant celebré la Messe, il déposa son Chasuble, puis se fit conduire à la caverne du monstre, auquel il commanda de la part de Dieu, de sortir, ce qu'il fit bien ; alors il lui lia son Estole au col & le traîna à travers ladite montagne, jusques sur le bord de ladite riviere, luy commandant de s'y précipiter, ce qu'il executa ; &, pour memoire de ce miracle, la route ou sentier par lequel le Saint traîna le Monstre à travers la montagne (qui fut nommée le Mont S. Armel) parut sec & aride, sans qu'il y crûst aucune herbe.

V. Dieu, le voulant recompenser de ses longs travaux, luy revela le jour de son heureux decez, dont il rendit graces à sa divine Majesté, & en donna avis à ses Religieux, les exhortant à perseverer constamment en leur sainte vocation ; puis se confessa, le lendemain, celebra les divins Mysteres, devant tout le Peuple, &, aprés leur avoir donné la Benediction, prit congé d'eux, receut devotement le Sacrement d'Extrême-Onction, & s'estant, quelques heures, entretenu avec Dieu, le 16 d'Aoust 552. Ses Disciples laverent son Corps & l'ensevelirent honorablement en son Monastere, où Dieu a continué les miracles à son Tombeau jusques à ses derniers succez, & sa paroisse, (où sont ses saintes reliques), à trois lieuës de Rennes, est devotement visitée des Pelerins, & la Ville de Ploërmel, au Diocese de S. Malo, porte son nom, l'Eglise Paroissiale da ladite Ville estant dediée à ce saint Confesseur.

Vies des saints de la Bretagne Armorique par Albert le Grand (1636) - édition de 1901 - Quimper