Le redémarrage des papeteries Bolloré après-guerre, Ouest-France 1944-1949
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- | [[Image:HenriJosephLeGars.jpg|120px|left]]Henri Le Gars, ayant commencé sa carrière dans l'entreprise Bolloré en 1939, a déjà raconté l'arrêt de la production à Odet et le maintien au ralenti de la fabrication à Cascadec : « <i>En 1941 quand l'usine d'Odet s'est arrêtée, tous ceux qui étaient au mois ont pu rester pendant 4 ans, payés à ne rien faire, en vacances en quelque sorte. Ceux qui étaient payés à l'heure ont été tous débauchés.</i> » Il a témoigné aussi, pour y avoir participé, de la façon dont la production est repartie sur les deux sites. | + | [[Image:HenriJosephLeGars.jpg|120px|left]]Henri Le Gars, ayant commencé sa carrière dans l'entreprise Bolloré en 1939, a déjà raconté l'arrêt de la production à Odet et le maintien au ralenti de la fabrication dans l'usine sœur de Cascadec : « <i>En 1941 quand l'usine d'Odet s'est arrêtée, tous ceux qui étaient au mois ont pu rester pendant 4 ans, payés à ne rien faire, en vacances en quelque sorte. Ceux qui étaient payés à l'heure ont été tous débauchés.</i> » Il a témoigné aussi, pour y avoir participé, de la façon dont la production est repartie sur les deux sites. |
Les articles collectés dans le journal Ouest-France de 1944 à 1949 confirment aussi des difficultés de trouver des matières premières (charbon, produits chimiques, chiffons), notamment ce reportage complet paru le 23 septembre 1946 : « <i>La production industrielle a donné à M. Bolloré, directeur des usines d'Odet, avis de l'attribution de charbon, en quantité suffisante pour permettre une exploitation tout à fait normale.</i> » | Les articles collectés dans le journal Ouest-France de 1944 à 1949 confirment aussi des difficultés de trouver des matières premières (charbon, produits chimiques, chiffons), notamment ce reportage complet paru le 23 septembre 1946 : « <i>La production industrielle a donné à M. Bolloré, directeur des usines d'Odet, avis de l'attribution de charbon, en quantité suffisante pour permettre une exploitation tout à fait normale.</i> » | ||
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Une démarche administrative interne a aussi été nécessaire, car le patron historique René Bolloré est décédé en 1935 et ses fils n'ont pas vraiment pris avant-guerre les rênes de l'entreprise. La veuve de René Bolloré, remariée en 1940 au chirurgien André Soulas, en est restée la gérante. | Une démarche administrative interne a aussi été nécessaire, car le patron historique René Bolloré est décédé en 1935 et ses fils n'ont pas vraiment pris avant-guerre les rênes de l'entreprise. La veuve de René Bolloré, remariée en 1940 au chirurgien André Soulas, en est restée la gérante. | ||
- | L'avis Ouest-France de septembre 1944 officialise la passation des pouvoirs au fils aîné René-Guillaume : « <i>Par décision de l'Assemblée générale de la Société à responsabilité Les Papeteries René Bolloré, dont le siège social est à Odet commune d'Ergué-Gabéric (Finistère), réunie le 30 août 1944, M. René-Guillaume BOLLORÉ est nommé Gérant de la dite Société pour une durée de 5 années en remplacement de Mme SOULAS, démissionnaire.</i> » | + | L'avis Ouest-France publié en septembre 1944 officialise la passation des pouvoirs au fils aîné René-Guillaume : « <i>Par décision de l'Assemblée générale de la Société à responsabilité Les Papeteries René Bolloré, dont le siège social est à Odet commune d'Ergué-Gabéric (Finistère), réunie le 30 août 1944, M. René-Guillaume BOLLORÉ est nommé Gérant de la dite Société pour une durée de 5 années en remplacement de Mme SOULAS, démissionnaire.</i> » |
