Les vitraux contemporains de la chapelle de Kerdévot, Ouest-France 1992-1995 - GrandTerrier

Les vitraux contemporains de la chapelle de Kerdévot, Ouest-France 1992-1995

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§ E.D.F.

En 1992 et 1995 les journalistes Daniel Morvan et Jean-Yves Boudéhen ont relaté dans les colonnes d'Ouest-France le choix et la pose des neuf nouveaux vitraux de Kerdévot lesquels ont été conçus par le peintre Hung Rannou et réalisés par les ateliers Le Bihan.

En 1992 le titre de l'article était évocateur quant aux ambitions du projet culturel : « En verre et contre tous ! ».

Autres lectures : « Les neuf vitraux contemporains de la chapelle de Kerdévot » ¤ « DENIC Pierre - Le Vitrail contemporain en Bretagne » ¤ « KERDÉVOT 89, Association - Kerdévot, livre d'or du 5e centenaire » ¤ « ARKAE - Kerdevot Cathédrale de campagne » ¤ 

1 Présentation

 

2 Transcriptions

§ Entrefilet du 16 sur l'évangéliaire de Quimper peint par Hung Rannou

En verre et contre tous, 17.04.1992

Des vitraux pour la chapelle de Kerdévot

En verre et contre tous

En proposant le jeune peintre Hung Rannou pour la réalisation des vitraux de la chapelle de Kerdévot, l'association des amis de l'édifice n'ont peut-être pas choisi la voie la plus simple, ni la plus rapide pour recevoir l'accord de l'administration centrale. Le dossier est aujourd'hui sur le bureau des inspecteurs généraux des Monuments historiques.

Par la beauté de son architecture et du site où elle s'élève, la chapelle de Kerdévot soutient la comparaison avec les édifices cultuels du Trégor. À l'issue des célébrations du cinquième centenaire de cette chapelle dédiée à la Vierge, en 1989, les Amis de Kerdévot décidaient d'en perpétuer le souvenir en contribuant à son embellissement.

Parmi les choix possibles entre bannières, mobiliers et vitraux, la majorité des Amis optait pour ces derniers. Kerdévot n'a en effet conservé que les vitraux du chevet, du XVe siècle, flanquées de deux mauvaises vitres du XIXe siècle.

Sur proposition de Gusti Hervé, membre de l'association et directeur de "Chrétiens médias", la réalisation d'une maquette pour l'une des verrières est alors confiée au jeune Hung Rannou.

Une critique constructive

Le choix de cet artiste né le 13 mai 1955 au Vietnam est accueilli avec moult réserves par la Direction des affaires culturelles de Bretagne, à l'hôtel de Blossac, et le conservateur régional de l'époque Geneviève Le Louarn. Trois inconvénients majeurs : le projet émane d'Ergué-Gabéric, la commune est maître d'oeuvre, et l'artiste est un peintre contemporain.

Maurice Dilasser, de la commission diocésaine d'art sacré, défend l'artiste : « Il est heureux qu'on ait songé à une création contemporaine dans un monument historique et qu'on ait confié cette oeuvre à un jeune peintre qui ressent bien les exigences d'un art sacré. » Avis conforté par celui de Gusti Hervé : « On ne va pas copier les vitraix du XVe siècle. Il faut faire avancer l'art du vitrail et donner sa chance à un jeune artiste. Evidemment, si on pouvait certifier que Rannou soit le Bouzaken ou le ... de demain, tout le monde signerait tout de suite des deux mains ! »

On peut être considérer comme un peintre d'avenir sélectionné par les fondations .., et n'être qu'un « jeune artiste-peintre local » aux yeux d'un Architecte en chef des Monuments historiques, fut-il instruit de peinture contemporaine. Ce dernier, Daniel Lelièvre, va conseiller Hung Rannou dans l'amélioration de sa maquette d'origine, par une critique constructive.

Moins de bleu

Le fait de ne traiter qu'une seule vitre pouvait notamment nuire à la cohérence d'ensemble. Au lieu de « tout dire dans un seul vitrail », l'artiste doit articuler son propos en plusieurs œuvres. L'association est prête à suivre, forte d'une trésorerie prospère, du soutien municipal et de l'apport consistant d'un mécène - local lui aussi : Bolloré. Ergué-Gabéric devra cependant passer l'examen.

Le panneau d'essai réalisé par le maître-verrier Jean-Pierre Le Bihan présente aux yeux de l'architecte plusieurs inconvénients. Hung Rannou n'avait demandé « aucune recherche sur la valeur et le traitement des couleurs et des terres. » Cette méconnaissance se traduisait par un panneau d'essai où, « les bleus dominaient très fortement, où les blancs sans grisaille perçaient désagréablement la composition, où les verres de couleur n'avaient reçu aucun traitement susceptible d'en atténuer l'impact, où la composition bien qu'intéressante contrastait fortement avec celle des vitraux anciens conservés dans la chapelle. »

Initié à la technique du vitrail Hung propose alors des "cartons" pour l'ensemble de la chapelle en tenant compte de l'atmosphère générale du lieu, de sa lumière et du mobilier.

