Salleverte, ar Sal C'hlas - GrandTerrier

Salleverte, ar Sal C'hlas

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Autres articles : « Manoir de la Salle-Verte » ¤ « 1673 - Aveu de Le Coffec et Le Cozquer à la Salle Verte par acquet de Françoise de Kermorial » ¤ « Kerampensal, Kerpennsal » ¤ 


Forme française Salleverte
Forme bretonne ar Sal C'hlas
Signification "demeure noble qualifiée de verte"
Décomposition Sal pour "habitation, demeure" et glas, de couleur "verte"
Relevés 1536 (Salles Glaz), 1544 (Salglas), 1652 (Salleverte), 1673 (Salle Verte, Salglas), 1710 (Salle Verte, Salle Glas), 1720 (Salglas), 1790 (Salle-verte), 1834 (Salverte)
Référentiel : « Cartographie, cartes anciennes » ¤  « Index des toponymes » « Étude de Bernez Rouz sur les noms de lieux d'Ergué-Gabéric » ¤ « Dictionnaire des noms de lieux bretons d'Albert Deshayes » ¤ 

[modifier] 1 Géolocalisation du village

Coordonnées géographiques : 47° 59' 54.01" N 4° 3' 3.27" W (lat. 47.998336, long. -4.050908)

Cartographie du lieu-dit : « Géo.Salleverte »

[modifier] 2 Explications toponymiques

[modifier] 2.1 Bernez Rouz (2007,1980)

Dans le Cahier n° 9 d'Arkae publié en 2007, Bernez Rouz explique l'origine du lieu-dit comme suit :


Addendum GT :

  • relevés supplémentaires de noms en fin d'article [1].
 

La Salleverte (Ar Sal-C'hlas)

Orthographe Année Source (cf. ) Référence, côte
Salles Glaz 1536 R.N.B.  
Salglas 1544 A.D.F. A 38
Salleverte 1652 A.C.Q. Registres BMS Ergué-Armel
Salle Verte, Salle Glas 1710 A.D.F. 1 G 8
Salglas 1720 A.C.E-G.  
Salverte 1834 A.C.E-G. Ancien cadastre
Salverte 1962 A.C.E-G. Cadastre
La Sallle Verte 2000 I.G.N. Carte 0519 ET

Sal est un ancien mot d'origine francique qui signifie habitation, demeure. Le mot a été emprunté dès le haut Moyen-Age et désignait en breton une demeure qui possédait une salle de réception. Sal est un lieu noble.

Le nom original est Sal Glas à l'époque à laquelle les mutations n'étaient pas écrites. Sal étant féminin on dit sal c'hlaz. La francisation est arrivée très vite dès le 17e sième : Sal glaz a été qualifiée de verte., pourtant glas qui est un mot riche de nuances, embrasse tous les coloris de vert au bleu. En breton l'herbe est glas, le ciel et la mer aussi.

À noter que sur le plus vieux plan de Rennes (1543) est représentée une Maison de la Salle verte. La francisation ne s'est fait que progressivement puisque le cadastre gardait un nom hybride mi-français mi breton : salverte jusqu'en 1962.

Il conviendrait aujourd'hui de faire cohabiter les termes dans les deux langues : La Salleverte et Ar Sal-c'hlaz.

Pour Cleuyou, Bernez Rouz avance l'explication ci-contre dans son mémoire en breton :


Dans le bulletin de la commission d'Histoire en 1981, il résume ainsi :
AR SAL GLAZ : Ecrit Salglas en 1540, il est prononcé "zelaz". Sal est un ancien nom pour manoir. La traduction serait donc le manoir vert. La forme francisée Salverte est employée depuis très longtemps parce qu'un notaire royal y résidait.

 

-- Salverte Image:Salverte-phonétique.jpg  (ar Sal C'hlas), 1540-1643-1720 : Salglas, 1563 : La Salle Verte

Hervez Gourvil e vije ur sal en ur maner pe un ti bras. Dont a rafe eus an alamaneg uhel. Ur Parc ar Zal a zo tostik eus maner Kerfres. Ul liors an Ty glas a gaver e 1835 perc'hennet gant ar Sal C'hlas.
E 1563 ez eo meneget an anv gallek evit ar wech kentañ. War-lerc'h e vo dalc'hmat skrivet war ar paperioù ofisiel : le manoir et lieu noble de la Salle Verte dit anciennement Salle Glas. Un ti kozh eus Roazhon a zo e anv Maison de Salverte.

[modifier] 2.2 Albert Deshayes

A propos du terme "Sal", Albert Deshayes précise dans son Dictionnaire des noms de lieux bretons (page 161) :

 

PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Les lieux habités"


sal "habitation, demeure". Le mot a été emprunté dès le haut Moyen Age, en témoigne le nom de lieu Hinzal en Muzillac (56), formé avec le qualificatif hen antéposé. Ce terme s'applique en toponymie à une habitation possédant une grand-salle, comme l'on disait au Moyen Age, donc à une demeure noble. On notera que la majorité des lieux comportant ce terme sont attestés dans les Actes de Réformation de la Noblesse bretonne. On le relève employé :

  • seul dans Ar Sal en Saint-Vougay (29), La Salle en 1683, dans Ar Zal en Pont-de-Buis-Lès-Quimerc'h (29), les Salles en 1634, et à quarante-trois reprises dans l'équivalent français de La Salle;
  • sous forme plurielle à sept reprises dans Salou, à trois dans Zalou, dans Le Salo en Monterblanc (56) et en Pluneret (56), et à trente-deux dans Les Salles.


Placé en seconde position de composé, le terme sal se montre associé à douze autres termes, dont kêr, koad et pont à conq reprises, puis kozh à trois, etc.

On citera cependant le lieu de Troisnal en Muzillac (56), issu par métathèses de Trouinzal  en 1427, à comprendre traoñ-hen-sal.

Comme premier élément, on le relève suivi d'un :

  • nom de personne dans Sal-ar-Floch en Ploumagoar (22);
  • qualificatif dans La Salle-Verte en Ergué-Gabéric (29), Salglas en 1544, leçon qui montre bien que nous ne sommes pas en présence d'une francisation de Salver "Sauveur" comme souvent proposé, et en quatre autres communes costarmoricaines.

Pages 490 de son Dictionaire des noms de lieux bretons, Albert Deshayes explique le terme "Glas"  :

 

PARTIE "Des noms de personne"
Chapitre "D'anciens surnoms bretons"


Glas et sa variante graphique Glaz correspondent au qualificatif glas "bleu ; vert" mais aussi "blême". On le relève associé à : kêr "lieu habité", koad, koed "bois", krec'h "côte, colline", kroas "croix".

[modifier] 3 Annotations

  1. Relevés complémentaires :