Deux augmentations de capitaux ont été aussi nécessaires en décembre 1946 (de 23 à 65 millions de francs) et en juillet 1949 (180 millions) pour « <i>Les Papeteries René BOLLORÉ</i> », toujours organisée en Société à responsabilité limitée. | Deux augmentations de capitaux ont été aussi nécessaires en décembre 1946 (de 23 à 65 millions de francs) et en juillet 1949 (180 millions) pour « <i>Les Papeteries René BOLLORÉ</i> », toujours organisée en Société à responsabilité limitée. | ||
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- | En 1948 et 1949 les journalistes rencontrent et citent régulièrement Gwenaël Bolloré, le directeur général des usines, son frère René-Guillaume étant basé à Paris. Et notamment lorsqu'il organise pour la première fois en avril 1948 le tournoi de football en 1948 des deux papeteries sur le terrain d'Odet. | + | En 1948 et 1949 les journalistes rencontrent et citent régulièrement Gwenaël Bolloré, le directeur général des usines, son frère René-Guillaume étant basé à Paris. Et notamment lorsqu'il organise pour la première fois en avril 1948 le tournoi de football des deux papeteries sur le terrain d'Odet. |
- | Et il est aussi en position de négociateur face aux grèves de la C.G.T. à la fin 1939 à Cascadec. Il faut dire que ce syndicat s'était déjà penché sur le sort des vieux en organisant une souscription en novembre 1946. Trois ans après les revendications sont salariales, notamment le rehaussement des primes de logement, de rendement et de panier. Des arrêts de travail ont lieu au service de façonnage à Cascadec, alors qu'Odet ne connaît aucune action de ce genre. | + | Et il est aussi en position de négociateur face aux grèves de la C.G.T. à la fin 1939 à Cascadec. Il faut dire que ce syndicat s'était déjà penché sur le sort des vieux en organisant une souscription en novembre 1946. Trois ans après, les revendications sont salariales, notamment le rehaussement des primes de logement, de rendement et de panier. Des arrêts de travail ont lieu au service de façonnage à Cascadec, alors qu'Odet ne connaît aucune action de ce genre. |
Les journalistes d'Ouest-France notent une progression du syndicat concurrent C.F.T.C. lors des élections syndicales des années 1947 et 48. Le journal appelle même à la fin du conflit et fait paraître une mise au point de la Direction sur les avantages déjà accordés au personnel papetier. La C.G.T. de Cascadec se résoudra à une reprise normale du travail en décembre 1949. | Les journalistes d'Ouest-France notent une progression du syndicat concurrent C.F.T.C. lors des élections syndicales des années 1947 et 48. Le journal appelle même à la fin du conflit et fait paraître une mise au point de la Direction sur les avantages déjà accordés au personnel papetier. La C.G.T. de Cascadec se résoudra à une reprise normale du travail en décembre 1949. |
Version actuelle
| Des articles de presse sur la reprise après la seconde guerre mondiale des activités papetières dans les usines d'Odet (Ergué-Gabéric) et de Cascadec (Scaër).
Source : Archives en ligne du journal Ouest-France (transcriptions et fac-similés ci-après). Autres lectures : « Les 40 ans de vie OCB, Odet-Cascadec-Bolloré, d'Henri Le Gars » ¤ « Henri Le Gars, employé aux usines Bolloré en novembre 1939 » ¤ « L'entreprise Bolloré, Réalités Noël 1949 » ¤ « Index chronologique de l'histoire des papeteries d'Odet-Cascadec » ¤ « 1950 - Match inter-usines des Paotred d'Odet contre Cascadec » ¤ |
[modifier] Présentation
Henri Le Gars, ayant commencé sa carrière dans l'entreprise Bolloré en 1939, a déjà raconté l'arrêt de la production à Odet et le maintien au ralenti de la fabrication dans l'usine sœur de Cascadec : « En 1941 quand l'usine d'Odet s'est arrêtée, tous ceux qui étaient au mois ont pu rester pendant 4 ans, payés à ne rien faire, en vacances en quelque sorte. Ceux qui étaient payés à l'heure ont été tous débauchés. » Il a témoigné aussi, pour y avoir participé, de la façon dont la production est repartie sur les deux sites.