Au terme de cette maturation du projet, Hung Rannou a remis sa nouvelle copie en septembre 1991, après avoir vu quelques remarquables réalisations contemporaines approuvées par la Direction du patrimoine, notamment celles de Petit à la basilique de Saint-Jean-du-Doigt. Et s'y être explicitement référé : « Tout mon travail, explique Hung Rannou, s'articule autour des symboles de la feuille et de l'arbre. Les vitraux exprimeront quelque chose de souterrain qui aspire à éclore, le désir d'élévation est contenu dans les lancettes. »

Désir d'élévation auquel Paris sera certainement sensible.

Daniel MORVAN

Légende photo : La chapelle de Kerdévot et son chêne multiséculaire. Au premier plan Raymond Lozac'h, président de l'association. L'édifice renferme un fabuleux retable flamand marqué de l'estampille des ateliers d'Anvers, la main coupée. Ce qui n'empêcha pas des voleurs d'y dérober une série de sujets dorés à la feuille en 1973. Le grand pardon a lieu le deuxième dimanche de septembre.

 

Huit nouveaux vitraux, 1995

La plus belle chapelle de Cornouaille enrichit son patrimoine

Huit nouveaux vitraux à Kerdévot.

Avec ses huit nouveaux vitraux créés par Hung Rannou et réalisés par Jean-Pierre et Antoine Le Bihan, maîtres verriers, la chapelle Notre-Dame de Kerdévot vient d'enrichir considérablement son patrimoine. « Depuis sa construction au XVe, chaque siècle a apporté sa contribution à l'édifice. En cette fin de millénaire, nous avons voulu y ajouter la marque de l'art contemporain », affirme Raymond Lozac'h, président de l'association Arkae.

L'histoire de ces vitraux commence en 1986. Cette année-là BernezRouz fonde l'association « Kerdévot 89 ». Son onjectif : préparer avec solennité les fêtes du cinquième centenaire de « la plus belle des chapelles de Cornouaille », selon le slogan d'un barde anonyme de 1712.

En 1990, l'association Arkae (nom de la commune d'Ergué-Gabéric en l'an 1000 ! ) prend le relais. Elle décide d'utiliser les bénéfices du cinquième centenaire pour créer un vitrail.

« Au départ, c'était un pari un peu fou, poursuit Raymond Lozac'h. À l'arrivée, c'est encore plus fabuleux puisque nous avons huit vitraux. Les trois quarts du financement (4000 000 F) proviennent de subventions versées par le département, la région, la Direction régionale des affaires culturelles et l'association elle-même. »

« C'est toute la population d'Ergué-Gabéric qui se retrouve dans cette réalisation », devait dire Gusti Hervé, l'une des chevilles ouvrières de l'association. « Le pillage de 1973 du retable flamand lui a fait prendre conscience de la valeur de cette chapelle. »

Ce vol "salutaire" est sous doute à l'origine de ces nouveaux vitraux. Des vitraux miraculeux comme les pains. L'unique vitrail d'origine a été multiplié par huit !

Jean-Yves BOUDÉHEN Légende photo : Raymond Lozac'h, Gusti Hervé (association Arkae), Hung Rannou, Maryvonne Blondin, adjointe aux Affaires culturelles, Jean-Pierre Le Bihan. "Ces vitraux sont le fruit d'une belle aventure de cinq ans".


Dans la lumière d'Hung Rannou

« Un vitrail est associé à un lieu, à une architecture, à une histoire. J'ai dû m'imprégner de l'esprit de cette magnifique chapelle avant de me mettre à l'ouvrage en 1990 », indique Hung Rannou, le jeune peintre quimpérois qui s'est vu confier la création des huit vitraux.

Dans son travail iconographique, il a su, avec merveille et sobriété, traduire cet esprit.

Toutes les formes symboliques fondamentales liées à la tradition chrétienne se retrouvent dans son graphisme.

« J'ai voulu célébrer l'espace de la Création, la lente germination souterraine qui finit par produire la vie. »

La beauté de cette symbolique contemporaine, loin de choquer, s'harmonise à merveille avec le maître vitrail du chœur créé au XVe.

J.Y. B.

Hung Rannou, le créateur des vitraux, a reçu un prix national de peinture en 1987.

3 Coupures de presse

4 Annotations



    Thème de l'article : Richesses du patrimoine communal.

    Date de création : juin 2007    Dernière modification : 20.10.2018    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]