Les deux verrières authentiques de St-Guinal de 1515-17 et l'atelier Le Sodec
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- | CONCLUSION, p. 1454 | + | CONCLUSION, p. 154 |
Sur cet atelier nous ne savons que peu de choses, la Passion de Plogonnec est signée Olivier et la Vierge, du tympan, plus tardive, Sodec ; le vitrail de Kerfeunteun porte les noms d'Olivier Le Sodec, Laurent Le Sodec et de Robin ; ces deux derniers noms réapparaissent dans la Transfiguration de Plogonnec. Laurent Le Sodec est cité dans les comptes de la cathédrale de Quimper ; en 1514, il peint les inscriptions des murs de l'ossuaire nouvellement construit. Enfin un autre Le Sodec, Gilles, passe contrat avec Charles de la Marche en 1543 pour exécuter un vitrail, malheureusement disparu, destiné à l'église de Brasparts selon un montant de 64 livres. D'olivier à Gilles, il s'agit bien d'une dynastie de peintres vitriers quimpérois et il est tentant de spéculer sur des attributions en considérant l'évolution des styles et les diverses "mains" : les Vies du Christ seraient plutôt d'Olivier ; le vitrail de Kerfeunteun une sorte d'oeuvre collective avant le style Renaissance de la maturité de Laurent et Robin ; enfin, on accorderait volontiers les vitraux de Saint-Théleau ou le Jugement Dernier de Trégourez à Gilles vers 1550. La mention d'un Le Sodec à Nantes, réparant en 1480 la vitre de saint Nicolas pourrait indiquer la provenance de cet atelier familial. Le vitrail de Cornouaille serait ainsi relié au milieu nantais dont l'activité, dans la seconde moitié du XVe siècle, paraît avoir été capitale pour les arts picturaux de l'Ouest. Plus généralement, ce serait une preuve de la cohérence de la vie artistique du duché en liaison avec la Normandie comme avec les pays de Loire et favorisé par l'embellie du début du XVIe siècle. | Sur cet atelier nous ne savons que peu de choses, la Passion de Plogonnec est signée Olivier et la Vierge, du tympan, plus tardive, Sodec ; le vitrail de Kerfeunteun porte les noms d'Olivier Le Sodec, Laurent Le Sodec et de Robin ; ces deux derniers noms réapparaissent dans la Transfiguration de Plogonnec. Laurent Le Sodec est cité dans les comptes de la cathédrale de Quimper ; en 1514, il peint les inscriptions des murs de l'ossuaire nouvellement construit. Enfin un autre Le Sodec, Gilles, passe contrat avec Charles de la Marche en 1543 pour exécuter un vitrail, malheureusement disparu, destiné à l'église de Brasparts selon un montant de 64 livres. D'olivier à Gilles, il s'agit bien d'une dynastie de peintres vitriers quimpérois et il est tentant de spéculer sur des attributions en considérant l'évolution des styles et les diverses "mains" : les Vies du Christ seraient plutôt d'Olivier ; le vitrail de Kerfeunteun une sorte d'oeuvre collective avant le style Renaissance de la maturité de Laurent et Robin ; enfin, on accorderait volontiers les vitraux de Saint-Théleau ou le Jugement Dernier de Trégourez à Gilles vers 1550. La mention d'un Le Sodec à Nantes, réparant en 1480 la vitre de saint Nicolas pourrait indiquer la provenance de cet atelier familial. Le vitrail de Cornouaille serait ainsi relié au milieu nantais dont l'activité, dans la seconde moitié du XVe siècle, paraît avoir été capitale pour les arts picturaux de l'Ouest. Plus généralement, ce serait une preuve de la cohérence de la vie artistique du duché en liaison avec la Normandie comme avec les pays de Loire et favorisé par l'embellie du début du XVIe siècle. | ||
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+ | PLOGONNEc, Eglise Saint-Thurien | ||
+ | <br>Scène B2 : Descente de Croix. Annexe p. 10 | ||
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+ | Le galon de la demi-manche droite de Nicodème porte une série de lettres : "OLIERAV" qui est probablement une signature, Olivier Le ... comme à Kerfeunteun (catalogue, p. 69). | ||
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<br>{{Citation}} | <br>{{Citation}} | ||
+ | PLOGONNEc, Eglise Saint-Thurien | ||
+ | <br>Tympan. Vierge à l'enfant. Annexe p. 12 | ||
+ | Les galons du manteau de la Vierge portent deux inscriptions inédites, en capitales romaines : "XEALOLODEG SOVO?VRAEVEMSOENR" où le N est dessiné à l'envers ; puis "VERFOVRON...". Dans la première série, se détache le nom de Sodeg ou Sodec, patronyme d'une dynastie connue de peintres verriers quimpérois ; les deux lettres précédentes, OL, pourraient être soit l'abréviation d'Olivier soit les initiales d'Olivier Le Sodec, nom que l'on relève sur le vitrail de Kerfeunteun. | ||
