Mort de Pierre-Marie Cuzon héros de la guerre de 1870, Le Finistère 1880
Un article de GrandTerrier.
Version du 21 janvier ~ genver 2015 à 21:44 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version du 21 janvier ~ genver 2015 à 22:22 (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) Différence suivante → |
||
Ligne 20: | Ligne 20: | ||
{|width=870 | {|width=870 | ||
|width=48% valign=top align=justify| | |width=48% valign=top align=justify| | ||
+ | 20 novembre 1880 | ||
+ | {{Citation}} | ||
+ | C'est avec un vif sentiment de regret que nous apprenons la mort de M. Cuzon, capitaine d'artillerie de marine, commandant la compagnie d'ouvriers, décédé lundi dernier à Brest. | ||
+ | |||
+ | Cet officier, chevalier de la Légion d'honneur vient d'être enlevé à l'âge de 37 ans à l'affection de ses parents et de ses camarades. Il avait épousé, il y a 18 mois à peine, la fille de M. d'Harcourt, ex-commandant de gendarmerie maritime. | ||
+ | |||
+ | M. Cuzon était né à Ergué-Gabéric et comptait de nombreux amis à Quimper. | ||
+ | {{FinCitation}} | ||
+ | |||
+ | 24 novembre 1880 | ||
{{Citation}} | {{Citation}} | ||
Nouvelles et Renseignements. | Nouvelles et Renseignements. | ||
Ligne 33: | Ligne 43: | ||
« <i>Employé d'abord sous les ordres du capitaine Denis à l'armement des bastions 43, 44, 45 et 46 de l'enceinte continue, Cuzon suivit cet officier au poste d'honneur qui lui était assigné en avant du fort de Vanves. | « <i>Employé d'abord sous les ordres du capitaine Denis à l'armement des bastions 43, 44, 45 et 46 de l'enceinte continue, Cuzon suivit cet officier au poste d'honneur qui lui était assigné en avant du fort de Vanves. | ||
- | Le nouvel ouvrage que le capitaine Denis, avec sa batterie ... | + | Le nouvel ouvrage que le capitaine Denis, avec sa batterie, était appelé à armer et à défendre, comprenait un simple parapet en terre de 50 mètres de longueur, armé de douze canons de 24 rayés de siège, monté sur affûts de place. Il était distant du fort de Vanves de 1,200 mètres. |
- | </i> » | + | |
+ | Cette batterie joua un rôle sérieux dans la défense en obligeant les Allemands à s'éloigner des points qu'elle battait.</i> » | ||
{{FinCitation}} | {{FinCitation}} | ||
|width=4% valign=top align=justify| | |width=4% valign=top align=justify| | ||
|width=48% valign=top align=justify| | |width=48% valign=top align=justify| | ||
{{Citation}} | {{Citation}} | ||
- | « <i>Le second jour, nouvel acharnement de la part de l'ennemi ; résistance aussi opiniâtre de notre côté. Le capitaine d'artillerie de terre, qui avait pris le commandement de la batterie lui-même, fut tué dans la journée. Cuzon reprit de nouveau le commandement qu'il conserva pendant plusieurs jours, dirigeant encore un feu meurtrier sur l'ennemi, alors que les forts de Vanves et d'Issy avait cessé la lutte. | + | « <i>L'ennemi, courroucé de cette vigoureuse défense et de cette grande vigilance, résolut pendant le bombardement de concentrer sur cette batterie le tir d'un grand nombre de bouches à feu. Mais la résistance devait équivaloir à l'impétuosité de l'attaque. |
+ | |||
+ | Pendant la première journée du bombardement (qui dura 23 jours sans interruption), 45 servants furent tués ; le capitaine Denis, ben que blessé très grièvement, continua à commander le feu jusqu'au moment où ses forces l'obligèrent à remettre ses fonctions à son lieutenant. Cuzon continua à diriger le tir jusqu'à la nuit, et il profita de l'obscurité pour faire réparer le parapet et changer les deux affûts brisés par le tir de l'ennemi. | ||
+ | |||
