Pardonerien e Kerdevot, Pardon à Kerdévot, Feiz ha breiz 1871
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Cet article, signé des initiales L.B., sur les pardonneurs <ref name=Pardonneurs>{{BR-Pardonneurs}}</ref> de Kerdévot, rédigé en langue bretonne, est particulièrement intéressant à cause du contexte de la guerre franco-prussienne. | Cet article, signé des initiales L.B., sur les pardonneurs <ref name=Pardonneurs>{{BR-Pardonneurs}}</ref> de Kerdévot, rédigé en langue bretonne, est particulièrement intéressant à cause du contexte de la guerre franco-prussienne. | ||
- | On y apprend que ce pardon du 4 mai 1871 à Kerdévot, tout comme le pèlerinage du 4 avril 1871 un mois plus tôt, célébrait le retour de guerre des soldats français. | + | Cela démarre par une ode à la nature : « <i>Caret a rant, d'an deiziou kenta euz an nevez amzer, pa gomans an traou sevel a nevez, da vintin pa veler an heol o sevel adren ar meneziou</i> » (J'adore, aux premiers jours du printemps, quand les choses commencent à se développer de nouveau, le matin quand on voit le soleil se lever derrière les montagnes). |
- | Une plaque de marbre blanc y fut posée avec une inscription dont la traduction en breton rapportée par le journal est : « <i>Merk a Anaoudegez vad | + | Et cet état poétique typique du mois de Marie est l'occasion de faire pénitence et gagner des indulgences <ref name="Indulgence">{{K-Indulgence}}</ref> dans une chapelle bénie lors d'une fête de pardon. Et notamment à Kerdévot où les pèlerins sont exceptionnellement très nombreux en ce printemps 1871. |
- | da I.-V KERDEVOT Evit ar skoazel E deus teurvezet rei D'hor Soudardet, Mobilet, Ha Mobilizet. 1871</i> » (Marque de reconnaissance à N.-D de KERDEVOT pour l'assistance Qu'elle a daigné donner A nos soldats, mobiles, Et mobilisés, 1871. | + | |
+ | Ce pardon de Kerdévot du 4 mai 1871, tout comme le pèlerinage du 4 avril 1871 un mois plus tôt, célèbre le retour de guerre des soldats français, et le vicaire général de Quimper, Léopold de Léséleuc, prononce un prêche en breton à la gloire des mères des soldats de retour d'une guerre meurtrière qui s'est enfin achevée. | ||
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+ | Un ex-voto de marbre blanc et de lettres dorées est mis ce jour dans la chapelle avec une inscription dont la traduction en breton rapportée par le journal est : « <i>Merk a Anaoudegez vad da I.-V KERDEVOT Evit ar skoazel E deus teurvezet rei D'hor Soudardet, Mobilet, Ha Mobilizet. 1871</i> » (Marque de reconnaissance à N.-D de KERDEVOT pour l'assistance Qu'elle a daigné donner A nos soldats, mobiles, Et mobilisés, 1871. | ||
En fait le texte de la plaque encore aujourd'hui visible sur place sur le pilier central dédié aux ex-votos est un peu plus laconique : « <i>Reconnaissance à ND de Kerdévot qui a si bien protégé nos soldats et mobiles Bretons. 1871</i> » | En fait le texte de la plaque encore aujourd'hui visible sur place sur le pilier central dédié aux ex-votos est un peu plus laconique : « <i>Reconnaissance à ND de Kerdévot qui a si bien protégé nos soldats et mobiles Bretons. 1871</i> » | ||
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'''LES PARDONNEURS <ref name=Pardonneurs>{{BR-Pardonneurs}}</ref> À KERDEVOT LE 4 MAI 1871''' | '''LES PARDONNEURS <ref name=Pardonneurs>{{BR-Pardonneurs}}</ref> À KERDEVOT LE 4 MAI 1871''' | ||
- | J'adore, aux premiers jours du printemps, quand démarrent les pousses, le matin quand on voit le soleil par-dessus les montagnes, j'adore ... | + | J'adore, aux premiers jours du printemps, quand les choses commencent à se développer de nouveau, le matin quand on voit le soleil se lever derrière les montagnes, j'adore jeter mon regard sur les prés, les champs humides de rosée ; j'adore aller, un bâton en main , me promener à travers les sentiers et chemins de Cornouaille. [...] : l'hommage à Dieu, l'amour de sa mère le Vierge. |
