Le cantique populaire "Itroun Varia Kerdevot" de Jean Salaun en 1881 - GrandTerrier

Le cantique populaire "Itroun Varia Kerdevot" de Jean Salaun en 1881

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==Présentation== ==Présentation==

Version du 10 mai ~ mae 2016 à 20:37

Catégorie : Patrimoine
 Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.

Le cantique de Kerdévot, tel qu'il est toujours chanté avec ferveur à Ergué-Gabéric, n'a pas l'ancienneté de son prédécesseur, celui composé en 1712 ; mais, comme support de la tradition de nos anciens, le cantique actuel mérite assurément de figurer au registre du patrimoine communal.

Quelles sont donc l'origine, les paroles et les notes de ce cantique de Kerdévot ? On trouvera ici quelques explications, une partition, et des enregistrements sonores.

On trouvera aussi ci-après quelques anecdotes et témoignages sur des moments d'interprétation du cantique, soit notamment l'article d'un journal local en 1906, un entrefilet de Pierre Roumégou dans Le Télégramme et enfin l'hommage en breton de Bernez Rouz relatant l'enterrement de l'écrivain Elliantais Guillaume Kergourlay [1] le 12 novembre 2014.

Autres lectures : « L'ancien cantique Itron Varia Kerdevot de 1712 » ¤ « Résistance contre l'inventaire des biens religieux à Ergué-Gabéric, journaux divers 1906 » ¤ « Souvenirs du pardon de Kerdévot par Pierre Roumégou » ¤ « Kantik da Sant Ginal » ¤ « L'orgue Dallam du 17e siècle de l'église St-Guinal » ¤ « KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts » ¤ 

1 Présentation

L'air du cantique de Kerdévot est une reprise d'un grand classique des chants dédiés à la Vierge Marie, composé par l'abbé Hippolyte Boutin (1849-1946) en fin du 19e siècle. Le refrain de ce cantique de l'église française était en langue latine : « Laudate, laudate, laudate Mariam. (bis) ». Et le premier couplet : « O Vierge Marie, Entends près de Dieu. Ton peuple qui prie : Exauce ses vœux ». Au début du 20e siècle, ce cantique était connu dans la France entière par tous les catholiques qui l'utilisaient systématiquement pour le culte marial.

À la même époque, Jean-Marie Salaün (1831-1885) [2], éditeur de musique à Quimper, proposa une version bretonne de la Laudate Mariam, qui devint un succès des pardons bretons dédiés à la Vierge Marie mère de Dieu (« Mamm Doue, o Gwerhez »).

 

Le texte breton de la version « Intron Varia Kerdevot » est différent, car très localisé :

  • « Kerdevot zo brudet / Dre oll vro Gerne » (Kerdévot est célèbre dans toute la Cornouaille).
  • «  Kristenien an Ergue / Ho pedo bepred / Da vired o ene / O Gwerhez karet. » (Les chrétiens d'Ergué ...).

Une tentative de traduction en français du refrain et des 6 complets est proposée ci-dessous. Ainsi que trois enregistrements sonores à écouter : si vous en disposez d'autres, n'hésitez pas à nous les envoyer, et toute anecdote sur les circonstances d’interprétation sera la bienvenue.

2 Partition et enregistrements

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La partition ci-contre est la version bretonne générique proposée par Jean-Marie Salaün [2], éditeur de musique de Quimper au début du 20e siècle.

Le texte breton est différent de celui de Kerdévot (cf paroles et traduction ci-dessous), et le refrain propose la version d'origine « Laudate Mariam ».

 

Trois versions enregistrées, la première en l'église paroissiale St-Guinal avec l'accompagnement de l'orgue Dallam, et les deux suivantes à la flute traversière.

A. Enregistrement église St-Guinal

Version chantée accompagnée à l'Orgue (02:02).

Françoise Le Roux [3] : « Cet enregistrement en "live" est techniquement et musicalement sans prétention, mais il a le mérite d'exister; la ferveur y est assurément ».

B. Voix à la flute traversière

Enregistrement amateur de Gwenn Cognard.

Air chanté uniquement (00:28).

C. Partition complète à la flute traversière

Enregistrement amateur de Gwenn Cognard.

Fusion des canaux multi-instrumentaux avec le logiciel Audacity (00:28).

3 Paroles et traductions

Diskan :
Mamm Doue, o Gwerhez
Gwelit hor harantez
Mamm Doue, o Gwerhez
On diwallit bemdez.

I. Kanom a vouez uhel
Mari, Mamm Doue
Ni oll e Breiz-Izel
Zo he Bugale.

II. Kerdevot zo brudet
Dre oll vro Gerne
Aman e vez pedet
Mamm garet Doue.

III. Kristenien an Ergue
Ho pedo bepred
Da vired o ene
O Gwerhez karet.

IV. Ato c'hwi ro skoazell
D'an oll dud devot
Ho ped en ho chapel
Intron Kerdevot.

V. Kerneviz niveruz
A houlenn sikour
O Mamm madelezuz
E-kreiz o labour.

VI. Ni gan meuleudiou
Deoh, Gwerhez Vari !
Hag en on ezommou
Ni gar o pedi.

 

Refrain :
Mère de Dieu, ô Vierge
Écoute notre amour
Mère de Dieu, ô Vierge
Protège nous chaque jour