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II. UN GROUPE D'EGLISES PAROISSIALES | II. UN GROUPE D'EGLISES PAROISSIALES | ||
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On ne connait que la dernière restauration en date pour cette verrière qui dut être bien entretenue au XVIIIe siècle, comme d'ailleurs tout le mobilier d'après les comptes des fabriciens, et qui dut être restaurée lors de son classement en 1898. | On ne connait que la dernière restauration en date pour cette verrière qui dut être bien entretenue au XVIIIe siècle, comme d'ailleurs tout le mobilier d'après les comptes des fabriciens, et qui dut être restaurée lors de son classement en 1898. | ||
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ELEMENTS D'ARCHITECTURE, Annexe p. 18 | ELEMENTS D'ARCHITECTURE, Annexe p. 18 | ||
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L'épaisseur excessive du joint en ciment moderne obstrue en partie l'inscription dont la dernière ligne avec le nom du fabricien, discernable encore sur les photographies de 1948, n'a jamais été lue. La lecture la plus honnête est celle d'Abgrall (1916, p. 200) alors que, par la suite, Couffon croit lire 1571 (1952, p. 14), erreur que l'on s'étonne de voir reprise dans un ouvrage récent (1968 Charpy, Waquet). | L'épaisseur excessive du joint en ciment moderne obstrue en partie l'inscription dont la dernière ligne avec le nom du fabricien, discernable encore sur les photographies de 1948, n'a jamais été lue. La lecture la plus honnête est celle d'Abgrall (1916, p. 200) alors que, par la suite, Couffon croit lire 1571 (1952, p. 14), erreur que l'on s'étonne de voir reprise dans un ouvrage récent (1968 Charpy, Waquet). | ||
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<big><u>Article de Jean-Pierre Le Bihan</u></big> | <big><u>Article de Jean-Pierre Le Bihan</u></big> |
Version du 15 décembre ~ kerzu 2019 à 17:15
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Où il est question de vitraux bien conservés depuis leur élévation dans l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric dans les années 1516. Les éléments de l'article sont basés sur les études et documents suivants : l'inventaire « Corpus Vitrearum, les vitraux de Bretagne » de Françoise Gatouillat et Michel Hérold, la thèse de Roger Barrié « Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle, Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper » (1978), l'étude de Jean-Yves Cordier Nota : dans le prochain bulletin de la Société Archéologique du Finistère, un article d'Hervé Quéinnec sera publié sur la verrière de l'Arbre de Jessé de Kerfeunteun, oeuvre signée Le Sodec. |
Autres articles : « GATOUILLAT et HÉROLD - Corpus Vitrearum, les vitraux de Bretagne » ¤ « BARRIÉ Roger - Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle » ¤ « La maîtresse-vitre de la Passion de l'église St-Guinal » ¤ « 1516 - Inscription millésime en minuscules gothiques sur le vitrail de St-Guinal » ¤ « La pierre tombale à enfeu des Liziart conservée au Cleuyou » ¤
Présentation
L'authenticité des deux anciennes verrières de l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric est due à leur datation du 16e siècle et de la préservation de la majeure partie des ajours d'origine. |
Les sources
Corpus Vitraerum de Gatouillat et Hérold
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Thèse BARRIÉ Suite
Article de Jean-Pierre Le Bihan
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Iconographie
photos des deux verrières | |||||
Annotations
- Jean-Yves Cordier est un passionné du patrimoine finistèrien qui partage ses découvertes sur le site http://www.lavieb-aile.com/. Ayant commencé par de très beaux billets et photos sur la nature, les oiseaux en tous genres, il poursuit sa quête actuellement par des visites de chapelles, où il découvre des éléments méconnus de notre patrimoine, avec une documentation photographique exceptionnelle. [Ref.↑]
Thème de l'article : Patrimoine communal d'Ergué-Gabéric Date de création : décembre 2019 Dernière modification : 15.12.2019 Avancement : [Développé] |