LE ROY Alfred - Monseigneur Léopold de Léséleuc de Kerouara - GrandTerrier

LE ROY Alfred - Monseigneur Léopold de Léséleuc de Kerouara

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LE ROY (Alfred), Un évêque breton. Monseigneur Léopold de Léséleuc de Kerouara. Évêque d'Autun, Chalon et Mâcon (1814-1873), Imprimerie Cornouaillaise, Quimper, 1932, ISBN N/A
Titre : Un évêque breton. Monseigneur Léopold de Léséleuc de Kerouara. Évêque d'Autun, Chalon et Mâcon (1814-1873)
Auteur : LE ROY Alfred Type : Livre/Brochure
Edition : Imprimerie Cornouaillaise Note : -
Impression : Quimper Année : 1932
Pages : 344 Référence : ISBN N/A

[modifier] Notice bibliographique

Couverture
Autres lectures : « Pardonerien e Kerdevot, Pardon à Kerdévot, Feiz ha breiz 1871 » ¤ « Un jeu à base d'énigmes pour une visite guidée de la chapelle de Kerdévot » ¤ « Guillaume Jézéquel, recteur (1862-1878) » ¤ « La photo sur carton des pardonneurs de Kerdévot dans les années 1880 » ¤ « Le pardon de ND de Kerdévot » ¤ 

Le chanoine Alfred Le Roy est l'auteur de la biographie détaillée de cette personnalité Léopold-René de Léséleuc de Kerouara, vicaire général de Quimper de 1859 à 1872, puis évêque d'Autun. L'évêque né à Saint-Pol-de-Léon est aussi un défenseur de la langue bretonne et crée en 1865 la revue « Feiz ha breiz » [1].

Dans cette biographie, on le découvre en 1871 présidant un pardon à la chapelle de Kerdévot et faisant une homélie aux soldats de retour de la guerre contre les Prussiens. On notera que c'est une descendante des Léséleuc de Kerouara qui nous a indiqué ce passage, sa parenté étant issue du mariage en 1889 du neveu de Léopold, Augustin de Léséleuc, avec l'héritière des manoirs de Kervreyen et de Kernaou, lesquels, à proximité immédiate de Kerdévot, sont toujours possédés par leurs descendants.

Dans ce passage est rappelée la ferveur des pèlerins du 4 mai 1871 : « Dès le point du jour, les messes se succédèrent avec de nombreuses communions ; de tous les versants des collines, soldats revenus au foyer, pères et mères, joyeux et reconnaissants, convergent en groupes compacts vers la chapelle bénie. »

Et avant que la procession ne rentre dans la chapelle, « M. de Léséleuc monte sur le mur de l'enceinte extérieure, et de cette tribune en plein air, il parle la belle langue du pays ». Le biographe donne la traduction française d'une partie du discours publié en langue bretonne dans le journal « Feiz ha breiz » [1].

L'ecclésiastique s'adresse spécialement aux jeunes soldats revenus sains et saufs du front de la guerre contre les prussiens, et à leurs mères qui les ont mis sous la protection de Notre-Dame de Kerdévot. Il évoque aussi « cet ex-voto [2] offert à Notre-Dame de Kerdévot », une plaque de marbre aux lettres dorées.

Le texte français de l'hommage proposé par l'auteur à partir de la version bretonne du journal est : « Hommage de reconnaissance à Notre-Dame de Kerdévot pour la protection qu'elle a accordée aux soldats, marins et mobilisés. 1871. ». Mais en fait le texte de la plaque encore aujourd'hui visible sur place sur le pilier central dédié aux ex-votos [2] est un peu plus laconique : « Reconnaissance à ND de Kerdévot qui a si bien protégé nos soldats et mobiles Bretons. 1871 », les mobiles étant l'abréviation de la Garde nationale mobile, dans laquelle servaient de nombreux bretons appelés sur les fronts de l'est contre les prussiens, notamment à Belfort et à Bessoncourt.

[modifier] Sélection de pages

L'ex-voto [2] de Kerdévot

Dans cette effervescence des âmes, Notre-Dame de Kerdévot devint aussi un centre de piété ardente.

Le Recteur d'Ergué-Gabéric, qui avait la garde de ce magnifique joyau breton de Kerdévot, M. l'abbé Jézéquel, était ancien vicaire de M. de Léséleuc à Plouguonven. Il reconnut à lui pour traduire à la gloire de Dieu et de la Vierge Marie les sentiments des pèlerins qu'il convoqua le 4 Mai. Dès le point du jour, les messes se succédèrent avec de nombreuses communions ; de tous les versants des collines, soldats revenus au foyer, pères et mères, joyeux et reconnaissants, convergent en groupes compacts vers la chapelle bénie. Les pèlerins apportent un ex-voto [2] à Notre-Dame : une plaque de marbre sur laquelle ils ont fait graver en lettres d'or l'inscription suivante :

HOMMAGE DE RECONNAISSANCE À NOTRE-DAME DE KERDÉVOT POUR LA PROTECTION QU'ELLE A ACCORDÉE AUX SOLDATS, MARINS ET MOBILISÉS. 1871.