I. Chantons à voix haute
Marie, Mère de Dieu
Nous tous en Basse-Bretagne
Sommes ses enfants

II. Kerdévot est célèbre
Dans toute la Cornouaille
Ici nous prions
La mère aimée de Dieu

III. Chrétiens d'Ergué
Nous prions toujours
De réserver notre âme
À notre Vierge aimée

IV. Vous serez toujours le secours
De tous les gens dévots
Par ta prière dans ta chapelle
Notre Dame de Kerdévot

V. Les Cornouaillais nombreux
Demandent le secours
A leur Mère bienfaisante
Au travers de ses œuvres

VI. Nous chantons les louanges
De vous, Vierge Marie
Et dans nos besoins de charité,
Nous aimons te prier

4 Témoignages, anecdotes

Début mars 1906, lors de l'opération d'inventaire à la chapelle de Kerdévot, les résistants d'Elliant et d'Ergué-Gabéric entonnèrent le cantique pour marquer leur contestation : « quand nous y arrivons, les gens d'Elliant nous y avaient précédées et chantaient le cantique de Notre-Dame de Kerdévot », et « M. le Recteur nous a remerciés de notre bonne conduite et tout le monde est sorti en chantant le cantique de Notre-Dame de Kerdévot. » [4].

Per Roumegou, dans un article publié en 1979 dans le journal « Le Télégramme » rendant compte du pardon de Kerdévot, termine ainsi : « Le salut du Saint-Sacrement mit fin aux cérémonies qui se terminèrent par le cantique de N.D. de Kerdévot chanté par tous les assistants ».

Bernez Rouz a écrit un bel hommage à l'écrivain et dramaturge breton Guillaume Kergourlay [1] dans la revue « Brud Nevez » d'Emgleo Breizh de ce début d'année 2015 :

 

« Eun eston eo bet da barrezioniz Bessy-sur-Cure, eur vourhadenn a vro Bourgogn, kleved poziou brezoneg kantik Itron Varia Kerzevot d’an 12 a viz du diweza. Leun-choug e oa an iliz da zaludi evid ar wech ziweza Gwillou Kergourlez. Hag eo war don Laudate eo bet kanet a-bouez-penn gand Claude Nadeau hag ar Vretoned. Deuet e oant da ambroug eun ano braz eus bed al lennegez hag ar c’hoariva, eur Breizahd penn-kil-atroad : "Mamm Doue, o Gwerhez / Gwelit or harantez / Mamm Doue o Gwerhez / On diwallit bemdeiz". »

Trad. : La surprise a été grande pour les paroissiens de Bessy-sur-Cure en Bourgogne en entendant les paroles en breton du cantique de Kerdévot le 12 novembre dernier. Dans l'église pleine à craquer, pour saluer une dernière fois Guillaume, l'air du Laudate a été chanté à tue-tête par Claude Nadeau et les bretons présents. Ils étaient venus à accompagner ce grand nom de la littérature et du théâtre, breton de la tête au pied : "Mère de Dieu, ô Vierge / Écoute notre amour / Mère de Dieu, ô Vierge / Protège nous chaque jour".

5 Annotations

  1. Guillaume Kergourlay, l'un des grands auteurs dramatiques de Bretagne est né à Elliant en 1926. Dans son livre "Le pays des vivants et des morts - Bro-Eliant une mémoire", condensé de l'histoire rurale de Cornouaille dans la première moitié du 20e siècle, il a raconté l'histoire des siens jusqu'à son départ pour Paris en 1950. Il a découvert le théâtre en s’engageant dans le mouvement des JAC (Jeunesse agricole chrétienne) à l’issue de la seconde guerre mondiale, et il est l'auteur d’une douzaine de pièces de théâtre et a fondé le théâtre de Bourgogne. Il est décédé le 10 novembre 2014 à Bessy-sur-Cure. [Ref.↑ 1,0 1,1]
  2. Salaun (Jean-Marie), né à Lambézellec, le 12 janvier 1831, décédé à Quimper, le 30 décembre 1885. Il entra tout jeune à la maison Lefournier comme apprenti relieur. J. Salaun obtint son brevet de libraire à Quimper, à la date du 2 février 1859. Après son arrivée à Quimper, il devint, sous différents pseudonymes (Bragou-Berr, p. ex.), un collaborateur assez actif du journal L'Océan. Articles de polémique surtout. Au nombre de ces articles, on peut citer ceux dans lesquels il prit fait et cause pour La Villemarqué contre Luzel qui venait de publier sa brochure "De l'authenticité des chants du Barzaz-Breiz" (Saint-Brieuc, Guyon Francisque, 1872 ; in-8°, vi-47 p.). — J. Salaun est l'auteur d'un assez grand nombre de cantiques, français et bretons, qui sont devenus vite populaires, et le sont demeurés : Reine de l'Arvor, nous te saluons; D'hor mam Santez Anna, etc ... Après la mort de J. Salaun, cette association persista encore quelques années avec son fils, J. Salaun, qui prit sa suite. La librairie fut transférée, en 1912, au 7, rue Saint-François, où elle existe toujours, tenue par M. Le Goaziou qui l'acquit en 1919. [Ref.↑ 2,0 2,1]
  3. Françoise Le Roux est l'organiste paroissiale et a participé activement à la promotion et la restauration de l'orgue historique du facteur anglais Dallam en l'église d'Ergué-Gabéric [Ref.↑]
  4. Action Libérale du 07.03.1906, article "Ergué-Gabéric. La persécution. - Récit d'une Ligueuse". [Ref.↑]


Thème de l'article : Patrimoine culturel et artistique

Date de création : Août 2015    Dernière modification : 10.05.2016    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]