+ | Le second jour, nouvel acharnement de la part de l'ennemi ; résistance aussi opiniâtre de notre côté. Le capitaine d'artillerie de terre, qui avait pris le commandement de la batterie lui-même, fut tué dans la journée. Cuzon reprit de nouveau le commandement qu'il conserva pendant plusieurs jours, dirigeant encore un feu meurtrier sur l'ennemi, alors que les forts de Vanves et d'Issy avait cessé la lutte. | ||
+ | |||
+ | Le dernier jour de bombardement amena une fin également tragique pour le 3e capitaine commandant. Quant à notre camarade, il semblait que la protection qui lui avait été accordée dès le commencement du feu, devait se terminer avec la fin du tir, car il reçut une égratignure du dernier coup de canon tiré par l'ennemi. | ||
+ | |||
+ | Ainsi Cuzon, dans deux circonstances exceptionnelles en face de l'ennemi, a commandé une batterie de siège et a su imprimer à ses hommes le sentiment du devoir en les maintenant autour des pièces, malgré un feu meurtrier de la part de nos adversaires, tout en faisant réparer de nuit les avaries causées par leur tir ; et cela dans des conditions très délicates, attendu que la batterie n'était gardée par aucune troupe de soutien et que sa position isolée, sans chemin de communication la reliant au fort de Vanves, l'exposait à chaque instant à être tournée. | ||
+ | |||
+ | Cuzon fur récompensée de sa belle conduite par la croix de chevalier de la Légion d'honneur. </i> » | ||
- | Le dernier jour de bombardement ... | + | Quelques mois après le siège de Paris, Cuzon fut envoyé en Cochinchine, d'où il revint avec le grade de capitaine, mais aussi, hélas ! avec le germe d'une maladie contractée sous ce climat meurtrier, et qui ne devait pas lui pardonner. C'est pendant une trève trompeuse de son mal qu'il épousa Mlle Daucourt, la jeune femme qu'il vient de laisser veuve au bout de dix-huit mois. |
- | </i> » | + | Saluons respectueusement, au moment où il nous quitte, ce brave soldat, cet officier d'avenir, ce breton bien trempé, à qui semblaient s'offrir tant d'espérances, et dont la carrière inachevée est cependant assez longue pour montrer à tous les yeux les consolantes images du patriotisme, du courage militaire, de l'attachement au travail et de la fidélité au devoir ! |
{{FinCitation}} | {{FinCitation}} | ||
|} | |} | ||
==Coupures de presse== | ==Coupures de presse== | ||
- | <gallery caption="Le Finistère, 24-11-1880"> | + | <gallery caption="Le Finistère, nov 1880"> |
- | Image:Finistère-24-11-1880-A.jpg | + | Imnge:Finistère-Cuzon-1880-Nov-20.jpg|20.11 |
- | Image:Finistère-24-11-1880-B.jpg | + | Image:Finistère-24-11-1880-A.jpg|24.11 |
- | Image:Finistère-24-11-1880-C.jpg | + | Image:Finistère-24-11-1880-B.jpg|- |
+ | Image:Finistère-24-11-1880-C.jpg|- | ||
</gallery> | </gallery> | ||
Version du 21 janvier ~ genver 2015 à 22:22
|
La nécrologie d'un officier natif d'Ergué-Gabéric, décoré de la Légion d'Honneur pour des actes héroïques pendant le conflit franco-prussienne de 1870, décédé à son retour de campagne militaire en Cochinchine. | |||||
Autres lectures : « Pierre Marie Cuzon, Chevalier de la Légion d'Honneur (1871) » ¤ |
1 Présentation
Article |
2 Transcription
20 novembre 1880
24 novembre 1880
|
|
3 Coupures de presse
Imnge:Finistère-Cuzon-1880-Nov-20.jpg
20.11 |
4 Annotations
- Information et document communiqués par Pierrick Chuto, passionné d'histoire régionale, auteur de nombreux articles (Le Lien du CGF, La Gazette d'Histoire-Genealogie.com ... ) et de livres sur les pays de Quimper et du Pays bigouden : § [ses publications] . La dernière parution est « Bien-aimée Marie-Anne avec de belles lettres d'amour de son arrière-grand-père à sa promise. [Ref.↑]
- Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914. [Ref.↑]
Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric Date de création : Janvier 2015 Dernière modification : 21.01.2015 Avancement : [Développé] |