Ça se passe le quatre mai pour Ergué-Gabéric ... | Ça se passe le quatre mai pour Ergué-Gabéric ... | ||
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Après les vêpres il y a une grande procession. Le Recteur d'Ergué-Gabéric ... | Après les vêpres il y a une grande procession. Le Recteur d'Ergué-Gabéric ... | ||
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Avant la procession ne rentre dans la chapelle, Monseigneur Léséleuc, vicaire général de Quimper et présidant le pardon, ... -- D'après vous, quel nom faut-il que je donne à cette journée ? Dois-je l'appeler journée d'allégresse, journée d'actions de grâces, journée de retour pour vous, sains et saufs, après de rudes combats ? oui certes ! ces noms répondraient bien aux sentiments qui vous animent ; et cependant n'est-il pas plus dans la vérité des événements tragiques, dont nous sommes délivrés, de l'appeler la <i>journée des mères</i> ? | Avant la procession ne rentre dans la chapelle, Monseigneur Léséleuc, vicaire général de Quimper et présidant le pardon, ... -- D'après vous, quel nom faut-il que je donne à cette journée ? Dois-je l'appeler journée d'allégresse, journée d'actions de grâces, journée de retour pour vous, sains et saufs, après de rudes combats ? oui certes ! ces noms répondraient bien aux sentiments qui vous animent ; et cependant n'est-il pas plus dans la vérité des événements tragiques, dont nous sommes délivrés, de l'appeler la <i>journée des mères</i> ? | ||
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Oh ! jeunes gens, combien de fois vos mères sont-elles venues depuis votre enfance vous mettre sous la protection de Notre-Dame de Kerdévot ; puis quand la vie, avec ses devoirs, ses périls, ses absences du foyer vous éloignaient de vos mères, comme elles devaient souvent vous confier à ses sollicitudes ! Mais surtout, quand vous étiez sur le champ de bataille, en face de la mort, pour la défense de la Patrie, quelles larmes suppliantes elles sont venues verser devant l'image vénérée ! Mais aujourd'hui, c'est la joie de votre retour, c'est le bonheur du foyer, c'est la reconnaissance plein le cœur. | Oh ! jeunes gens, combien de fois vos mères sont-elles venues depuis votre enfance vous mettre sous la protection de Notre-Dame de Kerdévot ; puis quand la vie, avec ses devoirs, ses périls, ses absences du foyer vous éloignaient de vos mères, comme elles devaient souvent vous confier à ses sollicitudes ! Mais surtout, quand vous étiez sur le champ de bataille, en face de la mort, pour la défense de la Patrie, quelles larmes suppliantes elles sont venues verser devant l'image vénérée ! Mais aujourd'hui, c'est la joie de votre retour, c'est le bonheur du foyer, c'est la reconnaissance plein le cœur. |
Version du 31 janvier ~ genver 2020 à 17:35
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Un compte rendu du pardon de Kerdévot, publié le 13 mai 1871 dans Feiz ha Breiz Outre l'organisation d'une procession de pardon de début d'année, le vicaire général Léopold de Léséleuc prononce un prêche à l'adresse des soldats survivants de la guerre de 1870, à l'occasion de la réception d'un ex-voto de remerciement. |
Autres lectures : « LE ROY Alfred - Monseigneur Léopold de Léséleuc de Kerouara » ¤ « Pèlerinage à Notre-Dame de Kerdévot, l'Impartial du Finistère 1871 » ¤ « Kemperiz e Kerzevot, Quimpérois à Kerdévot, Feiz ha breiz 1870 » ¤ « La photo sur carton des pardonneurs de Kerdévot dans les années 1880 » ¤ « Le pardon de ND de Kerdévot » ¤ « Pèlerinage à Notre-Dame de Kerdévot, l'Impartial du Finistère 1871 » ¤ « 1867-1872 - Tirage au sort, exonération et remplacement au service militaire » ¤ « Un peintre "persona non grata" à Kerdévot, Le Quimpérois 1842 » ¤
1 Présentation