Après la grand'messe, la procession, présidée par M. le vicaire général de Léséleuc, réunit tous les fidèles. Les croix, les bannières, les oriflammes sont fièrement portées par les soldats de la guerre, et les cantiques retentissent dans les rangs du long cortège. Au retour, sur l'immense placître se massent les fidèles, et près de la porte de l'église, M. de Léséleuc monte sur le mur de l'enceinte extérieure, et de cette tribune en plein air, il parle la belle langue du pays. Il lui donne des accents d'éloquence qui font tressaillir les auditeurs et se gravent profondément dans leurs âmes.

Nous ne possédons que le résumé de ce discours : parue dans le Feiz ha Breiz [1] du 13 Mai 1871. En voici la substance :

« Chrétiens, quel nom faut-il que je donne à cette journée ? L'appelai-je journée d'allégresse, journée d'actions de grâces, journée de retour pour vous, sains et saufs, après de rudes combats ? oui certes ! ces noms répondraient bien aux sentiments qui vous animent ; et cependant n'est-il pas plus dans la vérité des événements tragiques, dont nous sommes délivrés, de l'appeler la journée des mères ?

» Oh ! jeunes gens, combien de fois vos mères sont-elles venues depuis votre enfance vous mettre sous la protection de Notre-Dame de Kerdévot ; puis quand la vie, avec ses devoirs, ses périls, ses absences du foyer vous éloignaient de vos mères, comme

 

elles devaient souvent vous confier à ses sollicitudes ! Mais surtout, quand vous étiez sur le champ de bataille, en face de la mort, pour la défense de la Patrie, quelles larmes suppliantes elles sont venues verser devant l'image vénérée ! Mais aujourd'hui, c'est la joie de votre retour, c'est le bonheur du foyer, c'est la reconnaissance plein le cœur.

» Sainte Monique, son fils Augustin converti et revenu à sa mère, ne vécut désormais que pour louer Dieu. Ainsi, vos mères, jusqu'au dernier soupir, reviendront à Kerdévot pour remercier la Mère du Ciel, qui vous a arrachés à la mort et ramenés au foyer maternel.

» Voulez-vous porter au comble la joie de vos mères ? Promettez-vous aujourd'hui devant vos familles, vos amis, devant toux ceux qui s'unissent aujourd'hui à votre reconnaissance, devant cet ex-voto [2] offert à Notre-Dame de Kerdévot, que vous resterez fermes dans la foi de vos Pères, fidèles à la foi des Bretons, à votre Dieu, à la Vierge Marie.

» Ah ! Bretons, les impies croyaient, pendant cette guerre, vous faire rougir, en vous appelant par moquerie ceux qui prient !

» C'est bien ! vous êtes ceux qui prient, nous avons entendu comme vous leurs sarcasmes, mais avec fierté, et vous aussi, n'est-ce pas ? Oui, vous en êtes fiers, et vous promettez d'être toujours des priants pleins de cœur ! Oui, toujours la vieille foi régnera en Bretagne, toujours Rumengol, Le Folgoat, Kerdévot vous verront fidèles et en foule à leurs chapelles et à leurs pardons ! »

Et ce fut une acclamation unanime de fidélité.



[modifier] Annotations

  1. « Feiz ha Breiz » est le premier journal hebdomadaire en langue bretonne, fondé en 1865 par le vicaire général Léopold-René de Léséleuc, sous la mandature de Mgr Sergent, et diffusé jusqu'en 1884, puis de 1899 à 1944, et enfin depuis 1945. De 1865 à 1883 la direction et rédaction furent assurées par Gabriel Morvan, puis par l'abbé Nédélec. En 1911, l'abbé Jean-Marie Perrot, rédacteur pour Feiz ha Breiz depuis 1902 en prend la direction jusqu'à sa mort en 1943. La revue Kroaz Breiz succéda de 1948 à 1950 à la revue Feiz ha Breiz, puis changea de nom pour s’appeler Bleun-Brug (1951-1984) quand elle commença à publier des articles en français. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
  2. Ex-voto, s.m. : plaque (ou tableau ou tout autre objet) portant une formule de reconnaissance, qui est placé dans une église ou dans une chapelle, en remerciement de l'obtention d'une grâce ou de l'accomplissement d'un voeu (Encyclopaedia Universalis). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4]


Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : Janvier 2020    Dernière modification : 1.02.2020    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]