Les articles collectés dans le journal Ouest-France de 1944 à 1949 confirment aussi des difficultés de trouver des matières premières (charbon, produits chimiques, chiffons), notamment ce reportage complet paru le 23 septembre 1946 : « La production industrielle a donné à M. Bolloré, directeur des usines d'Odet, avis de l'attribution de charbon, en quantité suffisante pour permettre une exploitation tout à fait normale. » C'est le résistant François de Menthon, ministre de l’Économie nationale, en visite officielle à Cascadec-Odet en ce mois de septembre 1946, qui a permis cette attribution de charbon et accéléré la reprise d'activité. Une démarche administrative interne a aussi été nécessaire, car le patron historique René Bolloré est décédé en 1935 et ses fils n'ont pas vraiment pris avant-guerre les rênes de l'entreprise. La veuve de René Bolloré, remariée en 1940 au chirurgien André Soulas, en est restée la gérante. L'avis Ouest-France publié en septembre 1944 officialise la passation des pouvoirs au fils aîné René-Guillaume : « Par décision de l'Assemblée générale de la Société à responsabilité Les Papeteries René Bolloré, dont le siège social est à Odet commune d'Ergué-Gabéric (Finistère), réunie le 30 août 1944, M. René-Guillaume BOLLORÉ est nommé Gérant de la dite Société pour une durée de 5 années en remplacement de Mme SOULAS, démissionnaire. » Deux augmentations de capitaux ont été aussi nécessaires en décembre 1946 (de 23 à 65 millions de francs) et en juillet 1949 (180 millions) pour « Les Papeteries René BOLLORÉ », toujours organisée en Société à responsabilité limitée. Les chiffres de production sont représentatifs de la période : la production annuelle de papier des deux usines est de 3.800 tonnes en 1938, moins de 1.000 tonnes de 1941 à 1945, 2.000 en 1946 et 3.000 en 1947. Il y avait seulement 50 employés à Odet de 1941 à 1945, pour atteindre en 1947 : 350 à Odet et 650 à Cascadec. En 1948 on note deux décès importants qui marque la fin d'une époque : Léonie Bolloré, centenaire et mère du patron historique d'avant-guerre, et le contremaître chef de fabrication Pierrot Éouzan à l'âge de 63 ans. |
En 1948 et 1949 les journalistes rencontrent et citent régulièrement Gwenaël Bolloré, le directeur général des usines, son frère René-Guillaume étant basé à Paris. Et notamment lorsqu'il organise pour la première fois en avril 1948 le tournoi de football des deux papeteries sur le terrain d'Odet. Et il est aussi en position de négociateur face aux grèves de la C.G.T. à la fin 1939 à Cascadec. Il faut dire que ce syndicat s'était déjà penché sur le sort des vieux en organisant une souscription en novembre 1946. Trois ans après, les revendications sont salariales, notamment le rehaussement des primes de logement, de rendement et de panier. Des arrêts de travail ont lieu au service de façonnage à Cascadec, alors qu'Odet ne connaît aucune action de ce genre. Les journalistes d'Ouest-France notent une progression du syndicat concurrent C.F.T.C. lors des élections syndicales des années 1947 et 48. Le journal appelle même à la fin du conflit et fait paraître une mise au point de la Direction sur les avantages déjà accordés au personnel papetier. La C.G.T. de Cascadec se résoudra à une reprise normale du travail en décembre 1949. |
[modifier] Transcriptions
Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher
1944 OF, 28 sept 1944 :
1946 OF, 16 sept 1946
OF, 23 sept 1946
OF, 21 nov 1946
OF, 30 dec 1946
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1948 OF, 19 fev 1948
OF, 8 mars 1948
OF, 23 avril 1948
1949 OF, 10 mai 1949
OF, 6 juillet 1949
OF, 10 nov 1949
OF, 18 nov 1949
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[modifier] Coupures de presse
Ouest-France 1944-1949 | |||||
[modifier] Annotations
Thème de l'article : Revue de presse Date de création : Avril 2023 Dernière modification : 27.06.2023 Avancement : [Développé] |