Cet article, signé des initiales L.B., sur les pardonneurs Cela démarre par une ode à la nature : « Caret a rant, d'an deiziou kenta euz an nevez amzer, pa gomans an traou sevel a nevez, da vintin pa veler an heol o sevel adren ar meneziou » (J'adore, aux premiers jours du printemps, quand les choses commencent à se développer de nouveau, le matin quand on voit le soleil se lever derrière les montagnes). Et cet état poétique typique du mois de Marie est l'occasion de faire pénitence et gagner des indulgences Ce pardon de Kerdévot du 4 mai 1871, tout comme le pèlerinage du 4 avril 1871 un mois plus tôt, célèbre le retour de guerre des soldats français, et le vicaire général de Quimper, Léopold de Léséleuc, prononce un prêche en breton à la gloire des mères des soldats de retour d'une guerre meurtrière qui s'est enfin achevée. Un ex-voto de marbre blanc et de lettres dorées est mis ce jour dans la chapelle avec une inscription dont la traduction en breton rapportée par le journal est : « Merk a Anaoudegez vad da I.-V KERDEVOT Evit ar skoazel E deus teurvezet rei D'hor Soudardet, Mobilet, Ha Mobilizet. 1871 » (Marque de reconnaissance à N.-D de KERDEVOT pour l'assistance Qu'elle a daigné donner A nos soldats, mobiles, Et mobilisés, 1871. En fait le texte de la plaque encore aujourd'hui visible sur place sur le pilier central dédié aux ex-votos est un peu plus laconique : « Reconnaissance à ND de Kerdévot qui a si bien protégé nos soldats et mobiles Bretons. 1871 » |
2 Transcription
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3 Traduction française
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4 Coupures de presse
13.05.1871 | |||||
5 Annotations
- « Feiz ha Breiz » est le premier journal hebdomadaire en langue bretonne, fondé en 1865 par le vicaire général Léopold-René de Léséleuc, sous la mandature de Mgr Sergent, et diffusé jusqu'en 1884, puis de 1899 à 1944, et enfin depuis 1945. De 1865 à 1883 la direction et rédaction furent assurées par Gabriel Morvan, puis par l'abbé Nédélec. En 1911, l'abbé Jean-Marie Perrot, rédacteur pour Feiz ha Breiz depuis 1902 en prend la direction jusqu'à sa mort en 1943. La revue Kroaz Breiz succéda de 1948 à 1950 à la revue Feiz ha Breiz, puis changea de nom pour s’appeler Bleun-Brug (1951-1984) quand elle commença à publier des articles en français. [Ref.↑]
- Pardonneurs, pluriel : bretonnisme dérivé du pluriel breton Pardonerien pour nommer les personnes assistant à un pardon breton (forme de pèlerinage et une des manifestations les plus traditionnelles de la foi populaire en Bretagne). En français classique le pardonneur est normalement l'ecclésiastique de haut rang qui conduit la procession avec croix et bannières. Mais en langue populaire emprunte de breton, le mot au pluriel désigne l'ensemble des pèlerins assemblés sur le lieu du pardon, généralement une chapelle, dans une démarche pénitentielle et festive. À noter que le grand poète François Villon (1431-1463) utilisait aussi cette même expression dans son poème "Les Repeues franches" : « Venez-y tous, bons pardonneurs, Qui sçavez faire les honneurs, Aux villages, de bons pastez, Avecques ces gras curatez, Qui ayment bien vostre venue Pour avoir la franche repeue ». [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2]
- Indulgence, s.f. : en religion catholique, rémission totale (indulgence plénière) ou partielle (indulgence partielle) des peines temporelles (temps de purgatoire) dues aux péchés déjà pardonnés, accordée par l'Église. Expression : Gagner des indulgences. "Le promeneur qui, au pied du calvaire, dit un Pater et un Ave, a droit à quarante jours d'indulgences" (Renard, Journal,1906, p. 1070). Source : TLFi. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric Date de création : septembre 2012 Dernière modification : 31.01.2020 Avancement : [Développé] |